Invité Posté(e) 22 novembre 2005 Posté(e) 22 novembre 2005 Amérique du Nord Deuxième destination mondiale des migrations, le Canada a un système sélectif et planifié pour gérer des flux jugés essentiels à la bonne marche de l'économie.Stéphane Kovacs[19 novembre 2005]SES YEUX s'embuent derrière ses lunettes à double foyer, ses mains se crispent sur ses nouveaux papiers, ses jambes vacillent dans ses grosses chaussures orthopédiques. Mais Thomas, né à Hongkong il y a quatre-vingt-quatre ans, a tenu à se lever de son fauteuil roulant pour chanter Ô Canada. «Aujourd'hui est un grand jour !, s'émeut le vieil homme. Je suis devenu canadien, avec ma femme et ma fille. Nous tenions à montrer notre attachement à ce pays qui nous a accueillis en 1998 et à terminer notre vie en tant que citoyens canadiens.»«Contribuer à la croissance»Ce «grand jour», les 80 personnes de 18 nationalités participant à cette cérémonie à Vancouver l'attendaient depuis au moins trois ans : la période qu'il faut avoir vécue au Canada avant de réclamer passeport et droit de vote. Autres conditions : connaître les droits et les responsabilités associés à la citoyenneté, posséder certaines connaissances sur le Canada et parler français ou anglais. Les moins de 55 ans doivent également passer un «examen de citoyenneté», questionnaire à choix multiple.Réputée pour sa douceur de vivre, Vancouver, troisième agglomération du pays en nombre d'habitants ? dont la moitié d'origine asiatique ?, est l'une des destinations favorites des immigrants : ici, devant un public bigarré, où se mêlent hidjab, turbans et saris, les «cérémonies de citoyenneté» s'enchaînent, au rythme de 6 à 8 par semaine. Le Canada est la deuxième destination mondiale des migrations, après l'Australie. Il rassemble plus de 200 groupes ethniques différents. En 2004, quelque 190 000 personnes ont obtenu la citoyenneté canadienne. Chaque année, ce pays de 32 millions d'habitants ? dont un sur six est issu de l'immigration ? accueille entre 220 000 et 240 000 nouveaux arrivants.Le gouvernement vient de réévaluer, pour l'an prochain, ses objectifs à 300 000 immigrants. «L'immigration a toujours été et continuera d'être un outil primordial à la construction du Canada, affirme Joe Volpe, ministre fédéral de l'Immigration. Un programme d'immigration efficace est essentiel à notre prospérité économique et sociale.» Confronté à une pénurie de main-d'oeuvre dans de nombreux secteurs et dans de nombreuses régions, le Canada a choisi une immigration sélective et planifiée.Chaque province et territoire est consulté. Les acteurs de la société civile (associations, formations politiques, chefs d'entreprises, etc.) ont aussi leur mot à dire. Les candidats sont recrutés en fonction d'une série de critères (âge, formation, polyvalence, connaissance des langues...). Quelque 60% des immigrés sont des travailleurs qualifiés ou des investisseurs, le reste relevant du regroupement familial ou de l'humanitaire. «Nous gardons l'oeil sur ces proportions, insistent les services d'immigration. Nous voulons sélectionner des candidats dont on est sûr qu'ils vont contribuer à la croissance de notre pays.»Pas d'angélisme dans les services canadiens de l'immigration. Les CV sont épluchés. Une maladie grave ou un handicap peut recaler tous les membres d'une famille. Et, pour demander le rattachement de parents, il faut pouvoir subvenir à leurs besoins pendant dix ans. Environ 15 000 candidats ont ainsi été refusés l'an dernier. «C'est un processus transparent et ordonné», souligne-t-on. Résultat : les deux tiers des Canadiens voient les immigrants d'un oeil bienveillant.Le délai d'attente pour obtenir un visa de résident permanent est en moyenne de deux ans. Des programmes spécifiques à chaque province, ciblant certaines professions, permettent cependant d'accélérer la procédure.Car le souhait du Canada est désormais de mieux répartir ses immigrés dans son vaste territoire. Assise sur la deuxième réserve pétrolière du monde, la province de l'Alberta, la plus riche du pays, n'attire que 7% des immigrants ! A Fort Mc Murray, où l'on retire des sables bitumineux environ un million de barils par jour, un électricien peut gagner plus de 160 000 dollars canadiens (115 000 euros) par an... et pourtant on n'en trouve pas ! Le secteur énergétique, qui emploie 500 000 personnes au Canada, devrait en recruter 240 000 autres d'ici à 2008.Docteur en biologie, Nathalie Vergnolle, 37 ans, est aujourd'hui responsable du département de pharmacologie de l'université de Calgary. «En France, je n'avais aucune perspective, raconte la jeune femme. Ici, on m'a proposé monts et merveilles... Mon salaire est deux fois plus élevé que celui d'un directeur de recherches à l'Inserm et les moyens accordés sont incomparables ! Quant à mon mari, menuisier, il a récemment voulu changer d'employeur : quelques heures après s'être inscrit sur Internet, il avait une trentaine de propositions.»La reconnaissance difficile des diplômes«Au Canada, je ne me sens jamais aussi en sécurité que dans un taxi, car la plupart du temps le chauffeur est un ancien médecin...»Architecte de plus de 15 ans d'expérience en Belgique, Hilde Digard a été obligée de repasser ses examens à Vancouver pour pouvoir signer ses plans.Le principal problème demeure la reconnaissance des diplômes et des antécédents professionnels étrangers. Six mois après leur arrivée, seuls 20% des immigrés disent exercer un emploi correspondant à leurs compétences. Un phénomène illustré par la boutade d'un ex-ministre de l'Immigration : De même, il faut compter une dizaine d'années avant qu'un nouvel arrivant n'atteigne le niveau de revenu des autres Canadiens. Et, pour les personnes nées à l'étranger, le taux de chômage est le double de la moyenne nationale. «On parle beaucoup de justice sociale et d'équité, mais dans la réalité on est loin de nos idéaux», résume Marc Arnal, doyen du campus St-Jean à Edmonton.A Vancouver, dans les bâtiments du ministère de l'Immigration, la «cérémonie de citoyenneté» se termine. «Lorsque vous rentrerez à la maison, faites un effort pour faire connaissance avec vos voisins, recommande la juge, Marie Bourgeois. C'est en apprenant à connaître les autres qu'on acquiert le respect des cultures et des traditions d'autrui. Très peu d'entre nous partagent le même passé, mais nous pouvons tous partager le même avenir.»Source : http://www.lefigaro.fr/international/20051...017.html?222806 Citer
Habitués MR_Nice_Guy Posté(e) 22 novembre 2005 Habitués Posté(e) 22 novembre 2005 Merci pour l'info Tunisiano . Citer
Invité Posté(e) 23 novembre 2005 Posté(e) 23 novembre 2005 Merci pour l'info Tunisiano .Y a pas de quoi mon ami ! Citer
Habitués malik11 Posté(e) 24 novembre 2005 Habitués Posté(e) 24 novembre 2005 Merci pour l'info Tunisiano .Y a pas de quoi mon ami ! merci Citer
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