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Quel sort pour la langue française ?


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Posté(e)

Le français n'est pas encore la langue de travail partout au Québec

PAR NORMAN DELISLE

Canadian Press

Sunday, October 05, 2003

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QUEBEC (PC) - Malgré la progression de la langue française dans le monde québécois du travail depuis 25 ans, l'anglais y "demeure toujours prédominant", estime le politologue Pierre Serré, un spécialiste des questions linguistiques.

Se basant sur les données du dernier recensement fédéral de 2001, dans lequel on avait introduit des questions sur la langue parlée au travail, M. Serré note que 67 pour cent des Anglo-Québécois utilisent principalement l'anglais au travail. De plus, un allophone sur trois, soit 36 pour cent, travaille également en anglais. Les allophones sont décrits comme les personnes n'ayant ni l'anglais ni le français comme langue maternelle.

Dans une dossier étoffé paru dans le dernier numéro du mensuel "L'Action nationale", M. Serré note aussi qu'à Montréal, la situation du français comme langue de travail est encore plus fragile que dans le reste du Québec. En effet, 70 pour cent des anglophones et 37 pour cent des allophones utilisent principalement l'anglais comme langue de travail.

Les données régionales sont particulièrement inquiétantes dans l'Outaouais. Dans cette partie du Québec, 80 pour cent des anglophones et 51 pour cent des allophones travaillent principalement en anglais. Chez les francophones, la proportion de ceux qui utilisent principalement l'anglais au travail atteint 24 pour cent.

M. Serré a aussi regardé les statistiques pour la région d'Ottawa, de l'autre côté de la frontière du Québec. Dans cette partie de l'Ontario, la situation du français comme langue de travail y est irrémédiablement compromise. Dans la région d'Ottawa, 98 pour cent des anglophones et 91 pour cent des allophones utilisent l'anglais sur les lieux de travail.

Quant aux Franco-Ontariens de la région d'Ottawa, c'est à 58 pour cent qu'ils doivent travailler en anglais.

Pour revenir au Québec, la place détenue par le français dans les milieux de travail chez les allophones s'est détériorée depuis 20 ans. Le nombre d'immigrants travaillant en anglais a grimpé de six pour cent tandis que la proportion d'allophones travaillant en français a diminué de cinq pour cent depuis deux décennies.

Ces proportions vont tout à fait à l'encontre de l'esprit de la loi 101, la Charte de la langue française, dont l'adoption en 1977 visait entre autres à imposer la langue française comme langue d'usage au travail.

"Considérant qu'au Québec, il y a neuf francophones pour un anglophone, une proportion de francisation inférieure à ce rapport a un effet négatif", note le chercheur.

M. Serré met également en évidence quelques faits qui n'ont rien de rassurant pour l'avenir du français comme langue de travail au Québec. Il note que:

- l'utilisation de la langue anglaise est prépondérante dans plusieurs secteurs industriels, de même que dans les groupes professionnels supérieurs;

- le traité de libre-échange avec les Etats-Unis augmente les relations commerciales avec ce pays et, en conséquence, les pressions en faveur de la langue anglaise;

- l'économie québécoise est de plus en plus entre des mains étrangères, notamment anglo-saxonnes, comme le prouve par exemple l'achat de Provigo par Loblaw's;

- enfin, la baisse démographique du Québec accentuera au cours des prochaines années les pressions pour un relèvement des quotas d'immigration. Il s'agira encore là d'une pression additionnelle sur l'avenir du français.

Pierre Serré se demande si les dirigeants politiques québécois auront la volonté d'agir pour préserver la place du français au cours des prochaines décennies.

Posté(e)

Salut Guyam,

Merci beaucoup pour cet intéressant article ! Tellement intéressant que je vais y aller de mes réflexions :

- on n'y parle beaucoup de Montréal où l'anglais gagne du terrain, or il est connu de tout le monde que sur les plans économique, social, culturel ou autre, Montréal n'a guère le choix d'être une ville bilingue si elle veut garder son rang de grande ville mondiale

- en ce qui concerne les régions québécoises, on n'y parle que de l'Outaouais. Sachant la position géographique de l'Outaouais, difficile alors de ne pas y trouver d'anglophones. Cela doit être le cas aussi du sud de l'Estrie (frontière partagée avec le Maine et le Vermont) notamment

- quant à Ottawa, capitale de la confédération, difficile de s'en sortir sans être bilingue de manière générale

- je serai curieux de savoir comment se porte le français dans le Centre-du-Québec, au Saguenay, en Mauricie, bref, ces régions qui géographiquement, ne subissent pas l'influence d'une province ou d'un état anglophone proche

- par ailleurs, je me rappelle les propos d'un client immigrant une fois qui me disait qu'il n'avait pas le choix d'utiliser l'anglais au travail mais qu'il tenait à ce qu'à la maison, avec ses enfants, le français et sa langue maternelle (l'hindou) soient privilégiés. Ainsi, peut-on mesurer l'importance ou l'impact de la langue parlée à la maison vs la langue parlée au travail ?

- cependant, il est vrai que l'anglais est prédominant dans les affaires mais cela n'est pas nouveau. Le fait aussi d'avoir un gouvernemant libéral ET à Ottawa ET en Ontario ET au Québec ne doit pas faciliter les choses ...

- dans une perspective de mondialisation, il est sûr qu'on va assister (et c'est déjà le cas) à une concentration des industries pour une soi-disante meilleure compétitivité. Et le Québec n'échappe pas à la règle. Cependant, Amérique du Nord oblige, le Québec est très bien préparé depuis des années je pense à cette nouvelle donne, contrairement à d'autres pays wink.gif

O'Hana

Posté(e)

Pour que le Français progresse dans le milieu du travail, encore faudrait-il que les entreprises « francophones » créent suffisament d'emplois. Vu la disproportion entre les populations anglophones et francophones, le combat est inégal et répondre par des lois me paraît dangereux.

Ceci-dit, depuis quand parler anglais au travail oblige à parler anglais chez soi ?

Le bilinguisme peut être une réalité et est, à mon humble avis, un avantage.

En France, désolé d'y revenir, quelques grandes entreprises qui travaillent à l'international obligent leurs employés à communiquer en Anglais, ce qui ne fait pas des sus-nommés des « anglophones », n'est-il pas ?

S

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