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  • Habitués
Posté(e)

Pour rappel, on est venu en mars 2008 histoire de passer des vacances et récupérer nos cartes de résidents. Oui, juste des vacances vu que notre situation financière est montée en flèche en France et on avait un peu de mal à laisser tomber tout cela et repartir à la case départ. Tout sest passé comme prévu, sauf quon a raté lavion et cest là quon aurait dû comprendre le message, mais bon

De retour en France, en attendant le TGV à la gare de Lyon, on a fini par comprendre le message et la décision a été prise en mangeant des sandwichs ufs mayo (très bons au passage).

Le lendemain jai fais part de ma décision à mes associés et je mets un prix à mes parts sociales, et laffaire est conclue. On attend tout de même quelques mois pour que ma conjointe puisse terminer son stage et son contrat de travail par la suite.

Fin janvier on quitte la France, cette douce France, le pays de ma souffrance, ya eu de bons moments aussi, soyons honnêtes. Donc on quitte Dijon pour passer trois mois en Algérie, où on a investit une partie de notre cagnotte dans deux magasins (belle expérience, mais qui ma encore plus convaincue de courir vite, très vite).

Trois mois cest long, très long, le moment de mettre les voiles arrive et jai pris une réservation dans une auberge sur le boulevard Saint- Laurent, mais des amis damis et même des personnes que je ne connais pas ont entendu dire que jallais arriver à Montréal et que je voulais faire cavalier seul. Les téléphones ont sonnés, des courriels ont été envoyés et en une journée, javais un appartement sur Beaubien pour une durée illimitée, à lil.

Cest la fin du générique, le 21 avril je prends lavion seul sur un vol dAir Algérie. Le voyage sest bien passé, même mieux quavec air Transat. Arrivé à laéroport, jai eu la surprise de voir que javais quelquun qui mattendais.

Ah oui, je veux bien vous épargner le passage à la douane, mais jai juste apprécié le policier qui ma accueilli avec un « bon retour au pays, jespère que cette fois cest pour vous installer » ah, jai faillit lui faire la bise, quatre bises, comme là-bas chez nous dans les belles montagnes de la Kabylie, mais bon, je me suis retenu, faut pas abuser non plus.

Après une bonne nuit de sommeil ; je sors pour remplir le frigo avec un minimum de choses, cest le premier choc, un face à face direct avec une montagne de dollars pour pas grand-chose. Je me ressaisi et je me rappel mon arrivée en France, presque fauché avec la fâcheuse habitude de convertir les francs en dinars, de quoi te couper lappétit.

La première des choses que je fais cest de prendre un forfait chez FIDO pour 35 $ sans contrat, avec la boite vocale, lafficheur et les appels entrants illimités. Je paye en plus 11 $ à ONE pour les appels sortants illimités, et voila jexiste, je suis joignable.

Je passe le week-end et jattaque la recherche de logement. Jai fais le tour de Montréal et sa banlieue et je nai pas réussit à trouver un 4et ½ qui me convienne. Enfin si, jen ai mis un dans la poche après trois jours de recherche mais dans une rue où jai juré de ne pas habité, Jean-Talon et Lacordaire, à saint léonard, mais bon faut jamais dire jamais. Vous avez compris que jai fini par le prendre. Pas trop le choix, ma famille allait arriver, ma femme enceinte, et cest quasiment le seul proprio qui na pas trop chipoter sur lhistorique de crédit et les références. Cest un vrai problème, même si on loue un appart ici 100 fois plus vite quen France. Un cosignataire du bail avec un bon historique de crédit et un emploi règle le problème. Pour le loyer, on paye 575$ avec rien dinclus, mais pour un appart refait à neuf (peinture, chauffage) et qui ce trouve à proximité de plusieurs grands magasins comme : Maxi, Wallmart, super C, galeries danjou, pharmaprix On a plusieurs cliniques et un hôpital à 2 pas, le bus en face de la porte de limmeuble et tout ce quon peut imaginer comme services, comme quoi

Ma femme et mon fils arrivent le 1 er mai, et il faut trouver des meubles et des éléctros. Pour les éléctros, on a pris du neuf en liquidation dans des magasins sur Jean Talon. Pour le reste des meubles, jai trouvé une bonne source et on a pu ce payer des meubles de luxe pour presque rien. On a eu environ 9000$ de meubles (sofa et causeuse inclinables en cuir, meubles en bois massif, chaises en cuir) pour un peu plus de 1800$ avec taxes. Cest soit des meubles discontinue (fin de série) ou ayant un petit scratch (minuscule). Jai pris aussi une grosse télé sur kijiji pour 75$ livrée.

AH oui, une autre anecdote. Le premier jour où jai pris le bus; jai préparé mon billet de 10$ pour acheter mon ticket auprès du chauffeur et surprise, il me demande dinsérer lappoint dans lappareil, je me prépare à redescendre et 4 à 5 personnes ce mettent à fouiller dans leurs poches et les introduisent dans lappareil jusqu'à ce que le ticket pointe son nez. Ce nest pas tous les jours que cella arrive, mais cest encourageant.

Le quartier général est fonctionnel, et moi je suis presque opérationnel. Ma femme passe voir un généraliste en face pour avoir un RDV avec un gynéco. 2 heures dattente et cest joué, cest vraiment pas la fin du monde, mais on regrette légèrement notre médecin de France. Le RDV avec le gynéco est pris et passé, puis direction lhôpital juif, catastrophe ! Tous le monde parle anglais, une vrai misère. Langlais est vraiment indispensable dans ce pays. Lhôpital est bondé mais pas trop dattente, cest acceptable et on a un service très courtois dans une grosse cacophonie.

