juergen Posté(e) 10 février 2008 Posté(e) 10 février 2008 10 février 2008 Les autorités québécoises ont-elles sérieusement lintention de bannir toute littérature française au profit exclusif de leur littérature nationale dans les programmes denseignement du secondaire ? Déjà quelle a la portion congrue ! six mois de cours à peine pour faire passer une histoire qui court sur dix siècles alors que la littérature québecoise nexiste que depuis le milieu du XIXème siècle On se frotte les yeux, et jespère que lon nous épargnera le procès éculé de chauvinisme littéraire et de nationalisme culturel. Il ne sagit vraiment pas de ça. Pourtant, la polémique est bel et bien engagée. Lécrivain, professeur et critique Jacques Folch-Ribas a mis le feu aux poudres dans La Presse en révélant le contenu dun récent sondage adressé par le ministère de lEducation aux enseignants. Un questionnaire en onze questions dont les deux dernières laissent perplexes :No 10 Désirez-vous que la littérature québécoise occupe une place plus grande, et dans quelle mesure?» et No 11 : Une hypothèse émise lan dernier par lAssociation nationale des éditeurs de livres et lUnion nationale des écrivains québécois était dexclure complètement la littérature française des cours de niveau collégial Quen pensez-vous?» Poser la question, cest déjà y répondre tant la formulation est biaisée. Pour les détracteurs de ce sondage, il ressemble fort à un ballon dessai et à un signe annonciateur de ce qui adviendra si le projet ne suscitait pas une levée de boucliers. Faut-il rappeler que la littérature française fut celle des ancêtres des québecois et quelle le demeure à ce jour par leur langue commune ? Couper lycéens et étudiants de ces racines là, cest aussi les couper dune partie de leur histoire. Pour Serge-André Guay, de la Fondation littéraire Fleur de Lys, ce nest quune affaire dargent, laffairisme du gouvernement québecois toutes corporations confondues consistant en loccurrence à faire acheter aux étudiants des livres dauteurs québecois. Dans La Presse, Lysiane Gagnon ne dit pas autre chose :On comprend que les éditeurs et les écrivains veuillent vendre leurs livres, mais que le Ministère se fasse complice de ce corporatisme primaire est un véritable scandale. Jacques Folch-Ribas, qui hésite entre mourir de rire ou dindignation, le rappelle utilement, encore que la nécessité de ce rappel soit déjà en soi accablante : Imaginons un instant que les éditeurs australiens interdisent aux petits et grands étudiants australiens létude de Shakespeare, Milton, et de limmense foule des auteurs anglais au prétexte quils ne sont pas des auteurs australiens. Il en va de même pour les éditeurs dAfrique du Sud, de lInde, ou encore de tous les éditeurs latino-américains demandant à cor et à cri que lon nétudie pas dans les collèges Cervantes, Lope de Vega et toute la littérature de langue espagnole. Nous sommes morts de rire, voire dindignationSource: http://passouline.blog.lemonde.fr/ Citer
Habitués Nemesis Posté(e) 10 février 2008 Habitués Posté(e) 10 février 2008 (modifié) No 10 “Désirez-vous que la littérature québécoise occupe une place plus grande, et dans quelle mesure?» Qu'elle occupe une plus grande place dans les programmes d’enseignement du secondaire, c'est une évidence. La littérature québécoise fait partie du patrimoine culturel du Québec, et il est normal que les enfants puissent l'étudier, au même titre que les petits Français étudient eux les auteurs Français en classe.No 11 : “Une hypothèse émise l’an dernier par l’Association nationale des éditeurs de livres et l’Union nationale des écrivains québécois était d’exclure complètement la littérature française des cours de niveau collégial Qu’en pensez-vous?»Ca serait une aberration d'exclure complètement la littérature française des cours d'enseignement. C'est priver les étudiants d'une diversité culturelle importante, et qui fait d'ailleurs partie de leurs racines également, historiquement parlant. Modifié 10 février 2008 par Nemesis Citer
Habitués Azarielle Posté(e) 11 février 2008 Habitués Posté(e) 11 février 2008 Ben voyons donc!On enseigne certains auteurs classiques au Québec. Les manuels que j'utilise contiennent des textes de Maupassant, de Jean de Lafontaine et d'autres aussi, ces manuels sont neufs, ils n'ont que deux ans d'existence. Nous ne les changerons pas sous peu.Il est normal toutefois que la littérature québécoise ait une place prépondérante dans l'enseignement de la langue au Québec. Tout comme Nemesis le mentionnait, au même titre que la littérature française en France. Citer
Habitués glycine Posté(e) 11 février 2008 Habitués Posté(e) 11 février 2008 Comme tu le dis , c'est un ballon d'essai. Je pense que les concepteurs de programmes scolaires ne sont pas dupes de ces tractations un tant soit peu mercantiles des éditeurs. Certes, la littérature québécoise doit être enseignée , je dirais même encouragée, mais la littérature française a un grand apport comme substrat. Il est évident que l'enseignement d'une langue quelle qu'elle soit exige que l'on connaisse les grands classiques, les oeuvres fondatrices de la culture et de la civilisation de cet idiome. Pour les universitaires, j'estime qu'un tour d'horizon de la littérature francophone de tous les pays est d'un apport bénéfique pour mieux comprendre l'influence du français dans le monde. Mais concentrer une littérature dans un territoire unique, c'est la vouer à l'étouffement. Citer
Habitués Azarielle Posté(e) 11 février 2008 Habitués Posté(e) 11 février 2008 Je suis enseignante et on ne m'a pas jointe avec ce sondage. Existe-t-il vraiment? En fait c'est avec ce fil que j'ai appris l'existence d'un tel sondage. Et je le trouve d'un ridicule puisque tous nos ouvrages didactiques contiennent à la fois des textes écrits en France, des textes écrits au Québec et quelques traductions aussi. Dans les livres que je fais lire et dont j'évalue la compréhension de lecture, il y a Exercices de Style de Queneau et Le Mystère de la Chambre Jaune de Leroux. Les autres livres sont d'auteurs québécois. Les livres écrits par des Québécois restent important dans l'apprentissage de la lecture puisque les jeunes peuvent plus facilement s'identifier au contexte, aux noms des personnages et au lieu que dans les ouvrages venus d'ailleurs. Quand on cherche à développer le goût de lire, il faut que l'élève s'y reconnaisse d'abord avant de le faire voyager dans le temps ou dans l'espace. Mes élèves sont encore jeunes, donc je dois expliquer même certains référents culturels historiques québécois alors pour les romans français, je n'en finirais plus d'expliquer des tas de trucs.Et puis il faut savoir qu'entre ce qui se discute dans les hautes sphères de l'éducation et se qui se vit dans les classes, il y a un monde. Un de mes amis enseigne la littérature au cégep et il a toute la latitude souhaitée pour choisir les oeuvres qu'il fait étudier dans la mesure où il cadre avec le cours. Citer
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