Immigration : nouveau visage de l'école

[Laurence Nadeau]

Bonjour,

La Presse vient de publier aujourd'hui une série d'articles sur l'immigration et la rentrée scolaire à Montréal.

-50 % des élèves qui fréquentent l'école publique à Montréal ont immigré ou ont un parent né à l'étranger.

Voici un extrait :

Trente mille personnes immigrent chaque année à Montréal, dont 20 % ont moins de 14 ans. «À la fin de l'été, c'est la panique, parce qu'ils ne savent pas où aller pour inscrire leurs enfants à l'école, dit Raphaëlle Rinfret-Pilon, intervenante à la Casa CAFI, un centre d'aide aux familles immigrantes. L'éducation est souvent très importante pour eux.»

Mais une fois inscrits- directement à l'école de leur quartier ou à leur commission scolaire-, les nouveaux élèves se heurtent à un milieu scolaire qui connaît mal leur réalité. «Les enseignants commençaient à se familiariser avec les Haïtiens, les Libanais de la première génération, les Grecs ou les Italiens, note Rachida Azdouz, spécialiste en relation interculturelle de l'Université de Montréal. Ils voient maintenant arriver des Sri Lankais ou des Libanais musulmans qui n'ont ni langue ni tradition religieuse communes avec eux, en plus d'avoir des pratiques éducatives parfois éloignées des leurs.»

Un exemple: à l'école Barthélemy-Vimont Annexe, la plus multiculturelle de l'île de Montréal, en 2004-2005, 95 % des élèves sont immigrants ou nés de deux parents immigrants. Les langues les plus parlées y sont le tamoul, l'ourdou, le bengali et le pendjabi, qui n'ont effectivement rien à voir avec le français.

Pour permettre aux enseignants de «mieux décoder» les besoins et demandes de ces nouveaux immigrants, le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal a rédigé le portrait de huit communautés. Le trajet migratoire, le profil socio-économique et la perception du système scolaire québécois qu'ont les parents d'origine bangladaise, indienne, libanaise, pakistanaise, roumaine, salvadorienne, sri-lankaise et taiwanaise y sont dressés.

On y apprend que les Sri-Lankais accueillis au Québec sont surtout des Tamouls, d'obédience hindouiste. Leur communauté obéit au système hiérarchisé des castes, qui confère un statut à chacun dès la naissance. L'école ouverte à tous, où l'on fait la promotion de l'égalité, peut en conséquence être un choc pour ces familles. On y indique aussi que les Taiwanais vivent selon le confucianisme, qui voit l'assujettissement de l'élève à son professeur comme l'une des «six relations immuables». Sachant cela, il est aisé de comprendre que le tutoiement des profs par les enfants est condamné par cette communauté...

source : http://www.cyberpresse.ca/actualites/artic...005,1156704.php

Laurence

[O'Hana]

Très intéressants articles, merci Laurence.

Les fameux enfants de la Loi 101 ... Cela démontre que l'école reste encore et toujours un lieu primordial de socialisation mais aussi d'intégration des valeurs de la société d'accueil. Les parents, mais également les enseignants, sont vraiment invités à ajuster leur perception de l'école comme institution.

Les enfants sont cependant fascinants dans leur capacité d'adaptation et, surtout, dans leur aptitude à concilier sans difficulté plusieurs cultures en eux sans que cela ne crée de problème dans leur développement personnel.

O'Hana