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Denisovan

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  1. (Québec) Le réseau de l’enseignement supérieur devra se passer de milliers d’étudiants étrangers. Québec serre la vis en particulier aux collèges privés et impose des plafonds aux cégeps et aux universités. Publié à 5 h 00 Fanny LévesqueLa Presse Le gouvernement Legault passe à l’acte Après avoir légiféré pour s’attribuer le pouvoir de limiter le nombre d’étudiants étrangers, le gouvernement Legault passe à l’acte : il réduit de 20 % le nombre de demandes pouvant être faites par des étudiants étrangers voulant fréquenter un établissement d’enseignement québécois. Plus particulièrement, Québec agit en limitant le nombre de certificats d’acceptation du Québec (CAQ), un document essentiel à l’obtention du permis d’études délivré par Ottawa. Le gouvernement a attribué 156 647 certificats en 2024, et réduira ce nombre à 124 760 en 2025. Chaque établissement se verra donc attribuer un quota à respecter. Une nuance est importante : le nombre de certificats n’est pas représentatif du nombre d’étudiants étrangers au Québec puisque le certificat est accordé pour la durée d’une formation. Les collèges privés écopent La baisse est concentrée dans les collèges et établissements d’enseignement privés. « Là où vraiment, il va y avoir une réduction substantielle, c’est dans les AEC [attestations d’études collégiales] », explique la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. Québec cible les AEC et les formations de courte durée qui, déplore-t-elle, « servent de voies rapides » pour obtenir la résidence permanente. On parle de formations en administration, en courtage immobilier, en planification d’évènements, en design, par exemple. « Il y a plein, plein de programmes d’AEC très populaires […] où il y a eu une croissance substantielle du nombre d’étudiants étrangers, constate la ministre. Est-ce qu’on a besoin de tous ces étudiants étrangers dans des programmes d’attestation d’études collégiales ? La réponse, c’est non. » Selon le décret, le Collège Ellis (Trois-Rivières), le Collège Universel (Montréal), le Collège LaSalle (Montréal) et l’Institut Teccart (Montréal) sont les établissements privés qui accueillent – et de loin – le plus d’étudiants étrangers. Québec serre également la vis aux établissements d’enseignement qui offrent des formations professionnelles et, comme cela a été démontré dans les médias, qui ont « développé des modèles d’affaires » autour du recrutement à l’étranger. Cégeps : des programmes « protégés » Québec protège les AEC au collégial et la formation professionnelle qui visent à former des travailleurs dans trois domaines : santé, services sociaux et éducation. Des programmes « nichés » en région ou dans des secteurs stratégiques, comme l’aviation, ne subiront pas non plus de diminution, assure Mme Déry. Les cohortes en région vont toutes démarrer, assure-t-elle. En revanche, le nombre d’étudiants étrangers dans l’ensemble des programmes d’études techniques (DEC) et préuniversitaires sera plafonné. Cela veut dire que Québec attribuera, pour 2025-2026, le même nombre de certificats par établissement qu’en 2024. D’ailleurs, le décret publié mercredi est d’une durée d’un an seulement. Le gouvernement Legault veut prendre en considération sa planification pluriannuelle de l’immigration – qui inclura pour la première fois l’immigration temporaire – pour définir les seuils pour les trois prochaines années dans le milieu de l’enseignement. « La première étape, c’est de freiner cette croissance qu’on a eue au cours des dernières années, pour toute la pression que ça crée sur les services publics, sur le logement [des étudiants] dans mon cas », illustre la ministre. Le nombre d’étudiants étrangers ayant un permis d’études valide a explosé au Québec de 2014 à 2023, passant de 50 000 à 120 000, une hausse de 140 %, selon le gouvernement. Coup de frein dans les universités Comme pour les cégeps, Québec donne un coup de frein dans le nombre d’étudiants étrangers admis dans les universités en plafonnant la délivrance des certificats au niveau de 2024. Or, il s’agit d’une année où le nombre d’admissions a connu « une légère baisse », notamment en raison des actions du gouvernement fédéral, qui a plafonné pour une période de deux ans le nombre d’étudiants étrangers admis au pays. « Cette mesure a déjà un impact, reconnaît Mme Déry. Donc, dans le réseau universitaire, il n’y aura pas de réduction comme telle. On vient stabiliser le nombre de CAQ par rapport à 2024. » Selon la ministre, il s’agit d’une mesure « responsable, équilibrée et balancée ». Les cégeps et les universités avaient rejeté le projet de loi du ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge1. Les universités de Montréal, de Sherbrooke, McGill et Laval avaient même demandé d’être soustraites à la nouvelle loi. Pour les années à venir, « tout est sur la table », a prévenu la ministre, mardi. Elle invite les universités et les cégeps à participer aux consultations sur la planification de l’immigration, qui doit avoir lieu ce printemps. Selon elle, le décret va « encourager et même pousser » les établissements universitaires « à mieux recruter des étudiants » pour être « certains qu’ils vont vraiment venir au Québec ». Mme Déry estime que leur « autonomie institutionnelle » est conservée, puisque les établissements vont « gérer la distribution » de leur quota. https://www.lapresse.ca/actualites/education/2025-02-26/etudiants-etrangers/quebec-impose-un-plafond-aux-etablissements.php
  2. Denisovan

    Le Québec

    Avec VPN pour l'Europe...
  3. Denisovan

    Le Québec

  4. Il faudra entre cinq et sept ans pour réussir à traiter toutes les demandes accumulées dans les catégories humanitaires Mute Loaded: 0% Fullscreen Anne Caroline Desplanques Mardi, 12 novembre 2024 00:05 Mardi, 12 novembre 2024 00:05 OTTAWA | Le système d’immigration est tellement débordé qu’il faudra de cinq à sept ans à Immigration Canada pour venir à bout de la pile de dossiers de demandes de résidence permanente qui s’accumulent dans ses bureaux dans les catégories humanitaires, pourtant jugées prioritaires. «C’est absolument épouvantable. La vie des gens est laissée dans un purgatoire pendant des années», dénonce la députée néo-démocrate Jenny Kwan, qui a forcé Immigration Canada a dévoilé ces chiffres en posant une question écrite au Parlement. Publicité En mai, la pile était si importante que 73 000 personnes attendaient le traitement de leur dossier de résidence permanente dans les catégories humanitaires. La députée souligne que ce chiffre n’a pu que grimper depuis, puisque les nouvelles demandes arrivent sans arrêt. Les anges gardiens du Québec Dans ces catégories, on compte notamment les anges gardiens, ces demandeurs d’asile, souvent des Haïtiens, ayant prêté main-forte dans les hôpitaux et les CHSLD du Québec pendant la pandémie. Québec leur a accordé un certificat de sélection en reconnaissance de leurs services et Ottawa a promis de leur accorder la résidence permanente. Sans ce sésame, ils sont interdits de séjour au Canada. Plusieurs d'entre eux étaient déjà dans cette situation aux États-Unis sous le premier gouvernement Trump. Dans l'espoir d'un avenir meilleur, ils ont fui par le chemin Roxham, car Washington menaçait de les déporter. Encore aujourd'hui, Donald Trump affirme qu’il expulsera les 11 millions de sans-papiers des États-Unis. Arrivée d’immigrants irréguliers au chemin Roxham en novembre 2022 Photo d'archives, Martin Alarie Les Ukrainiens qui ont fui la guerre Les demandeurs de résidence permanente dans les catégories humanitaires, ce sont aussi les Ukrainiens arrivés au Canada après que la Russie a envahi leur pays, en février 2022. Ottawa leur avait délivré un visa d’urgence de trois ans. Les premiers qui sont arrivés n’ont donc plus beaucoup de temps devant eux avant de devenir sans-papiers. Ils doivent rapidement obtenir un nouveau visa ou la résidence permanente, sans quoi ils devront retourner dans un pays toujours en guerre. Délais d’attente Mais tous doivent s’armer de patience, car le très grand nombre de demandes à traiter génère des délais d’attente disproportionnés. Pour un immigrant qui réside au Canada et demande la résidence permanente dans les catégories humanitaires, la moyenne de traitement est de 23 mois. S’il réside en Inde, c’est encore pire: 31 mois. Publicité En octobre, Ottawa a annoncé que moins de nouveaux résidents permanents seront acceptés au pays dès l’an