ing.civil:équivalence de diplôme

[maniram]

salut tlm,

je suis un ingénieur civil vivant au burundi , de nationalité indienne, mon entrevue de sélection est prévue.

en parcourant les questions les plus courantes offertes par le site immigrer.com (merci Laurence pour cette rubrique très utile pour des débutants dans la procédure d'immigration), j'ai appris qu'un ingénieur ne pourra pas exercer sa profession automatiquement en arrivant au Québec, il doit passer par l'équivalence de son diplôme par un ordre professionnel.

est ce le fait de ne pas avoir cette équivalence lors de l'entrevue est une contrainte???

dois je chercher cette équivalence dès maintenant?

comment dois je m'y prendre?

Je suis un peu inquiét.

[lysemar]

salut

non tu n'es pas obligé de l'avoir pour l'entrevue mais par la suite tu en auras besoin pour travailler en tant qu'ingénieur au québec car c'est une profession régie par un ordre.

[O'Hana]

Salut,

De ce que j'ai pu constater des messages des forumistes ingénieurs, le fait de ne pas avoir son équivalence ou même de ne pas être membre de l'OIQ (ordre des ingénieurs du Québec) ne constitue en rien une contrainte pour l'entrevue. Surtout si c'est une entrevue au fédéral, car l'OIIQ, comme l'indique justement son nom, n'existe et n'a de sens juridique qu'au Québec.

Quant à savoir si tu pourras exercer au Québec une fois arrivé, les avis semblent partagés : certains employeurs exigent d'être membre de l'OIQ, d'autres non ... À leurs risques et périls serais-je tout à fait arbitrairement tenté de rajouter car être membre d'un ordre professionnel est la garantie, pour le public, d'une compétence et d'une expertise reconnue et éprouvée.

Si tu fais une recherche dans les archives de l'ancien forum, il y a abondamment de messages traitant de la profession d'ingénieur (équivalence, examens, etc).

O'Hana

[O'Hana]

Oui,

Pour faire du pouce sur les propos de Lysemar, le titre d'ingénieur est un titre réservé : n'est pas ingénieur qui veut et pour le porter et l'affirmer, il faut être membre de l'OIQ. Cependant, l'acte n'est pas réservé : n'importe qui peut effectuer les tâches qu'un ingénieur ferait normalement. Là, ça devient un débat éthique comme j'en fais allusion dans mon premier message.

En passant, titre réservé et acte réservé est d'ailleurs un débat d'actualité en ce moment au Québec qui accapare beaucoup l'Office des professions (instance gouvernementale chargée de gérer les ordres professionnels).

O'Hana

[Invité]

Salut Maniram, je suis assez d'accord avec le 1er message de O'Hanna, le principe c'est d'appartenir à l'ordre pour exercer, mais il existe comme dans tout principe des exceptions pour confirmer la règle, qui permettent aux employeurs de grosse pointure québécoise de recruter des gens directement à l'étranger, sans que ces derniers aient à se prévaloir dans un 1er temps de leur inscription à l'ordre pour exercer.

Il s'agit sans doute de cas particuliers, mais cela existe.

O'hanna dit "aux risques et périls de l'employeurs", les risques sont parfois très bien évalués par les entreprises qui n'hésitent pas à voir à l'extérieur ce qu'il se passe.

En outre, si 1 personne ingénieur de formation est recrutée directement à l'étranger (comme on dit "parfois chassé" et raflé à sa propre entreprise), c'est pour grader et bénéficier d'un très bon poste. B)

Maintenant pourquoi ne pas sonder les entreprises de ton secteur, tu as un métier prisé, et nous sommes souvent à l'origine de nos coups de chance.

A+

Sandra

[O'Hana]

Salut Cynderella,

Lorsque je parle de risques et périls, je fais surtout au référence aux possibles conséquences que cela peut avoir de recruter un professionnel n'étant pas régi par un ordre lorsque cela est le cas. Conséquences dans la mesure où certaines professions, dans leurs tâches, peuvent mettre en péril la sécurité et le bien-être de la population (ingénieur qui construit des ponts, infirmière qui soigne les patients, psychologue qui intervient auprès d'un dépressif, etc).

