Habitués vanedor Posté(e) 9 avril 2007 Habitués Posté(e) 9 avril 2007 Article très intéressant que j'ai trouvé aujourd'hui...Le mythe des jobines9 avril 2007 - 05h39La PresseL'enquête mensuelle de Statistique Canada sur la population active nous apprend que le marché canadien du travail pète de santé.Au premier coup d'oeil, on peut se demander comment cela est possible. Les usines ferment à tour de bras. Les emplois se déplacent vers la Chine, l'Inde et le Mexique. Certes, les emplois perdus dans certains secteurs sont compensés par des emplois créés ailleurs.Le problème, selon une opinion largement répandue, c'est que l'on troque de bons emplois bien, rémunérés contre des jobines à temps partiel. Les gens travaillent de plus en plus d'heures pour des salaires de moins en moins intéressants. Et pour envenimer la situation, il n'y a plus de place pour les jeunes sur le marché du travail.Eh bien ! non, non, pas du tout ! Aucune de ces affirmations courantes ne résiste à l'analyse. La réalité, c'est que la situation des travailleurs, à tous points de vue, s'améliore.Pour avoir un juste portrait de la situation, il faut considérer le marché du travail dans une perspective historique. Prenons les 20 dernières années. Quelle était la situation en 1987, et comment se compare-telle à celle de 2007?Depuis 1987, l'économie canadienne a créé près de 4,5 millions d'emplois, ce qui a été très suffisant pour procurer de l'emploi à tous les nouveaux arrivants sur le marché du travail, et même plus, de sorte qu'en bout de ligne, le taux de chômage a reculé de 8,8 à 6,1 %. L'économie québécoise, pendant la même période, a créé 812 000 emplois, ce qui a fait chuter le taux de chômage de 10,2 à 7,6 %.Le chômage, au Québec comme dans l'ensemble du Canada, se situe actuellement à son plus bas niveau en 30 ans. Première bonne nouvelle.Mais est-il vrai que les nouveaux emplois sont des jobines mal payées?Voyons cela :- La rémunération hebdomadaire moyenne, toujours depuis 1987, est passée de 462 $ à 757 $. Ces montants sont exprimés en dollars courants. En les ajustant pour tenir compte de la hausse des prix à la consommation, on s'aperçoit que les 462 $ de 1987 valent, aujourd'hui, 715 $. Non seulement les travailleurs canadiens ont-ils intégralement protégé leur pouvoir d'achat, mais en termes réels, ils se sont enrichis. Voila pour les jobines mal payées.- Qu'en est-il des heures de travail de plus en plus longues? En 1987, la semaine de travail moyenne, au Canada, comptait exactement 32 heures et cinq minutes. Le chiffre correspondant, cette année, est de 31 heures et 42 minutes. En moyenne, nous travaillons donc 23 minutes de moins par semaine qu'il y a 20 ans. Ce n'est pas un gain énorme, certes, mais nous sommes très loin du mythe voulant que les semaines de travail s'allongent.- Le nombre de jeunes chômeurs est passé de 391 000 à 319 000. Certes, les jeunes travailleurs sont encore touchés par un taux de chômage de 11 %, ce qui est nettement plus élevé que la moyenne. C'est quand même une sensible amélioration par rapport aux 13,2% observés en 1987. On ne peut certainement pas conclure de ces chiffres qu'il n'y a pas de place pour les jeunes sur le marché du travail.