Aller au contenu

YanMtl2018

Membres
  • Compteur de contenus

    16
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages posté(e)s par YanMtl2018

  1. Le 19/04/2018 à 08:03, Automne a dit :

    Donc en France, les gens marchent dans la boue, un caca de chien, une flaque d'eau et rentre dans les maisons et se promènent chez les gens sans enlever leurs souliers?  :lol:

     

    En tout cas, moi j'ai été chez des gens en France et les gens enlevaient leurs souliers alors ça l'air que le savoir-vivre existe aussi 

     

     

    Personne ne mange par-terre, que ce soit en France ou au Québec.

    Une maison n'est pas un hôpital, un musée, à ce titre, on peut très bien concevoir qu'on puisse marcher avec des chaussures dans une maison.

    Je vois de plus en plus de gens se déchausser dans les salles de spectacles (cinéma, théâtre). Quelque part, ça m'importune de voir des gens déposer leurs pieds sur le dossier du fauteur juste à côté du mien... mais faut rester cool

     

    De plus, en se déchaussant dans les maisons, on peut parfaitement transmettre des champignons (pied d'athlètes) à nos hôtes, donc une méthode ne garantit pas plus qu'une autre de ne pas ramasser des "saloperies".

    Les crottes de chiens sont quand même une rareté sous les souliers et les gens qui ont pilé sur une telle crotte auront, je l'espère, l'intelligence de se déchausser et de nettoyer leurs chaussures.

     

    Personnellement je n'aime pas me déchausser chez les gens, car justement, je trouve que je ramasse toutes la poussière, tous les "champignons" sur mes chaussettes, que je ramène avec mois, dans mes chaussures par la suite.

     

    Lorsque je travaille, à domicile, je préfère mettre des sur-chaussures que de me déchausser.

    Les gens qui viennent chez moi ne sont pas obligé de se déchausser, ils font ce qu'ils veulent. Personnellement, je préfère qu'ils restent chaussés, pour justement éviter de contaminer mes sols avec du pieds d'athlète....:-)

  2. @Meziant-Ex-Nihilo

    J'ai lu ton premier témoignage et survolé quelques réponses.

     

    Non tu n'es pas parano, ton vécu t'appartient, tes valeurs t'appartiennent et oui peut-être que tu n'as pas eu de chance.

    Mais je peux te confirmer qu'effectivement, le "bitchage" est élevé au rang de valeur sociale au Québec. Les ragots, les radio-poubelles, les journaux à potins sont très populaires.

    Il est effectivement très surprenant pour un Français de se faire "rabrouer" quand il cherche à améliorer les procédés, les méthodes de travail, il est tout aussi déroutant de voir que des salariés québécois s'en "crissent" de leur job, de la "finition", du professionnalisme.

     

    Je prends souvent l'exemple des magasins, des cafés. J'observe souvent la finition de la peinture des murs, du carrelage et je reste à chaque fois sur le cul quand je vois que les finitions sont de l'ordre d'un enfant de maternelle, un peu comme si le peintre s'en crissait de faire une "belle job" ou que le carreleur a eu son diplôme dans un paquet-surprise.

     

    Dans mon domaine aussi, je vois des collègues tourner les coins ronds de façon systématique. Ça m'enrage à chaque fois. Je ne dis pas que lorsqu'on est dans le jus, il peut arriver, parfois, qu'il faille tourner les coins ronds, mais quand c'est systématique et pour simplement pouvoir aller parler de son week-end entre collègues....

     

    Le présentéisme est une vraie plaie au Québec (en Amérique du Nord ?). Car autant les heures supplémentaires sont mal vues ici (si t'as besoin de faire plus d'heures c'est que tu est inefficace !!!!!) autant l'absentéisme est perçu comme un manque d'"engagement" loyal envers l'entreprise. La pression pour en faire tous les jours n'est guère plus appropriée, comme ça se passe en France par exemple, car si en France tu ne fais pas d'heures supplémentaires c'est que tu n'es pas engagé, loyal envers ton entreprise.

     

    Les généralisations sont souvent peu convaincantes et dépeignent souvent un portrait biaisé d'une situation, mais d'entrée de jeu, tu l'as dit : C'est ton vécu, c'est peut-être "pas de chance". Tu n'as pas généralisé.

     

    Bon courage pour ton retour en France

  3. Il n'existe pas vraiment de statut d'infirmière libérale au Québec.

    Il existe cependant des infirmières rattachées aux centres locaux de services communautaires (CLSC) (qui sont payés à salaire et non à l'acte) qui administrent des soins à domicile. 

    Il existe d'autres organismes communautaires qui fournissent des soins palliatifs (là encore souvent les infirmières vont être payés à salaire, avec un niveau de salaire équivalent à celui retrouvé par les infirmières hospitalières).

    Une infirmière peut décider de démarrer un cabinet de soins infirmiers (prise de sang, suivi systémique de diabète, d'hypertension, de soins de plaies, de vaccination par exemple), mais c'est pas mal compliqué parait-il. Les Québécois n'ont pas pour habitude de "payer" pour les soins et se tournent plus volontiers vers les services "publiques" et "gratuits"

  4. Le 02/04/2018 à 14:39, baboo_n a dit :

    Je pensais que notre situation pour 2mois de salaire au canada, sans appartement, sans REER, sans CELI serait simple et ne valait pas la peine de passer par un fiscaliste ou comptable (très dispandieux) mais c'est vraiment galère à remplir. Contrairement à la France, on ne nous envoie pas les formulaires, c'est à nous d'aller les téléharger et imprimer, mais y'en a tellement... je ne suis pas sûre de prendre le bon déjà pour commencer : 

     

    1/ Ma 1ère difficulté est de confirmé mon status de résident ou non et d'utiliser le bon formulaire (car les impôts m'ont répondu que non, mais quand je lis la définition de "Liens forts" determinant pour être considéré comme résident, j'ai des doutes...) . Nous sommes arrivée le 15/10/2017 soit <  à 183

    J'ai rempli ce formulaire : file:///C:/Users/enicoud111317/Downloads/nr74-fill-s-17f.pdf  qui aide à envoyer la requête mais je ne sais pas les délais de traitements... 

