Lu dans le Métro de Montréal du 17 mai 2004 : Le Grand Montréal menacé Plusieurs anciennes villes atteignent le nombre de signatures pour un référendum. Au terme de la première journée d?ouverture des registres, des arrondissements de Montréal, de Québec et de Gatineau auraient déjà atteint, selon les défusionnistes, le nombre requis de signatures pour la tenue d?un référendum le 20 juin. Baie d?Urfé, Senneville, Mont- Royal, Sainte-Anne-de-Bellevue et Montréal-Est auraient franchi le cap du 10 % assez rapidement. À Westmount, le poste de péage érigé par peage.org pour dénoncer «le genre de frontières que les tenants du démembrement comptent ériger » n?a pas eu l?air de refroidir l?ardeur des signataires. Gérald Tremblay affirme pourtant qu?il est «prématuré» de courber l?échine dès maintenant pour quelque arrondissement que ce soit. «Je peux comprendre que les gens soient fâchés de la façon dont la Loi 170 et la Loi 9 ont été faites et qu?ils veulent exprimer leur frustration. Mais il ne faut pas croire les défusionnistes, qui disent qu?ils retrouveront leur ancienne ville. Ça me surprend de voir des panneaux qui font référence à ça.» À ce sujet, M. Tremblay critique vertement le discours des partisans du démembrement. «Il y a beaucoup de désinformation. Les deux tiers du compte de taxe seront gérés par le maire de Montréal. Les défusionnistes véhiculent beaucoup de faussetés. C?est de la démagogie.» Il défend par ailleurs le droit de bouder les registres. «Les défusionnistes disent aux gens d?aller signer le registre, que ce n?est pas plus important que ça. Mais la démocratie, c?est également le choix de ne pas aller signer le registre.» Le maire compte donc utiliser le mois qui reste avant les référendums pour continuer à parcourir les arrondissements sécessionnistes. «J?espère que les gens connaissent bien les conséquences de leur geste. Nous allons retourner sur le terrain et expliquer les conséquences du geste que les gens pourraient poser le 20 juin. Il y a beaucoup de confusion. Au delà des chiffres, c?est un débat très émotif», précise-t-il. «Il y a encore un mois. On aura la chance de tenir le véritable débat qui n?a pas encore été tenu. Celui sur l?énorme potentiel de Montréal comme grande ville. Ce serait déplorable que certains ne puissent pas en profiter », ajoute M. Tremblay. «Une ville, comme un jardin, a besoin de temps pour produire ses fruits; ce qu?on ne lui laisse pas le temps de faire», a affirmé de son côté Pierre Bourque, qui menait une visite guidée au Jardin botanique. Le ministre des Affaires municipales, Jean-Marc Fournier, a pour sa part lancé un appel au calme, rappelant aux citoyens que selon la Loi 9, les anciennes municipalités ne retrouveraient pas tous les pouvoirs qu?elles détenaient et que les gens devaient voter en connaissance de cause. Le ministre des Finances et député d?Outremont, Yves Séguin, a par ailleurs émis une note discordante dans le concert silencieux en provenance des élus provinciaux, exprimant sa préférence pour une ville unie. «J?ai un préjugé favorable pour la grande ville de Montréal», a-t-il dit. Le processus de signature des registres prendra fin ce jeudi. Les défusionnistes doivent récolter la signature d?un minimum de 10 % des voteurs d?une ancienne ville pour que soit tenu un référendum. Le cas échéant, le taux de participation doit être d?au moins 35 %.