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Multi Dictionnaire de la langue française


Dariane

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  • Habitués

Bonjour à tous!

Ne pouvant travailler avec des dictionnaires trop "vieux", j'ai décidé que 2008 serait l'année où je renouvelle ma collection. Profitant d'une promotion considérable à la librairie Le Parchemin (Métro Berri) ainsi que de mon rabais étudiant, je me suis procurée le Larousse et le Robert et j'ai décidé d'acheter le Multi dictionnaire de la langue française.

Ce dictionnaire fait au Québec est supposé être un ouvrage lexicographique du français standard (ie de Paris), mais également de l'usage et du standard québécois (ben oui nous avons aussi notre norme ici). Je me suis dit que cela pouvait être un ouvrage intéressant et pourquoi pas un outil qui pourrait éventuellement aider les nouveaux immigrants à parfaire leur connaissance de la langue d'ici en recherchant et trouvant des définitions que les dictionnaires faits à Paris omettent ou ne connaissent tout simplement pas.

... seulement je suis plutôt déçue! Oui on y a inséré des mots québécois, mais il semble qu'on ait de la difficulté à décrocher vraiment de la norme parisienne!

On y a inséré des mots comme brunante, ou Cégep etc. mais je cherche toujours des mots comme "gosse" (dans le sens de "couille". On y trouve bien ce mot mais la définition est celle de la norme parisienne (???)); "gosser" (dans le sens de fatiguer ou énerver quelqu'un ou encore sculpter du bois); "pitoune" (les billots de bois qui jadis flottaient sur les rivières mais aussi en parlant d'une belle fille); guédille (le sandwich qu'on retrouve dans les casse-croûtes de même que ce qui nous coule du nez lorsqu'on a la grippe); le mot "sucette" ne rend que la définition de Paris sans tenir compte de ce qu'ici cela veut dire une marque laissée dans le cou par un baiser; le verbe "tasser" ne prend en compte que la définition traditionnelle (compacter) alors qu'ici on l'emploie dans le sens d'enlever ou ôter quelque chose ou quelqu'un d'un endroit ("Tasse-toi!", "Tasse ton livre que je m'assois sur la chaise")...

Et ce ne sont là que quelques exemples de mots pourtants très courants qui ont différents niveaux de langue, mais qui font parti, à mon avis, de la norme québécoise.

Je n'ai pas encore feuilleté chaque page, mais disons que je suis très déçue de ce dictionnaire. J'en avais beaucoup entendu parler et j'étais contente qu'on ait enfin fait un outil qui correspondait au standard québécois de la langue française, seulement je suis obligée de dire que ce dictionnaire n'est pas vraiment à la hauteur et que question d'acceptation de ce qu'est vraiment la norme québécoise on a encore beaucoup de chemin à faire!

Modifié par Dariane
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  • Habitués

Je suis bien d'accord avec toi, un vrai dictionnaire fait ici par des gens d'ici pourrait être très utile pour tout le monde.

D'ailleurs j'ai entendu des bruits de couloirs dans mon université (UQAR) comme quoi un dictionnaire serait en préparation et devrait sortir l'an prochain.

Si je retrouve des infos je vous les mettrais

http://www.uqar.ca/uqar-info/010307/ConferencePMartel.asp

« Pour ne plus être locataire de sa propre langue

Un dictionnaire

du français québécois standard

2 mars 2007

< Dans le cadre de son cours Le français au Québec, la professeure Christine Portelance, de l'UQAR, a accueilli Pierre Martel, de l’Université de Sherbrooke.

Partout dans la francophonie, on consulte les mêmes ouvrages de référence et les mêmes dictionnaires. Est-ce dire que les variations linguistiques constatées dans les pays de la francophonie n’ont de réalité reconnue qu’au plan de la langue orale et familière? Tout Québécois qui se met au clavier pour écrire n’utilise-t-il que le français standard prescrit à Paris? Sommes-nous conscients des variations géolinguistiques qui apparaissent même dans un registre de langue soutenu? Le français québécois standard existe-t-il? Voilà les questions auxquelles le professeur Pierre Martel a tenté de répondre lors de la conférence qu’il a donnée à l’UQAR, le 7 février.

Le professeur Martel a commencé sa présentation par une mise en situation historique rappelant que l’unification linguistique s’est faite en Nouvelle-France bien avant la France, rappelant l’isolement du Québec après la Conquête, la très faible scolarité de sa population et la pénétration progressive de la langue des conquérants dans l’idiome québécois. Or, depuis les années soixante (et la querelle du joual), le Québec a vu croître sa population instruite et sa production écrite en langue standard (littéraire, scientifique ou autre). On se retrouve donc de nos jours devant ce qui peut apparaître comme un paradoxe: les Québécois sont tout à fait conscients de parler un français distinct, ils peuvent qualifier de prestigieuse la performance de certains locuteurs comme Bernard Derome ou Lucien Bouchard; pourtant lorsqu’il s’agit de l’écrit, tout se passe comme s’il n’existait que la norme parisienne.

Dans la deuxième partie de sa conférence, le professeur Martel a présenté le projet de dictionnaire de français québécois standard qu’il dirige avec Hélène Cajolet-Laganière à l’Université de Sherbrooke. Forts d’une enquête menée auprès de 800 Québécois révélant que ces derniers ne souhaitent pas un dictionnaire général, mais un dictionnaire reflétant le bon usage québécois, ces chercheurs ont commencé la rédaction d’un dictionnaire en 2001. Les Québécois ne veulent pas voir leur langue familière et populaire dans un dictionnaire; ils acceptent certes que le mot merde figure dans Le Petit Robert, mais ils ne voudraient surtout pas voir marde dans un dictionnaire québécois. Ils souhaiteraient cependant y trouver achigan alors que les dictionnaires européens ne donnent que black-bass pour désigner ce poisson. Leur souhait sera bientôt exaucé.

