Invité Posté(e) 19 novembre 2004 Posté(e) 19 novembre 2004 Bonjour à tous, mon épouse et moi-même avons pris la décision de vivre une expérience d'expatriation au Quebec.Aucun soucis pour moi car j'ai un travail cependant, cela semble beaucoup plus compliqué pour mon épouse qui est pharmacien (et non pharmacienne pour ceux qui se poserait la question : cette dernière est la femme du pharmacien et non nécessairement diplômée de pharmacie ).Pourrais-je avoir le retour d'expérience d'un pharmacien diplômé en France (démarche pour obtenir l'équivalence - peut-on engager les démarches depuis la France ?, durée des études complémentaires, fourchette de rémunération des pharmaciens d'officines, un passage en industrie est-il possible, etc) ? Merci d'avance pour vos réponses. Citer
Habitués Petit-Lion Posté(e) 19 novembre 2004 Habitués Posté(e) 19 novembre 2004 [HUMEUR]Petite précision : femme de pharmacien, c'est pas un métier. Au moins au Québec, ta femme sera pharmacienne, du moins je le lui souhaite. La profession est féminisée à 80 %, ici. Autant vous habituer maintenant ! [/HUMEUR](Désolé, je n'avais pas de réponse technique à ta question). Citer
Habitués Zogu Posté(e) 19 novembre 2004 Habitués Posté(e) 19 novembre 2004 Au Québec, toute pharmacie doit appartenir à un pharmacien membre de l'Ordre.C'est lui qui assure la responsabilité civile et juridique de la pratique dans son établissement.Il peut embaucher d'autres pharmaciens, qui agiront sous sa coupe, mais il est ultimement responsable de leurs agissements.Les pharmaciens ne peuvent pas s'incorporer ou être en co-propriété.Etc.Je te recommande vivement de lire l'ensemble de la réglementation; c'est très touffu et très stricte. Citer
Habitués Petit-Lion Posté(e) 19 novembre 2004 Habitués Posté(e) 19 novembre 2004 Ah oui, je sais quand-même quelques petites choses, puisque j'ai eu une blonde pharmacienne pendant un certain temps (j'aurais dû l'épouser, peut-être qu'on m'aurait appelé Monsieur le pharmacien, en France ).Donc pour être pharmacienne, le diplôme requis est le baccalauréat (le bac du Québec : quatre années d'études supérieures), en plus de quoi il faut passer l'examen de l'Ordre des pharmaciens du Québec. On peut exercer comme salarié d'un pharmacien propriétaire ou comme pharmacien propriétaire. En prime, on peut exercer au Québec seulement.Comme c'est un ordre québécois, les diplômes étrangers ne sont évidemment pas reconnus, en dépit du manque criant de pharmaciens : les salaires d'embauche atteignent 100 000 dollars par an dans les régions. Ce métier est une vraie caricature du problème des ordres québécois.Donc en attendant que quelque chose bouge, ce qui sera long vu le conservatisme dont fait preuve cette profession (faut dire qu'en France l'appellation n'est même pas officiellement féminisée), il n'y a pas d'autre solution que de refaire les études dans une faculté de pharmacie québécoise. On peut peut-être faire l'économie de la première année, mais il faut négocier avec la direction des études, donc être sur place.À savoir aussi qu'il vaut mieux éviter de travailler dans les grandes chaînes de pharmacies-bazars (Jean Coutu, Pharmaprix...) où les pharmaciens travaillent à peu près comme chez McDo : jusqu'à 800 prescriptions par jour par pharmacien. C'est un bon moyen de s'écoeurer rapidement de cette profession. Il existe des réseaux plus petits ainsi que des pharmacies indépendantes, dites d'officine, où les pharmaciens ont le temps de faire leur devoir de donner aux clients les explications nécessaires. Chose étonnante, quand on vient de France : les pharmacies sont souvent au rez-de-chaussée des cabinets médicaux, et les pharmaciens s'attendent naturellement à ce que les médecins du dessus leur envoient leurs clients. Il y a même dans l'actualité une affaire de pharmacien qui a attaqué les médecins du dessus parce qu'ils ne lui envoyaient pas assez de clients, alors qu'ils bénéficiaient gratuitement des locaux appartenant au pharmacien. Revue professionnelle : Québec PharmacieQuelques chaîne de pharmacies à haut débit : Jean Coutu, Pharmaprix, UniprixQuelques chaîne de pharmacies d'officine : Obonsoins et Santé Services, EssaimNote : le masculin est employé pour alléger le texte. Citer
