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Un journaliste d'origine marocaine au Québec parle des bombes


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La bombe

Par Hassan SerrajiMétro

18 avril 2013 | 0:52

Le mardi 11 septembre 2001, vers la mi-journée. Je me souviens très bien où j’étais ce jour-là. Attablé à la terrasse d’un café sur la superbe corniche de Casablanca, je scrutais l’horizon, sous un ciel bleu azur. J’étais enfin en vacances pour tout le mois de septembre.

J’ai dit à mon ami et compagnon de voyage dans la métropole marocaine : «Dans quelques semaines, je serai de l’autre côté de l’Atlantique.» Trois mois auparavant, j’avais décroché mon certificat de sélection du Québec. Et durant l’été, j’avais passé avec succès mon examen médical obligatoire. D’un jour à l’autre, j’allais recevoir mon visa pour couper le cordon ombilical.

Profitant du soleil, j’ai fermé les yeux pour visualiser ma future vie à Montréal. Soudain, la sonnerie de mon cellulaire m’a extirpé de mon songe! À l’autre bout du fil, une proche affolée hurlait : «Hassan, regardes-tu la télé? Des avions tombent sur des immeubles à New York et sur d’autres villes, des États-Unis, c’est la panique totale!»

«Est-ce une blague?» lui ai-je lancé. Elle m’a juré que non et elle m’a sommé de regarder les nouvelles pour tout comprendre. Soudain, mon rêve nord-américain semblait tomber dans l’océan.

À l’époque, sans médias sociaux ni téléphone intelligent, on s’est rabattus sur la radio de la voiture. Durant le long trajet qui menait à ma ville de résidence, on a suivi la progression des nouvelles.

Une fois chez moi, je suis resté rivé à mon poste de télé un mois durant. Incrédule, j’ai vu et revu tous les reportages offerts en boucle par les télés satellitaires d’information continue! J’avais peine à croire qu’un être humain normalement constitué puisse planifier une telle attaque et abattre des milliers de gens de sang-froid.

Dans la rue, les gens ne parlaient que de ce coup fumant de Ben Laden. La population était partagée.

Certains se réjouissaient qu’enfin les Américains goûtent à l’horreur infligée aux Palestiniens, quotidiennement, depuis plus de 50 ans. D’autres, de plus en plus nombreux, s’affolaient, conscients qu’un tel geste barbare allait sûrement entraîner la région dans l’abîme de la prophétie de Samuel Huntington, le choc des civilisations!

Depuis cette journée fatidique du 11 septembre, comme des millions de mes semblables, je suis marqué au fer rouge. À chaque bombe qui explose quelque part dans le monde, je suis habité par l’angoisse. Après l’odieux, la douleur me déchire le cœur en pensant aux victimes innocentes et à leurs proches catapultés injustement dans la folie d’un deuil sans fin. Après coup, je me dis : j’espère que ce n’est pas encore un islamiste enragé. Jusqu’à quand?

source : http://journalmetro.com/opinions/autrement-dit/294443/la-bombe/

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