Quitter Paris pour Montréal - Enrichissement ou Déracinement pour les

[wardair]

Bonjour,

Nous pensons sérieusement à nous installer à Montréal pendant l'été 2011, et ce pour 2 ans minimum. Nos 2 garçons de 9 et 11 ans sont nés et ont grandis à Paris. Ils ont leur petite vie, plein de copains et de copines et tout va bien pour eux. Ma femme et moi avons déjà vécu pas mal d'années là-bas, donc ce déménagement ne nous pose pas trop de problèmes. Cependant, pour nos enfants, nous nous posons quelques questions. Comment vont-ils le vivre? D'un côté nous pensons que cela ne peut être qu'un enrichissement de vivre quelque chose de différent, mais d'un autre côté, nous avons peur de les déraciner et de changer leur vie (somme toute très agréable). Comment vivront-ils un nouveau déménagement si nous revenons à Paris dans quelques années ?

Je serais donc curieux de lire des témoignages de parents qui auraient vécu une telle expérience. Ce qu'ils regrettent, ce dont ils se réjouissent ou ce qu'ils auraient fait différemment.

Merci d'avance.

[Invité]

ne t'inquite pas ils vont avoir plein d'amis

Bonne chance

Modifié 7 décembre 2010 par DICO

[Invité]

Ahhhh ... je vois que vous connaissez le Québec du temps de la compagnie d'aviation Wardair qui offrait un service impeccable.

Pour les enfants, je serais portée à vous dire qu'ils s'habituent très vite et ont un étonnant pouvoir d'adaptation. Mais bon ... je n'ai pas émigré avec ma fille.

Leur en avez-vous parlé ? Si oui, qu'en pensent-ils ? A cet âge-là, on a déjà une petite opinion.

Modifié 7 décembre 2010 par Ensaimada

[tohonu]

En revenant en France apres un long sejour a tahiti mes filles avaient 7 et 11 ans. Et pendant la premiere annees ce furent des questions telles que "quend est-ce que l'on retourne chez nous ?". En quittqnt tout, ils perdront leurs reperes, leurs amis, ils seront etrange®s car n'ayant pas le meme vecu que tous ceux qu'ils vont croiser ici. Mais ils s'y feront .... ou pas. Tout depend de leur caractere (mes filles s'y sont faites).

Personnellement j'ai vecu a 8 ans un retour en France apres 7 ans au Canada. J'etais le canadien, celui qui n'est pas comme les autres. Est-ce que cela renforce le caractere ou non, est-ce que cela renforce le cote solitaire ?

[Invité]

C'est probablement une richesse supplémentaire mais effectivement a cet âge la on ne se rend pas toujours compte. Disons que c'est une expérience qui prendra de la valeur avec le temps.

Apres en tant que parent, j'imagine qu'on est censé avoir plus de recul pour imaginer l'avenir et les "sacrifices" bénéfiques a long terme. Les enfants a cet âge ne font que subir et observer mais c'est dans l'ordre des choses. Le tout c'est aussi d'avoir les moyens de vivre cette expérience dans de bonnes conditions (matérielles, familiales etc....). Ainsi si l'occasion se présente pourquoi s'en priver. J'aurais aime que mes parents eussent l'opportunité de m'emmener faire le tour du monde lorsque j'étais enfant mais je n'ai pas eu cette chance, les vôtres l'auront peut être.

[Happymusher]

Il faut leur demander leur avis et leur montrer aussi que c'est un enrichissement (quel garçon n'a pas rêvé de jouer au hockey ? de voir du baseball en vrai ?).

Il faut voir aussi que vu leur âge, ce sont des digital natives alors ça m'étonnerait pas qu'avec msn, FB et tous les trucs que les jeunes ont à cet âge (jeux en réseaux...), même s'ils ne vivent pas au jour le jour les histoires des amis, ils pourront garder le contact avec leurs meilleurs potes et ne pas rater tant que ça finalement tout en vivant de leur côté une expérience unique. Je pense même que c'est plus facile à cet âge là qu'à l'adolescence...

Si en plus c'est une période courte (2 ans), ils ne pourront qu'en ressortir avec une expérience positive...

Peut-être qu'il faut leur expliquer concrètement dans quel quartier vous voulez vivre ? A quelle école ils vont aller ? Quelles activités ils vont faire ? ...

