Laurent Posté(e) 16 octobre 2008 Posté(e) 16 octobre 2008 Ohana nous livre sa dernière chronique sur les dernières élections fédérales du 14 octobre, à lire en page d'accueil.Vos commentaires et réactions ici. Citer
Habitués Capnace Posté(e) 19 octobre 2008 Habitués Posté(e) 19 octobre 2008 Comme d'hab, Ohana nous revient avec ces chroniques bien eclairées en cernant la problématique sous presque tous ces angles. Bravo encore une fois, et j'espère que aux prochaines élections féderales, j'aurais aussi le droit de faire valoir mon droit de citoyen, étant entendu que j'ai validé ma RP cet automne. B'enfin..... Ce qui m'a marqué pour ces election c'est le taux d'abstention. Alors penses tu que la politique pourrait être une préoccupation qui pourrait mobiliser des immigrants si on sait qu'entre autres raison de leur immigration, certains on voulu fuir l'environnement politique de leur pays d'origine (instabilité, discours démagogiques, etcetera etcetera....), d'une part, d'un autre coté, si l'immigrant s'aperçoit que la population locale n'est pas assez impliquée dans cette dynamique, alors je pense bien que leur implication, ne serait ce qu'au travers de l'accomplissement de leur devoir citoyen, risque d'etre compromis. ces des obervations interrogatives, alors je les soumets à ton appreciation pour savoir ce que toi, ou d'autres du forum en pense. Citer
O'Hana Posté(e) 22 octobre 2008 Posté(e) 22 octobre 2008 Salut Capnace,Effectivement, le taux d'abstention est une des préoccupations des dernières élections fédérales et il semble que le cynisme de la population à l'égard de la classe politique en général soit l'explication la plus souvent avancée pour le moment. En clair, on ne sait pas trop comment aborder le problème car le cynisme peut recouvrir une infinité de raisons.Ainsi, quitte à spéculer, on peut aussi avancer une certaine lassitude de l'électorat ce qui n'est pas étonnant avec un troisième gouvernement majoritaire consécutif à Ottawa. Au Québec, avant le scrutin du 14 octobre dernier, on avait déjà voté au niveau provincial en mars 2007 et Charest attendait de voir les résultats de l'élection fédérale pour voir si le timing était bon ou pas pour repartir en élections au Québec ...Ça dépend comment on voit la chose : d'un côté, on peut se dire plus on va voter, plus ça reste pareil (de manière générale, le rapport de force aux Communes n'a pas beaucoup changé après le 14 octobre : même parti au pouvoir avec un gouvernement minoritaire, même parti à l'opposition officielle, maintien du Bloc, légère montée du NPD). De l'autre côté, on peut se dire qu'une élection reste quand même fondamentalement le moment où les élus viennent rendre des comptes aux citoyens.Maintenant, comment les immigrants vont réagir ? Bonne question. Je pense que ce ne sont pas tant les dernières élections que les prochaines qui vont nous donner des apprentissages très intéressants :Le solde migratoire très positif albertain signifie que de plus en plus de gens (des canadiens comme des immigrants) viennent s'y installer et ce ne sont pas nécessairement des gens ayant une grande tradition conservatrice comme les albertains "de souche". D'ici quelques années, il sera donc intéressant de voir comment ces électeurs néo-albertains vont se comporter : lorsqu'ils constitueront un poids numérique significatif, vont-ils faire dans le mimétisme électoral en votant conservateur aussi ou feront-ils émerger une légère tendance alternative ? Percer la forteresse conservatrice ou non (28 circonscriptions ; 28 députés conservateurs), l'avenir nous le dira.Même chose au Québec : la distribution démographique fait en sorte d'assurer aux libéraux une dizaine de sièges grâce à Montréal, là où se concentre l'essentiel des immigrants. À ce sujet d'ailleurs, on peut reprocher au Bloc Québécois (ainsi qu'au Parti Québécois) de faire dans le vote ethnique en allant chercher les québécois blancs, francophones et de tradition catholique mais les libéraux (fédéraux ou provinciaux) ne font guère mieux en allant chercher les communautés culturelles. Dire que les souverainistes ont leur fond d'électeurs dans les régions du Québec en insistant sur le caractère discriminatoire de la chose - Hérouxville, sors de ce corps - c'est légèrement oublier que les libéraux font exactement la même chose discriminante en comptant sur les comtés montréalais.Par ailleurs, la vingtaine de sièges qu'ont perdus les libéraux montre d'ailleurs que les immigrants ne leur sont plus nécessairement acquis, ce