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  1. Parce que la fierté est un vilain défaut Et y a pas de quoi être fier en fait
  2. Bonjour, Il y a un peu moins de 3 mois, j'ai quitté le Québec pour rentrer au 'pays'. J'ai passé en tout 10 ans dans la belle province. Quelque part, j'ai senti en arrivant ici il y a 10 ans que je n'y passerais pas toute ma vie: je n'ai jamais eu ce 'déclic'. Je suis venu ici un peu par nécessité, ne trouvant pas de travail dans mon pays. J'en ai vraiment bavé ici: j'ai dû refaire une bonne partie de mes études, étudiant le soir et travaillant le jour pour payer mes études, des jobs 'au-dessous' de mes compétences. J'ai déménagé 6 fois en tout à cause de problèmes en tous genre avec des propriétaires abusifs (insectes, souris, refus de louer pour toutes sortes de raisons bidon, refus de me louer à cause de mon chat...). J'ai toujours été choqué par la mauvaise qualité des logements à Montréal et l'intolérance des bailleurs Québécois. Déçu au travail ensuite: que de remarques racistes, de questions inappropriées et maladroites, de questionnements sur mes origines et les raisons de ma présence ici, de dénonciations sans fondements aux RH pour des raisons floues...à l'université impossible de se faire des amis. J'ai l'impression d'être chez les fous, de vivre dans un monde absurde. Je me mets inconsciemment à éviter les Québécois, limitant mes relations avec eux au strict minimum. Mais ce n'est pas assez. Peu à peu, je m'isole, sors de moins en moins, évite les gens. Au début j'accepte mon sort et décide d'ignorer les ignorants (j'ai eu droit à des 'rentre dans ton pays', 'on est pas au --- ici'). Puis le burn-out: le médecin me diagnostique une dépression majeure et me prescrit un arrêt de travail. Je me soigne, prends des antidépresseurs, suis une thérapie, en ressort un peu plus fort et là je décide de me battre, de ne plus me laisser faire: je ne laisse plus rien passer: remarque raciste? une plainte automatique s'en suit. Je vais les éduquer, moi. Je me retrouve dans un état de bataille constant: plainte à l'égard de ma chef dans la plus grande compagnie québécoise pour des remarques racistes, plainte pour la même raison contre l'arbitre désigné par mon employeur pour tenter de régler ma plainte à l'amiable et qui prend bien sûr la parti de son compatriote... Où es la justice dans ce pays? je perds confiance en le système. Un terroriste québécois qui prend 25 ans de prison pour avoir tué une dizaine de personnes: quelle blague! Intolérance totale envers l'utilisation de toute langue étrangère: au travail mon service reçoit constamment des plaintes de Québécois qui ont entendu deux collègues s'exprimer en espagnol ou en arabe: 'je pense qu'ils parlent de moi'. J'ai l'impression d'être mort et d'avoir été envoyé en enfer. J'étouffe au Québec. Les choses empirent pendant le Covid: on se rend compte que la dénonciation est encouragée ici, chacun est invité à descendre son voisin à la moindre occasion: où est passée la compassion, l'humanité, le pardon, le non jugement? On nous tient par la peur alors que dans les autres pays les gens continuent à vivre. Je ne me reconnais plus dans cette société. Une décision s'impose: soit je reste ici et sombre dans la dépression, soit je quitte tout et recommence à 0. Je tiens à ma vie. Et surtout je réalise que jeune suis pas fou: 'ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que de se sentir bien dans une société profondément malade'. Aujourd'hui j'ai un seul regret: pourquoi avoir supporté aussi longtemps? Pourquoi ne pas avoir quitté avant? Et cette idée me fait déprimer: je pense à toutes ces années perdues au Québec, les meilleures années de ma vie, que je ne retrouverai jamais et je pleure. Oublier. Comment se remettre des traumatismes? Je fais encore des cauchemars de ma vie au Québec. Ce n'est que maintenant que je suis sorti de cet enfer que je réalise à quel point j'étais malheureux. Je n'ai pas encore trouvé du travail mais mon moral se porte beaucoup mieux: je dors, je mange normalement. Je ne me bats plus avec les monstres. Chuuuut c'est fini maintenant.
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