     

    Attention, n'étant pas comptable et encore moins fiscaliste, mes réponses reflètent l'état de mes connaissances et ne pourraient être prises comme des conseils juridiques légalement valables.

     

    Étant donné que tu es visiblement une résidente permanente depuis le 15/10/2017, il ne te faut pas prouver que tu as le statut de résident (C'est pour cela que les impôts t'ont dit que ce n'était pas nécessaire). Ce statut doit être déterminé si la personne (rèsident permanent ou citoyen canadien) passe une partie de l'année à l'extérieur du Canada et que ses revenus sont majoritairement de sources étrangères et qu'elle n'a pas vraiment d'attaches au Canada (un canadien qui travailerait 11 mois de l'année à Los Angeles, qui n'aurait aucun appartement au Canada, aucun compte bancaire etc....).

     

    Le 02/04/2018 à 14:39, baboo_n a dit :

     

    2/ Dois-je déclarer ou non nos revenues de salaires en france ? 

     

    Évidemment que non. Le régime fiscal français est indépendant du régime fiscal canadien et tu as immigré, donc tes revenus français sont à déclarer en France (surtout déclare-les sinon tu pourrais avoir des problèmes en cas de retour en France (amende et arriérés).

    Les revenus gagnés en France pourraient être à déclarer au Canada si tu les avais gagné dans le cadre d'un contrat octroyé par une entreprise canadienne, alors que tu vivais au Canada. Dans ce cas-là, tu ne les déclarerait pas en France, mais au Canada.

    Pour les immigrants, il faut considérer les revenus gagnés dans chacun des pays, la première année, comme étant imposables dans les pays où ces revenus ont été gagnés.

     

    Le 02/04/2018 à 14:39, baboo_n a dit :

     

    3/ Propriété en France : sur 2017 nous avons également perçu 1mois de notre logement que nous avons mis en location

     

    Le Canada demande de déclarer si tu as des biens étrangers d'une valeur supérieure à 100 000$. Si ton logement en France vaut plus que 100 000$ il faut le dire. (C'est pour éviter de te donner des allocations de "survie" alors que tu as un trésor financier à l'étranger.

     

    Le 02/04/2018 à 14:39, baboo_n a dit :

     

    4/ les français sont -ils sous cette "convention fiscale, considéré résident de cet autre pays (FR) et non-résident du Canada?"

     

    Non, ces ententes ne valent que lorsque des résidents d'un pays travaillent dans l'autre pays, mais sous contrat d'une entreprise locale (un canadien travaille pour une compagnie canadienne, mais dans le cadre d'un contrat en France, ou l'inverse)

     

    Le 02/04/2018 à 14:39, baboo_n a dit :

     

     

    Quelqu'un est-il arrivé fin 2017 également pour s'entraider ?

     

     

     

     

     

  5. @Sonriza

    Il est tout à fait normal de ne pas avoir de revenus gagnés au Canada à déclarer la première année (et même parfois les suivantes).

    La première déclaration permet surtout de se faire connaitre des agences du revenus du Canada et du gouvernement provincial pour le Québec.

    Ça te permettra l'année prochaine d'utiliser la fonction d'envoi électronique via Impôt expert, car actuellement, je ne pense pas que tu puisses utilisé Impôtnet pour envoyer ta déclaration électroniquement.

    Deuxième avantage, tu devrais pouvoir bénéficier d'un "retour d'impôt" via le crédit de solidarité qui comprend un remboursement de la taxe de vente (autant au provincial qu'au fédéral) et un remboursement de la taxe d'habitation (si tu es locataire).

    Évidemment, ce crédit devrait être proportionnel  à la durée de ton séjour au Canada l'année dernière, c'est pour cela que tu dois indiquer ta date d'entrée au Canada.

     

    Les agences du revenu ne vont pas enquêter sur des personnes qui ne déclarent pas de revenus canadiens. En revanche l'année prochaine, soit tu vis encore sur tes réserves d'argent personnel, soit tu touches un salaire, des revenus, des allocations d'aide et ça, il faudra bien les déclarer :-)

  6. @Partir1jour Merci Partir1jour pour cette opinion.

    En fait, lorsque j'ai pris la décision de quitter la France, ça ne m'a pas pris trop de temps. Bien sûr j'avais fait un voyage exploratoire au Québec pour valider certaines choses. Mais une fois que j'ai décidé de partir, ça a pris le temps d'obtenir le visa d'immigration. Dès que je l'ai eu, démission le lendemain, achat du billet d'avion 2 jours plus tard et hop, je me libérais.

    Aujourd'hui, les choses sont quelques peu différentes.

    Je suis plus âgé, ma situation financière n'est pas aussi glorieuse (j'ai un nettement plus petit coussin que lorsque j'ai quitté la France).

     

    Mais probablement que je vais simplement changer de province, ça me semble le choix le plus pertinent, en attendant peut-être un autre "move" dans quelques mois, quelques années.

  7. Le 17/04/2018 à 12:52, juetben a dit :

    Et? Il y a aussi des québécois qui restent commis d'entrepot toute leur vie... 

    Où ai-je écris que c'était un problème d'être commis d'entrepôt ?

    Ce que mon commentaire indiquait, c'est que peu importe la profession qu'on exerce, on peut ressentir ce vide lorsqu'on est immigrant, rien de plus, rien de moins.

  8. Il y a 12 heures, Ivy Bijou a dit :

    Ça fait certes, rouler le secteur de la compatibilité, mais c'est autant d'argent qui n'est pas injecté dans la consommation de biens.
    .>>> Le comptable consomme lui aussi. 

