Invité Posté(e) 12 juillet 2006 Posté(e) 12 juillet 2006 J?ai connu un couple de Français qui étaient justement venu vivre au Québec dans le but de se débarrasser de l?auto-congratulation, la suffisance et le complexe de supériorité de leur propre patrie. Arrivés ici, ils se sont mis à reprocher au Québécois leur petitesse, leur complexe d?infériorité et cette façon de ?faire simple? dans les rapports avec les autres. Finalement, quand on transporte avec soi une grille d?analyse qui nous exclue presque automatiquement de toute forme de bien-être, il n?est pas surprenant de n?être jamais heureux ailleurs! C?est ce que j?avais remarqué de ces types; ils cheminaient à travers villes, pays et époques avec une façon de voir la vie qui disqualifiait la possibilité d?être bien et s?épanouir. Et ce n?est certes pas un cas français, puis que je l?ai observé à quelques reprises avec d?autres nationalités. Faut dire que j'aime bien les Français et surtout les Françises, alors loin de moi l'idée de les bouffer de mépris! Je crois que pour immigrer, il faut simplement avoir la conviction d?être capable de se voir autrement et de l?accepter! C'est un peu ce que l'écrivain fait de sa vie, il part vers des ailleurs parfois séduisants, mais souvent troubles et suffocants!Mais pour l'immigré , le coût est bien plus élevé, au prorata de risques plus grands. En particulier l'immigré joue gros: il perd davantage, mais pour gagner plus.Si l'on s'en tient aux aspects de ce défi qui se rapportent à l'appartenance , la perte concerne d'abord la nécessité de poursuivre une histoire hors du territoire, du langage et du système d'echanges qui la soutenaient jusque-là.Les pratiques se développent à partir de cette perte. C'est en fonction de cette distance que se forme une représentation de tout ce qui vient à manquer: la tradition se mue en régions imaginaires; les postulants implicites du vécu apparaissent avec une lucidité étrange.Les lieux perdus se transforment en espaces de fiction offerts au deuil et au recueillement d'un passé.Mais phénomène plus notable parce que plus déterminant, l'adaptation à un autre site social provoque aussi la mise en morceau des références anciennes et , parmi les débris qui en restent attachés certains se mettent à jouer un rôle intense et muet.Ce sont des fragments de rites, des protocoles de politesse, de pratiques vestimentaires ou culinaires, de conduite de don ou d'honneur.Ce sont des odeurs, des citations de couleurs, des éclats de sons , des tonalités...Ces reliques d'un corps social perdu, détachées de l'ensemble dont elles faisaient partie, acquièrent de ce fait une force plus grande mais sans être intégrées à un tout, comme isolées, inertes , plantées dans un autre corps, à la manière des ''petits bouts de vérité'' que Freud repérait dans les ''déplacements '' d'une tradition.Elles n'ont plus de langage qui les symbolise ou réunisse. Elles ne forment plus une histoire individuelle qui naîtrait de la dissolution d'une mémoire collective.Elles sont là comme endormies. Leur sommeil pourtant n'est qu'apparent. Si on y touche, d'imprévisibles violences pschologiques se produisent. Citer
Habitués mexicanpearl Posté(e) 12 juillet 2006 Auteur Habitués Posté(e) 12 juillet 2006 Tu parles du gars avec une tuque en raton-laveur, une chemise rouge à carreaux, qui vit dans un tipi aux îles mook-mook et mange de l'orignal cru à même l'os ? :heu1: S'cusez, j'ai trop vu la série télé Destination Nor'ouest :blushing: Citer
Messages recommandés
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.