immigrer.com Posté(e) 10 septembre Posté(e) 10 septembre Au lieu d’être dans un local de classe le jour de la rentrée scolaire, Cléa Guérin était dans son logement de Montréal à faire des boîtes. L’enseignante française a fait des pieds et des mains afin de poursuivre sa carrière dans le réseau québécois, mais en vain : on l’a sommée de quitter le pays, alors même que des centres de services scolaires peinent toujours à pourvoir les postes vacants. Publié le 8 septembre Mélanie Marquis « Cléa a récemment été embauchée. Cléa est entrée en fonction à l’école Montessori de Montréal il y a moins d’un mois », était-il encore écrit jeudi sur la page LinkedIn de la Française, qui est titulaire d’une maîtrise en éducation de l’Université Clermont Auvergne. C’était encore vrai il y a près de trois semaines. Le 18 août dernier, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annulé sa rentrée. Sans certificat de sélection du Québec (CSQ), elle ne répond pas aux exigences de la loi fédérale en vue de l’obtention d’un permis de travail. Elle a donc 90 jours pour quitter le Canada. Le compte à rebours est commencé. « Je suis dans les boîtes, et on doit vendre le plus vite possible la voiture, donc on perd énormément d’argent. Tout ce qu’on a économisé depuis qu’on travaille, on doit le mettre dans notre départ », se désole Cléa Guérin. Son cas est loin d’être unique. Mais dans le contexte de pénurie d’enseignants que l’on connaît, il est ironique, estime la trentenaire. « J’avoue que je n’y croyais pas. On venait de dire [fin août] qu’il restait plus de 4000 postes à pourvoir. Je pensais que j’étais dans un métier où on avait besoin de moi », lâche-t-elle. La voici pratiquement résignée à tourner la page sur les deux dernières années à enseigner au primaire. « Je me suis sentie utilisée, confie la native du sud de la France. Ce sont des vies qui sont chamboulées parce que le gouvernement implante des politiques qui n’ont ni queue ni tête pour se faire réélire. » Des tergiversations nuisibles L’avocat qu’elle a embauché pour l’aider à naviguer dans le dédale du système d’immigration, Me Alexandre Hénault, n’est pas plus tendre. « N’allez pas pleurer partout en disant qu’il manque des enseignants, et on en a une qui va devoir partir […] C’est quand même bien dommage », exprime-t-il. Il insiste sur le fait qu’il ne veut pas « jeter la pierre » aux gouvernements fédéral et québécois. « Ils n’ont pas fait d’erreurs techniques », précise l’avocat. Il montre plutôt du doigt « un momentum qui est excessivement défavorable avec toutes les annonces de suspension et de moratoire faites par le gouvernement de la CAQ ». Car entre la suspension du volet travailleurs du Programme de l’expérience québécoise (PEQ)1 et l’entrée en vigueur de ce que Me Hénault appelle la « version bêta du programme venu le remplacer », c’est-à-dire le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ), sa cliente se retrouve un peu dans les limbes. « Son cas est un exemple édifiant de gâchis », illustre l’avocat, dont la spécialité est de « faciliter avec une fermeté sympathique l’immigration des Européens au Canada, et plus spécifiquement au Québec », selon la biographie sur le site web de la firme Wellestein Mora Rodriguez International, où il est associé local. ..... Source et suite : https://www.lapresse.ca/actualites/education/2025-09-08/penurie-de-personnel-scolaire/une-enseignante-francaise-sommee-de-quitter-le-pays.php Citer
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