qui est une première historiquement parlant. Et si les conservateurs ont pu percer à Vancouver et Toronto (sauf à Montréal, encore une fois), cela semble dire que des immigrants sont de plus en plus sensibles au message des conservateurs, ce qui, là aussi, est très intéressant. Car la base du parti conservateur (réformiste, allianciste, etc) sont les nationalistes de la première heure, qu'ils soient au Québec ou dans le ROC.Bref, la part croissante des immigrants dans l'électorat canadien finira par se voir dans lors des prochaines élections fédérales. Et si celles de 2008 sont un aperçu des prochaines, on risque d'avoir de belles surprises : Harper devrait profiter que les libéraux fédéraux sont en pleine reconstruction pour gouverner au centre pour aller chercher les immigrants (et les femmes). Et plus spécifiquement pour le Québec : si Harper voit que ses chances sont bien meilleures en Ontario qu'au Québec, il risque de négliger la Belle Province à la plus grande joie du Bloc et du PQ (qui vont pouvoir jouer là-dessus) mais aussi de Charest (qui pourra jouer sur la nécessité qu'on lui donne un mandat fort pour contre-balancer Ottawa). Y'a que l'ADQ qui est mal pris actuellement : il ne peut pas, à la fois, jouer la carte de l'autonomisme tout en continuant à faire ami-ami avec les conservateurs.- O'Hana - Citer
Habitués mimile Posté(e) 23 octobre 2008 Habitués Posté(e) 23 octobre 2008 À ce sujet d'ailleurs, on peut reprocher au Bloc Québécois (ainsi qu'au Parti Québécois) de faire dans le vote ethnique en allant chercher les québécois blancs, francophones et de tradition catholique mais les libéraux (fédéraux ou provinciaux) ne font guère mieux en allant chercher les communautés culturelles. Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par là, O'Hana. Le Bloc Québécois a un projet qui est celui de l'indépendance. Force est de constater que ce projet n'emballe pas ls plupart des immigrants devenus citoyens (à part certains Français peut-être). Ces mêmes immigrants, pour une raison ou une autre, se sentent plus proches des libéraux. il est donc normal que des gens issus de l'immigration soient candidats et élus en tant que députés. Je ne vois là rien à reprocher aux partis politiques d'autant plus que les représentants d'un peuple doivent refleter sa composition Citer
O'Hana Posté(e) 24 octobre 2008 Posté(e) 24 octobre 2008 (modifié) Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par là, O'Hana. Le Bloc Québécois a un projet qui est celui de l'indépendance. Force est de constater que ce projet n'emballe pas ls plupart des immigrants devenus citoyens (à part certains Français peut-être).Sur quoi te bases-tu pour "constater avec force" que le projet souverainiste n'emballe pas la plupart des immigrants ? Je ne suis pas en train de supposer que les immigrants sont plus sensibles au message souverainiste en posant cette question : je suis simplement en train de remarquer que de nouvelles tendances sont potentiellement en train de se dégager dans le comportement électoral des immigrants.Et sur la question spécifique de la souveraineté que tu soulèves, je dirais qu'une élection, fédérale ou provinciale, ne remplacera jamais un référendum : la dynamique n'est pas la même car les enjeux ne sont pas les mêmes. Ainsi par exemple, suite aux dernières élections québécoises de 2007, j'ai souvent lu sur ce forum que la déconfiture du PQ est la preuve ultime que le projet souverainiste est (encore une fois) mort. Dans la lignée de ce raisonnement, je devrais donc en conclure que le fait que le Bloc Québécois - qui a un projet d'indépendance comme tu le rappelles - ait envoyé 50 députés sur 75 à Ottawa mardi de la semaine dernière indique que le projet souverainiste se porte bien finalement ! Bien sûr que non : il faudrait être stupide pour penser que parce qu'il y a 50 députés bloquistes à Ottawa, cela veut dire que 2/3 des circonscriptions québécoises sont pour la souveraineté. Aussi stupide que de penser que parce que le PQ est devenu le 3ème parti en termes de députation, cela veut dire que le projet souverainiste est moribond. C'est un raisonnement stupide parce que raisonner ainsi, c'est prendre l'électeur pour un idiot.Il faut distinguer la routine habituelle (une élection) au moment exceptionnel (le référendum). Et à ce chapitre-là, le dernier référendum ayant eu lieu en 1995 et avec les subtils changements qu'on peut voir dans le comportement électoral chez l'immigrant, on ne peut plus présumer avec force la réelle attitude