Habitués Automne Posté(e) 14 mai 2018 Habitués Posté(e) 14 mai 2018 Des travailleurs temporaires recrutés par des entreprises d'Abitibi à la « petite séduction » que mènent des entreprises pour attirer des immigrants en région, la pénurie de main-d'oeuvre force le Québec à revoir ses priorités. L'immigration serait-elle la solution? Un texte d’Emmanuelle Latraverse Tous les matins, Eric Beaupré fait le tour de son usine, l’occasion de faire le point avec ses travailleurs, afin de tâter le pouls des activités. Ces temps-ci, le pdg de Technosub le concède, les nuits blanches sont nombreuses. Il manque de travailleurs. « C’est devenu critique pour nos opérations. Vous l’avez vu, [les commandes], ça rentre, ça rentre, ça rentre et nos délais, on les respecte moins », confie-t-il. Entre les travailleurs qui prennent leur retraite et ceux qui sont débauchés par des minières qui offrent des salaires avec lesquelles une plus petite entreprise ne peut pas concurrencer, Technosub est à bout de souffle. L’entreprise de pompes submersibles n’est pas la seule, l’Abitibi-Témiscamingue frôle le plein emploi. Le taux de chômage est d’à peine 5,1 %, 13 500 emplois devront être comblés d’ici 2020. Le constat est clair : la pénurie de main-d’oeuvre met en péril la croissance de nombreuses entreprises. « On est obligé des fois de refuser des projets. C’est dommage qu’une entreprise soit freinée par un manque de main-d’œuvre », concède Éric Beaupré. Recruter à l’autre bout du monde Aux grands maux les grands remèdes, Technosub a décidé de se tourner vers le recrutement de travailleurs étrangers temporaires. On n’a pas le choix, c’est notre survie qui en dépend. Éric Beaupré, pdg, Technosub Au cours des prochaines semaines, une soixantaine de machinistes et mécaniciens philippins sont attendus à Rouyn-Noranda au sein d’une dizaine d’entreprises. Le pari est simple. Ces travailleurs sont hautement qualifiés, forts de leur expérience dans l’industrie manufacturière philippine, qui alimente entre autres l’industrie automobile japonaise. À la recherche de meilleurs salaires pour faire vivre leur famille, ces hommes viendront s’établir au Canada pendant trois ans. « On espère ensuite qu’ils vont rester, mais juste le fait qu’ils restent trois ans, on salive », précise Éric Beaupré. Mais l’embauche de travailleurs étrangers temporaires comporte son lot de risques. Le processus est très coûteux, jusqu’à 17 000 $ par travailleur. C’est sans compter les délais de plusieurs mois avant leur arrivée, les coûts pour leur apprendre le français, espérer, surtout, assurer leur intégration au sein de l’entreprise et la communauté. Une solution ponctuelle, mais qui ne règle pas le fond du problème de la pénurie de main-d’oeuvre dans les régions comme l’Abitibi. L’immigration à la rescousse L’Abitibi-Témiscamingue n’est pas la seule région aux prises avec un grave problème de main-d’oeuvre. Chaudière-Appalaches, la Montérégie, l’Estrie ont des problèmes encore plus criants. En pleine bataille partisane sur les seuils d’immigration avec la Coalition avenir Québec, le gouvernement Couillard a brandi la croissance économique comme l’argument suprême en faveur de l’accueil d’immigrants au Québec. Selon le gouvernement, 52 % des emplois créés depuis 2016 ont été comblés grâce à des immigrants. « Il y aura 1,3 million d’emplois à combler d’ici les prochaines années, a plaidé le ministre de l’Immigration David Heurtel, nécessairement l’immigration va faire partie de la solution. » Le problème, c’est que 80 % des immigrants qui arrivent au Québec s’installent dans la grande région de Montréal, alors que les besoins urgents sont dans les régions. suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1100255/immigration-rescousse-regions-quebec-emploi-penurie-travailleurs Citer
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