Retour sur le smog à Montréal -- les chiffres

[Zogu]

Montréal bat des records de smog

Le mercredi 07 juin 2006

Sébastien Rodrigue

La Presse

Montréal a battu deux tristes records en 2005, avec le plus long épisode de smog de son histoire, ainsi que le smog estival le plus tardif jamais vu, en octobre dernier.

Cette tendance pourrait même s'accentuer en 2006 si les prévisions de temps chaud et sec cet été se confirment, prévient Claude Gagnon, du Réseau de surveillance de la qualité de l'air à Montréal (RSQA).

Le chimiste souligne que Montréal connaît en moyenne entre sept et 10 épisodes de smog durant l'été. Il y en a toutefois eu 13 l'été dernier. Selon le rapport annuel du RSQA, l'île de Montréal a connu 66 journées de mauvaise qualité de l'air en 2005. En 2004, le réseau avait recensé 75 journées.

M. Gagnon explique cette baisse par une réduction de la pollution restreinte à un petit secteur. «Il n'y a pas d'amélioration du point de vue régional. Il y a même eu des records de smog. Ça démontre qu'il reste du travail à faire», précise-t-il.

Montréal a connu neuf journées consécutives de smog, du 31 janvier au 8 février 2005. Le smog estival le plus tardif a eu lieu du 2 au 6 octobre 2005. Selon M. Gagnon, l'utilisation des sels de voirie et des poêles à bois pendant des conditions météorologiques propices expliquent le smog record de l'hiver 2005.

Le chauffage au bois produit des particules fines considérées comme la cause directe de la mauvaise qualité de l'air à Montréal. La voiture reste tout de même une source importante de pollution à Montréal. Le rapport du RSQA souligne que les concentrations de monoxyde de carbone ont diminué de 95 % au centre-ville lors de la journée En ville, sans ma voiture!

Par ailleurs, le RSQA a mesuré une amélioration de la qualité de l'air dans l'est de la ville. La quantité de benzène dans l'air a diminué de moitié. La concentration de ce polluant reste néanmoins l'une des plus importantes au Canada.

L'entreprise Interquisa a réduit ses rejets dans l'air, ce qui explique cette amélioration. M. Gagnon prévoit que la présence de ce polluant cancérigène diminuera davantage en 2006.

Après une accalmie en 2004, l'herbe à poux a effectué un retour en force en 2005. La concentration de pollen connaît une hausse importante depuis environ cinq ans. M. Gagnon s'attend à des concentrations encore plus fortes si l'été 2006 est chaud.