Politique federal

[Invité]

Jean Chrétien part le 12 décembre

Presse Canadienne - Ottawa

C'est maintenant décidé: Paul Martin deviendra premier ministre du Canada le 12 décembre.

La date pour la passation des pouvoirs a été choisie lors d'une rencontre de 45 minutes cet avant-midi entre le nouveau chef libéral et le premier ministre Jean Chrétien à son bureau du Parlement.

Jean Chrétien accepte donc de partir un mois et demi plus tôt que prévu. Le nouveau gouvernement sera assermenté le 12 décembre.

Je crois que je vais devoir trouver un livre sur la constitution canadienne et sur la politique en général parce que vu comme ça, ça ressemble pas vraiment à une démocratie !!!! mais plutôt à un bon vient régime bananier !!! moi, je ne me souviens pas d'avoir entendu parlé de bulletin de vote ... où alors je suis définitivement largué voir perdu

[Invité]

Si si Antoine, au mois d'avril il y a eu des élections au Québec et c'est les libéraux qui ont gagné !

Héhé...

Roni

[Laurence Nadeau]

Bonjour Antoine et Roni,

En fait, Antoine parle de politique fédérale et non de politique provinciale car en avril dernier c'est au Québec seulement que le parti "provincial" libéral de Jean Charest a emporté les élections dans la province. Il faut savoir qu'il y a un parti provincial et fédéral "libéral" au Québec ET au Canada. Je vais tenter d'expliquer en quelques lignes pour le reste.

Depuis environ 10 ans c'est Jean Chrétien qui est le premier ministre du Canada et chef du parti libéral du Canada. Il a été élu à trois reprises. Il quitte maintenant la politique avant les prochaines élections et c'est donc Paul Martin qui a été élu auprès de l'équipe libéral comme nouveau chef du parti...qui sera le premier ministre de remplacement. Mais dans quelques mois, nous aurons des élections au niveau fédéral et tous les canadiens iront voter pour le parti de leur choix. Lorsqu'il a démission, retrait de la vie politique ou décès d'un chef politique, il est normal que d'ici la fin du mandat "libéral" qui est au pouvoir, qu'un nouveau chef politique prenne la place. Un exemple concret : en janvier 2001, le premier ministre du Québec de l'époque, Lucien Bouchard, avait décidé de se retirer de la vie politique québécoise pour passer plus de temps avec ses enfants. C'est donc Bernard Landry qui est devenu Premier Ministre du Québec jusqu'en avril dernier où il a perdu les élections.

Mais c'est vrai que pour les prochaines élections fédérales, tout le monde sait que c'est Paul Martin qui sera élu car il n'y a pratiquement pas d'opposition au Canada. Le parti conservateur du Canada qui était traditionnellement le parti en alternance au pays avec le parti libéral est en déconfiture depuis de nombreuses années. Et des partis régionaux (Bloc québécois et Alliance canadienne) ont pris de l'élan...mais n'arrivent pas à gagner plus de popularité que le parti libéral du Canada.

Laurence

[Invité]

merci bq pour ces précisions

[selsi64]

merci pour tes precisions LAURENCE.

maintenant c est plus clair.

[Invité]

Excuses moi Antoine

mais je suis plus branché sur le Québec

merci Laurence

Roni

[Invité]

C'est le chef du parti qui a le plus de députés au Parlement qui devient le premier ministre. Paul Martin a été élu chef du parti libéral. Il devient donc le premier ministre du Canada jusqu'aux prochaines élections.

[O'Hana]

Pour faire du pouce, je crois d'ailleurs que ce que nous allons assister le 12 décembre prochain (nomination et non élection d'un nouveau Premier Ministre canadien) peut être attribué au système de vote au Canada qui ne reconnait pas la représentation proportionnelle.

Car lorsqu'on regarde les forces en pouvoir, le Canada est sous le contrôle d'un seul véritable parti (le PLC ou Parti Libéral du Canada) et quasiment d'une seule province (l'Ontario). Cela ne favorise évidemment pas l'expression de la diversité et de la complexité de la société du pays ; les différences ne peuvent pas s'exprimer ; et je ne parle même pas de la pluralité des opinions.