Invité Posté(e) 20 novembre 2004 Posté(e) 20 novembre 2004 Petit-Lion, en tant qu'ex potentiel "Monsieur le pharmacien" , tu connais tout de même très bien le milieu de la pharmacie.Merci pour ta réponse très complète.Par rapport à cette dernière, mon épouse envisage de pratiquer son métier comme en France, cad un métier de proximité, de conseil et d'écoute que seules les pharmacies indépendantes peuvent offrir (et non, comme tu le soulignes, les grands chaînes). En conséquence, sais-tu si, en l'absence d'équivalence de son diplôme, elle peut malgré tout exercer en tant que "pharmacien assistante" (c'est le terme utilisé en France), cad sans détention de part dans l'officine ? Si oui, aurais tu une idée de la fourchette de rémunération ?Merci encore pour toutes tes explications. Citer
Habitués Toursette Posté(e) 20 novembre 2004 Habitués Posté(e) 20 novembre 2004 Sans équivalence elle n'exercera pas son mètier de pharmacienne ici.... Par contre il y a l'industrie pharmaceutique qui pourrait l'embaucher (voir avec Nat92 et Oursonjoyeux)Sinon, je pense qu'elle doit pouvoir travailler en temps qu'assistante ss pb (je suis dentiste et je peux travailler comme assistante dentaire)Bon courage...y en a besoin!!!! Citer
Habitués Petit-Lion Posté(e) 20 novembre 2004 Habitués Posté(e) 20 novembre 2004 sais-tu si, en l'absence d'équivalence de son diplôme, elle peut malgré tout exercer en tant que "pharmacien assistante" Oui, mais comme technicienne de laboratoire seulement. Malgré son appellation, c'est une profession non réglementée et peu qualifiée : ça consiste essentiellement à trouver les médicaments dans le stock et à compter les pilules (car ici on vend la quantité exacte de pilules, comme en Grande-Bretagne), et le pharmacien en titre doit vérifier le contenu avant de remettre les médicaments au client. De plus, c'est mal payé : dans les 10 $ de l'heure. Les employés des chaînes à haut débit sont syndiqués. Évidemment, aucune possibilité de promotion au rang de pharmacienne (même en épousant un pharmacien ). En fait, ça intéresse seulement les étudiants en pharmacie, qui peuvent ainsi se familiariser avec les produits et avec la clientèle.cad sans détention de part dans l'officine ?Ce n'est pas une question de parts. Les pharmaciens salariés ne sont pas obligés de détenir des parts dans la pharmacie. En revanche, plusieurs pharmaciens peuvent s'associer pour exploiter une pharmacie en copropriété.Mais comme dit Toursette, l'industrie pharmaceutique n'a pas de contraintes de diplôme, mais je pense qu'il vaut mieux avoir de l'expérience dans l'industrie. Citer
Habitués Zogu Posté(e) 20 novembre 2004 Habitués Posté(e) 20 novembre 2004 En revanche, plusieurs pharmaciens peuvent s'associer pour exploiter une pharmacie en copropriété.En effet!J'avais dit le contraire dans un message précédent... et j'avais tort. La copropriété de pharmarcie est possible au Québec; à condition que TOUS les copropriétaires soient pharmaciens et membres de l'Ordre.Voir la Loi sur la Pharmacie du Québec:http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.c...e=/P_10/P10.HTMArticle 27:"27. Sous réserve des articles 28 à 30, seuls peuvent être propriétaires d'une pharmacie, ainsi qu'acheter et vendre des médicaments comme propriétaires d'une pharmacie, un pharmacien, une société de pharmaciens ou une société par actions dont toutes les actions du capital-actions sont détenues par un ou plusieurs pharmaciens et dont tous les administrateurs sont pharmaciens."Note: Si le texte de la Loi est truffé de caractères bizarres lorsque vous ouvrez la page, choisissez l'encodage de texte "UTF-8". Citer
