http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/a...906-160111.html Nouvelle étude Chômage chronique: le Québec dans le peloton de tête Presse Canadienne (PC) 06/09/2005 16h01 Une étude de Statistique Canada indique que 15% de toutes les personnes qui ont chômé à un moment donné, sur une période de huit ans, sont responsables de 41% du temps total accumulé en chômage. La recherche, dévoilée mardi, porte sur la période s'étalant de 1993 à 2001. Il en ressort que certains groupes de la population sont plus touchés que d'autres par ce phénomène du chômage chronique, comme les femmes, les mères monoparentales, les personnes qui n'ont pas de diplôme d'études secondaires et les travailleurs âgés de 40 ans et plus. Les femmes, par exemple, représentaient 49% de la population active mais constituaient 55% des chômeurs chroniques et près des deux tiers de la population n'ayant jamais trouvé d'emploi au cours de la période étudiée. Les personnes qui n'avaient pas de diplôme d'études secondaires, durant la période étudiée, représentaient 20% de la population active, mais constituaient 38% des chômeurs chroniques. À l'opposé, les titulaires d'un diplôme ou d'un certificat universitaire, qui représentaient 18% de la population active, ne constituaient que 5,6% des chômeurs chroniques. Au Mouvement action chômage de Montréal, le porte-parole Hans Marotte n'est guère surpris de ces statistiques. «Ca correspond à notre clientèle»: 60% de femmes et beaucoup de femmes chefs de famille monoparentale. «Je les vois tous les jours arriver dans mon bureau», confiait-il en entrevue. Certaines régions du pays, aussi, sont plus frappées: le Québec et les provinces de l'Atlantique. Géographiquement parlant, les chômeurs qui vivent à l'est de l'Ontario sont en général surreprésentés, dans l'étude, dans la catégorie des chômeurs chroniques. Dans les provinces de l'Atlantique par exemple, les citoyens représentaient 8,5% de la population active, mais 16,6% des chômeurs chroniques. Au Québec, on retrouvait 26,6% de la population active mais 35,7% des chômeurs chroniques. M. Marotte déplore le fait qu'on entende encore trop souvent des gens dire que les chômeurs sont paresseux, qu'ils y sont pour quelque chose dans leur malheur. Dans certaines régions basées sur le tourisme ou la pêche, comme dans l'Atlantique et certaines régions du Québec, c'est difficile de dénicher un autre emploi. Et créer son propre emploi n'est pas à la portée de tous et n'a pas un taux de succès absolu, souligne-t-il. «Ça prend un changement de mentalité.» Le chômage, «c'est une responsabilité qui devrait être plus collective», opine M. Marotte. Et pour remédier au problème, il faut recourir à plusieurs moyens, croit-il: adopter «un vrai régime d'assurance-chômage» qui serait accessible à plus de gens et qui donnerait un meilleur revenu; «mettre l'emphase sur l'éducation et sur un développement économique solide et réel», qui crée des emplois stables. Les gens qui se trouvent en période prolongée de chômage, et ce à plusieurs reprises, finissent par perdre confiance en leurs habiletés, parfois en eux-mêmes et se résignent à ne même plus chercher d'emploi, rapporte M. Marotte. «Ils décrochent.»