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kzrystof

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    kzrystof a réagi à kobico dans Les français sont-ils mal vu au québec? Interrogations   
    Il y a aussi ce message de kzrystof que je trouve très inspirant et juste, particulièrement le dernier paragraphe.



    Souvent, les gens confondent leurs interprétations relevant de la pensée avec leurs ressentis...

    Par exemple, le message de garycooper que j'ai repris (voir mon message #110) en est une belle illustration.

    Dire que les gens ne pensent pas ce qu'ils disent n'a rien à voir avec un ressenti. C'est carrément un jugement, On ne ressent pas ces choses, on les pense.



  2. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de kobico dans Les français sont-ils mal vu au québec? Interrogations   
    Il y a des aprioris sur les immigrants venant de France, de toute évidence, et j'irais même jusqu'à dire qu'elle n'est pas injustifiée (chacun d'entre nous à son avis là-dessus et je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule vérité). Avoir conscience de cette réalité, plus ou moins floue, est importante pour pouvoir découvrir les cordes sensibles des citoyens à éviter (qu'ils soient natifs ou non).

    Mon intégration s'est passée en observant les gens et en apprenant leur langue et leur culture quotidienne, et en ne rappelant pas sans cesse mon statut d'immigrant. Intéresse-toi à cette société et les contacts vont s'établir. Act like you belong.

    Se renseigner sur cette société à distance est une première chose. Par contre, je reste persuadé qu'il faut vivre dans cette société pour se donner toutes les chances de réussir: c'est ta sensibilité et ton observation des codes de cette société qui va te permettre d'ajuster ton interaction avec les gens de manière naturelle, sans te passer pour quelqu'un d'autre, sans jouer de rôle ou de personnage.

    Et seulement à ce moment là, tu auras la réponse à ta question.

    Bonne chance!
  3. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de samsara dans Les français sont-ils mal vu au québec? Interrogations   
    Il y a des aprioris sur les immigrants venant de France, de toute évidence, et j'irais même jusqu'à dire qu'elle n'est pas injustifiée (chacun d'entre nous à son avis là-dessus et je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule vérité). Avoir conscience de cette réalité, plus ou moins floue, est importante pour pouvoir découvrir les cordes sensibles des citoyens à éviter (qu'ils soient natifs ou non).

    Mon intégration s'est passée en observant les gens et en apprenant leur langue et leur culture quotidienne, et en ne rappelant pas sans cesse mon statut d'immigrant. Intéresse-toi à cette société et les contacts vont s'établir. Act like you belong.

    Se renseigner sur cette société à distance est une première chose. Par contre, je reste persuadé qu'il faut vivre dans cette société pour se donner toutes les chances de réussir: c'est ta sensibilité et ton observation des codes de cette société qui va te permettre d'ajuster ton interaction avec les gens de manière naturelle, sans te passer pour quelqu'un d'autre, sans jouer de rôle ou de personnage.

    Et seulement à ce moment là, tu auras la réponse à ta question.

    Bonne chance!
  4. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de dentan dans Les français sont-ils mal vu au québec? Interrogations   
    Il y a des aprioris sur les immigrants venant de France, de toute évidence, et j'irais même jusqu'à dire qu'elle n'est pas injustifiée (chacun d'entre nous à son avis là-dessus et je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule vérité). Avoir conscience de cette réalité, plus ou moins floue, est importante pour pouvoir découvrir les cordes sensibles des citoyens à éviter (qu'ils soient natifs ou non).

    Mon intégration s'est passée en observant les gens et en apprenant leur langue et leur culture quotidienne, et en ne rappelant pas sans cesse mon statut d'immigrant. Intéresse-toi à cette société et les contacts vont s'établir. Act like you belong.

    Se renseigner sur cette société à distance est une première chose. Par contre, je reste persuadé qu'il faut vivre dans cette société pour se donner toutes les chances de réussir: c'est ta sensibilité et ton observation des codes de cette société qui va te permettre d'ajuster ton interaction avec les gens de manière naturelle, sans te passer pour quelqu'un d'autre, sans jouer de rôle ou de personnage.