Ce n'est pas partout qu'on pourrait voir un chef de parti s'asseoir avec les premiers ministres provinciaux pour discuter de l'avenir du pays alors qu'il y a bel et bien un premier ministre fédéral encore en exercice.

O'Hana

[Diego]

Tout a fait O'Hana, et cela représente parfaitement le ridicule de la situation...

Un chef de gouvernement qui était tout prêt pour sa retraite il y a 3 ans, mais se sachant victime de "pressions" du clan Martin pour le hater vers sa sortie, il s'est accroché au pouvoir tout ce temps...Tres puéril et aucunement défendable...

Ceci dit, je mets au défi quiconque d'écouter Paul Martin durant plus de 5 minutes et de ressortir l'essentiel de ses propos...Tres difficile: cette homme est reconnu comme un maître du patinage et de l'esquive des questions.

Avec cette propension a hypnotiser les gens de façon collective, je me demande quelle dynamique ca va donner! Et je n'aborderai meme pas la question des paradis fiscaux dont Mr. Martin se sert allegrement pour que ses interets privés échappent a la fiscalité canadienne (plutot délicat!)

Une chose est sure, avec le départ de Chrétien, c'est bel et bien la fin d'une époque, celle des politiciens faisant carrière sur des bases de confrontation et de provocation...Ne serait-ce que pour ca, ce changement est un moindre mal !

[cedaso]

Merci pour ces explications

[Petit-Prince]

Très franchement, entre un système proportionnel à l'italienne où le parlement est souvent bloqué, où il est presque impossible de prendre des décisions... je préfère un bon vieux système majoritaire qui donne les coudées franches à ceux qui ont vraiment gagner les élections et pas à des petits partis qui représentent parfois quelques petits pourcents.

Autre exemple, les Conseils Régionaux en France... pas brillant ! Dans certaines régions, si tu veux faire passer des décisions, il faut systématiquement trouver des tas d'alliances, même si tu as démocratiquement gagné les élections. C'est de la perte de temps, d'énergie... et surtout, ça renforce le pouvoir de nuisance de certains petits partis.

On peut dire ce que l'on veut du système canadien, mais c'est pas un pays qui semble bloqué. Le PLC fait ce qui veut, certes, mais vu que ce sont les plus forts... c'est aux autres de s'activer et de faire bouger les choses, entre le moment où les Conservateurs ont quitté le pouvoir et aujourd'hui, le système politique n'a pas changé. Ca prend juste un bon chef, de bonnes idées et hop !

En tout cas, c'est mon point de vue.

À plus.

[O'Hana]

Ha, je suis bien d'accord avec toi PPrince,

Un système purement proportionnel donnerait lieu à des négociations interminables pour constituer des alliances, des palabres à n'en plus finir sans parler d'une constellations de petits partis qui n'auraient pas tous nécessairement leur pertinence ...

Tu cites le modèle italien, il en est de même en Israël où la proportionnelle a peut-être donné l'impression de donner à tout le monde droit au chapitre mais elle permet aussi au premier venu de se lancer en politique. Entre ces deux extrêmes (proportionnelle qui enlise davantage qu'elle construit un pays et le modèle que le Canada connaît maintenant avec main mise d'un seul parti), il y a certainement place à un entre-deux, un compromis acceptable.

Tu parles que cela prend "juste" un bon chef et de bonnes idées mais il semble que rien que cela, c'est déjà trop demandé ... Car sinon, cela ferait longtemps que le Canada serait cité en exemple de par le monde et ce n'est pas vraiment le cas. Lorsque je parle de compromis, peut-être que fixer une barre minimale d'accès au Parlement sur la base des suffrages obtenus en nombre de voix serait intéressant : en Israël, à partir du moment où un parti obtient 1.5% des voix, il a accès au Parlement. Le consensus n'est plus possible vu la trop grande diversité des opinions. Alors 5% ? 10% ? Je l'ignore mais on s'assure ainsi d'éviter les partis trop marginales mais en même temps de donner la chance au coureur qui aura su fédérer suffisamment d'électeurs autour de ses idées, que ça soit le PLC ou un parti encore tout jeune.

D'ailleurs, un ministre sous l'ancien gouvernement PQ était chargé, si je ne me trompe pas, d'amorcer une réflexion pour changer le mode de scrutin au Québec. Mais bon, il y a eu le 14 avril depuis.

O'Hana