Montréal, reine de la musique indépendante

[Laurent]

Montréal, reine de l’indie

Par Michael-Oliver HardingMétro

La feuille de route des indie-rockeurs de Suuns et de Leif Vollebekk comprend des passages remarqués à M pour Montréal.

Leif Vollebekk et Ben Shemie. Deux musiciens talentueux issus de la scène locale. Deux voix envoûtantes qu’on redécouvrira cet hiver, alors que leurs deuxièmes albums fort attendus nous transporteront bien loin de la mélancolie urbaine et du froid sibérien. Deux artistes qui avouent d’emblée avoir pris plus de risques sur leurs nouveaux disques, accordant une plus grande place à l’écriture et à la voix.

Surtout, deux indie-rockeurs farouchement indépendants ayant fait leurs preuves au festival M pour Montréal, et qui se produiront de nouveau ce soir dans le cadre de ce raz de marée musical réunissant bands, agents, labels et programmateurs de festivals en quête de trouvailles.

Pour Leif Vollebekk, qui livre un folk épuré et chaleureux, nourri de Dylan, de Neil Young et du Lou Reed des années 1970, MPM lui aura permis d’entamer une belle carrière outre-mer. Le multi-instrumentiste originaire d’Ottawa a d’ailleurs plié bagage pour s’établir à Montréal il y a plusieurs années, en quête d’une ville dotée de structures solides pour encourager ses artistes.

«Mes performances à MPM en 2010 et en 2011 se sont traduites par une demi-douzaine d’invitations en France et une visite au festival Iceland Airwaves, entre autres, conclut Vollebekk. C’est très bien organisé; les délégués internationaux sont des gens que tu veux rencontrer, en tant que musicien émergent!»

Cette fois, Vollebekk présentera certaines pièces tirées de son prochain album, qu’il qualifie d’emblée d’éminemment organique. «Il y a quelque chose de plus romantique, de plus brut à enregistrer en mode analogue, souligne le musicien. Avec le numérique, tu peux faire 40 000 prises. En live, tout n’est pas parfait, mais tes erreurs donnent lieu à des moments spontanés, moins clean mais infiniment plus intéressants. C’est un portrait plus honnête plutôt qu’un bricolage de petits extraits.»

Suuns : sombre et sublime

Pour sa part, Ben Shemie, chanteur et guitariste de l’excellent quatuor électro-rock Suuns, m’assure que leur deuxième disque, Images du Futur, s’inscrit dans une continuité de sinistres synthés, de voix hypnotiques et de puissants riffs cultivant l’ambiguïté. Mais on peut également s’attendre à une galette plus dense et ambitieuse. «Les éléments d’électronique et de guitares rock seront toujours présents, mais je le vois comme une évolution, car on prend plus de risques ici, notamment avec ma voix», remarque-t-il.

Quant à MPM, où Suuns s’est produit en 2010 avant d’être invité au festival Primavera Sound à Barcelone, Shemie y voit surtout une preuve de la vitalité sans cesse renouvelée de la scène montréalaise. Il reconnaît d’ailleurs que le dynamisme de Montréal comme métropole musicale relève de l’évidence à l’échelle mondiale. «Si tu habites l’Amérique du Nord et que tu souhaites lancer un band, Montréal figure en tête de classement des endroits où il fait bon vivre et créer sa musique. C’est loin d’être un mythe; tout le monde s’est passé le mot!»

Suuns

À la Sala Rossa, vendredi à 21 h

Leif Vollebekk (première partie de Plants & Animals)

Au Corona, vendredi à 20 h

Source : http://journalmetro....eine-de-lindie/