    Et seulement à ce moment là, tu auras la réponse à ta question.

    Bonne chance!
  5. J'aime
    kzrystof a réagi à YanniQC dans Ma vision de l'immigration   
    "Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre."

    Je suis bien d'accord avec toi, l'immigration (quand elle n'est pas une fuite de la misère) est avant tout une quête de soi.
    Ainsi comparer les expériences n'a pas de sens, l'objectif est de pouvoir s'en inspirer dans les détails qui nous ressemblent.
  6. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de yanis2015 dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  7. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de celine.gov dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  8. J'aime
    kzrystof a réagi à Cherrybee dans Ma vision de l'immigration   
    En fait , dans votre message d'hier, vous avez montré tous les aspects difficiles de la vie d'un émigrant. Moi, j'en ai montré toutes les belles opportunités qui peuvent arriver. À nous deux, on fait la moyenne .

    Sinon, je pense qu'effectivement, la plus grande difficulté à vivre pour l'immigrant est l'éloignement des personnes aimées et tout ce qui en découle. Je suis persuadée que c'est la raison majeure de la plupart des retours.
    D'un autre côté, si on n'essaie pas, comment voir si on est capable de le supporter ou pas?
  9. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de luna123 dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  10. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de cleo17 dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  11. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de kourtneykey dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  12. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de Edwige11 dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  13. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de piwi dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

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    kzrystof a réagi à quebecanaise dans Ma dernière fois   
    Un moment donné de ce processus d'immigration, arrêtons-nous, réfléchissons, écoutons nos émotions, faisons les choses non pas comme une procédure administrative mais comme une aventure humaine ....

    Ma dernière fois

    Et voilà arrivé THE JOUR, on va clôturer notre immigration et toutes nos premières fois d'immigrants (voir mon ancien post ) moi, mon mari et mon garçon ... Revenant un petit peu en arrière .... Dépôt du dossier pour le csq ( on était en voyage de noce ) ...... les jours et les années se succèdent entre réception de la brune, le grand départ, installation, immersion et stabilisation ...... la famille s'agrandit avec la naissance de ma fille (notre première canadienne) , le dossier de citoyenneté est déposé et bien quoi on est éligible non ?! pourquoi pas? Pris encore dans le tourbillon de la vie .... Ah !! voilà l'invitation pour l'examen !!!! Je commence à étudier ... Personnages, histoire, dates .... Je me sens émue comme le jour ou j'ai écouté en live (mes aïeux) à ma première fête nationale , c'est quoi cette émotion ?! Je ne le sais pas .... mais soudain je prends conscience de toute l'ampleur de ma décision : en prenant cette citoyenneté, son histoire devient la mienne, celle de mes enfants et ses (aïeux) dont je ne suis pas la descendante, c'est moi l'immigrante qui ressens et sais parfaitement ce qu'ils ont traversé et quand je prête serment en cette journée là, les larmes commencent à couler et dans mon être profond mon nouveau pays rejoint celui de mes aïeux .... Cette aventure on l'a commencé à 2 , on la clôture nous 4 ... voilà ..... Commence notre nouvelle vie et nos premières fois en tant que citoyens canadiens...
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    kzrystof a reçu une réaction de Céline190679 dans Combien de fois il va falloir le dire ?   
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    kzrystof a reçu une réaction de Jeanpeupluici dans Ma vision de l'immigration   
    D'un point de vue purement psychologique, l'éloignement avec la famille est plus supportable quand tu sais que tu peux les voir quand tu veux, avec un minimum de planification. Et par planification, je veux dire attendre le Vendredi soir, pour les cas extrême (Nord/Sud, Est/Ouest).

