Immigrer: un choix de vie

[tomcamp]

Un départ annonce toujours une succession de choix et de sacrifices que nous ne mesurons qu'après être parti. Etre encore chez soi, à imaginer ce dont sera fait demain ne sera jamais la copie exacte de notre futur. Il y aura des surprises et des désillusions, des hauts et des bas. Ainsi, une immigration est un projet de vie. Car faire le choix du Québec c'est en somme embrasser une autre culture, avoir conscience de la différence et réussir à l'intégrer. Assimiler les nuances tout en parvenant à les concilier avec notre propre vécu...Sur le papier cela paraît simple pour celles et ceux qui ont l'esprit ouvert. Il semble tout à fait logique de ne pas débarquer en conquérant et de se mettre à la page de notre nouvel environnement. Pourtant, sur le terrain on se heurte souvent à des obstacles insoupçonnés. Certains parviennent à y faire face quand d'autres se sentent pris au piège. Quelle attitude adopter? La réponse diffère suivant les personnalités.

Si l'on part du principe qu'une immigration est synonyme d'adaptation, la "galère" est un passage obligé. Une étape à mi-chemin entre la remise en question et l'apprentissage. Se recréer des repères, réapprendre à se socialiser sont des automatismes que nous perdons tous plus ou moins dans notre quotidien. Le jeu consiste donc à aller au devant d?autrui pour lutter contre l?isolement. A chacun sa méthode pour nouer un contact ou parler à son voisin, l?essentiel étant de ne pas se sentir exclu. Là encore, la patience est de mise car nous n?allons pas sympathiser avec n?importe qui sous prétexte de ne pas être seul(e). Enfin avec de la bonne volonté, il n?y a pas de raison pour que cela ne fonctionne pas à un moment ou à un autre...

Par contre, au niveau du travail, les témoignages concordent tous : il nous faut prouver notre valeur quelque soit notre niveau. Avec de la chance, il est possible de trouver une équivalence de diplômes ou de statut mais dans la plupart des cas une expérience québécoise est indispensable. Cela revient à repartir de zéro si l?entreprise ne tient pas compte de notre CV. Comment expliquer ce phénomène ? Est-ce du à des critères définis par le système québécois ou est-ce un moyen de mettre tout le monde sur le même pied d?égalité ? J?avoue ne pas avoir dépassé le stade de la supposition car pas encore confronté à ce problème. Certains pourront peut être nous éclairer sur ce point en évoquant leur propre expérience?

Toujours est-il que de nombreux bouleversements sont liés à ce départ. Il s?agit d?une belle aventure, d?un challenge audacieux, rêvé par la plupart et tenté par d?autres. Car l?étape du visa n?est que la partie visible de l?iceberg. Elle nous permet juste de mettre un pied vers le Québec et non d?y demeurer. S?en suit le rituel du déménagement et de l?installation, étapes décisives dans tout ce processus. Là encore le forum est une mine de récits qui nous dessinent les contours de la réalité. Epique est le terme le plus approprié pour tous les qualifier, tant les détails et les démarches sont diverses. A la fois tendres et drôles ils nous invitent à suivre au jour le jour un itinéraire précis tout en nous rassurant. Ces postes sont un moyen de nous dire : Courage si nous y sommes arrivés, vous y parviendrez aussi rien n?est impossible! C?est pourquoi les doutes et les angoisses sont tout à fait légitimes. On s?interroge sur les raisons qui nous poussent à partir ou tentons de peser le pour et le contre. Et si ma vie là-bas était moins bien qu?ici ? Et si je ne parvenais pas à combler mes attentes ?

A un moment donné, il faut prendre le risque et se donner sa chance. Ne pas attendre qu?un wagon s?arrête sur le quai de nos gares. A un moment précis, la théorie doit laisser place à la pratique malgré l?appréhension. Sinon nous ne cesserons jamais d?utiliser le « et si » sans le concrétiser...

Parce qu?aujourd?hui décidera de demain et que demain sera toujours mieux qu?hier, profitons de chaque instant pour changer notre donne!!! TOM

[Invité]

Bien dit.

Je pense que l'état d'esprit de l'immigrant doit être celui de l'aventurier. L'aventure peut bien ou mal se dérouler. Le plus important est son existance même, l'expérience qu'elle nous donnera.

No pain, no game

[tomcamp]

petit appel à témoin: n'y a t-il personne pour raconter son arrivée au québec et nous faire par de ses sentiments (décalage, bien être, désillusion). Cela pourrait nous donner un aperçu plus concret de la réalité sur le terrain. Tout n'a pas du être rose en posant ses valises et en commencant sa nouvelle vie, non? Ou au contraire cela a été facile dès les premiers instants comme si il n'y avait pas de réelle transition? Merci pour vos témoignages... TOM