     

    Évidemment, l'itinérant aussi consomme, tant qu'à y être.

    Payer un comptable pour remplir sa déclaration d'impôt c'est comme si dans un restaurant, un deuxième serveur venait pour prendre la commande et la retransmettait à un autre serveur, en facturant au client le "service".

     

    Il faut avouer qu'un état qui n'est pas capable de permettre à ses citoyens lambda de faire simplement une déclaration d'impôts peut paraitre comme un état voyou. C'est quand même un comble qu'un état ne facilite pas la perception d'impôts non ?

     

    Avec les logiciels (payants ou gratuits), c'est les données fiscales qu'on doit confier à des entreprises privées, là encore un comble quand on sait que ces données sont très sensibles pour des fraudeurs potentiels.

     

    Les comptables devraient être employés pour ce dont ils sont formés à savoir faire la comptabilité d'entreprise, d'organisme et certainement pas pour la comptabilité "personnelle".

  9. Coïncidence ou signe de la vie ?

    Hier je rencontre un immigrant mexicain de 50 ans. Il est commis dans un entrepôt depuis près de 15 ans.

    Je lui partage mon expérience récente et il dit ressentir exactement le même sentiment de "vide".

    Lui aussi pensait retourner au Mexique.

     

    On n'est arrivé à la conclusion qu'ici, on meurt à petit feu, on n'a l'impression de n'être que des éléments économiques sans véritable vie culturelle, sans socialisation profonde. Beaucoup de choses restent très superficielles.

  10. @mixmast3r Merci pour ce témoignage. Je suis justement dans tout ce calcul "financier" d'un retour. Merci de me confirmer que ça coute un bras, j'arrive sensiblement à la même conclusion.

    Oui, la retraite est en vue, mais sérieusement, je ne me fais pas trop d'illusion.

    J'ai perdu ma pension en tant que frontalier suisse (7 ans de cotisation) puisque la Suisse ma remis mon argent une fois que j'ai quitté pour le  Québec et que cet argent m'a permis de passer une première année sabbatique.

    Ici, j'ai cotisé très peu, puisque j'ai bien plus étudié que travaillé, un autre 5 ans, j'ai du prendre un 2 ans sabbatiques suite au harcèlement que j'ai subi... donc en banque je n'ai pas grande cotisation, je sais que ma retraite sera des plus minime (mais comme je l'ai dis, je ne suis pas quelqu'un qui dépense beaucoup quand il n'a pas d'argent, je ne suis pas du genre à surconsommer ou à vouloir tous les gadgets du monde). En revanche, il me faudra quand même un minimum pour me payer un logement, de la bouffe et quelques habits :-)

    En restant au Canada, je toucherai le Régime des Rentes du Québec (RRQ) le suppléments Vieillesse du Canada (SVC), peut-être le supplément garantie pour le Supplément Vieillesse (un gros 10 000$ annuel pour tout ça), je devrai peut-être toucher un 500$ mensuel par mon fond de pension (en ayant cotisé que quelques 15-20 ans, ça ne devrait que me rapporter 30% de la moyenne mes 5 meilleures années). J'ai bien la possibilité de prendre de l'épargne-retraite (Régime Enregistrée Épargne-Retraite REER) (en passant, les amis français, pourriez-vous cessez d'utiliser des abréviations dans vos commentaire sans les définir au moins une fois, personnellement, je ne suis plus au courant  de ce qui se fait en France tout comme les français ne savent pas comment fonctionne le Québec, et d'aller toujours sur Google pour le savoir, c'est un peu usant :-) ), mais avec la chance qui me caractérise dans les finances, au moment où j'en aurai besoin, les cours de la bourse auront baissés et les rendements seront rendus à quasiment zéro.

    Ce n'Est donc pas un 2000 à 3000$ de plus par an qui fera une très grande différence.

     

    Si je retournais en France, je ne sais même pas ce que je toucherai de la part du Québec (est-ce que je perdrai la RRQ ? ) Je ne toucherai certainement pas le SVC puisque je crois savoir qu'il faut habiter au Canada pour le toucher.

     

    Le taux de chance entre le $CA et l'euro pourrait très bien me couter très cher aussi.

     

    Donc oui, je suis dans tous ces calculs, mais je ne prendrai pas de décision basée uniquement sur cet aspect financier, même s'il pèsera dans la balance, je suis pas fou :-)

     

    Je regarde vraiment pour changer de province, mais l'herbe n'est pas forcément plus verte chez le voisin.

     

    J'ai visité Vancouver pendant un mois, dans le cadre d'un projet professionnel. J'ai évidemment aimé le paysage de l'océan Pacifique collé aux Rocheuses, mais ça ne vaut pas les Alpes françaises.

     

    Les prix en Colombie-Britannique sont édifiants. Difficile de trouve un logement décent en-dessous de 1200$ (je paye à Montréal 530$ pour un 4 pièces + salle de bain, oui c'est exceptionnel, mais un tel logement peut se trouver encore pour environ 900$ et moins).

    Mon anglais, sera-t-il suffisant pour y travailler ?

     

    Je regarde pour peut-être aller m'installer à Ottawa, où il y a des services en français, des emplois en français, mais est-ce trop près du Québec ?

     

     

     

     

     

  11. @PACAtoQC L'amour n'est en effet pas toujours simple mais si les fiançailles se déroulent bien, profites-en.:10_wink:

     

    @BreizhCanada Merci pour cette option que j'ai également envisagée. Tout se bouscule dans ma tête en ce moment. Je ne suis foncièrement pas heureux ici (je l'ai déjà été dans ma vie, donc je peux reconnaitre quand ça va bien ou quand ça va mal). Évidemment, si je compare la situation dans d'autres régions du monde, je peux bien croire que je vis dans une place relativement sécuritaire, calme et belle. Mais il me manque quelque chose et je ne sais pas quoi. Mon ami (celui qui m'a financé la fin de mes études) m'a reflété que je ne semblait pas heureux, que je suis devenu plus grognon. Je sais que c'est la conséquence du harcèlement que j'ai vécu. On dirait qu'autant j'avais une belle confiance en moi plus jeune, aujourd'hui, je commence à voir que la vie, la société pourrait me tasser assez facilement.

    Quand tu dis qu'on profite plus de la vie au Canada qu'en France, je suis un peu surpris. Ici, en-dehors des sorties dans la nature, je ne profite pas tant de la vie que ça. Pas de rencontres régulières entre "amis", pas de repas avec apéro, fromage, vin et dessert. C'est souvent des restaurants cheaps, dans lesquels on mange vite et après on rentre chacun chez soi.

    Montréal a changé énormément. L'ancienne administration a réduit les limites de vitesses (25 à 30 km/h dans les quartiers résidentiels, des dos d'ânes quasiment aux 50 m, les nids de poules légendaires qui finissent par être rebouchés juste avant la nouvelle saison hivernal, la piétonisation partielle, temporaire du centre-ville, des stationnements hors de prix, des magasins qui ferment à tour de bras.... S'il est vrai qu'il y a de belles améliorations (place des spectacles face au complexe Desjardins), dans l'ensemble, je trouve que Montréal s'enlaidit  à vitesse grand V.

    Les manifestations étudiantes de 2012, muselées par le gouvernement néo-libéral m'a confirmer que quelque chose de malsain était en train de se tramer ici.

    Et ça continue encore aujourd'hui, dans les médias, qui varlopent sauvagement le seul parti de gauche au Québec

     

    Je sais que la France a radicalement changée depuis mon départ. J'entends quelques français fraichement arrivés ici qui en parlent dans des termes peu élogieux. J'ai encore quelques amis que je contacte par téléphone et par courriel et qui me confirment que le climat social est vraiment pourri. Je lis les témoignages de personnes ayant vécu leur "choc" du retour et je suis certain que je le vivrai. Rien qu'en lisant les sites Web de l'administration française, je capote. Rien de simple, tout semble compliqué.

     

    Encore une fois merci pour le soutien, c'est apprécié.

  12. Pour ceux que ça intéresse, l'Agence du Revenu du Canada forme des bénévoles pour aider les assistés-sociaux et les personnes à faibles revenus à faire leur déclaration d'impôts. Ce sont évidemment des formations de base, pour des revenus faciles. Pas question de fournir des infos d'optimisation fiscale.

    Je l'avais fait la première année et j'ai toujours rempli mes déclarations d'impôts tout seul.

    Maintenant je suis passé au logiciel, j'utilise Studiotax entièrement gratuit, peu importe le montant de revenu (contrairement à d'autres).

    Il est capable d'aller chercher les données fiscales, envoyées par l'employeur aux agences du revenu, et les saisies automatiquement dans les bonnes cases.

     

    Je suis également choqué qu'on soit obligé de payer un comptable pour savoir combien d'impôts il nous reste à payer ou combien de trop-payé les gouvernements nous doivent. Ça fait certes, rouler le secteur de la compatibilité, mais c'est autant d'argent qui n'est pas injecté dans la consommation de biens.

     

    Je n'ai fait affaire qu'à une seule reprise avec un bureau de comptable bien connu, par ses deux lettres.... j'avais reçu un remboursement d'une formation, par mon employeur, mais j'ai reçu un feuillet de l'établissement scolaire (des cours d'anglais). Je ne savais donc pas si je devais déclarer mes frais, vus qu'ils m'avaient été remboursés (et que visiblement ce montant n'apparaissait pas sur le feuillet fiscal de mon employeur !). Ce comptable ne s'est pas posé de question : "Vous avez un relevé fiscal, on le déduis" merci bye. J'ai payé 85$ pour ce genre de "conseil" !

     

    Je pense que ça vaut le coût d'investir du temps la première année pour comprendre comment remplir efficacement sa déclaration d'impôts, même si ça semble être du charabia fiscal, le guide pour les particuliers est quand même bien vulgariser. On le lit une fois, puis ensuite on ne lit que les modifications fiscales au début du guide.

     

    De toute façon si on demande des crédits auxquels on n'a pas droit, les agences corrigeront les montants lors de l'établissement de l'avis de cotisation. Elles, ce qu'elles veulent c'est surtout s'assurer que les citoyens déclarent TOUS leurs revenus, pour justement aller chercher le maximum d'impôts.

     

    Personnellement j'envoie toujours ma déclaration avant le 10 Mars, comme ça c'est fait, c'est réglé. Si je dois payer de l'impôt, je le saurai assez vite et j'aurai quand même jusqu'au 30 Avril pour le payer. En envoyant la déclaration à la dernière minute, advenant qu'on doit de l'impôt et qu'on s'est trompé dans nos calculs, on doit non seulement le payer, mais il y a une amende et des intérêts en plus.

     

    Inutile de jouer avec le fisc.

  13. @Automne, merci sincèrement pour l'info. Je n'en savais strictement rien, comme quoi on a beau être ici depuis 25 ans, on ne connait pas encore tout, pourtant je suis d'habitude une personne plutôt curieuse. Ni mon employeur, ni mon syndicat ne m'a appelé à la maison après ma démission pour me dire que je pourrai probablement toucher le chômage. Si ça peut aider quelqu'un tant mieux. Je vais faire une demande de chômage suite à ma démission du mois dernier....

     

    @Ivy Bijou, en effet je regarde depuis des semaines les offres d'emploi dans le reste du Canada, mais je crains tellement de vivre encore cette toxicité (chat échaudé craint l'eau froide parait-il). Mais merci pour ce précieux éclairage de la lecture de mon texte.

