Habitués kroston Posté(e) 4 février 2004 Habitués Posté(e) 4 février 2004 Suite au message sur le niveau de français, j?ai aussi envie d?apporter ma p?tite contribution... parce que contrairement à ce que certains pourraient penser, cela me tient à coeur que mes enfants puissent maîtriser parfaitement le français comme l'anglais... Aussi, parce que c'est une partie de ma job pour laquelle je consacre beaucoup de temps. Je travaille comme consultant pour le Nord et l'Ouest canadien (4 provinces et 2 territoires) pour l'alphabétisation familiale en français. Attention, c'est très différent de la francisation (d'ailleurs je travaille avec et je suis les mêmes formations que mes partenaires anglophones: l'alphabétisation étant un concept, la langue juste un outil). Je connais peu les programmes québécois en la matière, ni leur niveau d'efficacité... je sais juste qu'ils sont différents et je n'en parlerai donc pas. Cependant, je peux vous dire que dans l'Ouest, on travaille fort pour que, dès la naissance, les enfants aient accès à tous les outils qui vont leur permettre de développer un excellent niveau de français et/ou d'anglais. Jamais je n'ai vu autant d'énergie, de ressources déployées pour que tout le monde ait accès à la "littéracie", au goût de la lecture, de l'écriture, du langage. Et je m'émerveille quotidiennement des résultats que je constate, et c'est sincère. C'est aussi la raison pour laquelle j'adore mon boulot. Je n'ai pas eu accès au centième de ces ressources lorsque j'étais enfant.J'ai de petites expériences de travail en milieu scolaire au Québec et à Vancouver, et je travaille beaucoup avec des familles... et bizarrement, je constate que les enfants francophones de l'Ouest canadien (mais c'est peut-être subjectif) ont une meilleure maîtrise du français écrit. Peut-être la motivation de développer sa langue dans ce contexte minoritaire particulier est-elle plus grande qu'au Québec...? je ne sais pas. Mais des enfants de 12 ans qui participent et gagnent des prix littéraires, je voyais peu cela au Québec. C'est arrivé au Yukon.Pour conclure, je voulais vous montrer le petit témoignage d'un adulte qui a voulu renouer avec le français. Et comment y est-il y est arrivé... il est venu dans l'Ouest. lloll Bonjour tout le monde. Laissez-moi m?introduire comme un Québecois français, en quarante-deux ans qui n?a guère connu la langue française. Étrange pour ainsi dire, mais vrai. J?ai appris le français, pourtant pas assez. Mon père a parlé à sa famille beaucoup plus en anglais qu?en français à cause de ma mère qui est une anglophone. Quelquefois mon frère, mon père et moi, nous avions beaucoup de plaisir à parler en français. Mon père sait bien parler et on apprenait ce qui était important de la langue. Cependant, l?école anglaise au Québec, la télévision en anglais et bien sûr les conversations en anglais ensuite m?ont fait un anglophone. À ce temps-là, je ne savais pas ce que seraient les résultats. J?ai toujours essayé de faire du sens de ma langue paternelle, mais je ne pensais pas que c?était nécessaire. Ma mère a toujours eu besoin de nous pour savoir les événements reliés à sa famille, les émissions qui jouaient à la télévision ou juste avoir une conversation. Je ne pouvais pas lui parler en français parce qu?elle venait de la campagne de la Nouvelle-Écosse où plus de gens sont anglais. Donc, voilà un jour j?étaits prêt pour aller dans l?ouest canadien. C?était mon rêve. À quinze ans, je suis devenu un voyageur. J?ai été loin de chez moi et de la langue française, pendant vingt ans en tout. C?est donc dans l?ouest canadien que j?ai commencé à me rendre compte de qui j?étais. Il y a beaucoup de différences entre la culture de l'est et celle de l?ouest canadien. Lorsque j?ai rencontré des Canadiens et Canadiennes dans l?ouest canadien, ils avaient détecté que je venais du Québec. Il y avait beaucoup d?enthousiasme qui m?a aidé le long du chemin. J?ai appris la culture de l?ouest canadien en y habitant. Alors je suis devenu un Canadien de l?ouest. Il n?était pas question qu?à quarante ans, je devienne dépassé par la vie. C?est alors que j?ai découvert Éducacentre à Victoria, en Colombie-Britannique. J?en ai entendu parlé pendant un trimestre et j?ai décidé d?aller vérifier. Je suis allé à un café-rencontre et une personne m?a dit que c?est bien l?endroit pour apprendre le français. Je pouvais commencer un cours de français immédiatement. J?étais heureux donc je l?ai fait, comme je pensais retourner au Québec un jour. C?est arrivé au bon moment, car j?étais très isolé, sans ma famille. Bien sûr, je voulais retourner au Québec mais cependant, il faudra d?abord réapprendre ma langue paternelle. Donc, j?ai commancé des classes comme apprenant en alphabétisation, deux fois par semaine. Alors, la misère avec le français a commencé. J?étais comme un petit enfant apprenant à parler, à lire et à écrire. Maintenant, rien ne peut m?arrêter à améliorer ma langue française. Et ironiquement, cela s'est produit dans l'ouest canadien. C?est dans mon coeur depuis ma naissance, j'ai renoué avec le français et j?ai surmonté toutes les peines que j?ai cru importantes, grâce à la culture de l?ouest canadien. Au lieu de cela, je me suis concentré comme un apprenant en alphabétisation. Depuis, mes valeurs ont changées et je me suis découvert.Voilà, c'est peut-être pas banal comme histoire, mais au moins peut-être que cela pourra peut-être faire disparaître certains clichés. Citer
Habitués schumarette Posté(e) 4 février 2004 Habitués Posté(e) 4 février 2004 Ben pour un francophone qui ne se croit pas spécialement doué en français, je le trouve très bon !! Citer
Invité Posté(e) 5 février 2004 Posté(e) 5 février 2004 Tres beau temoignage de ce Canadien de l'ouest.Merci Kroston d'avoir partage son parcours avec nous Citer
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