Retour de notre blogueur Soulman sur l'élection du 7 avril au Québ

[immigrer.com]

Notre blogueur immigrant installé à Québec revient sur l'élection québécoise du 7 avril.

À lire en page d'accueil.

Bonne lecture !

[Céline190679]

à lire absolument tellement il écrit bien !!!!

[Invité]

Très intéressants ton article et ton ressenti !

Tu dis : «Choisir entre peste et choléra, ce n'est pas forcément faire son devoir de citoyen.»

En France, nous avons eu à choisir entre peste et choléra en 2002 et je n'ai pas pu. Je n'ai donc pas voté. Je ne pouvais par mon vote cautionner aucun des deux.

J'ai conservé mon pouvoir entre mes mains. J'ai compris. C'est fini. Je ne délègue plus. Les démocraties représentatives ont fait leur temps. À nous maintenant de prendre les choses en main.

D'où mon second point.

Tu dis : «On ne doit pas attendre que l'état nous amène tout cuit une solution à nos problèmes, une réponse à nos attentes.»

Entièrement d'accord avec toi.

Mais attention car les Conservateurs au Canada et les Républicains aux États-Unis pensent également la même chose.

Je n'ai aucune illusion sur l'État qui a toujours été essentiellement une institution répressive au service de la classe dominante. Mais la nature de l'État est une chose, sa forme (démocratique, républicaine, dictatoriale, totalitaire) en est une autre dont l'importance est loin d'être négligeable, bien sûr.

Nous avons encore une petite marge de manoeuvre. Il faut nous en saisir en exprimant nos idées et en lançant des débats de fond.

Enfin, ton paragraphe final sur Alexandre Jardin m'a interpellée. Je l'ai vu et entendu dans un débat en France après les élections municipales dont le thème portait sur l'analyse des 40% d'abstention.

Il n'a pas utilisé de langue de bois et, face aux politiques, il a tenu bon en leur expliquant clairement que, non, les citoyens ne sont pas démobilisés (démoralisés), qu'au contraire, ils sont prêts à s'investir et s'investissent effectivement dans des actions concrètes qui améliorent le quotidien des gens. Qu'en fait, le gens n'attendent que ça pour donner du sens à leur vie et à celle des autres.

Il a précisé que non, les citoyens ne sont pas dégoûtés de la politique (trop facile !), mais qu'ils sont dégoûtés DES politiques (des "diseux" comme il les appelle) et que tout ce qui se réalise dans son association se fait sans l'aide des politiques.

Il a donc, à travers son discours, remis clairement en cause leur légitimité. Fallait voir la tête des autres en face !! C'était jubilatoire !!!

Parce que le vrai débat est là. Remettre en question les institutions, parler de révolution, c'est ce qui a été révélé lors de ce débat en France au travers d'un sondage Ipsos et de micro-trottoirs.

Et ça fait du bien de voir que l'analyse peut aller au-delà du "tous pourris".

La crise se fait sentir dans toutes les démocraties occidentales. Nul doute que les Québécois, grâce notamment à des auteurs comme Baillargeon, en arriveront à la même conclusion.

[soulman]

à lire absolument tellement il écrit bien !!!!

Merci Céline !!

[soulman]

Très intéressants ton article et ton ressenti !

Tu dis : «Choisir entre peste et choléra, ce n'est pas forcément faire son devoir de citoyen.»

En France, nous avons eu à choisir entre peste et choléra en 2002 et je n'ai pas pu. Je n'ai donc pas voté. Je ne pouvais par mon vote cautionner aucun des deux.

J'ai conservé mon pouvoir entre mes mains. J'ai compris. C'est fini. Je ne délègue plus. Les démocraties représentatives ont fait leur temps. À nous maintenant de prendre les choses en main.

D'où mon second point.

Tu dis : «On ne doit pas attendre que l'état nous amène tout cuit une solution à nos problèmes, une réponse à nos attentes.»

Entièrement d'accord avec toi.

Mais attention car les Conservateurs au Canada et les Républicains aux États-Unis pensent également la même chose.

Je n'ai aucune illusion sur l'État qui a toujours été essentiellement une institution répressive au service de la classe dominante. Mais la nature de l'État est une chose, sa forme (démocratique, républicaine, dictatoriale, totalitaire) en est une autre dont l'importance est loin d'être négligeable, bien sûr.

