Annoncer la sécession du Québec

[ptitchou]

J'hésitais à poster le sujet car je ne voulais pas parler trop de Belgique sur ce forum Québecois.

J'étais aussi devant la télé. Une précision tout d'abord, 89% des Belges y ont cru, oui, mais pas pendant 40 minutes comme j'ai pu le voir sur Radio-Canada, ou sur ce fil. Les belges sont très drôles, mais pas idiots. J'ai compris à la première minute qu'il s'agissait d'un canular, et énormément de gens ont compris très vite, simplement en regardant les autres canaux qui ne diffusaient rien. Par contre, les francophones sont restés collés aux écran de TV et très tard jusqu'à la fin du débat, vrai cette fois, qui a suivi le "canular"....

Procédé un peu douteux si on pense aux personnes âgées, pour qui la belgique est une valeur profonde, et qui n'ont pas compris ce qui se passait. Mais je suis totalement admiratif et fier de la chaîne PUBLIQUE FRANCOPHONE de mon petit pays. C'est la première fois que je suis content de payer des impôts...

D'après ce que j'ai pu lire et comprendre, mais j'habite à 6000 kms, au Québec, la question du séparatisme est ouvertement débattue, le sujet ne me paraît pas tabou, et pour preuve, j'entends très souvent parler du référendum de 95, et ce en 2006, 11 ans après. Biensûr, probablement que personne n'imagine précisément les changements dans la vie quotidienne si cela devait arriver mais au moins, la question est posée et vous en discutez tous ensemble.

Ici, on avait BESOIN de cette émission. Les belges, dont je fais partie, m'ont toujours fasciné par ce côté "absent". Vous ne les verrez pas protester contre la montée de l'extrême droite en Flandre, pas non plus pour les arrestations à répétitions dans la classe politique qui ont cours en ce moment en Wallonie. Je ne sais pas ce qui provoque ça, mais on a toujours eu besoin de gros coups de pied au cul pour se rendre compte des vrais enjeux et se mobiliser.

J'espère vraiment que cette politique-fiction aura cette vertu, de réaliser qu'une poignée de flamands (flamingants) soutenus par un grand nombre d'hommes politiques, cherchent à séparer en deux un minuscule pays dont la capitale est le centre du rapprochement de tous les pays d'europe...

[cherry]

D'après ce que j'ai pu lire et comprendre, mais j'habite à 6000 kms, au Québec, la question du séparatisme est ouvertement débattue, le sujet ne me paraît pas tabou, et pour preuve, j'entends très souvent parler du référendum de 95, et ce en 2006, 11 ans après. Biensûr, probablement que personne n'imagine précisément les changements dans la vie quotidienne si cela devait arriver mais au moins, la question est posée et vous en discutez tous ensemble.

Ici, on avait BESOIN de cette émission. Les belges, dont je fais partie, m'ont toujours fasciné par ce côté "absent". Vous ne les verrez pas protester contre la montée de l'extrême droite en Flandre, pas non plus pour les arrestations à répétitions dans la classe politique qui ont cours en ce moment en Wallonie. Je ne sais pas ce qui provoque ça, mais on a toujours eu besoin de gros coups de pied au cul pour se rendre compte des vrais enjeux et se mobiliser.

En fait, nos deux situations ne sont vraiment pas comparables. Ici, on peux parler séparatisme car celui-ci n'est pas motivé par l'extrême-droite comme en Flandre. Au contraire, les souverainistes québécois sont de centre-gauche, comme les Wallons. Aussi, la situation de la langue française au Québec - et de la culture sous-jacente - est beaucoup plus précaire, le Québec étant littéralement entouré d'anglophones. Les francophones représentent 80% de la population au Québec, mais 22% au Canada et 2% en Amérique du Nord. Le Québec est donc le seul endroit en Amérique où les francophones sont majoritaires et où ils ont un certain poids politique, où ils peuvent espérer continuer à exister. Les Flamands, eux, sont majoritaires en Belgique. Pendant longtemps leur langue était sous-représentée au pays, mais on ne peut pas dire qu'ils sont menacés de disparaître. En plus, ils côtoient d'autres locuteurs néerlendais aux Pays-Bas. Même chose pour la Wallonie francophone, qui côtoie la France. Enfin, la Flandre considère la Wallonie comme un boulet financier car elle est plus à l'aise économiquement (c'est du moins ce que j'ai cru comprendre), ce qui est une motivation supplémentaire pour se séparer. Ici, c'est le ROC qui accuse le Québec d'être un boulet financier mais c'est le Québec qui veut se séparer.