Il est par ailleurs fort simple de faire la démonstration que le français décrit dans les dictionnaires que l’on considère être la norme internationale est en réalité un français européen, souvent à mille lieues de la réalité nord-américaine. Il suffit pour s’en convaincre de prendre le temps de lire Le Petit Robert, l’entrée suivante est à cet égard éloquente :

nordique] adj. et n.

Qui est relatif, qui appartient aux pays du nord de l'Europe (spécialement à la Scandinavie); qui en est originaire. Europe nordique. Type nordique. Combiné* nordique. —N. Un, une Nordique. —Langues nordiques, issues du nordique commun ou germanique septentrional. Langues nordiques actuelles: danois, islandais, norvégien, suédois.

Où sommes-nous dans cette description? Le Québec n’est-il pas aussi nordique que le Danemark? A-t-on besoin de préciser que le terme nordicité ne figure pas à la nomenclature de cet ouvrage? Un autre bon exemple est le domaine de la féminisation des titres où le Québec a quelques décennies d’avance sur la France.

Le FRANQUS (FRANçais Québécois: Usage Standard) est élaboré à partir d’une banque de données textuelles de 57 millions de mots. Chaque entrée débutera par le français commun (une chaise est une chaise partout dans la francophonie), ensuite l’usage québécois (FQ) (par ex., tourtière au sens de «pâté à la viande» et, si besoin est, des précisions sur l’usage européen (FE) (par ex., free-lance au sens de «pigiste». Des citations illustrent les différentes acceptions (80% de québécoises et 20% de françaises). On y retrouvera des néologismes québécois comme verbomoteur, orthopédagogue, téléroman, et bien d’autres. Il comportera 55 000 mots, 2500 pages, soit la taille d’un Petit Robert. Sa sortie est prévue pour 2008. Tout un événement en perspective pour la lexicographie québécoise.

Christine Portelance »

Modifié par SusanSouris
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  • Habitués

Hum d'après ce que je comprends de l'article que tu as cité Susan, ce sont les québécois eux-mêmes qui ne souhaitent pas voir des mots "familiers" comme "gosse" dans un dictionnaire... alors que ces mots sont souvent entendus et ont une occurence non-négligeable au sein de la société.

C'est dommage de ne se concentrer que sur "le bon usage" au détriment de l'usage tout court. On perd tout de même une bonne partie du vocabulaire.

On pourrait par exemple ne pas mettre littéralement "Marde" dans un dico, mais sous l'article "Merde" on pourrait mettre une note phonétique du genre: Au Qc. prononcé /mard/. Puis mettre une locution souvent entendue : La marde blanche pour la neige.

Ce serait cela replacer la langue française du Québec dans son contexte...

Serait-ce donc encore une sorte de complexe vis-à-vis de la langue de Paris et une non-acceptation de TOUS nos québécismes?

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  • Habitués

le multi-dictionnaire est aussi un dictionnaire de bureau, est-ce que qqun a vraiment de connaître l'usage québécois de 'gosse' dans le cadre de son travail? Je pense que c'est principalement un dictionnaire qui sert aux traducteurs et rédacteurs. disons quelque chose pour des gens plus spécialisés, qui connaissent déjà la langue mais qui ont besoin de vérifier l'usage et l'orthographe dans le cadre de leur travail.

Je sais pas si je suis très claire.

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  • Habitués

Oui Woody je comprends ce que tu veux dire, seulement on y trouve "couille", "fichtre" etc. Des mots que l'on n'a pas besoin au travail non plus!

De plus il est bien dit dans l'introduction que ce dictionnaire s'adresse autant au grand public qu'aux professionnels de l'écriture, aux étudiants et enseignants... donc pas nécessairement au monde du travail!

Partant de là, oui je crois que certains mots plus familiers de la langue française québécoise devraient s'y retrouver!

Je comprendrais qu'un dictionnaire spécialisé (ou terminologique) ne comprenne pas ces mots - et le Multi fait bien la différence et dit haut et fort qu'il se distingue de ce genre de dico, tout comme des dicos lexicographiques (Robert) ou encyclopédiques (Larousse) - mais lorsqu'on a la prétention de faire quelque chose de nouveau et de dire qu'on s'adresse au "grand public"... c'est passer à côté d'une partie de notre vocabulaire!

A mon avis...

Modifié par Dariane
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  • Habitués

J'ai un Multi-Dictionnaire qui date de 1991 et on peut y lire :

gosse n.m. et f.

Nom masculin et féminin.
(Fam.) Enfant (garçon ou fille).

Nom féminin.
(Vulg.) Au Canada, synonyme de
testicule
.

De même pour les autres mots que tu cites, mon Multi-Dictionnaire comporte la définition "canadienne". Modifié par S A N D R I N E
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  • Habitués

Ouain ben pas le mien qui est la dernière édition (4ième édition)...

:huh: Je n'y comprends rien...

Pourquoi les avoir ôtés? Comme s'ils avaient "épuré" la langue... Grrr!

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  • Habitués

j'ai aussi la 4eme édition, mais je n'aurais pas pensé à regardé ces mots :P

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