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Pour les jeunes Français LGBTQ+, Montréal, « un havre de paix »


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Par Hélène Jouan (Montréal, correspondante)

Publié aujourd’hui à 06h00
 

Depuis 2013 et les manifestations contre le mariage pour tous en France, de nombreux jeunes ont émigré vers Montréal, cité refuge pour vivre son identité sexuelle et de genre.

« Bienveillante », « chill », une ville qui donne le sentiment « d’arriver chez soi ». Les jeunes Français de la communauté LGBTQ+, de passage pour leurs études ou établis au Québec depuis plusieurs années, sont unanimes : Montréal ressemble sinon à la terre promise, du moins à une terre où se réalise la promesse de pouvoir être soi-même.

A l’hiver 2013, alors que les rues de Paris s’enragent des slogans de la Manif pour tous, « Un papa, une maman : y a pas mieux pour un enfant », « Y’a pas d’ovule dans les testicules ! », une « vague » de Français homosexuels débarquent dans la grande métropole québécoise. Impossible de chiffrer précisément cet exil : l’orientation sexuelle des quelque 100 000 Français établis à Montréal n’est inscrite nulle part. Ni sur les visas d’immigration ni sur les inscriptions auprès du consulat de France. Mais le bouche-à-oreille dans la communauté queer se met en marche : il existe quelque part, de l’autre côté de l’Atlantique, un endroit où vivre l’apaisement.

« Les homosexuels, mais aussi les Français d’origine maghrébine, ou encore les femmes racontent tous le même vécu. Ils parlent du “malaise français”, de leur sentiment d’être bloqués dans leur patrie d’origine. Le Canada leur offre la représentation d’un pays plus tolérant, où les enjeux identitaires sont moins rugueux que chez eux », explique Chedly Belkhodja, directeur du centre d’étude de la politique et de l’immigration à l’université Concordia à Montréal.

Une libération

Valère parle sous pseudonyme, sa famille à Grenoble ignore qu’il est « gai » comme on l’écrit ici (et non pas « gay »). Cet étudiant de 19 ans, rencontré sur le campus de l’université du Québec à Montréal, a fait sa première rentrée en « études internationales » en septembre. « Personne ici ne calcule qui je suis, ne cherche à savoir avec qui je couche ou ne couche pas, tout le monde s’en fout ! », raconte-t-il, ébahi par cette indifférence qui le soulage.

 

« L’une des premières choses que j’ai vues en débarquant à Montréal, se souvient Hugo Alvarez, originaire de l’île française de Saint-Martin dans les Caraïbes, c’est le drapeau arc-en-ciel dessiné sur un mur. J’ai eu un instant de panique à me dire : si je reste à le regarder, on va savoir qui je suis. J’ai mis quelques jours à comprendre que j’étais “safe” ici, ça a été un gros choc culturel », poursuit en riant le jeune homme aux longues boucles brunes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le jour où j’ai fait mon « coming in » homosexuel : « Il fallait que j’arrête de me mentir »

Lorsqu’il était adolescent, sortir dans les rues de Saint-Martin, cheveux relâchés et jean skinny, lui valait d’être systématiquement harcelé, parfois agressé ; il vit son arrivée à Montréal en 2015, pour entamer des études en sciences politiques, comme une libération. Ecumant les soirées underground de la ville en compagnie de trans, de queers ou de goths (gothiques), maquillé et vêtu de « tenues de fou », il s’épanouit enfin dans ses identités multiples. « Ici on ne te juge pas, on te célèbre, Montréal m’a accueilli les bras ouverts », explique-t-il. Youtubeur à succès sous le nom d’artiste d’Hugo Lacchia, il se fond très vite dans le monde de ses idoles québécoises qu’il voit invitées dans les médias mainstream, sans jamais être caricaturées. Investi en politique, il connaît une ascension rapide. Aujourd’hui, le volubile jeune homme de 25 ans travaille au cabinet d’une ministre canadienne. « L’important ici est l’envie et la qualité de ton boulot, tout le monde se fiche de ton orientation sexuelle. Montréal est devenu ma deuxième maison. »

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suite et source: 
https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/01/10/pour-les-jeunes-francais-lgbtq-montreal-un-havre-de-paix_6157245_4401467.html

 

 

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