- Enfin, 77% des emplois créés depuis 20 ans sont des emplois à temps plein.Les chiffres que nous venons de voir sont des moyennes. Derrière les chiffres, il y a plein de véritables drames. Oui, il y a des usines qui ferment. Oui, il y a des travailleurs de 20, 30, voire 40 ans d'expérience qui se retrouvent en chômage sans grand espoir de se recycler. Oui, beaucoup d'entre eux devront se contenter d'assuranceemploi ou d'emplois moins bien rémunérés. Oui, ça fait mal.Mais ne généralisons pas. Ce qu'il importe de regarder, c'est le portrait d'ensemble. Le Québec ne commence pas et ne finit pas chez Olymel. La réalité, c'est que l'économie continue de rouler, que de nouvelles entreprises remplacent celles qui ferment et contribuent à créer de l'emploi. Et, comme on vient de le voir, ces nouveaux emplois ne contribuent aucunement à détériorer la condition des travailleurs.Sur une longue période, les chiffres nous font voir une autre réalité: le marché du travail est en pleine mutation.Le principal changement (en fait, il serait plus exact de parler de bouleversement) concerne évidemment l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail. Nous venons de voir que l'économie canadienne a créé 4,5 millions d'emplois depuis 1987. Or, près de 60%de ces nouveaux emplois sont allés à des femmes.Autre changement important : l'émergence du travail autonome, En vingt ans, le nombre de travailleurs indépendants au Canada est passé de 1,7 à 2,6 millions, un bond de 53 %. On voit aussi que le rythme de création d'emplois dans le secteur privé est presque deux fois plus rapide que dans le secteur public. Le poids du secteur public s'érode donc lentement. En 1987, 25 % des travailleurs étaient à l'emploi d'une administration publique. Cette année, cette proportion se situe à 23 %. Ces chiffres inversent la tendance observée dans les années 60 et 70.Une mutation majeure concerne les emplois par secteur économique. Les pertes massives d'emplois dans le secteur manufacturier sont amplement documentées.Le Québec, en ce sens, ne diffère pas de ses concurrents: partout dans le monde industrialisé, le secteur manufacturier recule. On sait aussi que le secteur des services récupère largement les pertes du manufacturier. Le secteur des services est souvent assimilé au commerce, à la restauration, à l'hôtellerie, où les salaires sont inférieurs à la moyenne. D'où, peut-être, le mythe voulant qu'on échange de bons emplois contre des jobines.C'est oublier que le secteur des services comprend aussi, entre autres, les services financiers, les assurances, les services informatiques, la plupart des professions, l'éducation, l'administration publique, tous des secteurs où la rémunération est en avance sur la moyenne.Il est enfin un phénomène qu'il est difficile de chiffrer sur une période de 20 ans, parce qu'il est trop récent : le retour des retraités sur le marché du travail. Sur le terrain, on peut déjà observer qu'il s'agit d'un autre bouleversement, dont on ne connaîtra l'ampleur véritable que dans quelques années. Citer
Habitués Tyrone Posté(e) 9 avril 2007 Habitués Posté(e) 9 avril 2007 Intéressant et plutôt rassurant... Citer
Habitués Harry Stocrate Posté(e) 9 avril 2007 Habitués Posté(e) 9 avril 2007 Très intéressant merci pour le texte Citer
Habitués Biztalk Posté(e) 10 avril 2007 Habitués Posté(e) 10 avril 2007 C'est vrai que le marché de l'emploi semble très bien se porter. Je me cherche présentement une job et je suis toujours étonné de voir semaines après semaine, les mêmes offres d'emploi. Les employeurs semblent avoir de la difficulté en ressources humaines. J'ai un chum qui travaille pour les sauces VH (compagnie bien connue au Québec) et ils ont beaucoup de misère à garder leurs employés. Pourtant, on parle ici d'emploi payé 15$ / heure, et qui ne nécessite pas de scolarité et peu d'efforts physiques.Par contre, pour l'enrichissement, je ne suis pas convaincu. Les chiffres donnés suivent à peine un taux d'inflation de 2.5%. Or, quel a été le taux moyen d'inflation au cours des 20 dernières années? Sans compter le coût des logements, de l'immobilier, de