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Aller simple pour le Manitoba


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  • Habitués

Voici un article paru dans les DNA (Derniere Nouvelles d'Alsace) le 01/03/05 (page 3 du cahier region pour ceux qui l'ont sous la main)

sujet tres interessant ou il est question du depart de plusieurs couple pour le Manitoba.

Voici l'article :

Aller simple pour le Manitoba

Les restaurateurs Éric et Lorraine Journaux quitteront Eckbolsheim pour s'installer avant l'été à Winnipeg, capitale du Manitoba.(Photo DNA - Alain Destouches)

Une demi-douzaine de familles alsaciennes ont décidé de tout plaquer pour émigrer définitivement dans le Manitoba. Une délégation de cette province du centre du Canada, conduite par son Premier ministre Gary Doer, est justement de passage cette semaine en Alsace.

« On part pour gagner notre vie, mais on ne s'attend pas à devenir millionnaire. Cela fait neuf ans que nous exploitons notre restaurant. Il y a un moment où on arrive dans la routine. Ici, on trouve que l'atmosphère est un peu lourde, avec une pression fiscale et sociale vraiment trop forte. Ce qui nous motive, c'est l'espoir de retrouver une marge de manoeuvre », explique posément Éric Journaux, 40 ans, chef du restaurant Le Florentin, à Eckbolsheim, qu'il exploite avec son épouse Lorraine.

Un sacré pari

Un établissement idéalement situé, qui tourne comme une horloge, avec sa clientèle d'habitués, une assiette généreuse, un service attentionné, rapide et souriant. Un beau capital humain, avec ses quatre salariés et une solide notoriété. En vendant tout, maison, fond de commerce et mobilier, avant de s'envoler définitivement pour Winnipeg, capitale du Manitoba, Éric et Lorraine sont conscients qu'ils engagent un sacré pari. Pour eux-mêmes et leurs deux fillettes de 7 et 11 ans. « Elles ont hâte de partir. On leur fait faire des petites rédactions, des dessins pour se préparer », explique la maman.

Une simple annonce

A Winnipeg, Éric et Lorraine ouvriront un restaurant de cuisine française sur le boulevard Provencher, colonne vertébrale du quartier français de Saint-Boniface, près du pont sur la Rivière Rouge. La liquidation de leur patrimoine en France payera leur installation familiale et commerciale. « Nous savons que le choc culturel sera conséquent, mais pas insurmontable. Le contexte canadien est plus favorable à l'entrepreneur. Nous sommes accompagnés par des "parrains" du CDEM, mais pas subventionnés. Cela montre la différence de mentalité ! »

Le CDEM est le Conseil de développement des quinze municipalités bilingues du Manitoba. Autrement dit des quelque 50 000 francophones de cette province qui compte plus de 90% d'anglophones. Le Manitoba s'est lié par un accord de coopération avec le conseil général du Bas-Rhin. Et c'est l'Association de développement du département (Adira) qui s'est chargé de relayer la demande du CDEM : proposer une émigration définitive à des professionnels francophones désireux d'implanter une entreprise nouvelle dans ce territoire plus vaste que la France mais faiblement peuplé.

Une simple annonce de presse, en octobre 2003, a suscité des dizaines de demandes de renseignements. Après examen des dossiers, « scoring » des candidatures (attribution d'une note d'après le profil des familles) est venue l'attribution du visa de l'autorité canadienne pour une émigration en bonne et due forme.

La démarche ne va pas de soi. Pour ce couple de trentenaires avec deux enfants du nord de l'Alsace, le départ espéré ne dépend pas tant du feu vert de Winnipeg que de la vente de leur commerce dans un contexte actuellement peu favorable : « On ne retrouvera pas ce qu'on a investi. Je demande juste de quoi pouvoir m'installer là-bas, où j'ai un local en vue et un projet bien défini », dit le jeune boulanger. En accord avec son épouse, il préfère taire son nom pour l'instant. Appelons-le Serge. Malgré un niveau d'anglais qui, croit-il, lui a fait perdre quelques points au « scoring », il avoue un vieux rêve de Canada, destination qui lui a « fait scintiller les yeux ».

Entre rêve et doute

Un séjour sur place a confirmé l'attrait de la communauté humaine de Notre-Dame de Lourdes, à 120 km de Winnipeg, où il veut s'installer. « Un accueil extraordinaire... Ils sont très polis, très pieux. La gentillesse des gens que nous avons rencontrés ! Les villages se sont formés autour des prêtres et les gens s'entraident beaucoup ».

Mais, au retour, le rêve en a pris un coup : « Nous avons séjourné en avril 2004. C'était blanc et vert, entre l'hiver et le printemps. C'était moche et plat ! J'ai eu un moment de doute... ». Le désir, pourtant, reprend le dessus. Le projet se forme, animer une agence postale-droguerie, renforcé par le suivi attentif du CDEM. Le ver est dans le fruit, nourri par un drôle de sentiment, où l'attrait d'horizons nouveaux se mêle au ras-le-bol : « Ce qui m'a décidé à partir, c'est la France. La France, elle va mal ! Et je ne parle pas uniquement du chômage. Au Canada, l'électricité et le téléphone sont moins chers, les charges sont moins élevées. La taxe professionnelle est basée sur le loyer, c'est bien plus juste », calcule le boulanger. Traverser l'Atlantique pour voir ses congés réduits à deux semaines ? « Pour ce qui me concerne, ce ne sera pas pire qu'ici ! », rétorque Serge.

« On recommence

quand même à zéro »

Chez les Bonbons Wild, en bas de la Grand'Rue de Saverne, c'est dans une rafale d'éclats de rire que Stéphane accueille les questions : « On ne peut plus faire marche arrière. Le 1er août, on part », clame Stéphane Wild, 33 ans. Avec son épouse Sophie, il compte ouvrir à Winnipeg un restaurant associé à une épicerie de produits français. « Dans un quartier de 50 000 habitants majoritairement francophone. Un potentiel fabuleux, cent fois supérieur à Saverne ! »

Le couple a déniché une grande maison et un local commercial bien placé pour un montant équivalent au prix d'un petit logement en Alsace. Le fiston, 12 ans, est moins enthousiaste, comprenant qu'on va l'éloigner définitivement de ses copains.

Plus accessible qu'autrefois, le voyage reste un obstacle que l'avion n'abolit pas vraiment : « C'est pour notre famille et nos amis que c'est le plus dur pour l'instant. Une fois là-bas, ce sera peut-être l'inverse. On recommence quand même à zéro, on s'est complètement remis en question, ma femme et moi », raconte le marchand de bonbons. Stéphane avoue qu'il ne consentirait jamais à partir au Manitoba pour y occuper un emploi salarié : « La France est le seul système au monde qui offre une telle protection aux personnes. On est quand même dans un pays merveilleux ».

Antoine Latham

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  • Habitués

Eh oui le Manitoba est une province qui cherche à faire revivre sa francophonie.

Comme Jimmy l'avait dit une fois beaucoup de francophones du Manitoba ont quitté la province pour venir au Québec pour vivre en français.

J'avais vu en France, il y a une quizaine d'années un reportage sur le Mantioba et son souhait de faire venir des immigrants français.

Si tout va bien en mai je vais aller passer quelques jours à Winnipeg.

Parati

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