Pour ce qui est du sentiment qu'on vivrait advenant une séparation, on l'a vécu lors du référendum de 1995 car on l'a touché de très près (moins de 1% des voix ont fait pencher la balance). Pour ma part, c'est ce soir-là que j'ai compris dans mon for intérieur que mon choix de cocher OUi était le bon pour moi (car il m'arrivait de douter). Pendant quelques heures durant le dépouillement, on a cru que c'était dans la poche, et j'étais énergisée et excitée par la perspective d'avoir enfin un pays qui nous ressemble vraiment. Mais alors qu'on commençait vraiment à y croire, les chiffres ont changé de cap. Résultat: match nul, statu quo, retour à la case départ. À la fin de la soirée, le Premier ministre du Canada Jean Chrétien nous a dit qu'il avait entendu notre cri du coeur et qu'il allait y remédier. Finalement, il n'a rien trouvé de mieux que de détourner des fonds pour remplir la caisse de son parti et graisser la patte de ses ti-namis, pensant qu'il suffisait de donner de l'exposition médiatique au Canada dans divers événements du Québec pour nous faire changer d'avis (scandale des commandites, des sponsors en français de France). Des centaines de millions de dollars ont ainsi été détournés au nom de la fierté canadienne pour contrer le mouvement souverainiste, comme si de voir le mot "Canada" sur un panneau du Grand Prix de Montréal ou sur des balles de golf allait suffire...

Ça fait 11 ans et rien n'a changé. On a élu un gouvernement de droite pour punir les Libéraux corrompus, le Québec vient tout juste d'être reconnu symboliquement et du bout des lèvres comme "une nation à l'intérieur d'un Canada uni" mais les Canadiens anglais sont en rogne, il manque toujours la signature du Québec sur la constitution canadienne, le déséquilibre fiscal n'est pas réglé, le gouvernement fédéral s'ingère dans les affaires provinciales par la bande, le multiculturalisme commence à montrer ses limites et la situation de la langue française empire.

[yams]

Je suis très perplèxe face à ce qui s'est produit hier en Belgique. Une télévision d'État qui monte un cannular du genre, ça ne fait pas très sérieux.

+1

J'ai de la misère à faire confiance à une chaîne qui se permet de faire une chose comme ça.

hors contexte et sans être au courant de la situation politique en belgique, c'est clair que ca peut choquer

J'en ai discuté avec de la famille, des amis qui m'ont dit qu'après avoir été choqué(ils ont eu peur sur le coup). ils trouvaient la blague bonne et que cela permettrait de faire avancer le débat.

par contre dans le reportage on voit le roi qui s'exile, alors que dans ce cas de figure, il est protégé par la loi.

voici un extrait de la vidéo

http://www.lesoir.be/dossiers/le_choc_RTBF/video.html

Enfin, la Flandre considère la Wallonie comme un boulet financier car elle est plus à l'aise économiquement (c'est du moins ce que j'ai cru comprendre)

il fut un temps ou c'était le contraire mais perso je pense que ce n'est qu'un prétexte pour les partis politiques.

a y réfléchir cela ne fonctionnerait pas ici, car en belgique la population ne veut se séparer tandis qu'au québec une partie de la population est pour et la situation est trop compliquée.

par contre je suis étonné que cette histoire a fait le tour de la planète et que finalement les plus indignés font partie de la classe politiques belge ou ne sont pas belges.

ca c'est drole

christophe