l'essence, de la nourriture, etc.1987 - 4621988 - 473,55 $ 1989 - 485,39 $ 1990 - 497,52 $ 1991 - 509,96 $ 1992 - 522,71 $ 1993 - 535,78 $ 1994 - 549,17 $ 1995 - 562,90 $ 1996 - 576,97 $ 1997 - 591,40 $ 1998 - 606,18 $ 1999 - 621,34 $ 2000 - 636,87 $ 2001 - 652,79 $ 2002 - 669,11 $ 2003 - 685,84 $ 2004 - 702,99 $ 2005 - 720,56 $ 2006 - 738,58 $ Mais bon, j'entend toujours mes parents se plaindrent qu'ils ont moins d'argent qu'avant. Peut-être que c'est tout simplement du au fait qu'on consomme plus qu'avant. Avant, une TV avec un VHS et tout le monde était content. Maintenant, ca prend le système de son Surround, l'antene satellite HD et 2 lecteurs DVD. les 2 cellulaires et la connection internet haute vitesse... Une voiture neuve à tous les 4 ans, histoire d'être au gout du jour...Au plaisir,Biztalk. Citer
Habitués Tyrone Posté(e) 10 avril 2007 Habitués Posté(e) 10 avril 2007 Mais bon, j'entend toujours mes parents se plaindrent qu'ils ont moins d'argent qu'avant. Peut-être que c'est tout simplement du au fait qu'on consomme plus qu'avant. Avant, une TV avec un VHS et tout le monde était content. Maintenant, ca prend le système de son Surround, l'antene satellite HD et 2 lecteurs DVD. les 2 cellulaires et la connection internet haute vitesse... Une voiture neuve à tous les 4 ans, histoire d'être au gout du jour...Oui, tout à fait.Et c'est d'ailleurs très vrai en France, particulièrement dans les grandes agglomérations...A Paris, les gamins que gardent ma copine (8 et 12 ans) sont déjà pourris gâtés comme moi je l'étais quand j'avais 15 ans...Le portable à 10/12 ans, la télé dans la chambre au même âge, comme l'Ipod, etc...Du grand n'importe quoi! D'ailleurs, est-ce que les gamins au Québec ont tout très jeunes aussi? Citer
Habitués Angela Posté(e) 11 avril 2007 Habitués Posté(e) 11 avril 2007 Mais bon, j'entend toujours mes parents se plaindrent qu'ils ont moins d'argent qu'avant. Peut-être que c'est tout simplement du au fait qu'on consomme plus qu'avant. Avant, une TV avec un VHS et tout le monde était content. Maintenant, ca prend le système de son Surround, l'antene satellite HD et 2 lecteurs DVD. les 2 cellulaires et la connection internet haute vitesse... Une voiture neuve à tous les 4 ans, histoire d'être au gout du jour...Oui, tout à fait.Et c'est d'ailleurs très vrai en France, particulièrement dans les grandes agglomérations...A Paris, les gamins que gardent ma copine (8 et 12 ans) sont déjà pourris gâtés comme moi je l'étais quand j'avais 15 ans...Le portable à 10/12 ans, la télé dans la chambre au même âge, comme l'Ipod, etc...Du grand n'importe quoi! D'ailleurs, est-ce que les gamins au Québec ont tout très jeunes aussi?Quand les parents en ont les moyens, oui. N'oublie pas que la plupart des enfants sont uniques (dans la classe de ma fille, ils sont 10 enfants uniques sur 16), ou juste deux. Il faut bien que nous les parents, nous trouvions un moyen d'apaiser notre culpabilité de ne pas être assez présents dans la vie de nos jeunes. Alors, nous compensons en leur achetant des choses ...Pour revenir à l'article, merci vanedor de nous le faire partager. Mais ça m'étonne toujours de voir combien on crie à la pénurie des employés alors que j'ai des proches qui cherchent depuis des mois sans rien trouver. Citer
