Video sur demande par internet

[Ste&Vi]

Pour ceux qui souhaitent voir certains films européens avant leur sortie ici (quand ils arrivent) voici une information intéressante.

Surfant sur l'engouement croissant des Français pour les connexions haut débit à l'internet, deux groupes audiovisuels, Canal+ et TF1, se lancent à un mois d'intervalle dans la fourniture de vidéo à la demande (video on demand, VOD) sur PC.

Premier à dégaîner, le groupe Canal+ a ouvert mercredi Canalplay (www.canalplay.com), son service de téléchargement de video. TF1, pour sa part, annonce pour le 15 novembre le démarrage d'un double service de livraison, l'un sous l'étiquette de TF1, l'autre sous l'étiquette de TPS (bouquet satellitaire détenu à 66% par TF1).

Canal+ comme TF1 sont partis du même constat. Il y aura à terme plus de huit millions de foyers abonnés haut débit (câble ou ADSL) en France, et actuellement 13 millions d'internautes, âgés de 11 ans et plus se connectent au moins une fois par mois à internet haut débit depuis leur domicile, souligne Canal+. Pour sa part, Emmanuel Florent, président de la société e-TF1 qui regroupe les activités du groupe sur l'internet, évalue à 4 à 5 millions le nombre de foyers connectés au haut débit à la fin de l'année prochaine.

Canal+ comme TF1 estiment être en mesure de proposer un millier de titres de films vers la fin de l'année, mais le contenu de leurs offres s'annonce différent, car les accords sur les droits de diffusion n'ont pas été conclus avec les mêmes maisons de production: Pathé, Sony-Columbia, Europa, Studiocanal, pour Canal+, Sony-Columbia, Paramount, New Regency pour TPS.

Le service reste cependant largement comparable dans les deux cas, avec un paiement par carte bancaire, une réception sur ordinateur en qualité DVD (pourvu que l'équipement de l'internaute le permette) et des prix similaires à la séance, soit 4,99 euros pour une nouveauté chez Canal+ et entre 4,99 et 6 euros pour une nouveauté chez TF1.

La principale différence vient du mode de livraison, téléchargement chez Canal+, livraison instantanée (streaming) chez TF1. Le mode choisi par Canal+ a l'inconvénient de demander un temps d'attente de téléchargement, plus ou moins long selon la puissance de l'ordinateur du player (usager). Mais Canal+ souligne qu'il est possible de commencer à regarder le film avant la fin du téléchargement. D'autre part, ce procédé donne une certaine souplesse à l'usager: une fois le film téléchargé sur le disque dur de l'ordinateur, il peut être conservé pour une durée d'un mois et visionné dans un délai de 24 heures à partir du début de la lecture.

Pour Bruno Thibaudeau, directeur du développement de Canal+, il s'agit d'une nouvelle forme de consommation, qui s'annonce comme une révolution. Il se félicite de voir tous les projets qui courent après celui de Canal+ et espère atteindre les 100.000 players à la fin de l'année. Il se déclare intimement persuadé que Canalplay ne prendra pas la place de la vente de DVD. On va créer un nouvel usage, on va donc développer le marché, assure-t-il.

Emmanuel Florent se montre plus catégorique. Il estime que ce nouveau service, ajouté aux autres initiatives (jeux, nouveaux sites) que e-TF1 prend sur internet, permettra d'augmenter les recettes sur internet de 50% en 2005. Lors de la présentation des résultats semestriels de TF1, le PDG Patrick Le Lay avait indiqué que le groupe prévoyait de réaliser un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros grâce à la seule activité VOD.

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(avec AFP)