Cela fait presque cinq semaines que je suis arrivé et je commence à stresser pour le travail, je nen ai même pas cherché et je me dis que je nai pas encore trouvé du travail. Jai une longue expérience en immigration, avec mes 8 ans passés en France, mais je me suis tromper en croyant que cela allait être un jeu denfant. Je croyais que javais commis toutes les erreurs en France et que je navais quà poser mes bagages, erreur ! Même si il ya des aspects que je nai plus à gérer, comme la nostalgie, la peur de linconnu, la peur de sintégrer et davoir fait le mauvais choix Il ne faut surtout pas croire que tous les pays ce ressemblent parce quils utilisent la même langue, ou presque. On est en Amérique, tout va vite et ne cherchez pas dexplication logique à toute chose.

Le stress du chômage commence à monter et je me décide un lundi matin daller à emploi Québec pour minscrire et jenvoie un petit paquet de CV par courriel et par fax. Jai une formation dingénieur agronome en Algérie et un petit paquet de diplômes en France dans le même domaine, à part une licence en sciences de léducation, mais ce que jaime cest la gestion et le commerce. Bon après tout on est en Amérique et Jean Claude Vandame a bien réussit à faire des films ! Jenvoie donc ma candidature à toute sorte demplois (agent de sécurité, vendeur, livreur, manuvre, agent de recouvrement), et jen profite pour postuler dans la foulée à des postes de gérant de restaurants, de dépanneurs, de stations service

Surprise ! Deux heures plus tard, je reçois mon premier appel et première entrevue, pour un poste de gérant de restaurant cafétéria dans une grosse entreprise. Jen reçois encore deux autres le lendemain et toujours pour des postes de gérant et que des grosses boites. Les entretiens téléphoniques ce passent tous bien et je suis invité à des entrevues. Les trois entrevues ce passent très bien : questions de routine (Vous navez pas de diplômes en gestion ?!), mise en situation. Le pire cest les références, et lexpérience québécoise, rien ! Jai donné des numéros en France et le numéro dun ancien collègue de ptit boulot en France mais qui est à Montréal. La première me dit vouloir me prendre tout de suite, mais elle a peur que je ne reste pas longtemps car jai de bonnes capacités et que je suis plus un homme de terrain, elle prend les références et me dit quelle va mappeler dans environ 1 semaine. Deuxième entrevue, même histoire, un salaire de 30 K $ pour un poste dassistant gérant. La troisième me propose un salaire de 40K$ pour un poste dassistant gérant mais avec une promesse écrite davoir un poste de gérant dans un court délai car elle ne veut pas me lâcher, mais la procédure est longue et je dois rencontrer un superviseur de zone et la direction après elle. La première me rappel et me demande si jai avancé dans ma recherche, je linforme que jai deux propositions fermes (pas tout à fait le cas mais bon, presque). Elle me dit « je vais faire en sorte daccélérer les choses de mon côté, bonne journée, au revoir », laprès midi, elle me rappel pour mannoncer quils ont opté pour ma candidature. Jai montré mon intérêt et jai demandé des précisions par rapport à ma mission. Après avoir raccroché, jai éliminé la deuxième et jai rappelé la troisième, pour lui apprendre que javais une proposition ferme avec une autre compagnie et elle me répond quelle ne ma vu que vendredi elle vient de transmettre le dossier au superviseur aujourdhui, mais quelle allait le prévenir pour quil mes contact mais sans garantie. Une heure plus tard, en sortant du métro je trouve un message pour une entrevue avec le superviseur. Bref, lhistoire est longue et jen ai tiré quatre enseignements :

1- Éviter à tout prix les pessimistes qui vous assurent que cest un enfer et quil nya rien à faire ici, à part siphonner le système (surtout pour mes compatriotes maghrébins, fuyez Jean Talon, ne trainez pas dans les cafés, oubliez le BS, nécoutez pas les perdants.

2- Toutes les portes sont ouvertes ici quand on veut bien les pousser.

3- La vie est tellement belle ici que je me demande ce que je faisais en France et en Algérie.

4- Le Québec est loin d'être le pays des bisounours, mais c'es un pays magnifique.

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Merci maestro,

C'est un témoignage très positif que tu nous donnes là...ça requinque!

Je pense aussi que travailler, même si ce n'est pas ds le domaine et au niveau qu'on avait précédemment, est une nécessité vitale. On gagne toulours en étant actif: expérience, contacts avec les autres, participation à la société, etc..

Bonne continuation à toi et à ta petite famille!

  • Habitués
Posté(e)

Merci pour ce beau récit.

Bonne chance :)

Ciao

  • Habitués
Posté(e)
Pour rappel, on est venu en mars 2008 histoire de passer des vacances et récupérer nos cartes de résidents. Oui, juste des vacances vu que notre situation financière est montée en flèche en France et on avait un peu de mal à laisser tomber tout cela et repartir à la case départ. Tout s'est passé comme prévu, sauf qu'on a raté l'avion et c'est là qu'on aurait dû comprendre le message, mais bon

De retour en France, en attendant le TGV à la gare de Lyon, on a fini par comprendre le message et la décision a été prise en mangeant des sandwichs ufs mayo (très bons au passage).

Le lendemain j'ai fais part de ma décision à mes associés et je mets un prix à mes parts sociales, et l'affaire est conclue. On attend tout de même quelques mois pour que ma conjointe puisse terminer son stage et son contrat de travail par la suite.

Fin janvier on quitte la France, cette douce France, le pays de ma souffrance, y'a eu de bons moments aussi, soyons honnêtes. Donc on quitte Dijon pour passer trois mois en Algérie, où on a investit une partie de notre cagnotte dans deux magasins (belle expérience, mais qui m'a encore plus convaincue de courir vite, très vite).

Trois mois c'est long, très long, le moment de mettre les voiles arrive et j'ai pris une réservation dans une auberge sur le boulevard Saint- Laurent, mais des amis d'amis et même des personnes que je ne connais pas ont entendu dire que j'allais arriver à Montréal et que je voulais faire cavalier seul. Les téléphones ont sonnés, des courriels ont été envoyés et en une journée, j'avais un appartement sur Beaubien pour une durée illimitée, à l'il.

