Les FrancoFolies de Montréal

[Petit-Prince]

La tête en gigue, le coeur aux Francos

Alexandre Vigneault

La Presse

L'an dernier, Éric Lapointe, Kevin Parent et Daniel Boucher avaient donné le coup d'envoi des FrancoFolies. En plus d'avoir connu un succès monstre, l'événement a mis tout le monde devant une évidence: il n'y a rien de mieux qu'un grand spectacle extérieur pour lancer les festivités. La leçon a été retenue.

Ce soir, La Bottine souriante, le collectif de folklore urbain Zeugma, Louise Forestier, Claude Dubois et Yann Perreau se partageront la scène principale dans le cadre du spectacle Swinguez en ville!

Bien que les têtes d'affiche soient nombreuses, Swinguez en ville! mettra surtout en vedette La Bottine, qui rentre à peine d'un séjour en Espagne, et le collectif Zeugma, dont ce sera la première participation à un événement d'envergure à Montréal. De l'avis même du directeur artistique, le compositeur André Gagnon, le rôle des invités spéciaux est de faire respirer un spectacle axé sur la musique et la danse traditionnelles.

Mais la tradition, façon Bottine ou Zeugma, ne se restreint évidemment pas au folklore. Le vénérable ensemble de Lanaudière continue à marier son répertoire au jazz et à la salsa, alors que le collectif de folklore urbain a étendu ses racines jusqu'à... l'Afrique du Sud. Un univers très différent de celui de La Bottine, assure Mario Boucher, de Zeugma, un ensemble qui compte 11 danseurs et six musiciens. «On mélange, dit-il, musique traditionnelle et compositions originales inspirées de musiques du Québec et de l'Afrique du Sud. Il y a même des rythmes cubains qui viennent se mêler à ça parce que la toute première expérience de la compagnie a eu lieu à Cuba.»

La colonisation britannique

Quel est le lien entre l'Afrique du Sud et le Québec? La colonisation britannique. Un peu comme notre gigue, le gumboots sud-africain a subi l'influence des danses et des musiques traditionnelles anglaises et irlandaises. Et si ce collectif engagé a décidé de bâtir un pont entre les deux anciennes colonies, c'est aussi parce la gigue et le gumboots sont associés à la classe ouvrière. «On a actualisé nos pas au niveau des sonorités, précise la danseuse Sylvie Mercier, et on a aussi intégré des pas de danse funky.»

«La dynamique de La Bottine est un peu tribale et dans Zeugma, c'est ça aussi, alors en mettant ça ensemble, je pense que ça va donner un spectacle explosif, dit André Brunet. On sent déjà l'énergie en répétition.» Ce n'est pas peu dire puisque, au moment où La Presse les a rencontrés, tout ce beau monde répétait sur une scène en partie mouillée par une averse pas piquée des vers. Le beau temps devrait cependant être au rendez-vous ce soir pour le vrai show.

«On revient d'Espagne où on a fait un show devant 25000 personnes, on est prêt pour une grosse foule», insiste Pierre-Luc Dupuis, le jeune meneur de La Bottine. Swinguez en ville! sera d'ailleurs l'occasion pour le populaire groupe de Lanaudière de montrer à tout le monde (et aux caméras de télé) de quel bois se chauffent les deux «nouveaux» Éric Beaudry et Pierre-Luc Dupuis, arrivés au sein du collectif à l'hiver 2002 à la suite des départs de Michel Bordeleau et Yves Lambert (qui se produira avec le oudiste Hassan El Hadi, le 7 juillet).

De vieilles connaissances

Pour faire «respirer» le spectacle, André Gagnon a invité de vieilles connaissances, Claude Dubois et Louise Forestier, et un artiste d'une génération plus jeune, Yann Perreau. Le premier chantera vraisemblablement La Chasse-Galerie, alors que la deuxième interprétera sans aucun doute Dans la prison de Londres, qu'elle a contribué à populariser. Et le troisième? «Je lui ai demandé de faire quelque chose de complètement différent, assure André Gagnon. Je le vois comme un ange qui arrive d'un monde un peu éloigné, mais pas trop, parce qu'il interprète, a cappella, une chanson traditionnelle qui est une splendeur.»

Swinguez en ville! débute à 21h sur la scène principale des FrancoFolies, érigée à l'angle des rues Sainte-Catherine et Jeanne-Mance. La diffusion sur les ondes de Radio-Canada débutera 30 minutes plus tard. Comme c'est la norme à tous les grands événement du Festival de jazz et des Francos, les chaises seront interdites sur les lieux, tout comme les vélos, les patins à roulettes, les canettes et les bouteilles de verre (les contenants de plastique sont bien sûr autorisés). L'utilisation du transport en commun est, comme d'habitude, fortement encouragée.

Aujourd'hui dans La Presse

[whywhy]

Cet événement est particulièrement génial.

Imaginez un festival qui se déroulerait sur les Champs Elysés bloqués pour cette occasion! Inimaginable non?

Une ambiance hallucinante, de la très bonne musique de tous horizons des gens partout qui s'éclatent dans les meilleures conditions.

A découvrir pour les nouveaux arrivants.

Why