    En immigrant en Amérique du Nord, c'est rarement aussi simple. Ne sous-estime pas l'effet pervers qu'introduit l'immigration dans les relations familiales: tes petits-enfants vivent de l'autre côté de l'Océan et leurs grands-parents ne pourront pas venir les voir quand eux le voudront. Il y a un obstacle sur lequel ils n'ont aucun contrôle. Si vous viviez dans le sud de la France, le seul obstacle serait leur unique volonté de faire le déplacement. Cela ne veut pas dire qu'ils seraient venu vous visiter plus souvent, mais dans cette situation, eux seuls seraient responsable de la fréquence. En quittant la France, tu deviens responsable de cet éloignement et de l'obstacle que tu mets entre eux et leurs petits-enfants. C'est avec ça que tu vas devoir dealer directement ou indirectement lorsque tu auras des conversations avec Skype.
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    kzrystof a reçu une réaction de cyadon dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

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    kzrystof a reçu une réaction de werayda dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  19. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de lanasy dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  20. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de lakerry dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  21. J'aime
    kzrystof a réagi à petiboudange dans Bientôt 8 ans   
    Il y a longtemps que je ne suis pas venue ici. Si longtemps qu'il y a probablement peu de monde qui me connaisse encore.
    Alors pourquoi revenir soudainement? Par nostalgie peut-être.... mais surtout, ne dit-on pas qu'on retourne toujours à ses premières amours? Et ce forum fut ma bouée et mon phare il y a 8 ans quand, avec tous les autres de ce temps, nous attendions que nos dossiers progressent leur chemin afin d'enfin atterir au pays.

    Dans mon cas, j'ai foulé le sol québécois la première fois en août 2004 comme étudiante. Lorsque je suis retournée en France l'été suivant, mon dossier était déjà parti. J'ai emmené un québécois dans mes bagages cette année-là et nous sommes revenus en octobre 2006 donc pour le début de mon aventure de RP.

    J'ai réfléchi un moment sur ce que j'aurais à raconter d'utile. Et finalement, je me rends compte que le plus utile est de dire que ma vie ici est d'une banalité... identique à celle que je vivais en France avant. Comme si j'avais toujours été au Québec en fait. Ce n'est pas négatif, c'est au contraire, pour moi, un exemple de mon intégration à la vie ici tout simplement.

    J'ai connu les hauts et les bas en terme d'emploi. Mais je n'ai pas connu avant cet hiver une seule période de chômage. Elle s'est terminée assez rapidement d'ailleurs puisque mon réseau étant assez développé, j'ai trouvé un poste temporaire qui s'est prolongé et qui me permet d'enchaîner sur un contrat de travailleuse autonome puis un contrat de remplacement cet automne. Bref, je ne chôme pas, dans aucun sens du terme.

    Parlant de réseau, je me souviens comme ce mot me paraissait à la fois si gros et si stupide. Un réseau? Pour me servir des gens? Pas pour moi! Et puis... j'ai commencé à travailler, à faire des activités, du bénévolat, à suivre des formations et j'ai rencontré des gens. Qui m'ont fait rencontrer des gens. Certains sont devenus des amis, d'autres des collègues et des ex-collègues de travail. Je ne me suis jamais servie des gens, mais tous nous avons un jour ou l'autre fait appel à nos capacités, à nos connaissances, pour combler une offre dans notre entreprise, pour finaliser un projet, pour acheter ou vendre une voiture, un sofa, un appartement. J'ai finalement un réseau assez large, avec des degrés de connaissances de très intimes à jamais rencontré de ma vie mais on s'est parlé une couple de fois au téléphone.
    Et ce réseau m'aura permis de trouver 7 appartements, 4 emplois, 1 garderie, la quasi totalité de mon mobilier. Et dans ce réseau, certains venaient sur ce forum autrefois, d'autres sont repartis en Europe, ont déménagé dans l'Ouest ou n'ont jamais vécu au Canada (pensez large, le cousin de la soeur de votre voisine pourrait être un bel élément dans votre réseau un jour )

    Côté habitudes de vie, je mange un menu multiculturel. Je cuisine à la française des plats québécois, à la québécoise des plats français et puis à ma façon tous les autres plats qu'il me plaît de cuisiner. Je parle pareillement un français pas mal mélangé. Bien qu'on me dise souvent que j'ai perdu de beaucoup mon accent français, ou qu'on pense que je sois arrivée ici à l'adolescence, je reste néanmoins française sur bien des choses. Je n'ai, par contre, par mon métier, pas eu le choix que d'adapter ma façon d'écrire et de parler à mon auditoire majoritairement composé de québécois et c'est tant mieux donc, c'est ce qui me permet de travailler cet été et l'année à venir ah ah