C'est la fin du générique, le 21 avril je prends l'avion seul sur un vol d'Air Algérie. Le voyage s'est bien passé, même mieux qu'avec air Transat. Arrivé à l'aéroport, j'ai eu la surprise de voir que j'avais quelqu'un qui m'attendais.

Ah oui, je veux bien vous épargner le passage à la douane, mais j'ai juste apprécié le policier qui m'a accueilli avec un « bon retour au pays, j'espère que cette fois c'est pour vous installer » ah, j'ai faillit lui faire la bise, quatre bises, comme là-bas chez nous dans les belles montagnes de la Kabylie, mais bon, je me suis retenu, faut pas abuser non plus.

Après une bonne nuit de sommeil ; je sors pour remplir le frigo avec un minimum de choses, c'est le premier choc, un face à face direct avec une montagne de dollars pour pas grand-chose. Je me ressaisi et je me rappel mon arrivée en France, presque fauché avec la fâcheuse habitude de convertir les francs en dinars, de quoi te couper l'appétit.

La première des choses que je fais c'est de prendre un forfait chez FIDO pour 35 $ sans contrat, avec la boite vocale, l'afficheur et les appels entrants illimités. Je paye en plus 11 $ à ONE pour les appels sortants illimités, et voila j'existe, je suis joignable.

Je passe le week-end et j'attaque la recherche de logement. J'ai fais le tour de Montréal et sa banlieue et je n'ai pas réussit à trouver un 4et ½ qui me convienne. Enfin si, j'en ai mis un dans la poche après trois jours de recherche mais dans une rue où j'ai juré de ne pas habité, Jean-Talon et Lacordaire, à saint léonard, mais bon faut jamais dire jamais. Vous avez compris que j'ai fini par le prendre. Pas trop le choix, ma famille allait arriver, ma femme enceinte, et c'est quasiment le seul proprio qui n'a pas trop chipoter sur l'historique de crédit et les références. C'est un vrai problème, même si on loue un appart ici 100 fois plus vite qu'en France. Un cosignataire du bail avec un bon historique de crédit et un emploi règle le problème. Pour le loyer, on paye 575$ avec rien d'inclus, mais pour un appart refait à neuf (peinture, chauffage) et qui ce trouve à proximité de plusieurs grands magasins comme : Maxi, Wallmart, super C, galeries d'anjou, pharmaprix On a plusieurs cliniques et un hôpital à 2 pas, le bus en face de la porte de l'immeuble et tout ce qu'on peut imaginer comme services, comme quoi

Ma femme et mon fils arrivent le 1 er mai, et il faut trouver des meubles et des éléctros. Pour les éléctros, on a pris du neuf en liquidation dans des magasins sur Jean Talon. Pour le reste des meubles, j'ai trouvé une bonne source et on a pu ce payer des meubles de luxe pour presque rien. On a eu environ 9000$ de meubles (sofa et causeuse inclinables en cuir, meubles en bois massif, chaises en cuir) pour un peu plus de 1800$ avec taxes. C'est soit des meubles discontinue (fin de série) ou ayant un petit scratch (minuscule). J'ai pris aussi une grosse télé sur kijiji pour 75$ livrée.

AH oui, une autre anecdote. Le premier jour où j'ai pris le bus; j'ai préparé mon billet de 10$ pour acheter mon ticket auprès du chauffeur et surprise, il me demande d'insérer l'appoint dans l'appareil, je me prépare à redescendre et 4 à 5 personnes ce mettent à fouiller dans leurs poches et les introduisent dans l'appareil jusqu'à ce que le ticket pointe son nez. Ce n'est pas tous les jours que cella arrive, mais c'est encourageant.

Le quartier général est fonctionnel, et moi je suis presque opérationnel. Ma femme passe voir un généraliste en face pour avoir un RDV avec un gynéco. 2 heures d'attente et c'est joué, c'est vraiment pas la fin du monde, mais on regrette légèrement notre médecin de France. Le RDV avec le gynéco est pris et passé, puis direction l'hôpital juif, catastrophe ! Tous le monde parle anglais, une vrai misère. L'anglais est vraiment indispensable dans ce pays. L'hôpital est bondé mais pas trop d'attente, c'est acceptable et on a un service très courtois dans une grosse cacophonie.

Cela fait presque cinq semaines que je suis arrivé et je commence à stresser pour le travail, je n'en ai même pas cherché et je me dis que je n'ai pas encore trouvé du travail. J'ai une longue expérience en immigration, avec mes 8 ans passés en France, mais je me suis tromper en croyant que cela allait être un jeu d'enfant. Je croyais que j'avais commis toutes les erreurs en France et que je n'avais qu'à poser mes bagages, erreur ! Même si il y'a des aspects que je n'ai plus à gérer, comme la nostalgie, la peur de l'inconnu, la peur de s'intégrer et d'avoir fait le mauvais choix Il ne faut surtout pas croire que tous les pays ce ressemblent parce qu'ils utilisent la même langue, ou presque. On est en Amérique, tout va vite et ne cherchez pas d'explication logique à toute chose.

