Habitués chamy Posté(e) 12 octobre 2020 Habitués Posté(e) 12 octobre 2020 Allo tout le monde. J'espère que vous allez bien. Bon, je voudrais bien que nous partagions cette belle lecture et comparaison ; aussi sociopolitical qu'elle le soit au Beau Québec . Qu'en pensez vous ? .......................... Journal. L'actualité. La quotidienne (très bon journal) Ricardo et nous Le Québec de 2020 est comme la cuisine sur plaque de Ricardo, sa nouvelle création. Rien ne se mélange, certains ingrédients se carbonisent, d’autres restent presque fermes, les couleurs et les textures s’opposent. Société Carnet des temps inédits Marie-France Bazzo 12 octobre 2020 Photo : Daphné Caron Ricardo ne fait pas de la cuisine, mais de la sociologie. Cet homme, cuisinier et communicateur adulé, sexy et gendre idéal, idole des familles, gourou du pain de pandémie. De commerce agréable, aimé autant à Saint-Georges de Beauce qu’à Toronto, se sentant concerné par la marche de sa société, engagé, visionnaire (il est de l’équipe du Lab-École), entrepreneur humaniste, drôle, il flaire non seulement les tendances culinaires, mais aussi les humeurs les plus profondes de ses concitoyens. Ricardo, c’est le Québec dans ce qu’il a de meilleur. Qui n’a pas pétri sa pâte à pizza, confectionné son gâteau aux bananes ou ses crêpes de confinement ? Qui n’a pas tapé « bœuf haché » ou « poitrine de poulet » dans un moteur de recherche pour tomber inévitablement sur une de ses recettes ? Qui n’a pas à la maison un fouet, une mitaine en silicone, la collection des livres de Ricardo ? Il est notre réconfort, notre réponse culinaire, un membre chouchou de nos familles. Le pain, parenthèse unique et plat emblématique du premier confinement, était celui de Ricardo dans quatre maisons sur cinq. Moelleux à l’intérieur, craquant à l’extérieur, réconfortant, ç’a été la doudou alimentaire dont nous avions besoin en ces temps incertains. Ricardo a marqué les années 2010 par ses recettes au crock-pot. Sa mijoteuse nous a charmés, car elle parlait de nous. Le Québec du début du XXIe siècle était celui du temps compté, où tout le monde courait et où plus personne n’avait le temps de cuisiner au quotidien. Ricardo l’a compris. Le dieu du crock-pot a imposé le mijoté longtemps, le surcuit qui épargne du temps et rassemble les familles. La bouffe de ces années-là avait comme caractéristique d’être uniformément molle et brune. Tout se confondait en un magma consensuel, à l’image exacte du Québec de 2010. Tous semblables, mijotés serré, d’extrême centre, craignant ce qui se distingue. Pratique. Facile. On ne se prend pas la tête, on baigne tous dans la même sauce réconfortante. Pourquoi se plaindrait-on ? Le Québec panse ses plaies postréférendaires et se refait une santé dans une unanimité tiède. La mijoteuse est le symbole de cette ère, et Ricardo devient le king de nos cuisines. En 2020, pandémie. Société polarisée, familles à boutte, mais qui ont le temps de cuisiner. Inquiétudes, questions sans réponses, impression que le monde est à broil. Ricardo, ce futé, arrive avec son nouvel opus, À la plaque. À la plaque ? Tout cuisiner sur une tôle, la passer au four. Un souper prêt en 25 minutes où rien ne se mélange : tous les ingrédients gardent leur personnalité, certains se carbonisent, d’autres restent presque fermes, les couleurs et les textures s’opposent. La plaque est l’incarnation culinaire des années 2020 : une juxtaposition d’éléments forts, portés à haute chaleur. Un Québec à cran, polarisé, tout sauf consensuel. Citer
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