    Côté implication dans la société québécoise, elle reste pas mal civile. Contrairement à bien du monde, je ne me suis pas précipitée pour ma citoyenneté et je ne suis donc encore que RP. Je ne vote pas plus en France, dont je suis complètement détachée, que ici. Les "grands" enjeux sociétaux au Québec se passent pour moi au coin de ma rue. Par mon implication bénévole autant que par mon emploi temporaire du moment, j'interviens auprès des familles et des enfants de mon quartier qui vivent des situations parfois très difficiles, plus difficiles que je ne l'ai jamais vécu en arrivant ici. C'est ma façon à moi de redonner la chance que j'ai eu. Là où on palabre du bien fondé de certaines mesures sociales, je vois au quotidien les impacts désastreux que leur abolition aurait sur des gens qui n'ont souvent vraiment pas l'étiquette populaire de profiteurs. Je pratique au quotidien les interventions en contexte multiculturel, de précarité, de difficultés psychologiques, d'isolement social. Un bain de réalité qui m'a permis ce printemps de réaliser que je suis choyée. Même si je pensais toucher le fond alors!

    J'ai également plusieurs amis québécois, et beaucoup d'immigrants aussi. La vie étant faite ainsi, je ne crois pas que si j'avais déménagée au même âge ailleurs en Europe ou même en France, les choses auraient été différente, Je reste convaincue que n'importe où sur la planète, mon réseau amical aurait été composé de quelques locaux et de nombreux immigrants, comme c'est le cas ici. Ce qui sans doute aurait été différent c'est d'avoir autour de moi 3 amies proches d'universités qui ont immigré les unes après les autres sans concertation e que j'ai le bonheur d'avoir proche de moi. Quand je dis que je suis chanceuse!
    La famille me manquera toujours, mais même en vivant en France je ne suis pas sûre que j'aurais pu les voir plus souvent et plus fréquemment. J'ai quand même la chance d'avoir ma maman auprès de moi minimalement une fois par année, pendant plusieurs semaines. Quant aux autres, je les verrais lorsque j'irai me ballader dans le pays de mon enfance et en attendant, on se parle par Skype et autres médias sociaux du genre. Comme mon conjoint, québécois, le fait avec sa famille, toute au Québec aussi. Comme quoi...

    Où je me vois dans 8 ans?
    Je ne crois pas que je serai bien loin, mais qui sait? Si je devais le choisir et le prévoir, je partirais sac au dos avec mes deux enfants pour traverser le pays tranquillement pas vite en profitant des opportunités que la vie nous offriraient. C'est pas mal ce qui m'a réussi jusqu'à présent après tout. Bref, je crois que j'ai encore pas mal de chose à faire dans ce bout de la planète.

  22. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de rachidamr dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  23. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de M_Yann dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  24. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de IT ENGINEER dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

  25. J'aime
    kzrystof a reçu une réaction de sandra_wfg dans Ma vision de l'immigration   
    Ce message est le résultat de ma réflexion sur la question qui avait été posé dans ce forum, à savoir quels sont les plus grosses erreurs à faire en immigrant. La réponse, s'il en existe une, ne m'est pas venue tout de suite. Voici cependant ce que j'ai trouvé. S'il vous plait, ne lisez pas ce texte sur un ton moralisateur. C'est plus une explication des choix que j'ai fait (parfois inconsciemment) tout au long de mon parcours. Je suis conscient que certains ont suivi des chemins différents et sont parvenus à des situations similaires à la mienne. Donc soyez chill

    Je crois que la première grosse erreur à faire en débutant ce projet est de croire qu'immigrer une chose facile. Si pour certains elle l'est (et être riche aide), pour beaucoup, elle ne le sera pas. Je m'explique.

