"Les invasions barbares" et la vie au Quebec

[Invité]

Salut!

J'ai vu hier soir "Les invasions barbares" et je l'ai trouvé genial. Neanmoins, en tant que futur immirgrant j'ai regarde le film avec un interet particulier pour les details de la vie quebecoise presentes dans "Les invasions". Le film nous montre une image de cauchemar de services de santé du Quebec. Un hopital avec des malades sur les couloirs, controlé par un syndicat de bandits. Le seul aspect positf est l'humanité touchante des infirmières. Est-ce que la realité est aussi noire?

Ca a part, j'ai remarque que les gens ont tellement la joie de vivre, ont le gout de parler beacoup de sexe

comme plusieurs d'entre vous ont deja dit, et que le Quebec est vraiment superbe dans l'automne

Dovli

[Laurence Nadeau]

Bonjour,

Le film Les invasions barbares reste un film, donc une fiction. Oui, il y a des problèmes avec le système de santé au Québec mais y'a tout de même pas de façon généralisée des bandits qui gèrent le personnel comme ce que suggère le film.

Laurence

[JayJay]

J'allais dire : c'est un FILM, pas un documentaire.

Je crois que je peux témoigner puisque mon père est décédé en mai 2002 dans un grand hôpital montréalais faisant partie du réseau des centres hospitaliers universitaires rattachés à l'Université de Montréal. C'est justement cet hôpital que dépeint Arcand dans son film.

L'état de décrépitude de l'hôpital du film n'est pas du tout ressemblant au vrai hôpital. L'hôpital est salubre. Les couloirs des urgences sont parfois très achalandés, mais pas à ce point. Il n'y a pas de fils et de câbles qui sortent du plafond par dessus les patients. Les télés marchent.

Le personnel est certes débordé, mais pas à ce point. Nous avions fréquemment les visites de routines des infirmières et auxiliaires. C'est sûr qu'il y avait un manque de jugement dans certaines procédures. Je n'ai pas envie d'élaborer car c'est très personnel, mais ça relevait simplement d'un manque de timing, et pas de l'erreur médicale grave. Ex. l'attente interminable pour certains tests ou traitements (chimio); 1 hr sur une civière inconfortable, quand tu es très malade, et stressé, seul (la famille devant rester dans la chambre), c'est interminable masi pas "fatal".

Certains tests (scanners, etc.) ont des listes d'attente épouvantable. Mais tu as tjrs la possibilité d'aller dans le privé (quitte à payer). Mon père a payé 1000 $ pour un scanner (que la mutuelle de sa femme a remboursé en partie).

Les chambres : c'est sûr, c'est un peu embêtant d'être à 2 dans une chambre, surtout quand toute la smala de l'autre chambreur se ramène. Ils étaient 5 une fois, dont 2 enfants turbulents, plantés là, à ne rien dire. Il faisait 45 degrés dans la chambre, mon père étouffait, l'autre patient avait de la fièvre et ne voulait pas qu'on ouvre la fenêtre même légèrement. Ce problème s'est résolu lorsque nous avons eu une chambre de luxe (elles existent, contrairement à l'hôpital du film). Mon père n'en pouvait plus, il était prêt à payer la centaine de dollars que ça coûtait (son assurance en remboursait une partie seulement).

La cuisine de la cafétéria est épouvantable, certes. Encore pire que les petits pots pour bébé Heinz, si c'est possible. J'ai donc ramené de la cuisine maison quelques fois, mon père en était bien content, mais le fait est qu'il ne mangeait pratiquement plus de toute façon.

La grande majorité des infirmières étaient très gentilles. Les docteurs un peu absents, c'est vrai. Mais un jour j'ai réussi à accrocher son médecin traitant pour avoir un update de son état; je dois avoir la tête d'une étudiante en médecine pq elle m'a demandé si je l'étais (je m'étais fait briefée sur la terminologie avant par ma mère infirmière) et elle a été très sympa et très claire. Le médecin qui nous a annoncé qu'il n'y avait plus d'espoir a été très gentil et très compréhensif.

Mon père est finalement passé aux soins palliatifs, et là, c'était carrément le luxe. Magnifique chambre, ambiance feutrée, personnel très disponible, infrastructure pour rester avec le malade même la nuit (lit pliant, fauteuils confortables). Je suis discrètement allée me renfermer aux toilettes un jour, pour pleurer, et en 2 minutes, il y avait une dame à la porte des toilettes qui me demandait si je voulais parler à un psychologue ou un prêtre.

Après son décès, le médecin qui est venu le confirmer a quand même été très douce avec lui, lui a caressé la main, et nous a laissé avec lui quelques minutes.

Son médecin traitant du service d'oncologie est, à ce moment, passée pour lui dire bonjour et lorsqu'on lui a appris qu'il était décédé, nous a pris dans ses bras et elle pleurait.

J'ai adoré le film de Arcand, mais il s'agit d'une caricature, d'une projection de ce qui pourrait arriver si on ne fait pas attention. Il a visé juste dans sa dépiction d'un malade en fin de vie, des relations avec la famille, etc. Mais c'est un film.

NB: Le personnage de Rémi dit à un moment donné: "J'ai voté pour l'universalité des soins de santé, je suis prêt à en accepter les conséquences".

[jimmy]

Tout a fait d'accord avec toi JayJay; c'est un film qui nous averti tous de ce qui pourrait arriver si on ne fait pas attention.

Je l'ai pris aussi comme un message. Arcand dit : Hey on est pas plus bête que les autres, occupons nous a régler ce foutu système pour en faire ce qu'il y a de mieux au monde....comme il l'a déja été jadis.

A+

jimmy ( qui a voté pour l'universalité des soins de santé, et qui assume)

[Diego]

Malgré les quelques ratés inévitables d?un système de soins de santé universel, la plupart des Québécois ne changeraient ce système pour rien au monde..

Oui il y a parfois des histoires d?horreur, mais les rares fois que j?ai été confronté au réseau m?ont laissé très satisfait ..

Vous connaissez le dicton ? Un client satisfait le dira à 4 personnes, un insatisfait en fera part à 10 personnes...

Je crois que ça s'applique pour les bénéficiaires de notre réseau de santé...

Les bons coups sont hélas rarement publicisés...

[Invité]

Salut,

Qu'est ce que vont penser les français, de la dure vie du Québec quant ils verront les bougons

Byyyyyyyyyyeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee