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Tout ce qui a été posté par Denisovan

  1. Alexandre Duval Publié à 4 h 00 HAE Annoncée l’an dernier, la réforme des programmes d’immigration du gouvernement Legault ne semble pas freiner le désir de nombreux travailleurs qualifiés de s’établir au Québec. Près de 155 000 demandeurs sont en attente dans le portail Arrima du gouvernement, a appris Radio-Canada, et de récentes données offrent un portrait très détaillé de leur profil sociodémographique. Plus précisément, en date du 31 janvier dernier, ce sont 154 700 travailleurs qualifiés qui avaient une déclaration d’intérêt active dans le portail Arrima, c’est-à-dire qu’ils avaient déjà formulé une demande en bonne et due forme, toujours valide, dans le but d’immigrer au Québec de manière permanente. En ordre décroissant, les Algériens semblent les plus intéressés par le Québec (20 465 demandes d’intérêt), suivis des Camerounais (17 249), des Marocains (14 073), des Sénégalais (13 088), des Égyptiens (10 969) et des Syriens (10 395). Suivent les Tunisiens (8284), les Ivoiriens (6148), les Français (6091), les Indiens (6038), les Togolais (2705) et les Haïtiens (2579). Viennent ensuite une longue série de pays d’origine qui ont tous généré moins de 2000 déclarations d’intérêt. Ces données, qui proviennent d’une demande d’accès à l’information disponible sur le site web du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), démontrent que le Québec continue d’être attrayant, selon Me Maxime Lapointe, avocat en droit de l’immigration. Ouvrir en mode plein écran Me Maxime Lapointe, avocat en droit de l’immigration PHOTO : RADIO-CANADA / XAVIER GAGNON L’an dernier, le gouvernement Legault avait annoncé une série de changements à venir dans ses programmes d’immigration économique. PUBLICITÉ À compter de novembre 2024, par exemple, les travailleurs qualifiés qui déposeront une déclaration d’intérêt dans le portail Arrima devront démontrer une connaissance du français à l’oral de niveau 7 (intermédiaire) préalable à leur arrivée en sol québécois. Des talents éventuellement écartés? Cela étant, les données démontrent qu’à l’heure actuelle, à peine 30 000 déclarations d’intérêt actives, soit moins de 20 % du total, proviennent de travailleurs qualifiés ayant fait la démonstration de ce niveau de français. Cette donnée a de quoi surprendre puisque la liste des pays d’origine démontre que la majorité des déclarations d’intérêt sont issues de pays francophones ou francophiles. L’ex-directrice de la planification au MIFI, Anne Michèle Meggs, qui est d’ailleurs à l’origine de la demande d’accès à l’information qui a généré ces données, soupçonne que plusieurs demandeurs qui maîtrisent le français n’ont tout simplement pas passé le test de connaissance, peut-être en raison des coûts. Or, lorsque le critère de connaissance préalable du français entrera en vigueur, en novembre, ces travailleurs seront-ils rejetés à tort par le système? Mme Meggs s’en inquiète, car cela priverait le Québec de talents qui répondent pourtant aux exigences linguistiques. Ouvrir en mode plein écran Anne Michèle Meggs, ex-directrice de la planification et de la reddition de comptes au MIFI PHOTO : RADIO-CANADA / ZOOM / CAPTURE D'ÉCRAN Au moment d’écrire ces lignes, le MIFI n’avait pas encore répondu aux questions de Radio-Canada à ce sujet. PUBLICITÉ Des travailleurs jeunes et éduqués Les données démontrent par ailleurs que près des deux tiers (62,8 %) des déclarations d’intérêt sont faites par de jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans. Plus de 7 demandeurs sur 10 (71,9 %) sont des hommes. Presque la moitié ont un diplôme universitaire, qu’il soit de premier cycle (29,5 %) ou de cycle supérieur (19 %). Environ 1 demandeur sur 10 (9,6 %) occupe une fonction de cadre supérieur ou intermédiaire, tandis que 31,2 % ont une profession exigeant un diplôme universitaire. Selon Mme Meggs, le Québec aurait tout intérêt à prioriser ces travailleurs dans la planification de l’immigration. Arrima est nettement préférable pour tout le monde, pour le gouvernement, pour la société, pour les personnes immigrantes, plutôt que de passer par toutes les étapes et des années de statut temporaire, dit-elle. Me Lapointe ne partage toutefois pas son avis. Il donne en exemple les immigrants temporaires, comme les étudiants et les travailleurs étrangers, qui sont déjà au Québec, qui s’intègrent déjà et qui pourront éventuellement essayer d’immigrer en passant par le Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Je prioriserais quand même les gens au Québec versus des gens dans leur pays d'origine. Il y a déjà des gens au Québec qui sont sur les lignes de côté, illustre-t-il. L’offre ne suffit pas Par ailleurs, Me Lapointe maintient que les seuils d’immigration du Québec sont trop bas. En plus des 154 700 demandes d’intérêt actives dans Arrima, il rappelle que plus de 122 000 personnes étaient récemment en attente de leur résidence permanente dans la province. C’est sans compter les autres immigrants temporaires actuellement au Québec, qui pourraient bientôt déposer une demande de sélection permanente. Selon Me Lapointe, il y a [donc] plus de 300 000 personnes aujourd’hui qui aimeraient immigrer au Québec de manière permanente, mais le seuil du Québec devrait plutôt tourner autour de 60 000 pour l’année en cours. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande n'a plus de sens, selon Me Lapointe, surtout dans la mesure où le gouvernement du Québec continue d’effectuer des missions de recrutement à l’étranger. Le gouvernement devrait peut-être cesser de faire des missions de recrutement à l'étranger pendant les prochaines années [...]. On recrute des travailleurs étrangers et, de l'autre côté, on se dit que la capacité d'accueil est atteinte [...]. Il y a un manque de cohérence, dit-il. Près de 155 000 travailleurs qualifiés veulent immigrer au Québec | Radio-Canada
  2. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Faque ? Qu’est-ce qui fait que des Français qui s’établissent chez nous laissent tomber leur « du coup » caractéristique pour adopter le « faque », si cher aux Québécois ? Tsé, que certains absorbent l’accent d’ici, et d’autres pas ? C’est ce que tentent de comprendre deux chercheuses de l’Université de Montréal. Publié à 1h41 Mis à jour à 5h00 MARIE-EVE MORASSELa Presse Quand elle est arrivée dans la métropole il y a sept ans, la Française Nadège Fournier a constaté avec étonnement que ses compatriotes installés ici avaient parfois un tout autre accent que le sien. Étudiante en linguistique, elle a fait de sa question un projet de doctorat pour savoir dans quelle mesure les Français installés à Montréal adoptaient des éléments du français québécois. Pour y répondre, elle a fait équipe avec Julie Auger, professeure au département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. Elles ont interrogé sur plusieurs années 35 Français, hommes et femmes, tantôt fraîchement débarqués à Montréal, tantôt ici depuis plus de huit ans. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Déjà, un constat se dégage : il est « très fréquent » que le « du coup » soit remplacé par « fak », ou « faque ». « En France, beaucoup de personnes critiquent les plus jeunes, en particulier, qui disent “du coup” tous les trois mots. Les personnes qui sont ici acquièrent le “faque”. Elles ne le prononcent pas tout à fait comme nous, souvent elles disent “féque”. Mais on voit que c’est quelque chose qui s’intègre dans leur parler », dit Mme Auger. Autre observation : plus elles sont au Québec depuis longtemps, plus le « voilà », tend à être remplacé par « c’est ça ». La professeure Auger constate que des Français, entre eux, disent parfois que pour s’intégrer au Québec, mieux vaut ne pas garder sa façon de parler. « Il se dit que si vous parlez toujours à la française, avec la bouche en cul de poule, comme on dit, vous risquez d’être laissés de côté », dit Julie Auger. Certains participants ont confié qu’ils aimeraient bien parler comme les Québécois, mais craignent que ce ne soit perçu « comme une moquerie », dit Nadège Fournier. En général, les participants disent que l’accent et les mots [du français québécois] ne les dérangent pas, mais une bonne partie n’aime pas la syntaxe. Ils trouvent qu’il y a des fautes de français, à l’oral, ou dans les articles journalistiques. On me donne des exemples comme “j’ai tombé”, ou “je vas” au lieu de “je vais”. Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Mme Fournier ajoute qu’en sa qualité de linguiste, elle « ne juge pas ». Des participants ont également dit qu’ils corrigent leurs enfants quand ils commettent de telles fautes, mais « mettent des “tabarnak” dans les entrevues », dit Nadège Fournier en riant. À cet égard, Julie Auger explique que les études en sociolinguistique montrent que les gens ont avantage à parler comme les personnes qui les entourent. « On le fait de façon inconsciente. On le fait parce qu’on veut établir des liens, bâtir quelque chose ensemble », explique-t-elle. Toé et moé, de la France au Québec Les participants qui ont été interrogés viennent de Paris, mais aussi du nord et de l’ouest de la France, des régions où le parler français partage des traits avec le français québécois. Moé, toé, ça existe en Normandie. On peut dire croére au lieu de croire. Dire asteure pour maintenant, c’est quelque chose qui a existé partout en France, mais qui n’existe plus en bon français. C’est disparu à Paris, mais ça se maintient dans l’ouest et le nord de la France. Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Dans le cadre de cette étude, on cherchera donc à savoir si les personnes de ces régions sont plus enclines à adopter du vocabulaire ou des tournures de phrases québécoises contrairement à des Parisiens, par exemple, qui pourraient être plus résistants au fait de modifier leur français. Prennent-ils d’autres plis d’ici ? Julie Auger fait remarquer que les Français utilisent très peu l’inversion quand ils posent des questions. Ils diront « tu viens me voir demain ? » plutôt que « viens-tu me voir demain ? ». « Au Québec, c’est une construction qu’on utilise beaucoup. Ce n’est pas familier, ni non standard. En fait, les Français trouvent qu’on parle bien, quand on dit ça », dit Mme Auger. L’acquisition d’une autre variété de sa langue varie en fonction du parcours individuel de chacun : avec qui on partage sa vie, avec qui on travaille, ou pas. « Il y a énormément de facteurs qui varient », dit Julie Auger. Nadège Fournier est un bon exemple de l’influence de l’entourage : pendant quatre ans, elle a partagé sa vie avec un Beauceron. « À ce moment-là, j’ai adopté plus d’éléments québécois », dit-elle. Elle s’entendait alors dire « tsé » ou « en tout cas » en début de phrase, a adopté le « moé itou », ou le « mais que je fasse ça ». Mais elle constate que depuis trois ans, sa façon de parler a changé à nouveau. « C’est dynamique », dit-elle. EN SAVOIR PLUS 65 550 Nombre de Français vivant à Montréal SOURCE : CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-08/quand-les-francais-larguent-du-coup-pour-faque.php
  3. Le Barreau de Montréal met en garde contre de faux avocats en immigration Ouvrir en mode plein écran La proportion des plaintes reliées à l'immigration s'est multipliée par trois entre 2018 et 2022. (Photo d'archives) PHOTO : ISTOCK / LIGHTFIELDSTUDIOS/GETTY La Presse canadienne Publié hier à 14 h 17 HNE Le rêve canadien peut vite devenir un cauchemar pour les nouveaux arrivants qui deviennent la proie de faux avocats spécialisés en droit de l'immigration, a déclaré le bâtonnier de Montréal en faisant état d'un drame local. David Ettedgui, bâtonnier élu du Barreau de Montréal, affirme que les fraudeurs ciblent l'une des populations les plus vulnérables de la ville, facturant souvent des sommes exorbitantes en espèces uniquement pour fournir une aide à l'immigration, au mieux médiocre. D'autres abandonnent simplement leurs victimes. Nous voyons tout autant des investisseurs aux poches profondes qui sont tombés dans cette arnaque que des demandeurs d'asile, dont certains traversent les frontières avec rien d'autre que leurs vêtements et leur valise, a raconté Me Ettedgui à propos des victimes en entrevue, vendredi. Mais le point commun entre eux est qu'ils essaient tous de commencer une nouvelle vie au Canada. Le Barreau de Montréal a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation au phénomène, incitant le public à vérifier que ses avocats spécialisés en immigration sont autorisés à exercer au Québec. La campagne comprend des graphiques invitant les observateurs à se méfier des tactiques suspectes, telles que les réunions dans des espaces informels, les promesses de résultats rapides ou l'absence de contrat en bonne et due forme. PUBLICITÉ La campagne est nécessaire, a déclaré Me Ettedgui, en raison d'une augmentation significative du volume de plaintes liées à l'immigration que le barreau a reçues ces dernières années. L'organisation n'a pas fourni le nombre total de plaintes qui transitent par son bureau, mais a déclaré que la part des signalements concernant de faux avocats a triplé entre 2018 et 2022. De tels cas représentaient 13 % de toutes les plaintes en 2018, a indiqué le barreau, mais ils ont grimpé en flèche jusqu'à 39 % quatre ans plus tard. Les rapports officiels ne représentent probablement qu'une fraction de l'ensemble des cas, ajoute l'organisation. David Ettedgui a déclaré qu'il n'était pas clair si cette hausse était due à la croissance de la population immigrée, à une compréhension plus large des droits des immigrés ou à une autre raison. La plupart des plaintes proviennent d'avocats légitimes dont les clients sont d'anciennes victimes d'escroqueries, a-t-il expliqué. Il a précisé que dans de nombreux cas, les faux avocats sont des personnes qui ont été radiées du barreau ou sont eux-mêmes des immigrants autorisés à exercer le droit dans leur pays d'origine, mais qui ne sont pas certifiés au Québec. Une façon de vérifier les qualifications d'un avocat consiste à effectuer une recherche dans le catalogue en ligne des membres du Barreau du Québec, qui répertorie leur spécialisation, leurs coordonnées et l'adresse de leur cabinet ou de leur employeur. La campagne du Barreau de Montréal comprend également une liste de ressources vérifiées pour trouver une représentation accréditée. PUBLICITÉ Pour quiconque quitte son pays pour s'installer ici, il est essentiel d'avoir le soutien adéquat, a écrit Me Ettedgui dans un communiqué lors du lancement de la campagne. Confier votre dossier d'immigration à un faux avocat peut avoir des conséquences majeures sur votre processus d'établissement au Canada. Une démarche encourageante Rose Ndjel a été témoin de ces conséquences. La directrice du Centre de services aux immigrants de Montréal Afrique au Féminin a rappelé deux personnes qui se sont présentées à l'organisme en larmes après avoir reçu l'ordre des agents frontaliers de quitter le pays. Elles pensaient que le Canada était toujours en train de traiter leurs demandes d'immigration, mais ont découvert plus tard qu'elles avaient été trompées par un faux avocat, a raconté Ndjel. Des cas comme ceux-là sont très, très, très fréquents dans notre quartier, a-t-elle déploré. Mais Me Ndjel a expliqué que les victimes résistent souvent aux suggestions de déposer une plainte officielle, de peur de compromettre davantage leur statut d'immigration. Elle a qualifié la campagne du Barreau de Montréal d'encourageante et a ajouté qu'elle espère qu'elle perdurera et s'étendra. Il faut que quelqu'un porte plainte pour que quelqu'un assume ses responsabilités, a-t-elle déclaré à propos des faux avocats spécialisés en droit de l'immigration. Parce que, comme je l'ai souvent dit, s'ils déposent une plainte et nous pouvons ensuite la traiter. Le Barreau de Montréal met en garde contre de faux avocats en immigration | Radio-Canada
  4. Les immigrants de plus en plus nombreux à rester au Québec PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE Les immigrants récents restent de plus en plus au Québec après l’obtention de leur résidence permanente, constate Statistique Canada. La performance de la province s’explique en bonne partie par le taux élevé de rétention des travailleurs qualifiés. Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00 LILA DUSSAULTLa Presse Arriver au Québec, c’est une chose. S’y installer, c’en est une autre. Statistique Canada a rendu publiques mercredi des données sur le taux de rétention des immigrants à travers le pays. Au Québec, le taux d’immigrants qui se trouvaient toujours dans la province un an après l’obtention de leur résidence permanente est passé de 85,1 % en 2016 à 91,0 % en 2020. À titre comparatif, en Ontario, ce taux a légèrement diminué, passant de 94,9 % en 2016 à 92,8 % en 2020. Les résultats du Québec se rapprochent désormais de ceux de la Colombie-Britannique, où 91,3 % des immigrants étaient toujours dans la province après un an en 2020. Au contraire, dans les Prairies, le taux de rétention sur un an a chuté depuis 2016, tandis que la performance varie d’une province à l’autre du côté des Maritimes. La bonne performance du Québec s’explique par son économie solide, son faible taux de chômage et certaines politiques d’immigration, analyse la spécialiste des politiques publiques d’immigration de l’Université de Montréal, Catherine Xhardez. « Le processus pour venir au Québec en tant que résident permanent est très sélectif, explique-t-elle. Il y a des seuils stables, des exigences linguistiques, les délais de traitement sont beaucoup plus longs qu’ailleurs au Canada. Donc, ceux qui choisissent le Québec, c’est qu’ils veulent venir au Québec et rester au Québec. » Champion de la rétention des travailleurs qualifiés Toutes catégories confondues, ce sont généralement les immigrants qui sont parrainés par leur famille qui demeurent dans la même province le plus longtemps, rapporte Statistique Canada. Les aides-soignantes et aides familiales sont aussi en tête de liste. Le Québec est cependant champion au pays pour retenir les travailleurs qualifiés ou exerçant des métiers spécialisés, du moins pour un an. Entre 2016 et 2020, le taux de rétention chez cette catégorie d’immigrants au Québec est passé de 86,3 % à 91,4 %, un sommet toutes provinces confondues. En Ontario, pendant la même période, le taux a au contraire baissé, passant de 87,3 % à 81,9 %. En Colombie-Britannique, ce taux a aussi diminué, de 72,3 % à 67,4 %. La question linguistique pourrait faire en sorte que le Québec est moins exposé à la concurrence entre les provinces, analyse Mme Xhardez. « Aujourd’hui, un francophone qui veut immigrer au Canada va aller ailleurs qu’au Québec, parce que c’est beaucoup plus long et difficile de venir au Québec, observe-t-elle. Donc, dans le reste du Canada, il y a peut-être plus de concurrence entre les provinces. » En d’autres mots, un travailleur qualifié qui choisit de s’installer dans la Belle Province – surtout s’il est francophone – aura moins tendance à se laisser séduire par une offre plus prometteuse ailleurs au pays. L’accueil de nouveaux résidents permanents se fait aussi davantage « par étapes », c’est-à-dire que les immigrants arrivent comme résidents temporaires (visas de travail, études, etc.) avant d’obtenir leur résidence permanente, ajoute la chercheuse. Ils ont donc déjà quelques racines au moment d’obtenir leur résidence permanente. « Ce sont des gens qui s’établissent, s’intègrent, dont les enfants vont déjà à l’école », énumère-t-elle. Données sur cinq ans Quand Statistique Canada mesure le taux de rétention sur cinq ans, les résultats sont beaucoup plus stables au Québec. Les dernières données disponibles concernent l’année 2016. L’agence fédérale a pu évaluer si les immigrants ayant obtenu leur résidence permanente cette année-là étaient toujours dans leur province initiale cinq ans plus tard. De tous les immigrants arrivés en 2016 au Québec, 8 sur 10 étaient toujours dans la province en 2021, soit un taux stable par rapport aux cinq années précédentes. En Ontario, en comparaison, plus de 9 immigrants sur 10 étaient toujours installés dans la province après cinq ans. En Colombie-Britannique, le taux se maintient aussi autour de 87 %. Remontée en Atlantique, déclin dans les Prairies À l’échelle du Canada, le plus récent bilan de Statistique Canada montre aussi des fluctuations importantes entre les Prairies et les provinces de l’Atlantique. Longtemps grandes perdantes du taux de rétention, les provinces atlantiques ont vu une remontée dans leur capacité à offrir une terre d’accueil à long terme. Dans ces régions, la mise sur pied du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique en 2017 a fait une différence, note Statistique Canada. « L’Atlantique, pendant longtemps, c’était la zone pauvre de l’immigration, mais elle est devenue plus dynamique et on voit des taux de rétention plus intéressants », constate Chedly Belkhodja, professeur à l’Université Concordia, dont les recherches portent sur la régionalisation de l’immigration. Au contraire, dans les Prairies, le ralentissement économique se répercute dans les taux de rétention. En Alberta, alors que’en 2012, 91,5 % des immigrants étaient restés dans la province depuis cinq ans, ce taux est passé à 84,5 % en 2016. La chute a été encore plus brutale pour la Saskatchewan, où le taux est passé de 72,2 % à 57,9 % pendant la même période. https://www.lapresse.ca/actualites/2024-02-15/les-immigrants-de-plus-en-plus-nombreux-a-rester-au-quebec.php
  5. Le « piège démographique » montréalais (et canadien) PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE L’île de Montréal a attiré près de 100 000 nouveaux habitants pendant la dernière année alors que les mises en chantier se sont effondrées de 26 %. MAXIME BERGERONLA PRESSE Je n’ai pas eu la meilleure note du groupe à mon cours de mathématiques 436, mais j’ai amassé tout juste assez de connaissances pour savoir reconnaître un problème de calcul lorsqu’il me saute au visage. Publié à 1h01 Mis à jour à 5h00 Celui qui se présente aujourd’hui est visible à des kilomètres à la ronde. Deux chiffres récents, aux antipodes, illustrent la crise majeure dans laquelle s’enfonce non seulement la métropole québécoise, mais aussi tout le pays. L’île de Montréal a attiré près de 100 000 nouveaux habitants pendant la dernière année, a révélé La Presse la semaine dernière, une hausse spectaculaire de 5,3 %1. Ce gain net de population est essentiellement attribuable à la migration internationale, temporaire et permanente. En parallèle, les mises en chantier se sont effondrées de 26 % depuis un an dans l’île de Montréal, nous a appris mardi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), pour s’établir à un total famélique de 7705 nouveaux logements Vous avez bien lu. La pire performance depuis 2001, à l’échelle métropolitaine. Le décalage est gigantesque, et cette déconnexion grandissante entre démographie et construction cause des ravages partout au Canada. Prenons les choses morceau par morceau. Le sujet est tabou, chargé et complexe, mais depuis quelques mois, de plus en plus d’experts réputés tirent la sonnette d’alarme. Leur constat est tranchant : les cibles d’immigration fixées par le gouvernement fédéral de Justin Trudeau dépassent les capacités d’accueil du pays, en matière de logement et de services publics. Lundi, deux économistes de la Banque Nationale, Stéphane Marion et Alexandra Ducharme, ont publié un rapport spécial pour exposer le « piège démographique » dans lequel se trouve aujourd’hui le Canada2. Rien de moins. La population du pays a grimpé de 1,2 million de personnes l’an dernier, soulignent-ils, un chiffre jugé « incroyable », « stupéfiant » et « extrême ». Cette croissance démographique de 3,2 % en une seule année est cinq fois plus élevée que la moyenne des pays de l’OCDE (+ 0,6 %). La venue de 543 000 travailleurs temporaires et de 455 000 immigrants explique la majeure partie de cette hausse, note le rapport. Pendant la même période, il y a eu 360 000 naissances et 332 000 décès. Cette poussée démographique a un impact dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les refuges pour sans-abri. Ça déborde d’un océan à l’autre. J’ai reçu plusieurs témoignages poignants en ce sens au cours des derniers mois. Mais « ce défi de l’absorption n’est nulle part plus évident que dans le domaine du logement, où le déficit de l’offre a atteint un nouveau record, avec seulement une mise en chantier pour 4,2 personnes entrant dans la population en âge de travailler », écrivent les économistes de la Banque Nationale. Historiquement, il y avait une nouvelle construction pour 1,8 personne. Ottawa a injecté des dizaines de milliards pour tenter d’accélérer les mises en chantier, mais il faudrait doubler la cadence de production à environ 700 000 nouvelles constructions par an pour espérer combler le déficit. Nous sommes très loin du compte. Les économistes de la Banque Nationale estiment que le Canada est coincé « dans un piège démographique qui a historiquement toujours été réservé aux économies émergentes ». Ils préconisent de ramener la croissance démographique totale entre 300 000 et 500 000 pour sortir de l’impasse. J’écrivais plus haut que la crise actuelle était visible à des kilomètres à la ronde, mais il faut croire que les autorités fédérales ne l’ont pas vue se profiler sur leur écran radar, ce qui est assez déroutant. Pire encore : Ottawa a ignoré l’avis de ses propres fonctionnaires, qui l’ont averti il y a deux ans que ses cibles d’immigration ambitieuses risquaient d’affecter l’abordabilité des logements et les services publics. La Presse Canadienne a révélé ces informations très embarrassantes pour le gouvernement Trudeau jeudi dernier3. À Québec, le découplage entre la croissance de la population et la disponibilité des logements inquiète au plus haut point le gouvernement Legault. D’autant que la province n’a aucun pouvoir sur la sélection d’une partie de ses nouveaux résidants, dont les demandeurs d’asile. Le Québec a accueilli un nombre record de 150 000 immigrants en 2022, et les projections s’établissent entre 174 000 et 190 000 par année d’ici 2028, selon un document interne que j’ai pu consulter. La province a besoin d’immigrants, et, oui, elle espère attirer davantage de nouveaux venus issus de la francophonie, mais l’ampleur récente des arrivées est vue comme une « catastrophe » pour l’accès aux logements et aux services publics, m’a fait valoir une source bien placée au gouvernement. Ce qui nous ramène aux mises en chantier. Le Québec en a enregistré 38 900 l’an dernier, un recul du tiers sur un an. C’est le niveau le plus faible depuis 2015, et dans le segment des maisons unifamiliales… le pire score depuis 1955 ! La baisse est de 37 % dans la région métropolitaine de Montréal, et comme je l’écrivais d’entrée de jeu, de 26 % dans l’île. Inflation, hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, embûches réglementaires, sous-investissement dans le logement social : les causes de ce repli sont nombreuses. On ne saurait absolument montrer du doigt l’immigration pour cette contre-performance de la construction. Une chose est assurée, toutefois : la forte croissance de la démographie, combinée à la baisse des mises en chantier, constitue une recette pour le désastre. La crise du logement, déjà bien enracinée, va s’aggraver. La bonne vieille loi de l’offre et de la demande jouera de plus en plus son rôle au fil des prochaines années, ce qui rendra l’accès à des logements abordables de plus en plus impensable. https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-01-17/le-piege-demographique-montrealais-et-canadien.php#
  6. https://www.lapresse.ca/actualites/2023-12-20/le-quebec-franchit-le-cap-des-500-000-immigrants-temporaires.php
  7. PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE Les immigrants temporaires ont atteint un sommet historique au Québec. Les immigrants temporaires dépassent le cap du demi-million au Québec. Les dernières données de Statistique Canada, publiées mardi, montrent que la croissance spectaculaire observée au troisième trimestre s’est poursuivie au quatrième trimestre de 2023. Mis à jour hier à 5h00 SUZANNE COLPRONLA PRESSE CE QU’IL FAUT SAVOIR Les immigrants temporaires ont atteint un sommet historique au Québec. Leur nombre a bondi de 46 % en un an, pour l’ensemble des catégories, passant de 361 000 à 528 000. Au Canada, le nombre d’immigrants temporaires atteint 2,5 millions. Il y a un an, Statistique Canada dénombrait 360 936 immigrants temporaires, qu’on appelle aussi des résidents non permanents. Ce nombre atteint maintenant 528 034, soit une hausse de 46 % en un an. Qui sont ces nouveaux venus ? Que font-ils ? Il s’agit d’étrangers qui détiennent un permis de travail, un permis d’études ou qui ont demandé l’asile. Les gouvernements fixent des seuils annuels d’immigrants permanents. Mais dans le cas des temporaires, il n’y a aucun seuil, aucune limite. Ce qui explique l’explosion révélée par les données de Statistique Canada. On peut même ajouter que cette explosion a été en partie nourrie par les politiques gouvernementales. Ce n’est pas le cas pour les demandeurs d’asile, dont les flux résultent des tensions internationales. Mais ce sont les gouvernements du Québec et du Canada qui acceptent les étudiants, ou qui accordent ou non des permis aux travailleurs étrangers. C’est le gouvernement du Canada qui permet aux étudiants de prolonger leur séjour en leur accordant un permis de travail post-diplôme, et c’est le gouvernement du Québec qui entend attirer davantage d’étudiants étrangers francophones avec une promesse de passerelle rapide pour la résidence permanente. La forte croissance des résidents non permanents n’étonne pas le professeur Jean-Pierre Corbeil, qui a été responsable pendant 15 ans du programme de la statistique linguistique de Statistique Canada. « En ce moment, il semble y avoir une certaine opacité pour ce qui est de l’information sur les résidents non permanents au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec, déplore-t-il. Ça devient très difficile de savoir où on s’en va exactement avec tout ça. » A-t-on perdu le contrôle ? M. Corbeil se fait prudent, mais « ce qui est clair, dit-il, c’est que ce nombre continue d’augmenter et qu’on ne sait pas dans quelle mesure cette hausse est arrimée aux besoins réels et aux demandes du milieu des affaires qui a des postes à [pourvoir] ». Plus de travailleurs Ce sont les travailleurs étrangers qui forment le plus gros contingent de résidents non permanents au Québec. Ils sont 225 684, incluant les membres de leur famille. Cela représente 43 % du total des temporaires. Leur nombre a bondi de 85 500 en un an, soit une hausse de 61 %. Le deuxième groupe en importance est celui des demandeurs d’asile. Ils étaient 106 000 en 2022, selon l’agence fédérale. Ils sont maintenant plus de 160 000. Il faut savoir qu’environ 100 000 d’entre eux ont un permis de travail. Le groupe le moins important en nombre est celui des étudiants étrangers : 72 620. Fait étonnant, le nombre de détenteurs de permis d’études a bondi de 8000 entre le troisième et le quatrième trimestre, alors qu’il était plutôt stable depuis le début de l’année. Est-ce que cette croissance est attribuable à la menace de la hausse des droits de scolarité du gouvernement de la Coalition avenir Québec ? « C’est une possibilité », croit Jean-Pierre Corbeil, professeur au département de sociologie de l’Université Laval. « Parce que la mesure va s’imposer pour les nouveaux et non pas pour ceux qui ont déjà amorcé leur programme d’études. » Explosion au Canada Dans l’ensemble du Canada, le nombre de résidents non permanents est aussi en explosion. Sur une population estimée de 40,5 millions, on compte plus de 2,5 millions de résidents temporaires. Il y a un an, ils étaient 1,7 million. Le plus grand groupe de temporaires est celui des travailleurs étrangers. À 1 165 500, ceux-ci comptent pour 46 % du total. Le deuxième groupe en importance est celui des étudiants étrangers. Ils sont 660 000, ce qui équivaut à 26 % des résidents non permanents au Canada. Leur nombre a bondi de 122 000 en un an. Les demandeurs d’asile sont proportionnellement beaucoup moins nombreux au Canada qu’au Québec. Ils sont 289 000 au pays, soit 12 % des résidents temporaires. Au Québec, ils comptent pour 30 % de tous les résidents non permanents.
  8. À l’automne, le Québec dévoile un paysage haut en couleur. Du jaune orangé au rouge flamboyant, la nature nous en met plein la vue. https://www.bonjourquebec.com/fr-ca/decouvrir/saisons/automne
  9. Radio-Canada Publié hier à 19 h 20 Mis à jour hier à 21 h 30 Partager l’article Dès 2024, les touristes canadiens auront une étape supplémentaire à prévoir pour pouvoir visiter l'Europe, ou, du moins, une grande partie du continent. Un permis du système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS) sera exigé dans 30 pays pour tout séjour de courte durée. L’ETIAS permettra aux voyageurs de pouvoir visiter ces États pendant 90 jours au maximum à l’intérieur d’une période de 180 jours. Les autorités derrière l’ETIAS souhaitent toutefois être claires : il ne s'agit pas d'un visa mais d'une autorisation de voyage pour les ressortissants de pays tiers exemptés de l'obligation de visa, lit-on sur le site Internet de l'Union européenne. Ce système a été mis en place principalement pour des raisons sécuritaires. La Commission européenne a créé le système d'autorisation ETIAS pour renforcer les frontières extérieures du continent européen et parer à toutes les menaces potentielles. Le Canada n'est pas le seul pays visé par la mesure. Les visiteurs provenant de 60 États, dont les États-Unis, le Mexique, le Royaume-Uni, l’Australie et le Japon devront se soumettre à ces exigences. Le nouveau permis coûtera sept euros, soit environ 10,25 dollars canadiens, et pourra être obtenu par l'entremise du site Internet ou de l’application mobile de l’ETIAS. Certains individus n’auront pas besoin de payer les frais. Les voyageurs de moins de 18 ans et les voyageurs de plus de 70 ans sont exempts, tout comme les membres de la famille d’un citoyen de l’Union européenne et d'une personne n’étant pas citoyenne de l’Union européenne, mais pouvant s'y déplacer librement. Les 30 pays en question : L'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la République tchèque, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède et la Suisse. Une fois l'autorisation obtenue, celle-ci sera valide jusqu'à trois ans, mais il faudra présenter une nouvelle demande de permis en cas d'expiration du passeport. La plupart des demandes sont traitées en quelques minutes, indique le site Internet de l'Union européenne, qui prévient toutefois qu'un délai allant jusqu'à 30 jours pourrait être nécessaire. Avec les informations de La Presse canadienne Les Canadiens auront besoin d’un permis pour visiter de nombreux pays d’Europe | Radio-Canada.ca
  10. Fromages, charcuteries, chocolat, petit apéro du pays… Ce sont les vacances, et vous vous êtes gâté outre-mer. Mais savez-vous ce que vous avez le droit de rapporter au Canada ? Voici quelques exemples de ce qui est permis et de ce qui ne l’est pas. Après un séjour en Europe, il peut être tentant de rapporter quelques plaisirs alimentaires, ou d’en demander à des amis qui traversent l’océan pour vous visiter. Mais attention ! Tout n’est pas accepté à la douane canadienne, à votre arrivée à l’aéroport. Pour les voyages en Europe de sept jours et plus, le gouvernement canadien permet de rapporter en franchise de droits et de taxes des biens d’une valeur totale allant jusqu’à 800 $. Mais à quoi avez-vous droit ? Afin d’éviter les mauvaises surprises, il vaut mieux vérifier si ce que l’on souhaite rapporter peut figurer dans les bagages. À lire aussi : Sorties familiales : plus de 100 activités pour toute la famille Aliments transformés Vous pouvez apporter certains aliments, mais pas tous. Généralement, les aliments transformés ne posent pas de problème. Vous avez droit à un maximum de 20 kg d’épices, de thés et café, de miel, d’aliments dérivés des céréales ou encore des confiseries. Cela inclut donc les biscuits, les pâtisseries, les chips et les bonbons, par exemple. Il est possible aussi de rapporter jusqu’à 50 L d’huiles de qualité alimentaire, comme de l’huile d’olive, et jusqu’à 20 L de vinaigrettes ou de condiments. Dans tous les cas, ces produits comme ceux qui suivent doivent être destinés à un usage personnel et non commercial. Fruits et légumes Vous avez pris une pomme avec vous pour l’avion et ne l’avez pas mangée ? Pouvez-vous la rapporter au Canada ? La réponse est non. Plusieurs restrictions concernent les aliments frais, comme les fruits et les légumes. En règle générale, si le fruit ou le légume pousse au Canada, vous ne pouvez pas le rapporter, notamment pour éviter de contaminer les espèces locales avec des insectes ou des maladies provenant d’un autre pays. Donc, les pommes ou les concombres sont interdits… mais les bananes, elles, sont permises ! Si vous ramenez un fruit ou un légume, il est toutefois important de vérifier qu’il ne contient pas de terre, d’insectes ou de feuilles, car l’agent frontalier pourrait alors vous le retirer. À noter que ces restrictions ne s’appliquent pas pour les fruits et légumes transformés. Vous auriez donc le droit d’apporter des légumes ou des fruits séchés et en conserve. On s’y perd, mais c’est comme ça… Produits laitiers Vous avez bel et bien le droit de rapporter certains produits laitiers au Canada. Vous pouvez, par exemple, ramener jusqu’à 20 kg de fromages. Trois autres produits laitiers sont également autorisés : le yogourt, la crème glacée et le kashk, pour un maximum de 20 L. Plusieurs voyageurs scellent leurs fromages sous vide, par précaution, mais rien sur les sites gouvernementaux destinés aux voyageurs n’indique qu'is doivent le faire. « Le fromage doit être dans son emballage de vente au détail et non ouvert, mais il n'y a pas d'exigence quant à un type d'emballage spécifique, indique Jacqueline Roby, porte-parole principale de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Par contre, poursuit la représentante de l'agence fédérale, « le fromage emballé dans du lactosérum, du lait ou de la crème provenant de l’extérieur des États-Unis continentaux est généralement interdit au Canada. » En outre, ajoute Jacqueline Roby, « les importations personnelles de produits laitiers d’une valeur supérieure à 20 $ peuvent faire l’objet d’une augmentation des taux de droit ». Autrement dit, le douanier pourrait vous faire payer une taxe supplémentaire, même si vous déclarez ces produits en franchise de droits et de taxes des biens. Les œufs, de leur côté, sont totalement interdits (dans la pâtisserie, la quantité est négligeable). Et la viande ? Si vous souhaitez rapporter du saucisson, ce n’est malheureusement pas possible puisque les viandes fraîches, séchées et saumurées ne sont pas autorisées. Vous avez la possibilité toutefois de rapporter des produits de viande préparés commercialement et cuits, qui se conservent à température ambiante et qui sont scellés dans un pot de verre ou une boîte de conserve. Assurez-vous toutefois que le contenant est identifié avec l’étiquette d’origine et qu’il y a bien une liste d’ingrédients sur l’emballage. Vous pourriez ainsi rapporter du pâté acheté dans un commerce par exemple, ou certains foies gras. « On ne peut pas importer de foie gras semi-conserve, ni mi-cuit, ni fait maison », indique cependant la porte-parole de l'AFSC. Pour ce qui est du bœuf, faites attention : les agents frontaliers ne vont l’accepter que s’il provient de pays présentant un risque négligeable à l’égard de la maladie de la vache folle. Assurez-vous donc que le pays d’origine est écrit sur l’emballage du produit contenant du bœuf. La plupart des pays de l’Union européenne font partie de cette liste ; vérifiez bien quand même ! Alcool et tabac Pour ce qui est de l’alcool, vous avez le droit de rapporter un maximum de 1,5 L de vin (donc deux bouteilles de vin de taille standard), ou 1,14 L de spiritueux, ou un maximum de 8,5 L de bière. Vous pouvez aussi rapporter au total 200 cigarettes, 50 cigares, 200 g de tabac fabriqué et 200 bâtonnets de tabac. Il est toutefois important de noter que, pour ce qui est de l’alcool et du tabac, ces produits doivent être en votre possession lorsque vous arrivez au Canada. Les autres biens ne doivent pas nécessairement vous accompagner et pourraient être expédiés par la poste, par exemple, à l’exception des produits contenant de la viande. Un outil pratique pour vous aider Si vous n’êtes toujours pas certain d’avoir le droit d’apporter un aliment, le gouvernement du Canada rend disponible un outil de recherche qui répertorie les exigences d’importation pour les produits réglementés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Appelé SARI (Système automatisé de référence à l’importation), ce système permet d’entrer le nom d’un aliment, puis de sélectionner « Voyageurs & Usage personnel et non pour la revente ou distribution ». L’outil vous indiquera si vous avez le droit d’apporter l’aliment et sous quelles conditions. L’outil n’est pas simple à utiliser mais après quelques essais, il devient plus facile de repérer quels aliments peuvent fouler le sol canadien. Quelque chose à déclarer ? Déclarer ou pas ce qui est dans vos bagages ? La réponse est simple : vous devez déclarer toute la marchandise que vous avez obtenue alors que vous étiez à l’étranger, d’après l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Conservez également vos factures au cas où vous vous feriez contrôler. Si vous n’êtes pas certain qu’un article est permis ou non, déclarez-le d’emblée et informez-vous auprès de l’agent des services frontaliers qui pourra vous aider. En effet, si vous déclarez un article interdit, il risque simplement d’être confisqué, sans aucune conséquence. Attention, si vous faites une fausse déclaration ou une déclaration incomplète et que vous êtes contrôlé, vos articles seront confisqués et vous devrez payer une pénalité pour les récupérer, ou encore vous serez passible d’une amende. « Vous pourriez perdre définitivement les biens en question, ou vous pourriez avoir à payer une pénalité pour les récupérer », indique l’ASFC. Selon le genre de bien et les circonstances de la saisie, l’Agence peut infliger une pénalité se situant entre 25 et 70 % de la valeur des biens. Le tabac et les boissons alcoolisées qui ne sont pas dûment déclarés seront saisis de façon permanente. Si vous ramenez un aliment interdit sans le déclarer, l’ASFC pourrait vous imposer une amende pouvant aller de 500 $ à 1300 $, selon le degré de sévérité de l’infraction. Et cela risque de nuire à vos prochains voyages : l’ASFC consigne toutes les infractions. « Si vous avez un dossier d’infraction, vous pourriez devoir subir un examen plus détaillé lors de vos prochains voyages », précise l’Agence. Autant le savoir ! À lire aussi : Transport aérien : de nouvelles règles en faveur des voyageurs (Des informations complémentaires fournies par l'ASFC ont été ajoutées à la version initiale du texte - 25 juillet 2023). https://www.protegez-vous.ca/nouvelles/affaires-et-societe/douanes-que-pouvez-vous-rapporter-d-europe?utm_source=infolettre&utm_medium=courriel&utm_campaign=bulletin
  11. Québec fait marche arrière pour garder des immigrants francophones diplômés Le nombre d’étudiants étrangers souhaitant rester au Québec est en chute libre depuis la réforme du PEQ. Pour renverser la vapeur, le gouvernement Legault compte revoir des programmes d'immigration. La ministre de l'Immigration Christine Fréchette a prévu d'alléger les critères d'accès au Programme de l'expérience québécoise. PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL Romain Schué Publié à 4 h 00 Le gouvernement de François Legault s’apprête à tirer la plogue sur une partie de la controversée réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), mise en place en 2020 par l’ancien ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette. Selon les informations de Radio-Canada, Québec compte désormais alléger les critères d’accès à ce programme, essentiellement pour les diplômés étrangers francophones. Cette mesure est pilotée par l’actuelle ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, qui a abordé ces enjeux lors d’une récente tournée auprès d’acteurs communautaires, des affaires et du milieu de l’enseignement. Les détails de cette réforme devraient être annoncés par le gouvernement Legault dans les prochains jours. D'autres programmes d'immigration pourraient également être revus. Le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, est à l'origine de la controversée réforme du PEQ, en vigueur finalement depuis 2020. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS Moins d’expérience de travail exigée La réforme du PEQ était au cœur du mandat de Simon Jolin-Barrette au moment de la prise du pouvoir de la Coalition avenir Québec (CAQ) en 2018. Ce programme, très populaire, était considéré comme une voie rapide vers l’immigration permanente pour les diplômés et les travailleurs étrangers, déjà au Québec. Estimant qu’un nombre trop élevé de candidats utilisaient le PEQ, l’actuel ministre de la Justice avait durci les conditions de sélection. Un choix qui avait provoqué des vagues au Parlement, l’intervention de François Legault, la grogne des universités et du monde des affaires, puis l’abandon d’une première mouture. Finalement, Québec avait opté pour l’ajout d’une expérience de travail. Désormais, les diplômés doivent par exemple acquérir une expérience dans des domaines ciblés, variant d'au moins 12 à 18 mois selon la formation initiale, avant de pouvoir postuler au PEQ. Ces critères, selon nos informations, seront revus à la baisse dans le volet réservé aux diplômés. Québec souhaite maintenant faciliter l’accès à ce programme, mais uniquement pour les étudiants francophones ou diplômés dans un programme en français. Près de 55 000 étudiants étrangers étaient inscrits dans les universités du Québec à l'automne 2022, mais de moins en moins tentent de rester au Québec. PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS Baisse radicale des demandes Officiellement, le cabinet de Christine Fréchette reste prudent, mais confirme vouloir favoriser une immigration francophone et reconnaît que « les étudiants internationaux, particulièrement ceux qui parlent français, sont une richesse pour le Québec ». La ministre Fréchette avait déjà avoué, fin novembre, vouloir une immigration exclusivement francophone ou francotrope dans les prochaines années. Québec vise particulièrement la rétention de ces diplômés. Or, ces derniers, selon des données figurant dans une demande d’accès à l’information, sont de moins en moins nombreux à vouloir rester au Québec. Depuis l’instauration de cette réforme du PEQ, le nombre d’étudiants ayant fait une demande pour s’installer durablement au Québec est en chute libre. Nombre d'étudiants ayant soumis une demande de sélection permanente 2019 : 4859 2020 : 5465 2021 : 2938 2022 : 2268 L’an passé, moins de 2300 étudiants ont demandé un certificat de sélection du Québec, contre près de 5500 en 2020. Soit une baisse d’environ 60 %. Pourtant, dans le même temps, le nombre d’étudiants étrangers présents au Québec ne cesse d’augmenter. À l’automne dernier, 54 321 étudiants étrangers étaient inscrits dans les universités québécoises, contre 49 304 à la même période en 2021, d'après des données du Bureau de coopération interuniversitaire. Des consultations à la fin de l’été Repoussées d’une année en raison des dernières élections provinciales, les consultations pluriannuelles visant à déterminer les prochains seuils d’immigration auront lieu à la fin de l’été. Dans les prochaines semaines, Québec devrait publier un cahier d’informations visant à préparer ces rencontres. Dans ce document, le gouvernement Legault pourrait insérer ses orientations pour les années 2024 à 2026. À l’heure actuelle, Québec n’a pas fermé la porte à une augmentation des cibles. En 2023, jusqu’à 52 500 immigrants permanents pourraient être admis au Québec. Une volonté gouvernementale saluée Cette marche arrière est d’ores et déjà saluée par les milieux des affaires et de l’enseignement supérieur. Il y a moins de popularité avec le PEQ, mais avec les nouvelles exigences, ce n’est pas si surprenant. C’est le résultat des nouvelles règles du jeu. Il est grand temps qu’on reparle d’immigration dans un contexte plus rationnel, indique Charles Milliard, président de la Fédération de la chambre de commerce du Québec. Selon ce dernier, la ministre Fréchette connaît la réalité des affaires et aurait une approche rationnelle concernant l’immigration. C’est une question de compétitivité, souligne Claire Launay, porte-parole de l’organisme Le Québec c’est nous aussi. Les étudiants internationaux sont déjà intégrés. Il faut être plus attractif que les autres provinces pour les garder. Or, depuis l’ancienne réforme, ce n’est plus le cas, regrette-t-elle, tout en « encourageant le gouvernement à créer de nouvelles voies d'accès à la résidence permanente » et à « augmenter les seuils d'immigration » pour éviter la « précarité [des] statuts temporaires ». Aux yeux de la Fédération des cégeps, Québec se dirige dans la bonne direction. Notre objectif, c’est de convertir l’étudiant en travailleur. Il ne faut donc pas avoir de barrière. Présentement, on n’est pas les plus attractifs et tout le monde recherche des étudiants de qualité, estime son président Bernard Tremblay. Le choix logique, ajoute-t-il, c’est de miser sur ces étudiants.