    1 - Famille et amis
    Tout d'abord, ce n'est pas facile de quitter un pays, surtout quand on a une job et un toit, et surtout quand ce pays ne va pas si mal que ça. J'entends par là: pas de dictature, pas de guerre, pas de famine, pas de faillite économique, relative sécurité publique, une famille, une carrière et des amis.
    Quitter un pays signifie abandonner sa famille et ses amis. Ne vous leurrez pas: Skype ne remplace pas votre présence physique. Si pour vous, Skype vous donne l'impression d'être encore là avec eux, pour eux, vous êtes parti. Malheureusement, tout le monde n'a pas cette qualité (ou défaut) d'accepter et de pouvoir bien vivre cette coupure. Et je ne dis pas ça de vous seulement; j'inclus les membres de votre famille et vos amis qui restent de l'autre côté de l'océan. Eux non plus n'ont peut-être pas cette qualité (ou défaut).
    Bien qu'elle puisse paraitre sans grandes conséquences au premier abord, tôt ou tard cette coupure pourrait vous ramener en pleine face les conséquences de votre choix. Imaginez un appel au beau milieu de la nuit de votre frère, ou sœur, vous annonçant la mort d'un de vos parents que vous n'aurez pas serré dans vos bras depuis 1 an, 2 ans ou plus. Pensez-y: en immigrant, vous pourrez pratiquement compter le nombre de fois que vous pourrez voir vos parents en chair et en os avant leur décès, surtout s'ils ont déjà l'âge de 50, 60 ans ou plus. C'est glauque, mais il faut être conscient d'une chose: immigrer aussi loin signifie (pour la plupart d'entre nous), qu'entre deux voyages, vous allez voir des personnes de votre famille proche décéder, des personnes tomber gravement malade, ou vivre d'autres épreuves tout aussi pénibles. Et vous ne serez pas là lorsqu'ils vont avoir besoin de votre aide car vous allez devoir balancer les coûts d’un tel voyage et la nécessité de ce voyage. Vos décisions seront questionnées.
    Pour ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou qui vont en avoir), vous allez priver vos parents de serrer leurs petits-enfants dans leurs bras quand ils le veulent. Vos enfants vont probablement avoir vu votre famille plus souvent sur un écran d'ordinateur qu'en vrai...
    Je n’avais qu’une vingtaine d’années lorsque j’ai immigré et en 10 ans, dans ma famille proche et amis, j’ai déjà vu 3 décès (y compris un ami d’enfant de mon âge), une tentative de suicide, deux cancers (en fait trois si je compte une rechute) et une tumeur maligne au cerveau. Sans parler des accidents. Je pense que cela vaut la peine d'y penser. Ça se voit des personnes qui repartent en France parce qu'elles vivent mal l'éloignement familial. Ce que j'ai mentionné en fait partie.

    2 - Nouvelle société
    Immigrer signifie recommencer votre vie sociale à zéro. Vous devrez probablement reconstruire votre réseau de connaissances professionnelles. Dépendamment de vos diplômes, potentiellement recommencer certains cours à l'école. Je crois que les personnes expérimentées de ce forum le mentionne souvent: prenez vos précautions et double-triple-checker vous. Ne prenez pas un oui pour acquis.
    Si vous êtes une personne sociable, vous allez probablement devoir aussi vous refaire de nouveaux amis. Cela signifie repasser par l'étape de connaitre des personnes, gagner leur confiance, piquer leur intérêt pour qu'ils apprennent à vous connaitre aussi, espérer qu'ils vous apprécient, pour pouvoir établir une amitié à long terme. Cela prend du temps. Beaucoup de temps. Votre personnalité va donc jouer énormément dans la balance. Certains d’entre nous sont plus doués que d'autres. Oubliez votre côté exotique d'immigrant: la plupart du temps, vous ne serez qu'un immigrant parmi tant d'autres.

