Aller au contenu

Emilie BP

Membres
  • Compteur de contenus

    10
  • Inscription

  • Dernière visite

Billets posté(e)s par Emilie BP

  1. Emilie BP
    Ce matin, je me suis offert un piano. C'était notre anniversaire. Je ne voulais pas que les heures coulent sur ce jour comme s'il était commun. Je ne voulais pas d'une simple bougie que l'on souffle à la va vite. Je voulais une grande fête avec des ballons et des serpentins, de la musique et des déguisements.



    Aujourd'hui, cela fait un an. Un an de vie commune, de bonheur niais, de sourires et d'airs chantés sous la douche. Je dis pas, j'ai souvent voulu le quitter. Lui aussi d'ailleurs m'a fait faux bon à quelques moments, me laissant croire qu'il ne serait plus là pour moi. Pourtant, malgré nos périodes de doutes, nos éloignements, nous ne nous sommes jamais lâché la main.



    Aujourd'hui, cela fait un an que le courage et moi vivons ensemble. Un an qu'il est venu s'installer dans ma vie, dans ma tête, dans mon corps. Pour l'occasion, je m'apprête, belle comme pour aller à un bal. Je vernis mes ongles et mets du rouge à lèvre.

    Je ne fume plus depuis un an, depuis que j'ai rencontré le courage et que je me suis enfuie en courant avec lui, sans regarder derrière.



    Ce matin, je me suis offert un piano. Je voulais un cadeau pour mes mains, si tristes d'avoir perdu leur compagne de route il y a un an. Je leur ai trouvé une dépendance plus constructive. Je contemplais mes doigts au magasin, on aurait dit 10 gamins à la récré qui courraient comme des fous sur les touches du piano. Ma tête, elle, chantait fort le plaisir de la liberté!

    Patiemment, doucement, j'ai attendu ces 360 jours pour un matin, ouvrir les fenêtres de la voiture, sortir la tête et crier au-dehors, hurler ma victoire. Je hisse le drapeau, j'ai réussi !


    Ce matin, je me suis offert un piano.


    D'autres textes et photos sur lestachesdefraise.com
  2. Emilie BP
    Il était une fois, l'histoire d'un prince. Il était né dans une contrée lointaine et avait grandi au milieu des champs de vaches et de fleurs. Bien que ses parents soient roi et reine, le prince avait peu d'amis puisque le royaume comptait plus d'animaux que d'humains. Il avait vécu heureux durant toutes ses années, profitant de la vie, sans trop se soucier du lendemain. Il vivait dans un grand château, partait souvent chasser avec ses deux compagnons, jouait de la cornemuse et s'amusait avec ses cousins dans les labyrinthes du jardinier.

    Un jour, parce qu'il était prince et parce qu'il s'ennuyait de sa vie, il décida de partir découvrir le monde et d'affronter les dragons. Il fit son baluchon que la cuisinière alourdit de petites surprises gustatives. La reine et le roi étaient tristes de voir leur fils quitter le château, ils s'étaient habitués à le voir faire le saltimbanque et improviser des spectacles, lors des longues soirées d'hiver. D'un autre côté, le prince pourrait ramener de son voyage une princesse délivrée d'un donjon et ainsi assurer la pérennité du royaume par un beau mariage et des petits-enfants.

    C'est ainsi que par un beau matin, le prince prit la route.

    Il parcourut des centaines de kilomètres à pieds à travers les forêts et les champs. Il chantait tout haut en fouettant l'air de son épée. L'après-midi, il avait pour habitude de se reposer ou d'écrire quelques odes pour la future qu'il trouverait ou pour l'écureuil qu'il croisait.

    Un matin, il arriva près d'un château abandonné. Il y avait des lierres de partout mais pas de trace de dragons. Le prince était déçu, il était si impatient de manier l'épée face à un véritable adversaire! Il se dit que c'était fort dommage parce qu'il aurait bien fait une purée de dragon! Puis, il la vit. Elle était là, belle comme dans les livres, penchée sur une table, tenant un morceau de verre dans la main et essayant de le placer, tel un puzzle sur une table.

    Au bout de quelques minutes d'attentes, le prince fût vexé que la princesse ne lui apporta pas d'attention. Il s'éclaircit la voix et lui lança :