     

    @Kuroczyd, en effet, je regarde des reportages vidéos sur la profession que j'exerce ici, en France et ça ne me donne pas trop le gout de retourner là-bas, sans même avoir l'assurance de m'y plaire

     

    @Hei, oui, ça m'est rentré dedans d'aplomb, comme on dit. Je n'aurai jamais pensé vivre ce genre de harcèlement, à mon âge, ici. J'ai bien dénoncé la chose à mon syndicat, mais ce dernier, même s'il trouvait la chose sérieuse, m'a dit qu'il me fallait accumuler des preuves de ce que j'avançais, sinon ça paraitrait comme des "oui-dires" et ce genre de preuve n'est pas recevable devant un juge. Mon syndicat était prêt à aller directement devant un tribunal civil (plutôt que devant un tribunal administratif). Mais évidemment, quand vient le temps de témoigner, les témoins ont peur et se dégonflent. Sans rentrer dans les détails, j'ai senti qu'on me tassait doucement mais surement. On critiquait de plus en plus mon travail, alors que les clients m'adoraient et ne voulaient quasiment plus que faire affaire avec moi. C'est lorsqu'un nouvel employé a travaillé avec moi qu'il s'est questionné sur le comportement dénigrant à mon encontre de  la part des autres salariés. Il m'a alors avoué qu'il y avait des rumeurs graves à mon encontre, une atteinte à ma dignité. Lorsque je lui ai demandé s'il était prêt à témoigner, il m'a dit qu'il ne voulait pas perdre son travail et s'est quasiment rétracté sur le champ de m'avoir dévoiler certaines choses.

    Mon superviseur, la journée de ma démission m'a rencontré et m'a dit qu'il y avait "un cancer" dans l'équipe mais qu'il n'arrivait pas à s'en débarrasser, il a tout fait pour me garder, pour me convaincre de rester. Mais j'étais déjà épuisé après 6 mois d'harcèlement.

    Une fois qu'on est tombé, difficile de voir clair dans les démarches possibles à faire.

    Je me doute bien qu'en retournant en France je n'aurai pas régler ce problème de burn-out/dépression. Je ne vais probablement que déplacer le mal de place et peut-être même l'accentuer.

     

    Mais merci à vous 4, c'est toujours apprécié de voir que du monde est capable de saisir l'essentiel d'un message aussi long.

     

    Je regarde toutes les options qui se présentent à moi (il y en a théoriquement pas mal), mais pratiquement, je sais qu'à mon âge, les employeurs commencent à lever le nez (ils pensent que les problèmes de santé vont venir et que je vais devoir m'absenter, ou alors que je vais être sur l'assurance-salaire, ou que je ne serai plus aussi performant, rapide, bref que le jus du citron est déjà pressé).

     

    Je sais que je retombe toujours sur mes pieds dans l'adversité. Je n'aurai probablement pas tenu 25 années d'immigration sinon.

     

    Je vais essayer de vous tenir au courant des suites de mon parcours de vie dès que j'en saurai plus.

     

     

     

  14. Bonjour,

     

    Je viens de m'inscrire sur le site, bien que j'ai déjà suivi certains fils de discussion.

     

    J'ai émigré au Québec, en 1993 alors que j'étais âgé de 30 ans.  Je suis célibataire, gay.

    À l'époque, je voulais fuir ma famille, mon environnement familial que je qualifiais de toxique pour mon épanouissement personnel, un environnement homophobe.

    J'aurai pu partir dans une autre région française et mettre un 700 km entre ma famille et moi. Mais il y avait la situation politique, économique qui m'importunait également. Je voyais la montée du FN comme un danger pour la France (l'Histoire m'aura donné raison sur ce point).

    Je suis un esprit libre (même si je suis très conformiste dans mes actions) et j'ai découvert la beauté des voyages quelques années avant mon immigration. C'est à ce moment-là que j'ai découvert qu'il y avait une autre façon de vivre que la "rigidité" à la française. (Comme il a été agréable de voir qu'on pouvait tutoyer son patron, lui partager nos inquiétudes tant professionnelles que personnelles). C'était probablement l'occasion pour moi de repartir une nouvelle vie, sur de nouvelles bases, un projet personnel plus que professionnel.

     

    Ça ne m'avait donc pas pris trop de temps pour me décider à partir. Un bon diplôme, une belle expérience de travail (déjà internationale à l'époque), une capacité d'adaptation probablement suffisante pour être capable de "réussir" mon immigration.

    Un petit voyage exploratoire en groupe au Québec 1 an avant de prendre ma décision, tout me semblait parfait.

     

    Les démarches administratives ont duré un an avant d'avoir mon visa d'immigration (IMM 1000 à l'époque :-) ) J'ai démissionné de mon travail une semaine après et je décollais pour Montréal 2 mois plus tard avec aucun travail, aucun logement, aucun ami, personne chez qui aller à mon arrivée. J'avais quand même un bon coussin financier pour passer une année "sabbatique" au besoin.

     

    J'ai donc passé 1 semaine dans un hôtel près du centre Molson. J'ai redécouvert la ville de Montréal, mais en solo cette fois-ci. Tout me semblait donc merveilleux, grand et si différent de la France. J'étais finalement arrivé en Amérique du Nord, avec ses grattes-ciels.

     

    J'ai pris contact avec l'Office des Migrations Internationales (OMI), organisme français qui aidait les français à se trouver du travail. Là j'ai fait la rencontre de plusieurs français qui vivaient la même situation que moi, à savoir comment faire un Curriculum-Vitae (CV) québécois, comment se présenter à un employeur, découvrir quelles entreprises recrutaient etc....

    Ces contacts, ont vite disparus, puisque ce n'étaient que des contacts dits "utilitaires". Dès que les gens avaient trouvé du travail, ciao, bye, je ne les revoyais plus.