prochain, ce qui devrait contribuer à désengorger le système. Toutefois, les arriérés déjà accumulés ne disparaîtront pas pour autant, souligne Mme Kwan. Jenny Kwan, députée du NPD dans Vancouver-Est Photo Guillaume St-Pierre Immigration Canada a investi des millions pour rattraper son retard, et son personnel a doublé depuis 2015. Toutefois, pendant la pandémie de COVID-19, les fonctionnaires ne pouvaient pas traiter les dossiers papier au bureau. Le ministère n’a donc pu travailler qu’à 80% de ses capacités pendant trois ans, a évalué l’avocat en immigration Siavash Shekarian en comité parlementaire. Devant le même comité, Me Ravi Jain, de l'Association canadienne des avocats en immigration, a prévenu que les arriérés généralisés et persistants compromettent la capacité du Canada à réagir aux crises humanitaires. Le ministère n'a pas répondu aux questions du Journal. D’où viennent la majorité des demandeurs de résidence permanente dans les catégories humanitaires depuis 2018 Nigéria 17 549 Haïti 16 722 Hong Kong 13 810 Chine 12 685 Inde 11 215 Ukraine 11 066 Délais de traitement moyen selon le pays de résidence Inde 31 mois Émirats arabes unis 29 mois Pakistan 27 mois Canada 23 mois Afghanistan 14 mois Source: IRCC Résidence permanente: Ottawa croule sous les dossiers | TVA Nouvelles
  5. https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-10-24/immigration-permanente/le-federal-annonce-un-abaissement-drastique-des-seuils.php
  6. Guillaume St-Pierre Jeudi, 24 octobre 2024 10:40 Jeudi, 24 octobre 2024 10:51 OTTAWA | Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé jeudi la baisse drastique des cibles d’Immigration au Canada de 500 000 à 395 000 en 2025. • À lire aussi: Ottawa baisse radicalement les cibles d’immigration Publicité La diminution se poursuivra, pour atteindre 380 000 nouveaux résidents permanents en 2026 et 365 000 en 2027. La cible pour cette année est de 485 000. «Aujourd’hui, on annonce qu’on réduira le nombre d’immigrants qu’on accueille au cours des trois prochaines années, ce qui entraînera une pause dans la croissance de la population au cours des deux prochaines années», a affirmé Justin Trudeau en point de presse, jeudi. Le Canada prévoit réduire de 21% le nombre de nouveaux résidents permanents | TVA Nouvelles
  7. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de François Legault a multiplié les déplacements internationaux afin d'attirer des immigrants, tout en jetant le blâme sur Ottawa pour la hausse majeure de l’immigration au Canada. 4Accéder à la section Commentaires Ouvrir en mode plein écran François Legault et Christine Fréchette ont prévu réduire le nombre de missions de recrutement de travailleurs étrangers temporaires. Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy-Roussel Romain Schué (Consulter le profil) Romain Schué Publié à 4 h 00 HAE Les missions de recrutement, financées notamment par des fonds publics québécois, vont être nettement revues à la baisse, selon des informations obtenues par Radio-Canada. Après avoir multiplié les accusations envers le premier ministre Justin Trudeau concernant l’augmentation record d’immigrants temporaires au pays, le gouvernement Legault compte désormais revoir ses propres pratiques, a-t-on appris. Comme l’a révélé Radio-Canada, le gouvernement caquiste ne lésine pourtant pas sur les moyens pour attirer des travailleurs étrangers depuis son arrivée au pouvoir. Au cours des cinq dernières années, le ministère québécois de l’Immigration a mené plus de 60 missions d’embauche à l’étranger. Des milliers de personnes ont ainsi bénéficié de ces Journées Québec pour s’installer dans la province, par l'intermédiaire du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Des missions sont encore planifiées au Maroc, en Colombie, en France, au Liban et en Tunisie dans les prochains mois. Celles-ci pourraient finalement être revues, voire carrément annulées, ont confié des sources gouvernementales proches du dossier, qui ne sont pas autorisées à s’exprimer publiquement. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la volonté affichée ouvertement par François Legault de réduire le nombre de migrants installés au Québec. Le gouvernement caquiste va également geler, pour six mois, la sélection de travailleurs temporaires dans la région de Montréal, pour certains types de postes, dans le PTET. Ouvrir en mode plein écran Les prochaines missions de recrutement prévues par le gouvernement du Québec sont en suspens. Photo : Facebook / MIFI Vers un recrutement moindre et plus ciblé Jusqu’à présent, les profils recherchés par Québec étaient extrêmement variés, allant de l’aérospatiale à l’industrie des jeux vidéo, en passant par le camionnage ou la transformation des aliments. Publicité Ces missions de plusieurs jours, au coût souvent de dizaines de milliers de dollars chacune, impliquent la présence de nombreux fonctionnaires. Québec a également dépensé plus d’un million de dollars pour faire la promotion, dernièrement, d’une poignée de campagnes spécifiques. Ce n’est pas vrai qu’il faut utiliser l’argent des contribuables pour faire venir des femmes de chambre, des chauffeurs de camion ou des gens qui vont remplir des tablettes chez Dollarama, avait d’ailleurs confié à Radio-Canada un ex-responsable de ces séances de recrutement, qui déplorait la tournure prise par ces missions. Québec songe désormais à limiter ces missions internationales à quelques secteurs clés, comme ceux de la santé, de la construction et de l’enseignement. Ouvrir en mode plein écran Une édition des Journées Québec a eu lieu à Paris en décembre 2023. De nombreuses entreprises québécoises y ont participé. Photo : LinkedIn / Montréal International Rien n’est encore définitivement acté, mais des réflexions sont en cours pour réviser la portée des missions de recrutement Journées Québec, confirme le cabinet de la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette. Dans les dernières semaines, le gouvernement Legault avait été martelé de critiques des oppositions dénonçant l’incohérence et le double discours de Québec sur l’immigration temporaire. Fin juin, dans une entrevue accordée à Radio-Canada, le premier ministre Legault avait promis de regarder ses possibilités pour réduire le nombre de temporaires directement choisis par ses équipes. Selon les dernières données publiées par Statistique Canada, le Québec compte près de 600 000 immigrants temporaires. Ce chiffre inclut les demandeurs d'asile, les travailleurs temporaires et les étudiants. La majorité sont néanmoins choisis ou contrôlés directement par le gouvernement fédéral. Québec réduira finalement ses missions de recrutement à l’étranger | Radio-Canada
  8. 50 000 $ offerts pour l’embauche d’un pharmacien au Pharmaprix de Rouyn-Noranda Accéder à la section commentaires Ouvrir en mode plein écran La pharmacie est située au centre-ville de Rouyn-Noranda. Photo : Radio-Canada / Annabel Ouellet Annabel Ouellet (Consulter le profil) Annabel Ouellet Publié à 6 h 24 HAE La pharmacie Pharmaprix sur l'avenue Principale à Rouyn-Noranda recherche un pharmacien ou une pharmacienne pour un poste permanent. Le propriétaire offre une prime d’embauche pouvant aller jusqu’à 50 000 $ pour un contrat d’au moins deux ans. Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), affirme que la proposition de primes de signatures dénote le besoin des pharmaciens propriétaires de s’organiser pour trouver de nouveaux employés. La prime de signature, c’est quand même assez courant dans certaines situations, mais là c’est le montant qui est plus élevé, qui frappe un peu l’imaginaire. Mais qui tient, fort probablement, lieu du contexte où, dans une région plus éloignée, la difficulté de recruter des pharmaciens dans le contexte actuel avec la pénurie de main-d'œuvre professionnelle, mais aussi l’éloignement, constate-t-il. Benoit Morin ajoute que la pénurie de pharmaciens touche l’ensemble du Québec, mais que la situation est pire dans les régions éloignées, comme la Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue ou le Saguenay-Lac-Saint-Jean. AILLEURS SUR INFO : Départ du directeur d’une initiative critiquée par Trump, le controversé Projet 2025 Prime et conditions de travail Patrick Hemery, le président de l’Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec (APPSQ), souligne qu'il est important d'offrir des conditions de travail permettant une bonne qualité de vie aux pharmaciens salariés. 50 000 $ offerts pour l’embauche d’un pharmacien au Pharmaprix de Rouyn-Noranda | Radio-Canada