Le stress du chômage commence à monter et je me décide un lundi matin d'aller à emploi Québec pour m'inscrire et j'envoie un petit paquet de CV par courriel et par fax. J'ai une formation d'ingénieur agronome en Algérie et un petit paquet de diplômes en France dans le même domaine, à part une licence en sciences de l'éducation, mais ce que j'aime c'est la gestion et le commerce. Bon après tout on est en Amérique et Jean Claude Vandame a bien réussit à faire des films ! J'envoie donc ma candidature à toute sorte d'emplois (agent de sécurité, vendeur, livreur, manuvre, agent de recouvrement), et j'en profite pour postuler dans la foulée à des postes de gérant de restaurants, de dépanneurs, de stations service

Surprise ! Deux heures plus tard, je reçois mon premier appel et première entrevue, pour un poste de gérant de restaurant cafétéria dans une grosse entreprise. J'en reçois encore deux autres le lendemain et toujours pour des postes de gérant et que des grosses boites. Les entretiens téléphoniques ce passent tous bien et je suis invité à des entrevues. Les trois entrevues ce passent très bien : questions de routine (Vous n'avez pas de diplômes en gestion ?!), mise en situation. Le pire c'est les références, et l'expérience québécoise, rien ! J'ai donné des numéros en France et le numéro d'un ancien collègue de p'tit boulot en France mais qui est à Montréal. La première me dit vouloir me prendre tout de suite, mais elle a peur que je ne reste pas longtemps car j'ai de bonnes capacités et que je suis plus un homme de terrain, elle prend les références et me dit qu'elle va m'appeler dans environ 1 semaine. Deuxième entrevue, même histoire, un salaire de 30 K $ pour un poste d'assistant gérant. La troisième me propose un salaire de 40K$ pour un poste d'assistant gérant mais avec une promesse écrite d'avoir un poste de gérant dans un court délai car elle ne veut pas me lâcher, mais la procédure est longue et je dois rencontrer un superviseur de zone et la direction après elle. La première me rappel et me demande si j'ai avancé dans ma recherche, je l'informe que j'ai deux propositions fermes (pas tout à fait le cas mais bon, presque). Elle me dit « je vais faire en sorte d'accélérer les choses de mon côté, bonne journée, au revoir », l'après midi, elle me rappel pour m'annoncer qu'ils ont opté pour ma candidature. J'ai montré mon intérêt et j'ai demandé des précisions par rapport à ma mission. Après avoir raccroché, j'ai éliminé la deuxième et j'ai rappelé la troisième, pour lui apprendre que j'avais une proposition ferme avec une autre compagnie et elle me répond qu'elle ne m'a vu que vendredi elle vient de transmettre le dossier au superviseur aujourd'hui, mais qu'elle allait le prévenir pour qu'il mes contact mais sans garantie. Une heure plus tard, en sortant du métro je trouve un message pour une entrevue avec le superviseur. Bref, l'histoire est longue et j'en ai tiré quatre enseignements :

1- Éviter à tout prix les pessimistes qui vous assurent que c'est un enfer et qu'il n'ya rien à faire ici, à part siphonner le système (surtout pour mes compatriotes maghrébins, fuyez Jean Talon, ne trainez pas dans les cafés, oubliez le BS, n'écoutez pas les perdants.

2- Toutes les portes sont ouvertes ici quand on veut bien les pousser.

3- La vie est tellement belle ici que je me demande ce que je faisais en France et en Algérie.

4- Le Québec est loin d'être le pays des bisounours, mais c'es un pays magnifique.

Salut mon frère,

Disons que ton temoignage est très émouvant et instructif. Une leçon à retenir. Avec l'expérience que nous avons, nous pouvons servir à tous les postes.

Merci.

Posté(e)

Merci beaucoup pour ce témoignage oh! combien rassurant. Moi qui m'apprête à embarquer dans deux semaines cela me fait vraiment du bien. Aller en gangneur avec une volonté de réussir est le meilleurs gage je pense.

Encore une fois merci

Pour rappel, on est venu en mars 2008 histoire de passer des vacances et récupérer nos cartes de résidents. Oui, juste des vacances vu que notre situation financière est montée en flèche en France et on avait un peu de mal à laisser tomber tout cela et repartir à la case départ. Tout sest passé comme prévu, sauf quon a raté lavion et cest là quon aurait dû comprendre le message, mais bon

De retour en France, en attendant le TGV à la gare de Lyon, on a fini par comprendre le message et la décision a été prise en mangeant des sandwichs ufs mayo (très bons au passage).

Le lendemain jai fais part de ma décision à mes associés et je mets un prix à mes parts sociales, et laffaire est conclue. On attend tout de même quelques mois pour que ma conjointe puisse terminer son stage et son contrat de travail par la suite.

Fin janvier on quitte la France, cette douce France, le pays de ma souffrance, ya eu de bons moments aussi, soyons honnêtes. Donc on quitte Dijon pour passer trois mois en Algérie, où on a investit une partie de notre cagnotte dans deux magasins (belle expérience, mais qui ma encore plus convaincue de courir vite, très vite).

Trois mois cest long, très long, le moment de mettre les voiles arrive et jai pris une réservation dans une auberge sur le boulevard Saint- Laurent, mais des amis damis et même des personnes que je ne connais pas ont entendu dire que jallais arriver à Montréal et que je voulais faire cavalier seul. Les téléphones ont sonnés, des courriels ont été envoyés et en une journée, javais un appartement sur Beaubien pour une durée illimitée, à lil.

Cest la fin du générique, le 21 avril je prends lavion seul sur un vol dAir Algérie. Le voyage sest bien passé, même mieux quavec air Transat. Arrivé à laéroport, jai eu la surprise de voir que javais quelquun qui mattendais.

Ah oui, je veux bien vous épargner le passage à la douane, mais jai juste apprécié le policier qui ma accueilli avec un « bon retour au pays, jespère que cette fois cest pour vous installer » ah, jai faillit lui faire la bise, quatre bises, comme là-bas chez nous dans les belles montagnes de la Kabylie, mais bon, je me suis retenu, faut pas abuser non plus.

Après une bonne nuit de sommeil ; je sors pour remplir le frigo avec un minimum de choses, cest le premier choc, un face à face direct avec une montagne de dollars pour pas grand-chose. Je me ressaisi et je me rappel mon arrivée en France, presque fauché avec la fâcheuse habitude de convertir les francs en dinars, de quoi te couper lappétit.