    3 - Intégration
    Immigrer signifie, idéalement, intégrer la société d'accueil. Comparez l'intégration à un saut dans un train en marche: c'est à vous que revient la responsabilité de vous préparer à sauter dans ce train. Les gens n'arrêteront pas ce train pour vous: les gens ont leurs propres préoccupations et leurs propres soucis quotidiens: arriver au travail à l'heure, chercher les enfants à la garderie avec 4:30, attrapez le bus / train etc. Ils ont leurs routines. Vous pourrez crier à l'individualisme. Si vous voulez perdre du temps, oui, vous pourrez. Eux, ils pensent à leur famille, à leurs contraintes professionnelles, et parfois même scolaires. Cette situation me fait penser à une citation que j'ai entendue de la bouche de Fabrice Luchini (je ne me souviens pas de l'auteur original): "un égoïste, c'est quelqu'un qui ne pense pas à moi".
    Pour faciliter son intégration dans une société, il faut comprendre ce qui la fait vivre: le seul point de salut que j'ai vu à date est d'acquérir et de partager le plus de références possible avec cette société. Regardez son cinéma, ses séries télévisées, lisez ses livres, écoutez sa musique, assistez à ses spectacles d'humour et ses pièces de théâtre, apprenez sa langue, sa politique et son histoire. Intéressez-vous à elle si vous voulez avoir des sujets de discussions (et des points communs) avec les individus qui la composent et pouvoir échanger avec eux plus aisément. Autrement, vous allez devoir répondre éternellement à cette question: "Pis, tu trouves ça comment le Québec?".
    Encore une fois, gardez à l'esprit que vous n'êtes qu'un immigrant parmi tant d'autres. Jusqu'à un certain point, si vous en êtes capable, débarrassez-vous de vos références françaises. Non, il n'y a pas de boulangerie à tous les coins de rue. Non, vous ne retrouverez pas toutes les marques de votre pays d'origine. Get over it. Cela ne fera pas de vous quelqu'un qui se prend pour un autre si vous adoptez de nouvelles références: votre personnalité restera la même.
    Sachez que vous pouvez devenir québécois et / ou canadien si vous le voulez. Pas juste sur papier. Parce qu'en réalité, ce n'est pas le sang qui fait de vous un québécois ou un français. Ni votre lieu de naissance. Ni vos ancêtres (je trouve le concept de québécois de souche / français de souche aussi révoltant que peut l’être l'idéologie du racisme). Ce sont vos références actuelles. Et ça, vous pouvez l'apprendre. Si vous le voulez.
    Et si vous me posez la question à savoir ce que cela apporte d'être intégré ? Je vous poserais la question suivante: savez-vous ce que c'est de se sentir chez soi dans la ville qu'on aime sans que les gens fassent une distinction entre eux et vous ? Ne vous trompez pas: aucun être humain n'est parfait. La société, en conséquence, n'y échappe pas: elle n'est pas parfaite. Par exemple : oui, la discrimination existe dans la société québécoise (comme ailleurs), qu'elle soit volontaire ou pas. Vous, en tant qu’immigrant, vous avez beaucoup à perdre face à cette discrimination. L'avantage que vous pouvez avoir en essayant de vous intégrer, c'est que vous allez pouvoir découvrir ces défauts et être capable de les contourner.
    Enfin, s'intégrer ne signifie pas que vous haïssez la France. Même si jamais vous vous rendez au point de renoncer votre citoyenneté française.

    Derniers mots
    La seconde plus grosse erreur est de prendre chaque expérience du forum au pied de la lettre. Et je n’exclus pas mon blah-blah précédent. Même si nous avons tous des points en commun, nos personnalités sont uniques, tout comme notre vision du monde ainsi que nos compétences relationnelles et professionnelles. Ce qui a fonctionné pour l'un ne fonctionnera peut-être pas pour l'autre.

    L'immigration vous fera mettre en jeu une grande partie de votre vie et celle de votre entourage avec des conséquences potentiellement désastreuses. Alors, posez-vous cette question: pourquoi voudriez-vous traverser toutes ces épreuves (qui semblent avoir plus de résultats négatifs que positifs) pour vivre au Québec ? Le besoin de grands espaces ?

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