  9. Avec un VPN aucun problème!
  10. Alexandre Duval Publié à 4 h 00 HAE Annoncée l’an dernier, la réforme des programmes d’immigration du gouvernement Legault ne semble pas freiner le désir de nombreux travailleurs qualifiés de s’établir au Québec. Près de 155 000 demandeurs sont en attente dans le portail Arrima du gouvernement, a appris Radio-Canada, et de récentes données offrent un portrait très détaillé de leur profil sociodémographique. Plus précisément, en date du 31 janvier dernier, ce sont 154 700 travailleurs qualifiés qui avaient une déclaration d’intérêt active dans le portail Arrima, c’est-à-dire qu’ils avaient déjà formulé une demande en bonne et due forme, toujours valide, dans le but d’immigrer au Québec de manière permanente. En ordre décroissant, les Algériens semblent les plus intéressés par le Québec (20 465 demandes d’intérêt), suivis des Camerounais (17 249), des Marocains (14 073), des Sénégalais (13 088), des Égyptiens (10 969) et des Syriens (10 395). Suivent les Tunisiens (8284), les Ivoiriens (6148), les Français (6091), les Indiens (6038), les Togolais (2705) et les Haïtiens (2579). Viennent ensuite une longue série de pays d’origine qui ont tous généré moins de 2000 déclarations d’intérêt. Ces données, qui proviennent d’une demande d’accès à l’information disponible sur le site web du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), démontrent que le Québec continue d’être attrayant, selon Me Maxime Lapointe, avocat en droit de l’immigration. Ouvrir en mode plein écran Me Maxime Lapointe, avocat en droit de l’immigration PHOTO : RADIO-CANADA / XAVIER GAGNON L’an dernier, le gouvernement Legault avait annoncé une série de changements à venir dans ses programmes d’immigration économique. PUBLICITÉ À compter de novembre 2024, par exemple, les travailleurs qualifiés qui déposeront une déclaration d’intérêt dans le portail Arrima devront démontrer une connaissance du français à l’oral de niveau 7 (intermédiaire) préalable à leur arrivée en sol québécois. Des talents éventuellement écartés? Cela étant, les données démontrent qu’à l’heure actuelle, à peine 30 000 déclarations d’intérêt actives, soit moins de 20 % du total, proviennent de travailleurs qualifiés ayant fait la démonstration de ce niveau de français. Cette donnée a de quoi surprendre puisque la liste des pays d’origine démontre que la majorité des déclarations d’intérêt sont issues de pays francophones ou francophiles. L’ex-directrice de la planification au MIFI, Anne Michèle Meggs, qui est d’ailleurs à l’origine de la demande d’accès à l’information qui a généré ces données, soupçonne que plusieurs demandeurs qui maîtrisent le français n’ont tout simplement pas passé le test de connaissance, peut-être en raison des coûts. Or, lorsque le critère de connaissance préalable du français entrera en vigueur, en novembre, ces travailleurs seront-ils rejetés à tort par le système? Mme Meggs s’en inquiète, car cela priverait le Québec de talents qui répondent pourtant aux exigences linguistiques. Ouvrir en mode plein écran Anne Michèle Meggs, ex-directrice de la planification et de la reddition de comptes au MIFI PHOTO : RADIO-CANADA / ZOOM / CAPTURE D'ÉCRAN Au moment d’écrire ces lignes, le MIFI n’avait pas encore répondu aux questions de Radio-Canada à ce sujet. PUBLICITÉ Des travailleurs jeunes et éduqués Les données démontrent par ailleurs que près des deux tiers (62,8 %) des déclarations d’intérêt sont faites par de jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans. Plus de 7 demandeurs sur 10 (71,9 %) sont des hommes. Presque la moitié ont un diplôme universitaire, qu’il soit de premier cycle (29,5 %) ou de cycle supérieur (19 %). Environ 1 demandeur sur 10 (9,6 %) occupe une fonction de cadre