    « Bonjour, je suis le prince

    - Oh, enchanté le prince
    - je suis venu jusqu'à vous
    - c'est fort sympathique de votre part
    - voulez-vous être sauvée?
    - Sauvée de quoi? Je ne suis pas emprisonnée
    - à voir l'état de votre château, je me demande
    - je l'aime bien moi ce château, il est beaucoup plus confortable que le précédent
    - ah parce que vous n'en êtes pas à votre premier château?
    - Non, à vrai dire, j'aime voyager et puis dans l'autre, il y avait un dragon caractériel. Il ne voulait jamais que je sorte et ses entraînements de crachat de feu détruisait au fur et à mesure le restant de forêt
    - et comment avez-vous fait pour sortir si vous étiez prisonnière?
    - Ben j'ai tué le dragon, comment aurai-je fait autrement? Quelle question!
    - c'est mon travail ça!
    - Peut être bien mais vous étiez où durant ces 6 années, Monsieur le Prince?
    - Et là, il y a un dragon ou tout autre animal?
    - oui, j'ai un chat
    - où est-il? Je vais le découper en morceaux!
    - …. touchez à mon chat et c'est moi qui vous découpe!
    - bon, venez, je vous emmène
    - où ça?
    - Là où doit vivre une belle princesse comme vous
    - Attendez une minute. Je voudrai terminer mon œuvre
    - Quelle œuvre?
    - Ma table! Vous ne voyez pas?
    - C'est une œuvre ça?
    - Tout autant que vous êtes un prince charmant. Et puis, avant de partir, j'ai une petite question
    - Oui?
    - le cheval blanc... il est où?
    - en fait, nous serons à pied, ça rend le voyage plus excitant!
    - pour un début de princesse, ça commence mal vous ne trouvez pas?
    - Vous êtes si classique dans vos perceptions. Ouvrez-vous l'esprit un peu. Un cheval! Si prévisible!
    - oui, ben c'est vous qui cherchiez le dragon et le donjon je vous rappelle"

    Le prince et la princesse partirent ensemble. Mais au bout de plusieurs semaines, le prince s'adressa à la princesse d'un air gêné :
    - en fait, c'est pas que, mais je voudrai continuer seul
    - ah et pourquoi?
    - Je marche trop doucement avec vous. Et puis, vous passez votre temps à parler aux arbres, à ramasser des fruits ou je ne sais quoi

    La suite... http://www.lestachesdefraise.com/2012/09/chat-perche.html
  3. Emilie BP
    Je suis partie en vacances. La fin de semaine était accolée à un jour férié, le soleil s'était invité dans nos journées, la température frisait l'envie de nudité, mes envies d'aventures et de siestes cognaient à ma porte.... j'ai fourré deux trois affaires dans un sac, je suis partie. J'ai ouvert grand les bras à la nature qui m'attendait avec ses petits écureuils et ses hautes forêts. J'ai souri par avance au ciel caressant ma peau tandis que je sécherai les gouttes d'eau du lac dans lequel je viendrais de me baigner. Mes vacances sonnaient comme une parenthèse de douceur et d'ivresse de bonheur.

    J'ai pris la main de mon amoureux, posé mon sac à dos sur les épaules, me suis coiffée de lunettes de soleil et d'un chapeau et ai quitté mon appartement de ville en disant « nous allons passer 3 jours géniaux! »

    Inoubliable serait le terme exact. Connaissez-vous les joies du camping?

    Tout a commencé par notre arrivée au camping en pleine nuit noire, cherchant à la lumière de mon pauvre téléphone le numéro de l'emplacement. Il est évident que si le bus n'était pas resté en panne 4 heures durant sur le bord de la route, nous n'aurions pas raté notre correspondance, pas marché 5 kilomètres sur le bord de la route avant qu'une voiture passe et nous dépose à notre campement. Nous aurions ainsi pu monter notre tente de jour et manger notre repas sans claquer des dents.

    Inutile de conter notre nuit, nos corps posés sur une couette d'un centimètre d'épaisseur, ni nos courbatures le lendemain et le froid glacial qui nous a transpercés. Heureusement, les corbeaux ont entamé leur concert matinal à 6 heures, mettant fin à nos multiples tentatives d'endormissement.

    Pour survivre en camping, parce qu'il n'est pas question d'autre chose, vous avez besoin de connaître 5 leçons de survie indispensables :

    N°1 LA DOUCHE : tous les campings ont en commun la fameuse eau tiède. Vous savez, cette eau qui vous donne espoir qu'elle deviendra chaude un jour et qui vous fait rester sous le pommeau, le corps gelé. Cette eau ne devient jamais chaude, c'est un leurre. Vous sortez de la douche, transis de froid, le corps tendu et énervé.

    Le conseil de survie : arrêtez d'espérer sous la douche. Lavez-vous au plus vite et sortez.

    N°2 LA LAMPE DE POCHE : vous êtes heureux, pour une fois, vous n'avez pas oublié votre frontale, elle est confortablement installée dans votre sac, très accessible lorsque la nuit tombera. Or, une fois le soleil tout à fait parti, vous sortez fièrement votre lampe mais cette dernière ne s'allume pas. Normal, elle a passé la journée à éclairer les accessoires de votre sac. Votre crème solaire, votre portefeuille et votre roman juste entamé ont pu largement profiter des plaisirs de se voir entre-eux, pour laisser votre frontale mourir d'épuisement en fin d'après-midi.

    Le conseil de survie : toujours prendre des piles de rechange, des tas de pile de rechange et placer votre lampe dans un endroit où elle ne risquera pas de s'allumer toute seule.