Amed222 Posté(e) 11 avril 2007 Posté(e) 11 avril 2007 Mais bon, j'entend toujours mes parents se plaindrent qu'ils ont moins d'argent qu'avant. Peut-être que c'est tout simplement du au fait qu'on consomme plus qu'avant. Avant, une TV avec un VHS et tout le monde était content. Maintenant, ca prend le système de son Surround, l'antene satellite HD et 2 lecteurs DVD. les 2 cellulaires et la connection internet haute vitesse... Une voiture neuve à tous les 4 ans, histoire d'être au gout du jour...Oui, tout à fait.Et c'est d'ailleurs très vrai en France, particulièrement dans les grandes agglomérations...A Paris, les gamins que gardent ma copine (8 et 12 ans) sont déjà pourris gâtés comme moi je l'étais quand j'avais 15 ans...Le portable à 10/12 ans, la télé dans la chambre au même âge, comme l'Ipod, etc...Du grand n'importe quoi! D'ailleurs, est-ce que les gamins au Québec ont tout très jeunes aussi?Quand les parents en ont les moyens, oui. N'oublie pas que la plupart des enfants sont uniques (dans la classe de ma fille, ils sont 10 enfants uniques sur 16), ou juste deux. Il faut bien que nous les parents, nous trouvions un moyen d'apaiser notre culpabilité de ne pas être assez présents dans la vie de nos jeunes. Alors, nous compensons en leur achetant des choses ...Pour revenir à l'article, merci vanedor de nous le faire partager. Mais ça m'étonne toujours de voir combien on crie à la pénurie des employés alors que j'ai des proches qui cherchent depuis des mois sans rien trouver. tu as raisonil y a un paradoxe entre le discour des patron et le discour des employe Citer
Habitués gregg Posté(e) 15 avril 2007 Habitués Posté(e) 15 avril 2007 Cet article est plutot rassurant. Il est certain que le pouvoir d'achat n'a pas reculé, les salaires se sont maintenus. Le problème, c'est qu'avec le même salaire qu'avant, nous voulons acheter beaucoup plus de biens, cellulaire, internet, gadget electronique... Donc, c'est sûr, on a l'impression que nous avons moins d'argent qu'avant. Citer
O'Hana Posté(e) 16 avril 2007 Posté(e) 16 avril 2007 Salut gang,Dans l'ensemble, je suis d'accord avec Mr Picher pour qui j'ai d'ailleurs beaucoup de respect à titre de chroniqueur économique.Toutefois :On ne peut certainement pas conclure de ces chiffres qu'il n'y a pas de place pour les jeunes sur le marché du travailSur le plan quanti, il a parfaitement raison. Sur le plan quali, il faut voir la qualité des emplois que les jeunes occupent. Bien sûr, la majorité des emplois créés sont des temps plein mais les jeunes sont le groupe d'âge le plus vulnérable à la précarité et l'atypisme au travail. Et je ne parle pas des jobines étudiantes mais de personnes entre 22 et 29 ans qui, statistiquement, font leur entrée sur le marché du travail à temps plein.Sur une longue période, les chiffres nous font voir une autre réalité: le marché du travail est en pleine mutation.Je suis très surpris que Mr Picher ne parle pas, dans ces mutations, du vieillissement de la population ni de sa décroissance démographique qui fera automatiquement décroître la population active. Car au-delà de l'arrivée massive des femmes ou du retour des personnes retraitées, ce sont ces deux phénomènes précédemment cités qui seront la donne principale.Bien sûr que le marché du travail pète de santé : avec une pénurie de main-d'oeuvre en cours et à venir, le taux de chômage va continuer à battre des records de baisse et les taux en emploi et d'activité vont, eux, continuer à augmenter. Jusqu'à un certain plateau, i.e. quand les baby-boomers vont tous finir par prendre leur retraite. Là, taux en emploi et d'activité vont baisser et on va avoir un resserrement du PIB. Et le drame là-dedans, c'est que si le marché du travail "pète de santé" et va continuer de le faire ce n'est pas tant parce que l'économie québécoise est productive et efficace mais surtout parce qu'il faut combler les besoins de main-d'oeuvre à venir dans des jobs déjà existantes.- O'Hana - Citer
Messages recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.