de l'immigrant face au projet souverainiste actuellement. Et là, encore une fois, je ne sous-entends pas qu'il penche plus pour la souveraineté : je dis seulement qu'il se passe des choses intéressantes. C'est toi qui non seulement me revient avec la souveraineté mais qui, en plus, assène avec une évidence dont j'ai hâte de voir les arguments incontestables (car ils doivent l'être pour que tu constates avec tant de force) qui la sous-tendent que le projet souverainiste n'emballe pas les immigrants (à part quelques français bien entendu).Ces mêmes immigrants, pour une raison ou une autre, se sentent plus proches des libéraux. il est donc normal que des gens issus de l'immigration soient candidats et élus en tant que députés.Ai-je prétendu le contraire ? À plusieurs égards, je me fiche pas mal que l'immigrant loge chez les libéraux, les conservateurs, les néo-démocrates, les verts, les bloquistes ou encore chez les télétubbies. Ce qui m'importe, c'est qu'il s'implique dans la vie de sa société d'accueil comme je l'écris dans ma chronique. Je ne vois là rien à reprocher aux partis politiques d'autant plus que les représentants d'un peuple doivent refleter sa compositionDans ce cas précis que tu notes dans mes propos - car il est évident qu'on peut reprocher bien des choses aux partis politiques, quelque soit leur orientation idéologique - je reproche aux libéraux (fédéraux ou provinciaux du Québec) de s'en prendre aux souverainistes de faire dans le vote ethnique alors qu'eux-mêmes, les libéraux, font exactement la même chose auprès des communautés culturelles.Pour le dire en d'autres termes pour m'assurer de bien me faire comprendre cette fois : le PLC va reprocher au Bloc Québécois d'entretenir le clivage au Québec en allant chercher sa base électorale auprès des québécois de souche, caucasien et de tradition catholique alors que le PLC va déployer les mêmes efforts pour chercher sa base électorale auprès des communautés immigrantes, entretenant de ce fait lui aussi le même prétendu clivage qu'il reproche justement au Bloc.Que chacun fasse dans le vote ethnique, dans un certain sens, je m'en fiche car ça fait partie de la game (un parti a toujours besoin d'une base électorale qui sera son noyau dur). Je soulève seulement ici une incohérence du PLC qui, sciemment, a toujours entretenu ce clivage au Québec entre québécois et néo-québécois afin de contrer le mouvement souverainiste. Pour un parti qui prône des idéaux aussi nobles (multiculturalisme, bilinguisme, chartes des droits et libertés), je trouve certains de ses moyens pour y parvenir assez ordinaires disons. Les libéraux ont toujours reproché aux souverainistes de diviser les communautés : ce à quoi je réponds que les libéraux ont toujours cherché à isoler les québécois. Quand on a l'ambition de construire un Canada uni, j'avoue que c'est là une manière qui, j'admets ma grande naïveté ici, me surprend un tout petit peu.Quant au devoir qu'ont les représentants du peuple à refléter sa composition, moi je ne demande pas mieux. Mais pour y parvenir actuellement, il faudrait faire violence à la démocratie en "réservant" quasiment des sièges à des candidats immigrants. Car aucun parti n'accorde un espace significatif aux candidats issus des communautés culturelles lors des élections : en termes de stratégie politique, cela serait un suicide actuellement. Entre un candidat immigrant et un candidat bien québécois de souche mais qui est une vedette, le choix est vite fait pour un parti politique. Et ici, je mets tout le monde dans le même sac, autant les partis fédéralistes que ceux souverainistes. Et ici plus particulièrement, le PLC n'est certainement pas mieux que le Bloc ou toute autre parti politique. Et d'ailleurs, je suis contre le fait de réserver des comtés - et encore moins des sièges - à des candidats immigrants simplement parce qu'ils sont immigrants. En termes de violation non raisonnable à la démocratie, ça serait le bouquet. Ces immigrants n'ont qu'à se faire connaître pour être une vedette ou remporter une investiture comme n'importe quel candidat.Les partis ont le choix et le pouvoir de choisir des candidats immigrants : mais ce sont les électeurs qui décident qui seront leurs députés. Bref, qu'est-ce qui est le plus important en dernière instance : que les principes démocratiques soient respectés ou que la députation reflète fidèlement la composition du peuple ?- O'Hana - Modifié 24 octobre 2008 par O'Hana Citer
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