Modifié 8 décembre 2010 par Happymusher

[wardair]

Ahhhh ... je vois que vous connaissez le Québec du temps de la compagnie d'aviation Wardair qui offrait un service impeccable.

Pour les enfants, je serais portée à vous dire qu'ils s'habituent très vite et ont un étonnant pouvoir d'adaptation. Mais bon ... je n'ai pas émigré avec ma fille.

Leur en avez-vous parlé ? Si oui, qu'en pensent-ils ? A cet âge-là, on a déjà une petite opinion.

En effet, la Wardair était vraiment une compagnie aérienne exceptionnelle, j'en garde un souvenir incroyable. Pour les enfants, nous parlons souvent de notre déménagement. Après une période d'angoisse pour le plus jeune (9 ans), les deux semblent maintenant contents de partir, surtout si leur Wii et leur Nintendo DS suivent... mais ils ne débordent pas non plus d'enthousiasme.

[wardair]

En revenant en France apres un long sejour a tahiti mes filles avaient 7 et 11 ans. Et pendant la premiere annees ce furent des questions telles que "quend est-ce que l'on retourne chez nous ?". En quittqnt tout, ils perdront leurs reperes, leurs amis, ils seront etrange®s car n'ayant pas le meme vecu que tous ceux qu'ils vont croiser ici. Mais ils s'y feront .... ou pas. Tout depend de leur caractere (mes filles s'y sont faites).

Personnellement j'ai vecu a 8 ans un retour en France apres 7 ans au Canada. J'etais le canadien, celui qui n'est pas comme les autres. Est-ce que cela renforce le caractere ou non, est-ce que cela renforce le cote solitaire ?

Comment avez-vous vécu ce retour en France à 8 ans? Combien de temps y êtes-vous resté?

Vous gardez plutôt un bon souvenir de votre retour ou c'est quelque chose que vous avez plutôt subi?

Il semble que vous avez souvent voyagé... Québec, France, Tahiti, Re-France, Re-Québec... c'est ça?

Vos filles sont restées en France ou vous on-t'elles suivi?

Désolé pour toutes ces questions... mais parfois je me demande si ceux qui ont vécu dans des endroits différents pendant leur jeunesse n'ont pas tendance à reproduire ce comportement plus tard dans la vie. Nous avons vécu à Paris, Londres, Montréal... et nous avons vraiment adoré tous ces endroits, mais après 5-10 ans, dans chacun des cas, il nous reprend l'envie de repartir... tout va bien lorsqu'on est seul, mais nous n'avons jamais vécu ça avec les enfants. Des fois nous voulons leur offrir une vie stable (pourquoi chercher ailleurs ce que l'on peut trouver ici), d'autres fois nous voulons leur montrer d'autres endroits (après tout, la vie est courte et autant en profiter).

Nous sommes vraiment tiraillés entre ces deux modes de vie. J'ai tendance à penser que c'est un peu le côté skizophrénique des déracinés. Quand nous étions plus jeune, nous le vivions bien sans trop nous poser de questions, mais avec l'âge et la famille qui s'agrandit, nous avons l'impression de subir cet état d'esprit plutôt que d'en profiter.

Merci à tous pour vos avis et vos retours d'expérience.

Cordialement.

[guacamaya]

Laisse-leur du temps pour se faire à l'idée du départ. Et soyez patients avec vous-mêmes.

Mes filles sont bien plus petites, mais elles aussi balancent entre l'attrait du nouveau pays, et le fait de quitter ce qu'elles ont toujours connu, leurs amis, etc. Elles ont 3 et 5 ans et demi.

Je crois vraiment qu'en parler, rassurer aide beaucoup.

Par exemple ma fille stressait de ne plus fréquenter notre bibliothèque, et on a vu quelles bibliothèques il y a dans la banlieue de Montréal où vit mon frère. On va regarder le catalogue en ligne, prévoir une visite lors de notre séjour de prospection, etc.

Connaissez-vous des amis au pays avec des enfants de leur âge, avec qui ils pourraient parler, chatter ou correspondre?

[tohonu]

Comment ai-je vecu ce retour ? Comme quelqu'un de 8 ans qui perd ses reperes du jourau lendemain: pas les memes attraits, plus la meme ville, le meme quartier, pas les memes references. Je n'ai que de vagues souvenirs mais tout de meme le sentiment de ne pas etre a ma place dans ce pays que je ne connaissais pas. Et pas d'internet a ce moment la mais cela j'en parlerai plus bas.