C'est rassurant pour une personne de savoir que le professionnel dont elle sollicite les services est sous la "surveillance" d'un ordre professionnel et qu'il doit suivre un code d'éthique. Comme c'est également rassurant pour elle de savoir qu'en cas de problème, elle peut se retourner vers un ordre pour avoir des explications ou demander réparation.

Combien de fois j'ai vu des gens suivre une fin de semaine de croissance personnelle et se prétendre, le lundi matin, psychothérapeute et convaincus de pouvoir aider les gens avec professionnalisme

Je pense aussi à la tragédie de Laval où un viaduc s'est effondré tuant une personne : l'un des concepteurs des plans était formé en génie civil mais ne portait pas le titre d'ingénieur. Ca a créé un mini-scandale, à raison d'ailleurs à mon sens.

Bref, je ne remet pas en question la rigueur des boîtes à sélectionner son personnel. Je considère seulement un ordre comme un garde-fou supplémentaire pour protéger le public et, parfois, pour se protéger de soi-même quand on est un professionnel pouvant régi par un ordre.

O'Hana

[Invité]

Salut O'hanna!

Je suis tout à fait Ok avec toi sur le principe de vouloir responsabiliser toute personne exerçant un métier en rapport direct avec le grand public ou destiné à servir le grand public. En cela je trouve que le Québec se démarque sensiblement dans le monde des affaires occidentales et marque son intérêt pour une certaine éthique.

J'ai déjà entendu parler de l'effondrement du viaduc de Laval, ce qui démontre l'importance d'un minimum de déontologie et d'éthique dans les marchés publics. L'engagement de la responsabilité de chacun des membres d'un ordre peut sans doute parer à l'excès de manque de diligence dans les taches qui sont attribuées à chacun.

Mais tu sais également, que cette prolifération d'ordres dont je respecte avec beaucoup de considération le principe en vertu de ce que j?ai dit ci-dessus, vient également du fait de vouloir protéger les métiers en faveur des Québécois, ne nous le cachons pas et d'ailleurs c'est tout à fait compréhensif.

A ce niveau certaines boites de l'industrie, passent parfois au delà de certaine exigences, avec l'aval de l'Etat puisque c'est d'un commun accord que les procédures de recrutement et d'obtention du titre de résident peut s'en trouver accélérées.

Dans ce cas figure toi que les ingénieurs de haut niveau recrutés n'auront pas besoin de s'inscrire à quelconque ordre sauf à vouloir monter ensuite leur propre business ou le faire au bout d'un certain moment pour satisfaire leurs ambitions personnelles.

A bientôt j'espère, et au plaisir de te lire!

Sandra

[O'Hana]

Tout à fait d'accord avec toi ma chère Cynderella,

D'ailleurs au Québec, comme partout ailleurs, la profession d'ingénieur est très valorisé et cette même profession a beaucoup plus de poids économique, politique et même social sur la société que les conseillers en orientation ou les psychoéducateurs, pour ne citer qu'eux. Le social a toujours été le parent pauvre d'une économie : il suffit de regarder la belle faculté de génie de l'université de Sherbrooke. Celle en éducation a besoin par contre d'être rénové

Il est vrai aussi que, de manière générale, les ordres font du protectionnisme sous le couvert du sacro-saint argument "protection du public". Les intérêts politiques sont jamais bien loin ... N'oublions pas aussi que, attitude nord-américaine oblige fortement teintée d'un esprit anglophone, l'esprit corporatif est très fort et les gens ici sont souvent fiers de faire partie d'un ordre, la notion de pairs et de collégialité est bien implantée.

Au plaisir également de te lire !

O'Hana

[maniram]

chers O'hana et Cynderella,

merci bcp pour vos réponses instantanées.

de toute facon, je suis d'accord sur le fait qu'il vaut mieux s'inscrire à l'ordre professionnel, ca serait un atout sde plus lors de la quête du boulot;

Donc, à priori, pour mon entrevue de sélectioin, je ne dois pas m'inquiéter, je peux chercher mon équivalence vplus tard.

A+

c'était un plaisir de lire vos échanges de messages, très intéressant;