La première des choses que je fais cest de prendre un forfait chez FIDO pour 35 $ sans contrat, avec la boite vocale, lafficheur et les appels entrants illimités. Je paye en plus 11 $ à ONE pour les appels sortants illimités, et voila jexiste, je suis joignable.

Je passe le week-end et jattaque la recherche de logement. Jai fais le tour de Montréal et sa banlieue et je nai pas réussit à trouver un 4et ½ qui me convienne. Enfin si, jen ai mis un dans la poche après trois jours de recherche mais dans une rue où jai juré de ne pas habité, Jean-Talon et Lacordaire, à saint léonard, mais bon faut jamais dire jamais. Vous avez compris que jai fini par le prendre. Pas trop le choix, ma famille allait arriver, ma femme enceinte, et cest quasiment le seul proprio qui na pas trop chipoter sur lhistorique de crédit et les références. Cest un vrai problème, même si on loue un appart ici 100 fois plus vite quen France. Un cosignataire du bail avec un bon historique de crédit et un emploi règle le problème. Pour le loyer, on paye 575$ avec rien dinclus, mais pour un appart refait à neuf (peinture, chauffage) et qui ce trouve à proximité de plusieurs grands magasins comme : Maxi, Wallmart, super C, galeries danjou, pharmaprix On a plusieurs cliniques et un hôpital à 2 pas, le bus en face de la porte de limmeuble et tout ce quon peut imaginer comme services, comme quoi

Ma femme et mon fils arrivent le 1 er mai, et il faut trouver des meubles et des éléctros. Pour les éléctros, on a pris du neuf en liquidation dans des magasins sur Jean Talon. Pour le reste des meubles, jai trouvé une bonne source et on a pu ce payer des meubles de luxe pour presque rien. On a eu environ 9000$ de meubles (sofa et causeuse inclinables en cuir, meubles en bois massif, chaises en cuir) pour un peu plus de 1800$ avec taxes. Cest soit des meubles discontinue (fin de série) ou ayant un petit scratch (minuscule). Jai pris aussi une grosse télé sur kijiji pour 75$ livrée.

AH oui, une autre anecdote. Le premier jour où jai pris le bus; jai préparé mon billet de 10$ pour acheter mon ticket auprès du chauffeur et surprise, il me demande dinsérer lappoint dans lappareil, je me prépare à redescendre et 4 à 5 personnes ce mettent à fouiller dans leurs poches et les introduisent dans lappareil jusqu'à ce que le ticket pointe son nez. Ce nest pas tous les jours que cella arrive, mais cest encourageant.

Le quartier général est fonctionnel, et moi je suis presque opérationnel. Ma femme passe voir un généraliste en face pour avoir un RDV avec un gynéco. 2 heures dattente et cest joué, cest vraiment pas la fin du monde, mais on regrette légèrement notre médecin de France. Le RDV avec le gynéco est pris et passé, puis direction lhôpital juif, catastrophe ! Tous le monde parle anglais, une vrai misère. Langlais est vraiment indispensable dans ce pays. Lhôpital est bondé mais pas trop dattente, cest acceptable et on a un service très courtois dans une grosse cacophonie.

Cela fait presque cinq semaines que je suis arrivé et je commence à stresser pour le travail, je nen ai même pas cherché et je me dis que je nai pas encore trouvé du travail. Jai une longue expérience en immigration, avec mes 8 ans passés en France, mais je me suis tromper en croyant que cela allait être un jeu denfant. Je croyais que javais commis toutes les erreurs en France et que je navais quà poser mes bagages, erreur ! Même si il ya des aspects que je nai plus à gérer, comme la nostalgie, la peur de linconnu, la peur de sintégrer et davoir fait le mauvais choix Il ne faut surtout pas croire que tous les pays ce ressemblent parce quils utilisent la même langue, ou presque. On est en Amérique, tout va vite et ne cherchez pas dexplication logique à toute chose.

Le stress du chômage commence à monter et je me décide un lundi matin daller à emploi Québec pour minscrire et jenvoie un petit paquet de CV par courriel et par fax. Jai une formation dingénieur agronome en Algérie et un petit paquet de diplômes en France dans le même domaine, à part une licence en sciences de léducation, mais ce que jaime cest la gestion et le commerce. Bon après tout on est en Amérique et Jean Claude Vandame a bien réussit à faire des films ! Jenvoie donc ma candidature à toute sorte demplois (agent de sécurité, vendeur, livreur, manuvre, agent de recouvrement), et jen profite pour postuler dans la foulée à des postes de gérant de restaurants, de dépanneurs, de stations service

Surprise ! Deux heures plus tard, je reçois mon premier appel et première entrevue, pour un poste de gérant de restaurant cafétéria dans une grosse entreprise. Jen reçois encore deux autres le lendemain et toujours pour des postes de gérant et que des grosses boites. Les entretiens téléphoniques ce passent tous bien et je suis invité à des entrevues. Les trois entrevues ce passent très bien : questions de routine (Vous navez pas de diplômes en gestion ?!), mise en situation. Le pire cest les références, et lexpérience québécoise, rien ! Jai donné des numéros en France et le numéro dun ancien collègue de ptit boulot en France mais qui est à Montréal. La première me dit vouloir me prendre tout de suite, mais elle a peur que je ne reste pas longtemps car jai de bonnes capacités et que je suis plus un homme de terrain, elle prend les références et me dit quelle va mappeler dans environ 1 semaine. Deuxième entrevue, même histoire, un salaire de 30 K $ pour un poste dassistant gérant. La troisième me propose un salaire de 40K$ pour un poste dassistant gérant mais avec une promesse écrite davoir un poste de gérant dans un court délai car elle ne veut pas me lâcher, mais la procédure est longue et je dois rencontrer un superviseur de zone et la direction après elle. La première me rappel et me demande si jai avancé dans ma recherche, je linforme que jai deux propositions fermes (pas tout à fait le cas mais bon, presque). Elle me dit « je vais faire en sorte daccélérer les choses de mon côté, bonne journée, au revoir », laprès midi, elle me rappel pour mannoncer quils ont opté pour ma candidature. Jai montré mon intérêt et jai demandé des précisions par rapport à ma mission. Après avoir raccroché, jai éliminé la deuxième et jai rappelé la troisième, pour lui apprendre que javais une proposition ferme avec une autre compagnie et elle me répond quelle ne ma vu que vendredi elle vient de transmettre le dossier au superviseur aujourdhui, mais quelle allait le prévenir pour quil mes contact mais sans garantie. Une heure plus tard, en sortant du métro je trouve un message pour une entrevue avec le superviseur. Bref, lhistoire est longue et jen ai tiré quatre enseignements :