Nous avons encore une petite marge de manoeuvre. Il faut nous en saisir en exprimant nos idées et en lançant des débats de fond.

Enfin, ton paragraphe final sur Alexandre Jardin m'a interpellée. Je l'ai vu et entendu dans un débat en France après les élections municipales dont le thème portait sur l'analyse des 40% d'abstention.

Il n'a pas utilisé de langue de bois et, face aux politiques, il a tenu bon en leur expliquant clairement que, non, les citoyens ne sont pas démobilisés (démoralisés), qu'au contraire, ils sont prêts à s'investir et s'investissent effectivement dans des actions concrètes qui améliorent le quotidien des gens. Qu'en fait, le gens n'attendent que ça pour donner du sens à leur vie et à celle des autres.

Il a précisé que non, les citoyens ne sont pas dégoûtés de la politique (trop facile !), mais qu'ils sont dégoûtés DES politiques (des "diseux" comme il les appelle) et que tout ce qui se réalise dans son association se fait sans l'aide des politiques.

Il a donc, à travers son discours, remis clairement en cause leur légitimité. Fallait voir la tête des autres en face !! C'était jubilatoire !!!

Parce que le vrai débat est là. Remettre en question les institutions, parler de révolution, c'est ce qui a été révélé lors de ce débat en France au travers d'un sondage Ipsos et de micro-trottoirs.

Et ça fait du bien de voir que l'analyse peut aller au-delà du "tous pourris".

La crise se fait sentir dans toutes les démocraties occidentales. Nul doute que les Québécois, grâce notamment à des auteurs comme Baillargeon, en arriveront à la même conclusion.

Ah, désolé pour le délai, je n'avais pas lu ton commentaire avant . Très intéressant ton deuxième point effectivement c'est l'un des dangers de prendre les choses en main par des initiatives citoyennes, c'est de dédouaner, déculpabiliser l'état, notamment les politiques davantage de droite qui préfèrent limiter l'"assistance". Mais comme tu le dis toi-même dans ton troisième point, il y a un temps où on ne peut plus attendre, où ce qui compte c'est que les choses se fassent, d'une façon ou d'une autre. Quitte à ce qu'un parti puisse se l'approprier par la suite en se gaussant que sous son "règne" les choses se soient arrangées. De toutes façons tôt ou tard ces initiatives n'auront pas le choix de s'inscrire dans un programme, un projet porté par un parti, quand bien même devrait-il refuser toute étiquette. Dans plusieurs pays des partis naissent d'un projet d'indépendance, d'un projet de stabilisation politique, de réforme économique, et souvent cela passe par une nouvelle voie qui refuse le clivage habituel. Un ami auteur, Max Leroy, citait cette semaine les paroles de Pasolini dans un entretien réalisé la veille de son assassinat :

"Je sais qu'en tapant toujours sur le même clou, on peut faire s'écrouler une maison."

"Le petit nombre qui ont fait l'Histoire sont ceux qui ont dit non, jamais les courtisans et les valets des cardinaux. Pour être efficace, le refus doit être grand, et non petit, total, et non pas porter sur tel ou tel point, "absurde", contraire au bon sens. Eichmann, mon cher, avait énormément de bon sens. Qu'est-ce qui lui a fait défaut ? La capacité de dire non tout en haut, au sommet."

"J'ai la nostalgie des gens pauvres et vrais qui se battaient pour abattre ce patron, sans pour autant devenir ce patron."

"Ne perdons pas tout notre temps à mettre une étiquette ici et une autre là. Voyons plutôt comment déboucher ce maudit égout, avant de nous retrouver tous noyés."

[Invité]

J'attends avec impatience le résultat des européennes pour voir si le taux d'abstention va crever le plafond cette fois-ci !!

Je me réjouis d'avance !!

[soulman]

J'attends avec impatience le résultat des européennes pour voir si le taux d'abstention va crever le plafond cette fois-ci !!

Je me réjouis d'avance !!

Au-delà de tes attentes ?

[Invité]

En deçà, car légèrement (mais très légèrement quand même) inférieur au précédent !

Mais je me suis consolée avec les taux d'abstention des pays de l'est (autour de 80%).

Je mets le lien pour ceux que ça intéresse

http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/26/la-grande-victoire-de-l-abstention