     

    J'ai compris qu'il me fallait faire une étude comparative de mes diplômes français. Première facture de 105$. On me reconnait un Diplôme d'Études Collégiales (DEC) (fouille-moi ce que ça représente dans le système du travail du Québec, je pense qu'on m'a reconnu mon diplôme à sa juste valeur). J'obtiens une entrevue à l'Université Laval de Québec. Lorsque j'explique mon parcours professionnel européen, la personne, qui a vécu en France 5 ans, m'explique que le diplôme québécois (DEC) que j'indique sur mon CV ne me permettra jamais d'obtenir des postes équivalents à ce que j'occupais en France ! Il m'explique que pour ce genre de postes, il est nécessaire de détenir un BAC (nord-américain). J'ai payé 105$ pour une reconnaissance inférieure à ce que je valais sur le marché du travail, sans compter que cette reconnaissance n'est qu'une formalité administrative, indicative pour les employeurs québécois et n'a aucune valeur d'une équivalence de diplômes !

    Je commence donc à sentir "l'arnaque" du commerce des immigrants.

     

    Je me voyais très mal renvoyer mes CV aux mêmes entreprises précédemment contactées avec un changement de diplôme en moins d'1 mois de temps.

    J'étais donc grillé pour me trouver un emploi à la hauteur des mes compétences.

    J'ai donc décidé de prendre mon année "sabbatique". Ça m'a permis de comprendre le fonctionnement de la société québécoise, de découvrir les "grands espaces". Bref, j'ai vécu une année "touristique". Je pense que tout immigrant devrait se planifier un 3 à 6 mois de sabbatique, ne serait-ce que pour décrocher du "système français" et de se donner du temps pour découvrir la ville, la population qui va vous accueillir. Planifiez-vous un budget en conséquence.

     

    Bien sûr il a fallu que je me trouve un logement. Là encore, pour avoir un logement, il fallait un Numéro d'Assurance Social, qui lui n'était délivré que si on pouvait fournir une adresse postale... le serpent qui se mort la queue donc. (Je pense que ça a changé depuis, à vérifier).

    Des propriétaires d'immeubles ont quand même la gentillesse de nous aider et j'ai finalement réussi à obtenir tous mes papiers.

    L'installation de ma ligne de téléphone aura pris 1 mois (il parait que c'était vraiment exceptionnel, mais j'ai été le "chanceux" à qui s'est arrivé)

    Finalement je décroche un emploi dans mon domaine, mais pour des raisons nébuleuses, il y avait des conflits entre le patron et le chef de service, ce qui fait que j'ai été mis de côté et j'ai été littéralement été payé à ne rien faire pendant 3 mois. J'ai démissionné de cette entreprise et j'ai été convaincu qu'il me fallait quitter de milieu de travail (je trouvais que ça manquait déjà d'éthique en Europe, j'en ai eu la confirmation ici).

    Comme je voulais changer de carrière, j'ai demandé à passer un test de compétence dont la conclusion a été.... vous êtes à la bonne place dans votre domaine.... !

     

    Non, je veux changer.

     

    J'ai donc voulu me lancer en affaire, puisque l'Amérique du Nord est réputée facilité l'entrepreneurship. Certes mon éducation "communiste" ne m'a pas aidé à voir ce changement de carrière super positivement, j'allais devenir un méchant patron :-) En fait, je voulais me lancer en informatique, donner de la formation de base. Évidemment, le marché était saturé par des entreprises d'insertion sociale qui en faisait gratuitement. Mais je suis quand même aller chercher un Diplôme d'Études Professionnelles (le CAP québécois) alors que je détenais un Diplôme Universitaire de Technologie. Je réussis à décrocher ce diplôme haut-la main, je me trouve rapidement un emploi auprès d'un courtier en douane pour former les employés en informatique. Un des postes de travail que j'ai le plus aimé, car ma boss, était adorable, humaine. Elle me donnait un certain délai pour réaliser mes projets et si je les finissais plus tôt, elle me demandait de rester à la maison et elle disait à mes collègues que je travaillais de la maison. Elle ne m'a jamais rajouter des tâches parce que je travaillais plus vite que mes collègues. Un amour j'ai dit ?

    Comme elle savait que je n'aurai pas de vacances la première année, (2 petites semaines après un an de travail seulement, comparativement aux 5 semaines en France, c'est tout un choc à vivre, même si on est au courant), elle m'a chargé d'aller évaluer les collègues des autres succursales au Canada. Toutes dépenses payées ! Je me suis gâté à visiter Vancouver, Halifax, Toronto notamment.

     

    Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Fusion avec UPS. Abolition du service de la formation et perte d'emploi. Et ici, ça ne rigole pas. On vous annonce la fin de l'emploi, souvent, on vous laisse un 2 semaines à faire, mais la plupart du temps c'est dans la minute après qu'on vous a annoncé la fin de votre emploi, que vous êtes littéralement "jeté" à la rue.

     

    Cette fois-ci, mes réserves d'argent sont au plus bas. Impossible de retourner en France, impossible de bouger ailleurs, je suis coincé là. Première déprime. 6 mois en informatique c'est énorme. Je ne me sens plus "à jour" pour postuler sur de nouveaux postes dans ce domaine et je sens que je n'aurai pas envie de toujours me mettre à jour aux 6 mois, ça va finir par me fatiguer psychologiquement.

     

    Je finis par me trouver un emploi au salaire minimum en montant un CV bidon. Je me retrouve donc commis dans une épicerie. Quelle descente professionnelle par rapport à mes rêves avant mon immigration. Mais j'assume encore. J'arrive tout juste à payer mon loyer et ma bouffe. Je coupe déjà dans le chauffage, l'hiver, je coupe dans la fréquence dans les douches (mais bon, ici, on a la réputation de ne pas se laver en France, je n'ai donc que renforcer un gros préjugé). Je n'ai pas la possibilité d'avoir une voiture, trop chère à entretenir.