  12. Les passages clandestins se multiplient entre le Québec et les États-Unis, les autorités américaines ayant noté, en mars, une hausse de 1200 % des interceptions par rapport à l'an dernier. Valise à la main, trois migrants s'apprêtent à franchir clandestinement la frontière canado-américaine le 11 avril. PHOTO : RADIO-CANADA / ROMAIN SCHUÉ Partagez via Facebook (Fenêtre modale) Facebook Commentaires Romain Schué (accéder à la page de l'auteur) Romain Schué Publié hier à 17 h 01 « America? » Téléphone à l’oreille et sourire aux lèvres, un jeune homme pose une classique question géographique, cherchant sa direction, avant de poursuivre sa route à pied avec ses deux amis. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà sur le rang Edgerton, un paisible chemin du Haut-Richelieu au Québec. Sa particularité? À peine un buisson le sépare de la frontière américaine. Un léger obstacle que les trois jeunes d’origine latino-américaine, arrivés en taxi quelques instants plus tôt, traverseront sans encombre, bagages à la main. De plus en plus de migrants tentent de rejoindre les États-Unis en passant par des chemins au Québec, comme le rang Edgerton. PHOTO : RADIO-CANADA / ROMAIN SCHUÉ Un gros trafic Ils ne sont ni les premiers ni les seuls à tenter leur chance. Depuis quelques semaines, le rang Edgerton est devenu l’un des points de passage clandestin les plus importants pour les passeurs et les migrants qui veulent se rendre discrètement aux États-Unis. Radio-Canada a pu le vérifier en se rendant à plusieurs reprises sur place, croisant à la fois des familles, des personnes seules, mais aussi de nombreux agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Plusieurs caméras viennent d’ailleurs d’être installées à la fois par les autorités canadiennes et américaines. Ces dernières patrouillent maintenant plusieurs fois par jour sur ce chemin aux apparences anodines. Téléjournal Montréal Il y a beaucoup plus de migrants qu'avant qui traversent la frontière du Canada vers les États-Unis. Romain Schué s'est rendu au rang Edgerton, près de Lacolle, où on constate une hausse des passages. Ça fait à peu près un mois que ça passe beaucoup, constate Bernard Girard, un résident du rang Edgerton. Ce retraité, installé dans le secteur depuis une quarantaine d’années, habite le long de la frontière. Récemment, la douane américaine a également installé des blocs de béton dans sa cour pour limiter le passage de véhicules clandestins. Il y aurait, lance-t-il, une dizaine de migrants qui traverseraient devant son terrain chaque jour. Un achalandage que nous ont confirmé des sources policières. C’est l’exode vers le sud, confie un agent canadien, sous le couvert de l’anonymat. Bernard Girard constate quotidiennement le passage de migrants devant sa propriété. PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK ANDRÉ PERRON Le rang Edgerton n’est pas la seule route à la mode chez les migrants. D’autres passages, comme le chemin Laplume en Estrie, sont désormais particulièrement ciblés pour entrer aux États-Unis. Devant des terres agricoles, on trouve de nombreuses affaires abandonnées au gré de récentes traversées. Il y a des bottes, des tuques, des vêtements divers. Au cours d’une marche, un peu plus tôt dans la journée, un voisin a ramassé un sac à dos. Il y avait des foulards, des couches et un biberon avec du lait dedans, raconte Irené Lessard, un retraité des Forces armées canadiennes. Les autorités devraient peut-être faire comme à Roxham, reprend-il. Elles devraient faire la même affaire et mettre des douaniers ici. Au bord du chemin Laplume en Estrie, il y a de nombreux vêtements au sol. PHOTO : RADIO-CANADA / ROMAIN SCHUÉ Calme plat à Roxham, affluence côté américain Au chemin Roxham, en revanche, c’est le calme plat. Il n’y a quasiment plus aucune entrée irrégulière au Canada à cet endroit depuis la mise à jour de l’Entente sur les tiers pays sûrs, annoncée en grande pompe par Justin Trudeau et Joe Biden à la fin de mars. Selon nos informations, du 5 au 11 avril, un total de 22 entrées a été comptabilisé. Avant ce changement réglementaire fermant la porte à la plupart des demandeurs d’asile, il y avait près d’un millier de migrants qui utilisaient cette voie de passage chaque semaine. Cette baisse d’activité à Roxham a d’ailleurs poussé la GRC à revoir le déploiement de [ses] ressources dans ce secteur, reconnaît une porte-parole de l’organisation policière, sans donner de nombre exact pour des raisons opérationnelles. Une décision qui, selon nos informations, ne fait pas l’unanimité parmi les agents, obligés de couvrir, avec des équipes réduites, un territoire de 168 kilomètres où ont lieu des activités clandestines désormais fourmillantes. Outre le passage de migrants, le trafic de drogues et d’armes occuperait grandement la GRC. Certains craignent d’ailleurs que ces nouveaux chemins, qui servent essentiellement pour le moment aux migrants voulant aller aux États-Unis, soient utilisés par des réseaux organisés pour amener à nouveau des demandeurs d’asile au Canada. Il existe de nombreux chemins possibles pour traverser discrètement et rapidement la frontière canado-américaine, particulièrement au Québec. PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK ANDRÉ PERRON Du côté américain, la dynamique est littéralement opposée. Dans le secteur de Swanton, la hausse est vertigineuse. En mars, 738 interceptions ont été faites, près du double par rapport au mois passé. Début du widget . Passer le widget? Fin du widget . Retour au début du widget? Par comparaison avec la même période l'an dernier, l’augmentation est de 1200 %. Devant cette situation, les autorités américaines ont revu leurs effectifs. Depuis un mois, les rangs de la patrouille des frontières ont garni de 25 nouveaux membres ce secteur, qui comprend le Vermont ainsi que des comtés des États de New York et du New Hampshire. Les autorités américaines ont augmenté leur surveillance à la frontière canado-américaine en raison de la hausse des passages clandestins. PHOTO : RADIO-CANADA / PATRICK ANDRÉ PERRON Une majorité de Mexicains et de Vénézuéliens D’où proviennent ces migrants filant aux États-Unis et pourquoi quittent-ils le Canada? Depuis des mois, comme l’a déjà révélé une enquête de Radio-Canada, un réseau de passeurs organise le transport de Mexicains, qui n’ont pas besoin d’un visa pour arriver au Canada par avion. Ils se dirigent ensuite clandestinement aux États-Unis, après un passage par Toronto ou Montréal. Leur nombre continue de grimper progressivement. Mais ils ne sont pas les seuls. Selon nos informations, de nombreux demandeurs d’asile quittent maintenant le Québec, quelques semaines ou quelques mois seulement après leur arrivée par le chemin Roxham. C’est le cas par exemple de dizaines de Vénézuéliens ou encore d’Haïtiens qui ont décidé de retourner aux États-Unis après le resserrement des règles à la frontière. Origine des personnes interceptées en mars Mexique : 311 (+71 par rapport à février) Venezuela : 138 (+107) Haïti : 75 (+46) Inde : 61 (+19) Roumanie : 37 (+23) Je connais plusieurs Haïtiens qui préfèrent repartir, car ils ont peur de ne pas pouvoir faire venir maintenant leur famille au Canada. Tout le monde n’est pas au courant des exceptions possibles et ça peut être difficile de trouver des documents qui prouvent les liens familiaux, estime Frantz André, coordonnateur au Comité d’action des personnes sans statut. D’autres peineraient à trouver un travail et un logement. Il y en a qui pensaient que ce serait plus facile au Canada. Mais il y a beaucoup d'obstacles, c’est difficile et long d’avoir un permis de travail, juge Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI). Beaucoup ont toujours de la famille aux États-Unis qui peut les aider temporairement, ajoute Frantz André. Les trois jeunes migrants ont rapidement été arrêtés par les autorités américaines. PHOTO : RADIO-CANADA / ROMAIN SCHUÉ Était-ce le cas des trois migrants latino-américains croisés au bout du rang Edgerton avec leurs valises? Confiants mais discrets, ils n’ont pas voulu répondre à nos questions avant de passer la frontière. Mais ils n’ont pas eu le temps d’aller bien loin. Marchant tranquillement le long de la route voisine, attendant visiblement le véhicule d'un complice, le trio se fera rapidement arrêter par une voiture banalisée du shérif local avant l’arrivée, en grand nombre, des agents de la patrouille frontalière. La fin d’une courte traversée. Romain Schué (accéder à la page de l'auteur) Romain Schué Depuis la fermeture de Roxham, « c’est l’exode vers le sud » | Fermeture du chemin Roxham | Radio-Canada.ca
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