Invité Posté(e) 21 novembre 2004 Posté(e) 21 novembre 2004 Comme l'a souligné Petit-Louis, je n'arrive pas à comprendre le paradoxe existant sur le manque de pharmacien au Québec / aux difficultés d'équivalence des diplômes (sachant que les études en France durent 6 années + 1 thèse).Je pense que nous allons attendre d'être sur place pour voir les opportunités en industrie, ou dans la répartition ...Merci à tous pour vos réponses très intéressantes.A très bientôt Citer
Invité Posté(e) 22 novembre 2004 Posté(e) 22 novembre 2004 Bonjour Louis,Je suis moi même pharmacien, voulant immigrer pour bosser au QC, mais c'est un vrai parcours du combattant ! En gros, c'est presque impossible sauf à refaire 2 à 3 ans d'études, l'ordre ne reconnait jamais le diplôme français sans études complémentaires. Il y a bien d'un côté une carence en pharmacien, et de l'autre un ordre qui bloque tout !Je suis en contact avec une pharmacienne française qui travaille en industrie, voilà ce qu'elle m'écrit: "je suis venue au Québec en Mars 2003. J'avais bien vu aux sessions de la Délégation du Québec , que l'on manquait de pharmaciens et effectivement j'ai été sélectionnée rapidement étant seule à immigrer. Mais le problème s'est posé avec l'OPQ. En fait , notre diplôme ne vaut rien pour être directe. J'ai trouvé un travail dans une compagnie de consultation pharmaceutique où je fais de la pharmacovigilance et de l'information médicale bilingue. Malheureusement , n'ayant pas ma licence à l'OPQ, je ne suis pas payée au tarif normal!! J'ai fais ma demande l'an dernier , pensant que parlant français et ayant fait 6 ans + thèse , je pourrai avoir mon équivalence sans trop de problème, eh bien non!. Ici , les études sont sur 4 ans mais "différentes" et l'OPQ a considéré que j'avais des lacunes , les matières ne sont pas enseignées de la même manière , je suis diplôme depuis longtemps et suis sûrement "rouillée".Bref , après avoir dépensé, 570$ , mon dossier a été rejeté , je devais refaire 76 Crédits càd , 2 ans à plein temps et 1 année à mi temps pour avoir un "bachelor" soit une licence et pas un pharm. D ou doctorat. Le verdict est tombé pour l'université de Montréal et pour celle de Laval à Québec(80 crédits). J'ai donc décidé de laisser tomber , le travail dans l'industrie est possible sans licence , seule le travail en pharmacie ou hôpital le nécessite à cause du contact avec les clients "Pour info, voici des liens sur des sites d'offres d'emploi et des perspectives pour l'emploi:http://emploiquebec.net/francais/index.htmhttp://www.rxemplois.com/sections/offres/Bonne continuation quand même ! Citer
Invité Posté(e) 22 novembre 2004 Posté(e) 22 novembre 2004 Nivanadou,Merci énormément pour cette réponse qui a le mérite d'être claire. Nous restons, comme toi je le suppose, véritablement perplexe par rapport à ces démarches .Comme conseillé, mon épouse tentera de s'orienter vers l'industrie ou la répartition ... avec regret malgré tout !De ton côté, vas-tu effectuer la demande d'équivalence ou renoncer à ton projet d'immigration ? Citer
Invité Posté(e) 24 novembre 2004 Posté(e) 24 novembre 2004 Salut Louis, Pour le moment, c'est plutôt " wait and see "!En fait, en plus d'être pharmacien, je suis aussi le papa de 4 enfants de 7 à 16 ans, et c'est vrai que je me sens mal partir " sans filet " ! Je crois que ma décision d'immigration va dépendre de l'évolution et de l'assouplissement des positions de l' OPQ. j'ai ouï-dire qu'une évolution était possible, un peu à l'image de ce qui existe déjà pour d'autres professions de santé.Je crois que pour ta femme la donne est différente puisque c'est toi qui part pour ton boulot, mais je suis très preneur de toutes les expériences vécues, et si une fois là bas elle dispose d'infos où de conseils....n'hesitez pas à les transmettre!!!!Merci! Citer
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