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Pas de chèque en blanc aux provinces


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Pas de chèque en blanc aux provinces

Gilles Toupin et Joël-Denis Bellavance

La Presse

Le premier ministre, Paul Martin, en a assez des jérémiades des provinces sur l'ingérence du gouvernement fédéral dans leurs champs de compétence.

M. Martin affirme qu'il respectera toujours les champs de compétence des provinces, mais il faudra que ces dernières reconnaissent que le cloisonnement de ces champs de compétence n'est pas réaliste dans le monde d'aujourd'hui.

Dans le dossier du financement du réseau des garderies, par exemple, un domaine de la compétence des provinces, le premier ministre souhaite que le Québec accepte de rendre des comptes selon des repères nationaux. «Parce qu'on veut, dit-il, que le leadership du Québec dans ce domaine soit reconnu.»

«Je n'ai aucune intention de faire de l'ingérence dans les domaines des provinces, insiste le premier ministre, mais il faut reconnaître qu'il y a des aspects nationaux qui peuvent influencer, qui doivent influencer des choses qui sont dans les domaines des provinces. Les garderies, par exemple, c'est très important pour la capacité d'un enfant à se développer. Alors c'est certes une question de juridiction provinciale, mais c'est aussi une question d'intérêt national.»

Qu'il s'agisse aussi de la bagarre autour du déséquilibre fiscal, de celle de la place du Québec sur la scène internationale ou encore de celle autour du financement des municipalités, le chef du gouvernement est certes prêt à s'asseoir avec les provinces, mais pas uniquement dans le but de signer des chèques en blanc.

Exaspéré«Je ne suis pas prêt, précise-t-il, à avoir des rencontres simplement pour que les provinces viennent chialer pendant un jour pour demander de l'argent, demander encore de l'argent et refuser de parler des problèmes et des solutions.»

Encore gravement irrité par sa rencontre avec les provinces en septembre 2004 sur le financement de la santé, le premier ministre ne veut plus refaire ce genre d'exercice dans les mêmes conditions. M. Martin ne digère pas notamment que les quatre premiers ministres des provinces de l'Atlantique l'aient sommé, avant-hier, de leur verser sans condition huit milliards de dollars pour régler leurs problèmes de financement en éducation. «Si au moins, lance-t-il avec exaspération, ils m'avaient dit : il y a des problèmes en éducation; est-ce qu'on peut travailler ensemble?»

Le chef du gouvernement maintient par ailleurs qu'il ne cherche en aucune façon à dire aux provinces comment gérer leur système de santé ou leur réseau de garderies. «Dans le cas des garderies, dit-il, chaque province va aborder la question d'une façon différente parce qu'on a reconnu que le problème des garderies en Nouvelle-Écosse est différent du problème des garderies en Colombie-Britannique.» Cette façon de voir les choses, dit-il, démontre très bien qu'il comprend et accepte la fameuse notion «d'asymétrie» entre les provinces. «Mais je ne veux pas, ajoute-t-il, que cette asymétrie soit vide de sens.»

La place du Québec

Dans le dossier de la place du Québec sur la scène internationale, le premier ministre a affirmé qu'il appuyait «à 100%» la position de son ministre des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, à ce sujet. Certes, il entend consulter les provinces sur les dossiers qui les touchent, mais il n'est pas question de donner au Québec l'espace qu'il réclame dans les grands forums internationaux. «Est-ce que le Canada peut se permettre de parler sur la scène internationale avec plusieurs voix? demande-t-il. La réponse est non.»

M. Martin a terminé l'entrevue à La Presse hier en exprimant sa conviction, malgré les sondages actuels, que les Québécois ne se sépareront pas du Canada. Les États-Unis, la Chine, l'Inde et le Japon sont en train de devenir des «géants», a-t-il expliqué. «Voilà le monde dans lequel on va vivre (...) Nous ferons partie d'un monde de géants et il faut tenir tête à ce monde-là. Et vous allez dire à mes enfants que ça ne vaut pas la peine de le faire et qu'on va se diviser et devenir un pays de huit millions et on va se priver de tout cela? Jamais les Québécois ne vont accepter cela.»

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