     

    Ce salaire minimum ne me permet pas de mettre d'argent de côté, pour éventuellement retourner aux études, car il m'aura fallu 10 ans de procrastination mentale avant de reconnaitre que sans diplôme québécois, il me sera très difficile de me retrouver un travail.

    J'entreprends alors de demander de l'aide financière pour un retour aux études. Barrières ! "Vous avez déjà un DEC dans un domaine dans lequel il y a de l'emploi, retournez donc travailler dans ce domaine, nous, on ne vous financera rien !"

    Je fais quand même les démarches pour m'inscrire dans un collège pour une réorientation en santé. Il y a pénurie dans ce domaine, et ma formation scientifique me permettra sans doute de ne pas tout perdre en matière de compétences. Là, je découvre que bien que j'ai un diplôme universitaire français, le collège m'exige d'avoir réussi 30 crédits (une année) de cours universitaires au Québec !

    Un peu comme si un lycée professionnel demandait à un candidat d'avoir fait une année d'université avant de postuler !

    Pourtant quelques années plus tôt, lorsque j'ai tenté de faire reconnaitre mon diplome universitaire français par l'Université du Québec à Montréal (UQAM), cette dernière aurait pu me reconnaitre jusqu'à 45 crédit (50% du diplôme québécois). Jamais plus, car faut bien comprendre qu'ici, les universités fonctionnent comme de très grosses compagnies à faire de l'argent bien plus qu'à former des esprits libres.

    Une française qui s'occupait du recrutement dans le collège trouvait qu'il s'agissait de discrimination et m'a conseillé de porter plainte, ce que j'ai fait. Hors en matière de gestion des établissements en éducation, le Québec est très loin de la sacro-sainte égalité républicaine française. (on se rend compte de nos valeurs fondamentales françaises quand elles sont absentes ailleurs). En effet chaque collège peut définir ses propres critères de sélection.

    Ayant reçu comme réponse du directeur qu'il ne changerait pas les critères d'admission, cette française m'a référé à un autre collège, situé à 2h de transport en commun de mon logement, alors que l'autre était à 5 minutes... à pieds ! Je vous passe les frais pour l'abonnement mensuel au bus, le temps perdu dans ce maudit transport en commun pendant 2 ans.

    Comme la directrice de l'autre collège était aussi française, les choses se sont nettement mieux passé. J'ai été accepté. Des frais de scolarité minimes m'ont permis de passer au travers de la première année d'étude, sans travailler, puis la deuxième année, prêt et bourse gouvernementaux m'ont permis de presque finir ma 2ième année d'un DEC accéléré. Il m'aura manqué près de 2000$ pour finir. J'ai eu beau demandé à des "amis" québécois de m'aider financièrement, sans l'appui d'un ami à la retraite, j'aurai dû abandonner mes études. Les autres amis étaient près à me donner 20$ (tellement endettés ils sont). Je l'ai remboursé rubis sur ongle avec un 20% d'intérêts, il n'en revenait pas. Il m'a avoué quelques mois plus tard, qu'il ne pensait même pas revoir la couleur de son argent, car d'autres personnes l'avaient déjà "fraudé" dans le passé et il pensait bien que ça allait être un autre cas. Depuis nous sommes de grands amis.

    J'ai donc commencé à travailler dans mon nouveau domaine pour me rendre compte que l'ambiance de travail était des plus toxiques. J'ai changé plusieurs fois d'établissement de santé pour y retrouver toujours et encore ce climat "toxique". L'actualité récente le dénonce, les politiciens ne font pas grand chose pour que ça change.

    Comme il y a une volonté de changer la formation nécessaire à l'exercice de ma profession, j'ai dû retourner un autre 2 ans à l'université pour me chercher un BAC dans mon domaine.

    (Je pense que je n'ai jamais autant étudié que depuis que je suis au Québec, c'est malade !)

    Il y a évidemment le syndicalisme à la québécoise, obligatoire (du moment que l'entreprise est syndiquée !) qui prélève un montant sur chacune des paies, mais pour lesquels les résultats sont décevants.  4 semaines de congés payés seulement la première année, des salaires ma foi guère plus élevés que dans le privé. C'est questionnable pour un "coco" comme moi.

    Après avoir subit du harcèlement psychologique grave dans mon avant dernier emploi j'ai démissionné. Ma démission m'a empêché de toucher du chômage et de bénéficier de soins de santé que j'aurai dû avoir. Je n'ai pas les moyens de me payer des thérapies sur du long terme. Résultat, dépression (non officiellement diagnostiquée, car je crains comme la peste que des données de santé autant mentale que physique puissent m'empêcher un jour de me retrouver du travail) et un 2 ans sans travailler. Comme je suis une personne quand même peu dépensière j'ai pu me constituer un beau coussin pour tenir le fort. C'est aussi ça les stratégies d'adaptation efficaces quand on est célibataire. Pensez au pire et le prévenir.

    Mais là encore, mon coussin a fondu comme neige au soleil et il a fallu que je me retrouve un travail. Je ne voulais plus retourner dans ce milieu toxique, mais je n'ai eu guère le choix.

    Par une circonstance exceptionnelle j'ai pu rentrer dans un établissement grâce à un ex-collègue qui était au courant de ma situation personnelle.

    Ça n'aura pas duré un an que j'ai dû démissionner en mars dernier.

     

    Ça fait donc un mois que je me questionne.

     

    Ai-je été heureux à Montréal depuis mon arrivée ? Oui pendant mon travail chez le courtier en douane (2 ans sur 25)

    Ai-je de l'espoir que les choses peuvent s'améliorer à mon âge ? Pas vraiment.

