Le nouveau CHUM...

[Petit-Prince]

En 2002, le candidat libéral Jean Charest aimait à dire qu'il était "prêt"... "Prêt" pour faire de la santé sa priorité, "prêt" à réduire la charge fiscale des Québécois en se donnant cinq ans pour l'amener dans la moyenne canadienne... c'était il y a trois ans...

Trois ans plus tard, les impôts n'ont pas baissé (ou si peu !)... et le projet du "super-hôpital" francophone joue l'Arlésienne.

Outremont ? Pas Outremont ? 1000, St-Denis ? Pas 1000, St-Denis ?... Tantôt on promet une décision, tantôt on parle d'un énième rapport (onéreux) pour "être certain du choix".

Pendant ce temps-là, le méga-hôpital anglophone va se construire, sans bruit, sans polémique, sans multiples rapports... Une réflexion a été faite, une décision a été prise, that's it !.

Selon La Presse d'aujourd'hui, le cabinet de Jean Charest aurait enfin pris LA décision ! On ose à peine y croire !!!

La construction se fera au 1000, rue Saint-Denis

Denis Lessard

La Presse

Québec

Le gouvernement Charest mettra fin à des mois de tergiversations en annonçant, cette semaine, que le CHUM sera construit au 1000, rue Saint-Denis.

Des renseignements venus du cabinet du ministre Philippe Couillard circulaient déjà cette semaine dans les officines à Québec. Hier, dans les principaux ministères économiques, on s'accordait pour dire que l'annonce était «imminente». Le dernier comité interministériel, celui des affaires sociales, a donné son aval au projet cette semaine.

Relancé jeudi par La Presse, M. Couillard a eu un sourire entendu quand on lui a demandé s'il était prêt pour la décision, au prochain conseil des ministres, mercredi. «Que se passe-t-il mercredi? Une partie de hockey?» a-t-il ironisé. En fait, le ministre Couillard a gagné, mercredi, la partie disputée avec beaucoup d'intensité contre la volonté de son propre patron, Jean Charest.

Le dossier du CHUM a franchi tous les comités ministériels. Tout est prêt, désormais, pour sa présentation au prochain conseil des ministres, une décision qui pourrait être annoncée le lendemain jeudi - avant Pâques dans tous les scénarios.

Le cabinet de M. Charest se bornait à préciser hier «qu'aucune annonce n'était prévue pour mercredi».

Le Conseil des ministres devra donc entériner une décision qui a déjà été prise à contrecoeur par le premier ministre Jean Charest.

À l'Université de Montréal, la décision sera accueillie avec énormément d'amertume, car quelques jours seulement avant la commission parlementaire qui devait sonner le glas du site d'Outremont, le chef de cabinet de M. Charest, Stéphane Bertrand, tenait à rassurer les promoteurs du projet de la gare de triage.

En commission parlementaire, l'ancien premier ministre Daniel Johnson a mis en pièces les arguments de Guy Saint-Pierre et d'Armand Couture, qui, après quelques semaines d'examen, avaient tranché en faveur d'Outremont. Cette intervention de M. Johnson avait réjoui énormément M. Couillard,

Ce dernier, avant le début des tergiversations du premier ministre Charest, favorisait déjà Saint-Luc.

Il a traversé un moment très difficile quand la balance a penché du côté du technopôle du recteur Robert Lacroix.Mais, jouant à la limite de la solidarité ministérielle et songeant à démissionner, M. Couillard a obtenu qu'une commission parlementaire se penche sur la question, une démarche qui a finalement permis de sceller le sort du projet d'Outremont.

Par la suite, publiquement, quelques minutes avant d'en parler à ses députés, le premier ministre Charest a reconnu que la démonstration du projet d'Outremont restait incomplète.

Elle laissait sans réponse de nombreuses questions «très, très importantes sur la sécurité et le financement», avait alors souligné M. Charest.

En dépit des ententes avec l'Université de Montréal, il est apparu clairement que le Canadien Pacifique continuerait de faire transiter des produits dangereux par la voie ferrée qui se serait trouvée à moins de 100 mètres de l'hôpital. De plus, l'ambitieux projet d'Outremont comportait davantage d'imprévus liés aux coûts. L'ancien premier ministre Johnson a marqué des points en soulignant que, compte tenu de la rareté des fonds publics, les Québécois couraient le risque d'hériter d'un «hôpital perdu sur un terrain vague» en optant pour le site d'Outremont.

[ajacques]

Charest a perdu toute crédibilité parce qu'il n'a pas tenu sa promesse de baisser les impôts. On a toujours le fardeau fiscal le plus lourd de l'Amérique du Nord.

Par contre, le sujet du CHUM m'intéresse beaucoup. J'ai deux commentaires:

1. Les décisions ne semblent pas se faire en fonction des besoins de l'Université mais plutôt vis-à-vis du fait que la ville a besoin de tel ou tel nombre de lits.

À mon avis le principal objectif d'un hôpital universitaire est de répondre aux besoins des chercheurs et des étudiants en médecine. Ce n'est pas pour autant qu'on rabaisse les patients au niveau de simples cobayes, mais les services proposés à ces derniers constituent une externalité positive.

De plus, la capacité de financement de la province est souvent mentionnée et remise en question. Personnellement, je préfère voir l'Université devenir autonome sur le plan du financement ou de la levée de fonds mais j'avoue que ça relève de l'utopie à l'heure actuelle. Cf. le point 2.

On devrait quand même se poser la question: Que font les hôpitaux universitaires états-uniens? Ces derniers semblent être les plus innovateurs et leurs expériences pourraient nous apprendre beaucoup.

2. On écarte l'option d'un seul centre hospitalier universitaire en raison du clivage linguistique.

Il n'est pas impossible de gérer une seule organisation qui représente deux groupes linguistiques. Ça ne serait pas sans précédent au Canada. McGill a une formidable capacité de financement et quoi qu'on fasse, l'UdeM n'atteindra jamais le même niveau tant qu'on la subordonnera aux besoins du gouvernement. Ce qu'on va voir, finalement, c'est que CHU de McGill deviendra LE centre pour les soins de pointe tandis que le CHUM servira d'hôpital municipal. Encore une fois, on donne un avantage stratégique aux Anglais.

[Petit-Lion]

Lundi, le gouvernement Charest annonce la décision.

Mardi, la polémique repart de plus belle. « Ce gouvernement ne tient décidément aucun compte de l'avis des experts et des citoyens ! Ce site était le plus mauvais choix possible ! juste pour ne pas faire ce qu'avait décidé l'ancien gouvernement péquiste ! »

Etc.

Le temps passe, des groupes d'intérêt possédant des terrains un peu partout dans la ville sortent des rapports d'expert favorisant leur endroit... font du lobbying à Québec...

Le temps passe, les élections arrivent... Le PLQ est ratatiné, le PQ avait oublié de présenter un candidat, Mario Dumont est nommé premier ministre et forme un gouvernement minoritaire...

Y aura-t-il un grand prix de formule 1 l'année prochaine à Montréal ?

Aurons-nous les championnats du monde des sports aquatiques ?

Les Expos réussiront-ils à se faire construire un stade au centre-ville ?

Le stade olympique deviendra-t-il un « youppital » ?

J'adore l'actu !

Modifié 20 mars 2005 par Petit-Lion