supérieur ou intermédiaire, tandis que 31,2 % ont une profession exigeant un diplôme universitaire. Selon Mme Meggs, le Québec aurait tout intérêt à prioriser ces travailleurs dans la planification de l’immigration. Arrima est nettement préférable pour tout le monde, pour le gouvernement, pour la société, pour les personnes immigrantes, plutôt que de passer par toutes les étapes et des années de statut temporaire, dit-elle. Me Lapointe ne partage toutefois pas son avis. Il donne en exemple les immigrants temporaires, comme les étudiants et les travailleurs étrangers, qui sont déjà au Québec, qui s’intègrent déjà et qui pourront éventuellement essayer d’immigrer en passant par le Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Je prioriserais quand même les gens au Québec versus des gens dans leur pays d'origine. Il y a déjà des gens au Québec qui sont sur les lignes de côté, illustre-t-il. L’offre ne suffit pas Par ailleurs, Me Lapointe maintient que les seuils d’immigration du Québec sont trop bas. En plus des 154 700 demandes d’intérêt actives dans Arrima, il rappelle que plus de 122 000 personnes étaient récemment en attente de leur résidence permanente dans la province. C’est sans compter les autres immigrants temporaires actuellement au Québec, qui pourraient bientôt déposer une demande de sélection permanente. Selon Me Lapointe, il y a [donc] plus de 300 000 personnes aujourd’hui qui aimeraient immigrer au Québec de manière permanente, mais le seuil du Québec devrait plutôt tourner autour de 60 000 pour l’année en cours. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande n'a plus de sens, selon Me Lapointe, surtout dans la mesure où le gouvernement du Québec continue d’effectuer des missions de recrutement à l’étranger. Le gouvernement devrait peut-être cesser de faire des missions de recrutement à l'étranger pendant les prochaines années [...]. On recrute des travailleurs étrangers et, de l'autre côté, on se dit que la capacité d'accueil est atteinte [...]. Il y a un manque de cohérence, dit-il. Près de 155 000 travailleurs qualifiés veulent immigrer au Québec | Radio-Canada
  11. PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Faque ? Qu’est-ce qui fait que des Français qui s’établissent chez nous laissent tomber leur « du coup » caractéristique pour adopter le « faque », si cher aux Québécois ? Tsé, que certains absorbent l’accent d’ici, et d’autres pas ? C’est ce que tentent de comprendre deux chercheuses de l’Université de Montréal. Publié à 1h41 Mis à jour à 5h00 MARIE-EVE MORASSELa Presse Quand elle est arrivée dans la métropole il y a sept ans, la Française Nadège Fournier a constaté avec étonnement que ses compatriotes installés ici avaient parfois un tout autre accent que le sien. Étudiante en linguistique, elle a fait de sa question un projet de doctorat pour savoir dans quelle mesure les Français installés à Montréal adoptaient des éléments du français québécois. Pour y répondre, elle a fait équipe avec Julie Auger, professeure au département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. Elles ont interrogé sur plusieurs années 35 Français, hommes et femmes, tantôt fraîchement débarqués à Montréal, tantôt ici depuis plus de huit ans. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Déjà, un constat se dégage : il est « très fréquent » que le « du coup » soit remplacé par « fak », ou « faque ». « En France, beaucoup de personnes critiquent les plus jeunes, en particulier, qui disent “du coup” tous les trois mots. Les personnes qui sont ici acquièrent le “faque”. Elles ne le prononcent pas tout à fait comme nous, souvent elles disent “féque”. Mais on voit que c’est quelque chose qui s’intègre dans leur parler », dit Mme Auger. Autre observation : plus elles sont au Québec depuis longtemps, plus le « voilà », tend à être remplacé par « c’est ça ». La professeure Auger constate que des Français, entre eux, disent parfois que pour s’intégrer au Québec, mieux vaut ne pas garder sa façon de parler. « Il se dit que si vous parlez toujours à la française, avec la bouche en cul de poule, comme on dit, vous risquez d’être laissés de côté », dit Julie Auger. Certains participants ont confié qu’ils aimeraient bien parler comme les Québécois, mais craignent que ce ne soit perçu « comme une moquerie », dit Nadège Fournier. En général, les participants disent que l’accent et les mots [du français québécois] ne les dérangent pas, mais une bonne partie n’aime pas la syntaxe. Ils trouvent qu’il y a des fautes de français, à l’oral, ou dans les articles journalistiques. On me donne des exemples comme “j’ai tombé”, ou “je vas” au lieu de “je vais”. Nadège Fournier, doctorante en linguistique à l’Université de Montréal Mme Fournier ajoute qu’en sa qualité de linguiste, elle « ne juge pas ». Des participants ont également dit qu’ils corrigent leurs enfants quand ils commettent de telles fautes, mais « mettent des “tabarnak” dans les entrevues », dit Nadège Fournier en riant. À cet égard, Julie Auger explique que les études en sociolinguistique montrent que les gens ont avantage à parler comme les personnes qui les entourent. « On le fait de façon inconsciente. On le fait parce qu’on veut établir des liens, bâtir quelque chose ensemble », explique-t-elle. Toé et moé, de la France au Québec Les participants qui ont été interrogés viennent de Paris, mais aussi du nord et de l’ouest de la France, des régions où le parler français partage des traits avec le français québécois. Moé, toé, ça existe en Normandie. On peut dire croére au lieu de croire. Dire asteure pour maintenant, c’est quelque chose qui a existé partout en France, mais qui n’existe plus en bon français. C’est disparu à Paris, mais ça se maintient dans l’ouest et le nord de la France. Julie Auger, professeure du département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal Dans le cadre de cette étude, on cherchera donc à savoir si les personnes de ces régions sont plus enclines à adopter du vocabulaire ou des tournures de phrases québécoises contrairement à des Parisiens, par exemple, qui pourraient être plus résistants au fait de modifier leur français. Prennent-ils d’autres plis d’ici ? Julie Auger fait remarquer que les Français utilisent très peu l’inversion quand ils posent des questions. Ils diront « tu viens me voir demain ? » plutôt que « viens-tu me voir demain ? ». « Au Québec, c’est une construction qu’on utilise beaucoup. Ce n’est pas familier, ni non standard. En fait, les Français trouvent qu’on parle bien, quand on dit ça », dit Mme Auger. L’acquisition d’une autre variété de sa langue varie en fonction du parcours individuel de chacun : avec qui on partage sa vie, avec qui on travaille, ou pas. « Il y a énormément de facteurs qui varient », dit Julie Auger. Nadège Fournier est un bon exemple de l’influence de l’entourage : pendant quatre ans, elle a partagé sa vie avec un Beauceron. « À ce moment-là, j’ai adopté plus d’éléments québécois », dit-elle. Elle s’entendait alors dire « tsé » ou « en tout cas » en début de phrase, a adopté le « moé itou », ou le « mais que je fasse ça ». Mais elle constate que depuis trois ans, sa façon de parler a changé à nouveau. « C’est dynamique », dit-elle. EN SAVOIR PLUS 65 550 Nombre de Français vivant à Montréal SOURCE : CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE À QUÉBEC https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-08/quand-les-francais-larguent-du-coup-pour-faque.php
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