Habitués celine M Posté(e) 17 septembre 2010 Habitués Posté(e) 17 septembre 2010 Bonjour à tous et à toutes , Suite à plusieurs demandes , je vous avais promis de revenir sur ce forum pour vous réécrire suite à mon stage de bénévolat au Sénégal. Ça fait déjà un mois et demi que je suis de nouveau au Québec et c'est la première que je tente vraiment de mettre des mots sur cette magnifique aventure. J'ai passé près de 3 mois au sein de la communauté de Saint-Louis où en compagnie de 8 autres stagiaires nous faisions de l'aide aux devoirs et un camp de vacances dans deux écoles primaires . Pendant ces 3 mois j'ai partagé le quotidien de ma famille d'accueil , des gens qui ont changés ma vie et envers qui je serai toujours reconnaissante . J'ai découvert bien des facettes de la culture sénégalaise , et vous énumérer tout ce qui m'a marqué , ce qui m'a conquis serait difficile . J'aimerais vous parler de tout en détail mais étant donné que ce site est tout de même consacré à l'immigration je ne perdrais pas votre temps inutile avec des propos hors sujet . J'aimerais partager avec vous un sentiment étrange et très dérangeant qui m'a sauté au yeux à la fin de mon stage. Alors que nous venions de quitter Saint-Louis , nous faisions un atelier dans un petit appartement de Dakar pour nous préparer au retour en sol Canadien . Notre accompagnatrice de stage nous a demandé à chacune d'entre nous , d'énumérer deux raisons pour lesquelles notre stage a été une aventure merveilleuses et deux raisons pour lesquelles il a été au contraire plus difficile . Et c'est à ce moment là que j'ai réalisé que de vivre pendant 3 mois au Sénégal m'a fait prendre conscience que je ne me sentais toujours étrange au Québec. J'ai développé en 3 mois plus de sentiment d'appartenance à la communauté de St-Louis qu'au Québec . Et malgré le fait que dès que je m'étais le nez dans la rue que les enfants et les adultes me rappelaient sans cesse que j'étais blanche , je ne me sentais pas étrangère , ils m'ont accueillit les bras grands ouverts et ne m'ont jamais fais remarqué que je n'étais pas chez moi , au contraire . Leur mode de vie me rappelait souvent la Belgique , beaucoup plus que celui du Québec. Qui dit voyage et découverte , dit aussi comparaisons . Et inconsciemment toutes mes comparaisons se faisait avec la Belgique également ... Rien de très grave , mais je dois avouer que c'est déroutant , moi qui pensait enfin être adaptée et intégrée à ma nouvelle vie. J'attends maintenant avec impatience ma citoyenneté canadienne pour avoir l'occasion de quitter le territoire plus souvent , voyager davantage sans craindre de dépasser la limites autorisée pour ne pas perdre ma résidence permanente . J'envisage d'aller travailler à l'étranger quelques années par-ci , par-là . Je pensais avoir adopté plus ou moins le Québec et que le Québec m'avait adopté mais suite à cette aventure je me rend compte que peut être le bonheur se trouve ailleurs . Et si ce n'était pas ici ? Plus en Belgique non plus ? Et si c'était dans un de ces pays où la famille , les amis , la foi et l'espoir guide chacun de nos pas ? Citer
Wanou Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 Très beau texte. C'est un des rares reproches que j'aurai à faire au Québec. Dès qu'on ne carresse pas les gens dans le sens du poil, on a tendance a bien vite te faire remarquer que tu es un étranger ici. Citer
Invité Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 C'est très beau ce que vous avez écrit Céline. Je ne suis pas allée en Afrique (pas encore du moins), mais vous savez, en Amérique, c'est la société de l'individualisme et de la consommation. En Afrique, les valeurs sont différentes, les liens semblent tissés plus serrés entre les gens, autant entre la famille qu'entre toute la communauté qui devient comme une large famille. Bien sûr, cela n'empêche pas les querelles intestines et les guerres ethniques, mais c'est un autre sujet. En Afrique, bien souvent c'est tout un groupe qui s'occupe d'un enfant, pas juste la mère. Le sentiment d'appartenance est très fort et l'entraide aussi. C'est une mentalité complètement différente d'ici, d'après ce que j'ai pu lire et entendre. Votre témoignage vient conforter cette idée. Vous avez une grande ouverture d'esprit et nul doute que ce voyage va vous ouvrir de nouveaux horizons. Si vous avez la possibilité de travailler ou de faire des stages dans différents pays, n'hésitez pas. Bonne chance dans tous vos projets ! Citer
Habitués Deblou Posté(e) 18 septembre 2010 Habitués Posté(e) 18 septembre 2010 peut être que tu fais juste partie des "Citoyens du Monde" !! profites de la vie, voyage, tu as bien le temps de te poser définitivement ! Citer
Invité Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 (modifié) C'est très beau ce que vous avez écrit Céline. Je ne suis pas allée en Afrique (pas encore du moins), mais vous savez, en Amérique, c'est la société de l'individualisme et de la consommation. En Afrique, les valeurs sont différentes, les liens semblent tissés plus serrés entre les gens, autant entre la famille qu'entre toute la communauté qui devient comme une large famille. Bien sûr, cela n'empêche pas les querelles intestines et les guerres ethniques, mais c'est un autre sujet. En Afrique, bien souvent c'est tout un groupe qui s'occupe d'un enfant, pas juste la mère. Le sentiment d'appartenance est très fort et l'entraide aussi. C'est une mentalité complètement différente d'ici, d'après ce que j'ai pu lire et entendre. Votre témoignage vient conforter cette idée. Vous avez une grande ouverture d'esprit et nul doute que ce voyage va vous ouvrir de nouveaux horizons. Si vous avez la possibilité de travailler ou de faire des stages dans différents pays, n'hésitez pas. Bonne chance dans tous vos projets ! Ensa.. tu as tout compris. Ce qui manquera à notre aventurière c'est cette chaleur humaine que dégage le peuple africain en général et ce qui est plus attachant c'est cette propension à se détacher des valeurs matérielles qui sont, non pas le froment et la levure, mais un ingrédient qui , s'il venait à manquer, n'enlèverait rien au pain. Autre chose que je voudrais souligner est que le mot stress en Afrique est vide de sens puisqu'il est appris à travers des livres et n'est pas vécu au quotidien. Toutes les barières sont virtuelles et tous se cotoient au quotidien. On s'invite chez l'autre sans prévenir et vice-versa, l'enfant appelle tous les adultes papa ou maman et non pas par le nom (signe de respect) et ça marche comme cela depuis des siècles. Cependant, ce qui attache le plus, c'est ce sentiment de vulnérabilité qu'on éprouve à l'égard des enfants abandonnés à eux-memes parfois et lorsqu'on s'y trouve, on a envie de donner quelque chose; on a l'impression qu'on a une contribution à apporter pour restaurer un peu de dignité et de confiance. C'est le sentiment de vivre dans un monde où on serait plus utile en comparaison à un autre où tout semble avoir été acquis et où notre contribution, si remarquable soit-elle n'émeut plus personne. Par contre, face à ce peuple tourné vers les préoccupations de subsistance, toute personne se sent interpellée et utile. Modifié 18 septembre 2010 par jem22 Citer
Messages recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.