Mes parents decident de repartir alors que j'ai 17 ans, direction Tahiti. Tout laisser de nouveau de cote, les amis, ce que l'on connait et changer du tout au tout. Pas de contact avec l'ancien monde, l'incienne vie dans la Mayenne. Repartir de nouveau de zero, a la difference pres que c'est un Territoire francais donc ce n'est pas une franche coupure. Se mettre dans le bain -- cas de le dire -- car la preoccupation est filles, surf, funboard ... totalement different de la Mayenne :-)

Se recreer des amities, refaire son "trou". Cela est plus ou moins facile. Facile car j'ai continue mes etudes donc le Lycee cela aide. Pas facile car je suis un peu sauvage et solitaire. Et finalement on prend un certain pas en rapport a l'amitie: tu peux en vivre de tres bonnes, tres proches ... pendant le temps que la personen est la. Ensuite cela retombe lorsqu'elle repart, mais reprendra a l'identique lorsque l'on sera de nouveau reunis, meme apres une coupure de 3 annees par exemple.

Qu'est-ce que cela donne ? Un sentiment prononce d'etre en vacances perpetuelles, d'etre perpetuellement de passage dans un coin. De ce fait, tu n'es pas blase, tu regardes toujours avec un oeil de touriste ce(ux) qui t'entoure, voir le petit detaail qui fera que ta journee ne ressemble pas a celle d'hier.

Est-ce que je reproduis ce que faisaient mes parents ? je ne sais pas. Peut etre. Est-ce que mes filels reproduisent cela ? non, elles sont casanieres finalement. Elles sont en France car l'une est a la FAC, l'autre au lycee. Venir en vacances oui, habiter ici pour le moment elles n'y songent pas. Lorsque j'ai fait mon dossier pour le Canada, j'etais comme toi: partage entre montrer d'autres endroits et ne pas partir. J'ai fait le dossier pour tout le monde meme si je suis le seul a avoir demande le VISA. Pour plus tard, en mode parrainage. Elles sont jeunes donc elles ne veulent pas quitter tous les amis et l'environnement. Peut-etre parce qu'elles l'ont deja vecu. Je pousse mon ainee a demander un PVT pour la fin de ses etudes, et malgre le fait de dire qu'en etant ici je la prendrai en charge, cela ne la tente pas pour le moment. Mais c'est dans son caractere: si elle ne decide pas elle-meme, elle ne le fait pas ! Pour la cadette, elle y pense et elle sera plus enclin a venir si je suis dans un coin francophone qu'anglophone. Cela laisse 2 ans de marge avant qu'elle ne se decide eventuellement. 2 ans qui me permettent de me faire un petite place dans une zone plus civilisee.

Si les gamins partent de nos jours, il y a l'internet pour relier tout ce beau monde. Cependant cela peut etre negatif. Partir d'un endroit pour atterrir dans un autre et etre relie de facon presque permanenete au premier. Voir les fetes, les delirs des amis, vivre leur vie a distance ... peut amener le sentiment que c'est une erreur d'etre parti. On vit a distance et on voit ce que l'on rate de bien alors que dans le nouvel environnement on n'a pas d'amis et donc encore moins de fun. Cela n'aidera pas a se sentir bien dans ce nouvel endroit qu'est le Canada.

Qu'est ce que cela peut entrainer cote familial ? une coupure. Etre loin de la famille -- oncles, cousin(e)s ... -- amene une distance. Je n'ai par exemple pas vu une de mes cousines depuis au moins 25 ans, les autres gueres mieux. J'ai revu une partie de la famille il y a 4 ans de cela mais ... on n'a pas cette proximite qu'ont les autres car il n'y a pas le meme vecu. Etre loin signifie ne pas vivre ce que vit tout le monde. Le bon comme le mauvais -- voir le post de Benito -- et cela cree une sorte de dechirure.

Malgre tout cela, j'espere que mes gamines vont se decider a passer quelques annees ici. Et sincerement je pense que c'est une bonne chose de sortir les enfants de leur pays d'origine, de leur monde. Pour l'ouverture d'esprit, avoir une vision differente du monde. JE me trompe peut-etre mais je pense que cela ne peut etre que positif dans leur vie ensuite.