1- Éviter à tout prix les pessimistes qui vous assurent que cest un enfer et quil nya rien à faire ici, à part siphonner le système (surtout pour mes compatriotes maghrébins, fuyez Jean Talon, ne trainez pas dans les cafés, oubliez le BS, nécoutez pas les perdants.

2- Toutes les portes sont ouvertes ici quand on veut bien les pousser.

3- La vie est tellement belle ici que je me demande ce que je faisais en France et en Algérie.

4- Le Québec est loin d'être le pays des bisounours, mais c'es un pays magnifique.

  • Habitués
Posté(e)

merci merci merci ,,ahh oui ça nous remonte le morale ,,

vivement au grand Québec

  • Habitués
Posté(e)

Merci pour ton témoignage !

  • Habitués
Posté(e)

Voilà un témoignage comme on les aime tous ici au forum.

Maestro tu l'es vraiment!!!! Tu as adopté la règle n°1 : le travail et quel qu'il soit pour démarrer. Règle n°2 : tu t'es intégré par le travail dans la société québécoise.

Règlen°3: tu as fourni beaucoup d'efforts personnels. Tu as mis en avant tes compétences, tes expériences et ton savoir-faire.

Ceux qui ne réussisent pas attendent la bonne occasion mais sans trop se démener. Résultat des courses: niet de niet, ils n'ont rien compris au marché du travail et à l'immigration.

Encore une fois merci.

  • Habitués
Posté(e)

Très bon témoignage positif, j'y retiens cela:

1- Éviter à tout prix les pessimistes qui vous assurent que cest un enfer et quil nya rien à faire ici, à part siphonner le système (surtout pour mes compatriotes maghrébins, fuyez Jean Talon, ne trainez pas dans les cafés, oubliez le BS, nécoutez pas les perdants.

2- Toutes les portes sont ouvertes ici quand on veut bien les pousser.

3- La vie est tellement belle ici que je me demande ce que je faisais en France et en Algérie.

4- Le Québec est loin d'être le pays des bisounours, mais c'es un pays magnifique.

  • Habitués
Posté(e)

salut maestro je n'ai pas reconnu ton pseudo mais au premier paragraphe je me suis dite je connais un peu cette histoire... ^_^ au passage le grand bonjour à ton épouse qui est en fait mon AMIEEE :lol: je cours lui écrire un mail d'ailleurs...

Sinon bravo pour votre parcours à tous les deux, vous êtes persévérants et de bonne volonté vous ne pouvez que réussir votre immigration :) a bientôt

Posté(e)

Merci de nous avoir fait partager ton récit ;) Je trouve celà très très encourageant pour notre départ qui arrive à grand pas :)

Bon courage pour la suite :)

  • Habitués
Posté(e)

:thumbsup: moi aussi j aime beaucoup t on récit. et tu as tellement raison, faut pas ecouter les perdants ou les pessimistes. faut le vivre son reve ^_^

bonne continuation

  • Habitués
Posté(e)
Merci maestro,

C'est un témoignage très positif que tu nous donnes là...ça requinque!

Je pense aussi que travailler, même si ce n'est pas ds le domaine et au niveau qu'on avait précédemment, est une nécessité vitale. On gagne toulours en étant actif: expérience, contacts avec les autres, participation à la société, etc..

Bonne continuation à toi et à ta petite famille!

Merci :)

Le plus dur c'est de garder cet état d'esprit dans lequel tu es au moment où tu mas écrit ce message. Quand tu va arriver ici, il ne faut surtout pas céder à la panique. Une immigration n'a rien d'un jeu d'enfant, c'est pour ça que tous ceux qui immigrent pour le fun, l'aventure, finissent par replier bagage, c'est un vrai défi. Le premier danger à éviter c'est notre communauté, même si ils peuvent être d'un certain secours et une source d'information précieuse, ils peuvent aussi t'induire en erreur et t'enfermer dans un cercle vicieux. Les personnes que tu va rencontrer le plus, c'est ceux qui n'ont rien à foutre et qui ce font un plaisir de siphonner le système. Ceux là vont calquer ta situation à la leur et te fermer toutes les portes. Combien de fois j'ai entendu :"y'a pas de travail à Montréal, ne perd pas de temps à chercher dans ton domaine, tes diplômes ne valent rien, ça n'a rien à avoir avec la France, n'hésite pas à retirer ton argent de ton compte pour demander le BS...

Des personnes comme ça, y'en a beaucoup, mais heureusement que c'est une minorité. Essayez de rencontrer des personnes qui ont réussit dans leur vie. J'ai rencontré une vielle connaissance, un ami d'enfance qui est aussi passé par la case France, qui est aujourd'hui adjoint directeur chez Wallmart. Il a commencé chez eux comme manutentionnaire, et en 1 an il a ressorti sa cravate ! Ce n'est surement pas en France qu'il aurait pu faire ça et surtout pas en Algérie.