    Est-ce que le climat politique et économique du Québec va bien ? Les chiffres économiques semblent indiquer que tout va bien, mais dans les faits, il y a un vieillissement rapide de la population, et le faible taux de chômage est bien plus relié à l'absence de relève suite aux départs massifs à la retraite des baby-boomers qu'à une réelle reprise économique. Les infrastructures (routes, ponts, rails, hôpitaux etc...) sont à reconstruire quasiment au complet, par manque d'investissements récurrents durant les 20 dernières années.  Les coûts de ces constructions explosent, et la corruption endémique dans la construction au Québec n'aide pas la cause (voire conclusion de la Commission Charbonneau). 2 nouveaux hôpitaux à Montréal, 1 nouveau pont pour traverser le fleuve St-Laurent pour remplacer l'ancien qui n'avait que 50 ans d'âge !, un nouvel échangeur autoroutier, un projet de train de banlieue, un prolongement hypothétique d'une ligne de métro (annoncé depuis 40 ans !!!) fait qu'il y a des milliards de $ de dépenser... mais qui devront être remboursés un jour... par qui ?

     

    Je suis donc là, à 51 ans, à me questionner si un retour en France serait la solution ou s'il s'agirait une fois de plus de fuir quelque chose.

    J'ai coupé les ponts avec la France (dans le sens que je n'ai absolument plus suivi l'actualité française depuis mon arrivée ici). Mes amis en France me déconseillent de revenir en France disant que tout ce que j'avais prédis en 1993 est arrivé : crise sociale majeure, FN au plus haut dans les intentions de vote. J'ai entendu évidemment toutes les attaques terroristes vécues en France, depuis Charlie Hebdo... rien de bien rassurant non plus. Il semble que les infrastructures en France sont également en décrépitude (est-ce vrai ?)

     

    Je lis que les conditions de travail en santé en France ne sont guère mieux qu'ici, les salaires ne sont pas mirobolants.

    En revanche, je suis certain que le système de santé en France est nettement plus fonctionnel qu'ici.  Ici, il est quasiment impossible de trouver un médecin de libre quand on a une pharyngite, une douleur, une infection bénine mais qui nécessite des traitements. Il y a quelques cliniques médicales, mais il faut arrivé 2 ou 3 heures avant l'ouverture si on veut avoir une chance de voir le médecin, car le nombre de patients vu par jour est limité.

    Résultat, tout le monde se ramasse dans les urgences des hôpitaux, ouvertes 24/7, même quand ce ne sont pas des urgences véritables.

    C'est donc des 12-15h d'attente quand ce n'est pas urgent.

     

    Je n'ai aucune idée des prix des loyers en France (je sais qu'il y a une disparité entre les régions, et les villes d'une même région) (je me rappelle juste qu'il fallait déposer une caution de 1 à 3 mois lors de la signature d'un bail). Ai-je assez d'argent pour me payer toutes ces "charges" avant même de m'être retrouvé un travail et d'avoir touché ma première paie ?

     

    Est-ce que je vais vivre ce "choc" du retour ? Vais-je supporter d'entendre les Français tout critiquer alors que je trouve maintenant que les Québécois sont trop mous et ne se mobilisent pas assez ?

    Vais-je supporter d'avoir à être confronté à nouveau à l'administration publique française (Non monsieur, je ne peux pas procéder à l'étude de votre dossier car vous avez oublié le formulaire W5-87 et il manque l'annexe 6 dans le paragraphe 2 du formulaire T68) ?

    Est-ce que je vais supporter de savoir qu'un français sur 3 vote FN ?

    Est-ce que je vais supporter de "soutenir" l'économie française sous un président néo-libéral ?

     

    Du côté personnel, quand je fais le bilan, même si j'ai pu vivre mon homosexualité de façon nettement plus ouverte que dans ma famille, je n'ai pas réussi à m'épanouir de ce côté-là non plus. Comme je n'ai pas eu beaucoup de vécu en France il m'est difficile de faire une comparaison avec le Québec, mais disons que je trouve qu'ici, ça ressemble pas mal à la mentalité nord-américaine, à savoir du consommer/jeter.

     

    Si je trace le bilan de mes 25 ans au Québec, je dirais que j'ai vraiment tout fait pour m'intégrer, mais que j'ai ressenti rarement un retour positif. Je n'accuse personne, je constate. J'ai probablement une grosse part dans cet état de fait.

    J'ai profité de la nature (qui devrait me manquer), mais les paysages français me manquent aussi. Les Alpes, les volcans d'Auvergne, la Bretagne, la Cote d'Azur, les Pyrénées.....

    Vais-je être capable de transformer mon expérience québécoise en avantages concurrentiels auprès d'employeurs français, même à 51 ans, ou est-ce qu'ils vont me voir comme un pré-retraité ?

     

    Je ne suis pas attaché au matériel, donc de ce côté-là, je vais me délester probablement de tous mes biens acquis ici (par chance, je n'ai jamais acheter une maison) et je vais repartir à neuf avec encore moins, une fois arrivé en France. Je me rends compte que j'ai accumulé bien du stock inutile. Ce sera l'occasion de mettre en pratique physique ce "lâcher-prise" que je dois faire mentalement.

     

    J'ai bien lu vos témoignages sur vos retours plus ou moins réussis en France.

    Ceux pour qui cela a réussi, quels conseils me donneriez-vous ?

    Ceux pour qui cela a été difficile, quels écueils sont à éviter à tout prix ?

    Je sais bien que le vécu de chacun est différent, mais je lis des histoires de gens qui se sont installés au Québec et qui ont vécu des difficultés et je m'y reconnais souvent.

    Et je suis tout aussi convaincu que les Québécois qui vivent en France ne doivent pas la trouver drôle tous les jours non plus.

    On a une éducation, une culture, et il faut être très très souple mentalement pour arriver à s'intégrer de façon harmonieuse dans une nouvelle société.

     

    Désolé pour le probablement trop long témoignage.

     

     

     

×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2024 immigrer.com

Advertisement