Posté(e)
Pour rappel, on est venu en mars 2008 histoire de passer des vacances et récupérer nos cartes de résidents. Oui, juste des vacances vu que notre situation financière est montée en flèche en France et on avait un peu de mal à laisser tomber tout cela et repartir à la case départ. Tout sest passé comme prévu, sauf quon a raté lavion et cest là quon aurait dû comprendre le message, mais bon

De retour en France, en attendant le TGV à la gare de Lyon, on a fini par comprendre le message et la décision a été prise en mangeant des sandwichs ufs mayo (très bons au passage).

Le lendemain jai fais part de ma décision à mes associés et je mets un prix à mes parts sociales, et laffaire est conclue. On attend tout de même quelques mois pour que ma conjointe puisse terminer son stage et son contrat de travail par la suite.

Fin janvier on quitte la France, cette douce France, le pays de ma souffrance, ya eu de bons moments aussi, soyons honnêtes. Donc on quitte Dijon pour passer trois mois en Algérie, où on a investit une partie de notre cagnotte dans deux magasins (belle expérience, mais qui ma encore plus convaincue de courir vite, très vite).

Trois mois cest long, très long, le moment de mettre les voiles arrive et jai pris une réservation dans une auberge sur le boulevard Saint- Laurent, mais des amis damis et même des personnes que je ne connais pas ont entendu dire que jallais arriver à Montréal et que je voulais faire cavalier seul. Les téléphones ont sonnés, des courriels ont été envoyés et en une journée, javais un appartement sur Beaubien pour une durée illimitée, à lil.

Cest la fin du générique, le 21 avril je prends lavion seul sur un vol dAir Algérie. Le voyage sest bien passé, même mieux quavec air Transat. Arrivé à laéroport, jai eu la surprise de voir que javais quelquun qui mattendais.

Ah oui, je veux bien vous épargner le passage à la douane, mais jai juste apprécié le policier qui ma accueilli avec un « bon retour au pays, jespère que cette fois cest pour vous installer » ah, jai faillit lui faire la bise, quatre bises, comme là-bas chez nous dans les belles montagnes de la Kabylie, mais bon, je me suis retenu, faut pas abuser non plus.

Après une bonne nuit de sommeil ; je sors pour remplir le frigo avec un minimum de choses, cest le premier choc, un face à face direct avec une montagne de dollars pour pas grand-chose. Je me ressaisi et je me rappel mon arrivée en France, presque fauché avec la fâcheuse habitude de convertir les francs en dinars, de quoi te couper lappétit.

La première des choses que je fais cest de prendre un forfait chez FIDO pour 35 $ sans contrat, avec la boite vocale, lafficheur et les appels entrants illimités. Je paye en plus 11 $ à ONE pour les appels sortants illimités, et voila jexiste, je suis joignable.

Je passe le week-end et jattaque la recherche de logement. Jai fais le tour de Montréal et sa banlieue et je nai pas réussit à trouver un 4et ½ qui me convienne. Enfin si, jen ai mis un dans la poche après trois jours de recherche mais dans une rue où jai juré de ne pas habité, Jean-Talon et Lacordaire, à saint léonard, mais bon faut jamais dire jamais. Vous avez compris que jai fini par le prendre. Pas trop le choix, ma famille allait arriver, ma femme enceinte, et cest quasiment le seul proprio qui na pas trop chipoter sur lhistorique de crédit et les références. Cest un vrai problème, même si on loue un appart ici 100 fois plus vite quen France. Un cosignataire du bail avec un bon historique de crédit et un emploi règle le problème. Pour le loyer, on paye 575$ avec rien dinclus, mais pour un appart refait à neuf (peinture, chauffage) et qui ce trouve à proximité de plusieurs grands magasins comme : Maxi, Wallmart, super C, galeries danjou, pharmaprix On a plusieurs cliniques et un hôpital à 2 pas, le bus en face de la porte de limmeuble et tout ce quon peut imaginer comme services, comme quoi

Ma femme et mon fils arrivent le 1 er mai, et il faut trouver des meubles et des éléctros. Pour les éléctros, on a pris du neuf en liquidation dans des magasins sur Jean Talon. Pour le reste des meubles, jai trouvé une bonne source et on a pu ce payer des meubles de luxe pour presque rien. On a eu environ 9000$ de meubles (sofa et causeuse inclinables en cuir, meubles en bois massif, chaises en cuir) pour un peu plus de 1800$ avec taxes. Cest soit des meubles discontinue (fin de série) ou ayant un petit scratch (minuscule). Jai pris aussi une grosse télé sur kijiji pour 75$ livrée.

AH oui, une autre anecdote. Le premier jour où jai pris le bus; jai préparé mon billet de 10$ pour acheter mon ticket auprès du chauffeur et surprise, il me demande dinsérer lappoint dans lappareil, je me prépare à redescendre et 4 à 5 personnes ce mettent à fouiller dans leurs poches et les introduisent dans lappareil jusqu'à ce que le ticket pointe son nez. Ce nest pas tous les jours que cella arrive, mais cest encourageant.

Le quartier général est fonctionnel, et moi je suis presque opérationnel. Ma femme passe voir un généraliste en face pour avoir un RDV avec un gynéco. 2 heures dattente et cest joué, cest vraiment pas la fin du monde, mais on regrette légèrement notre médecin de France. Le RDV avec le gynéco est pris et passé, puis direction lhôpital juif, catastrophe ! Tous le monde parle anglais, une vrai misère. Langlais est vraiment indispensable dans ce pays. Lhôpital est bondé mais pas trop dattente, cest acceptable et on a un service très courtois dans une grosse cacophonie.

Cela fait presque cinq semaines que je suis arrivé et je commence à stresser pour le travail, je nen ai même pas cherché et je me dis que je nai pas encore trouvé du travail. Jai une longue expérience en immigration, avec mes 8 ans passés en France, mais je me suis tromper en croyant que cela allait être un jeu denfant. Je croyais que javais commis toutes les erreurs en France et que je navais quà poser mes bagages, erreur ! Même si il ya des aspects que je nai plus à gérer, comme la nostalgie, la peur de linconnu, la peur de sintégrer et davoir fait le mauvais choix Il ne faut surtout pas croire que tous les pays ce ressemblent parce quils utilisent la même langue, ou presque. On est en Amérique, tout va vite et ne cherchez pas dexplication logique à toute chose.

Le stress du chômage commence à monter et je me décide un lundi matin daller à emploi Québec pour minscrire et jenvoie un petit paquet de CV par courriel et par fax. Jai une formation dingénieur agronome en Algérie et un petit paquet de diplômes en France dans le même domaine, à part une licence en sciences de léducation, mais ce que jaime cest la gestion et le commerce. Bon après tout on est en Amérique et Jean Claude Vandame a bien réussit à faire des films ! Jenvoie donc ma candidature à toute sorte demplois (agent de sécurité, vendeur, livreur, manuvre, agent de recouvrement), et jen profite pour postuler dans la foulée à des postes de gérant de restaurants, de dépanneurs, de stations service

Surprise ! Deux heures plus tard, je reçois mon premier appel et première entrevue, pour un poste de gérant de restaurant cafétéria dans une grosse entreprise. Jen reçois encore deux autres le lendemain et toujours pour des postes de gérant et que des grosses boites. Les entretiens téléphoniques ce passent tous bien et je suis invité à des entrevues. Les trois entrevues ce passent très bien : questions de routine (Vous navez pas de diplômes en gestion ?!), mise en situation. Le pire cest les références, et lexpérience québécoise, rien ! Jai donné des numéros en France et le numéro dun ancien collègue de ptit boulot en France mais qui est à Montréal. La première me dit vouloir me prendre tout de suite, mais elle a peur que je ne reste pas longtemps car jai de bonnes capacités et que je suis plus un homme de terrain, elle prend les références et me dit quelle va mappeler dans environ 1 semaine. Deuxième entrevue, même histoire, un salaire de 30 K $ pour un poste dassistant gérant. La troisième me propose un salaire de 40K$ pour un poste dassistant gérant mais avec une promesse écrite davoir un poste de gérant dans un court délai car elle ne veut pas me lâcher, mais la procédure est longue et je dois rencontrer un superviseur de zone et la direction après elle. La première me rappel et me demande si jai avancé dans ma recherche, je linforme que jai deux propositions fermes (pas tout à fait le cas mais bon, presque). Elle me dit « je vais faire en sorte daccélérer les choses de mon côté, bonne journée, au revoir », laprès midi, elle me rappel pour mannoncer quils ont opté pour ma candidature. Jai montré mon intérêt et jai demandé des précisions par rapport à ma mission. Après avoir raccroché, jai éliminé la deuxième et jai rappelé la troisième, pour lui apprendre que javais une proposition ferme avec une autre compagnie et elle me répond quelle ne ma vu que vendredi elle vient de transmettre le dossier au superviseur aujourdhui, mais quelle allait le prévenir pour quil mes contact mais sans garantie. Une heure plus tard, en sortant du métro je trouve un message pour une entrevue avec le superviseur. Bref, lhistoire est longue et jen ai tiré quatre enseignements :

1- Éviter à tout prix les pessimistes qui vous assurent que cest un enfer et quil nya rien à faire ici, à part siphonner le système (surtout pour mes compatriotes maghrébins, fuyez Jean Talon, ne trainez pas dans les cafés, oubliez le BS, nécoutez pas les perdants.

2- Toutes les portes sont ouvertes ici quand on veut bien les pousser.

3- La vie est tellement belle ici que je me demande ce que je faisais en France et en Algérie.

4- Le Québec est loin d'être le pays des bisounours, mais c'es un pays magnifique.

azul agma

et ben bravo ton recit est vraiment magnifiqueje lai lu avec passion car mon cher ami dans 15 jours je viendrais au canada avec ma famille et en lisant ton ecrit jai senti au fond de moi un espoir grandiose allez bon courage pour la suite abientot

Posté(e)

Après l'émotion de "Rahat el bal" sur l'autre poste et la rigueur de "... fuyez Jean Talon ..." sur celui-ci, je suis convaincu que c'est la meilleure recette pour réussir et, surtout, aller de l'avant. Bravo ! Exemple à suivre. :hi:

  • Habitués
Posté(e)
Salut

Merci de nous avoir partagé cette expérience!

Bonne continuation

Etudiant en France :wacko: ? ne perd pas ton temp et n'hésite surtout pas. Bonne continuation. :lol:

  • Habitués
Posté(e)
Voilà un témoignage comme on les aime tous ici au forum.

Maestro tu l'es vraiment!!!! Tu as adopté la règle n°1 : le travail et quel qu'il soit pour démarrer. Règle n°2 : tu t'es intégré par le travail dans la société québécoise.

Règlen°3: tu as fourni beaucoup d'efforts personnels. Tu as mis en avant tes compétences, tes expériences et ton savoir-faire.

Ceux qui ne réussisent pas attendent la bonne occasion mais sans trop se démener. Résultat des courses: niet de niet, ils n'ont rien compris au marché du travail et à l'immigration.

Encore une fois merci.

ça fait plaisir. Ceux qui ne réussisent pas, n'ont pas envie de le faire. Tu ne peux pas imaginer le nombre de personnes qu'on peut rencontrer et qui sont dans un sale état. Ils ne veulent rien faire, rien voir et rien entendre. Tu imagine quelqu'un qui vient d'arriver et qui tombe entre leurs mains ?! :wacko:

Je pense vraiment que c'est le plus grand danger que peut rencontrer un nouvel immigrant, c'est de tomber sur des perdants.

  • Habitués
Posté(e)
Merci pour ton témoignage !

Avec plaisir, y'aura plus de précision dans les prochains récits.

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