    N°3 LE CAFE SOLUBLE : le café soluble se vend toujours dans de belles boîtes aux couleurs de l'été, vantant un arôme que votre nez fantasme déjà. Or, lorsque sur votre réchaud miniature vous tentez de vous offrir ce merveilleux café du matin, vous vous retrouvez avec un goût de fonds de bouteille dans la bouche. Ce goût aux antipodes des promesses de la boite de café ne pourra jamais être relevé, ni par le sucre, ni par les gâteaux mous trempés dedans (parce que vous aviez oublié de fermer la boite tupperware et les biscuits ont pris l'humidité)

    Le conseil de survie : allez prendre un vrai café dans un vrai bar, faites pas le radin.... et tant qu'à y être, prenez les croissants et l'omelette avec.

    N°4 LES MOUSTIQUES : le moustique est un élément incontournable du camping. Il a la particularité de prendre les mêmes vacances que vous et de se rendre au même endroit. Cet insecte n'ayant pas les moyens physiques de se porter lui même une tente pour dormir, fera tout son possible pour vous accompagner dans votre couche. Il suffit d'avoir laissé votre moustiquaire ouverte d'un micron de millimètre pour qu'une colonie entière de jeunes moustiques en soif de liberté et de chairs fraîches vous dévore la nuit durant. En plus de passer des heures à vous gratter les multiples blessures que ces bestioles sanguinaires vous auront infligé, vous ressemblerez les 5 prochains jours à une pustule géante, rendant vos photos de vacances beaucoup moins attrayantes.

    Le conseil de survie : il n'existe rien pour exterminer les moustiques. Utilisez tout : la bougie répulsive, les ondes électromagnétiques, les moustiquaires, les tazzers, une kalachnikov, un feu de joie immense, la méditation, le hurlement primitif. Tout est bon, tant que vous luttez.



    N°5 : LA TENTE QUECHUA, LES PIQUETS DISCOUNT ET L'EMPLACEMENT DE CAMPING : commençons par l'arrivée sur l'emplacement. Vous avez trouvé un coin sympa, vous déballez votre tente "2 secondes", celle que vous jetez en l'air avec un sourire ravi et niais et qui s'installe toute seule sur le sol. Vous tentez de fixer la tente avec vos piquets discount, étudiés pour s'enfoncer de 3.4 cm précisément avant de se tordre en tout sens. Vous installez tout, insérez à quatre pattes les sacs de couchage, les lumières, les sacs, les oreillers et fermez le tout, prêt pour la nuit.

    Une fois le sommeil installé dans votre corps, vous vous rendez dans votre petit nid douillet. Une fois allongée, vous vous rendez compte du léger dénivelé qu'il y a, insuffisant pour vous motiver à changer votre tente de place mais suffisant pour rendre votre endormissement impossible. Vous sentez votre corps glisser doucement pour finir par vous retrouver le nez collé aux rebords de la tente. De plus, c'est à ce moment que vous découvrez le caillou, placé exactement sous votre omoplate et qui ne dédaigne pas vouloir être déplacé. Vous passez la nuit à vous retenir de tomber, dormant de profil pour ne pas vous appuyer sur le caillou.

    Pour sublimer le tout, vos voisins qui n'étaient pas là lors de votre arrivée sont en fait un groupe de 8 qui descendent les bières aussi vite que vous jetez des dés et qui rotent, chantent faux et pissent quasiment sur votre tente.

    Le lendemain, pressée d'empaqueter vos bagages, vous mettrez 40 minutes exactement à faire entrer la fameuse tente "2 secondes" dans sa housse, ne comprenant rien au schéma inscrit dessus et maugréant que jamais plus on ne vous y reprendra.

    Le conseil de survie : ne lésinez pas : tente dernier cri avec chambre séparée, matelas gonflable, niveau pour mesurer les dénivelés, couette en duvet d'oie, doudou pour dormir, boules kiès et pistolets à eau anti-voisins.

    Vous voilà fin prêts pour partir en camping pour des vacances inoubliables. Pour ceux qui n'auraient pas cette chance incroyable, vous avez toujours la possibilité de vous rabattre chez la tante Gabi ou de louer l'appartement avec vue sur la mer... mais c'est encore d'autres histoires où les kits de survie sont nécessaires aussi.

    En attendant, profitez du ciel bleu, je n'ai pas fait mention de la vie en tente sous une pluie battante.....

    D'autres billets sur : lestachesdefraise.com
  4. Emilie BP
    Je me suis réveillée un matin, le regard face au plafond, en me demandant ce qui ne tournait pas rond chez moi. Être une reine avec une couronne en forme de morceaux de pastèque géante peut encore passer. Faire du cheval sur des cuillères à café qui parlent, peut encore s'imaginer. Mes questionnements provenaient davantage du passage où je dors dans un champ d'élastiques pour cheveux, discutant avec une paire de lunettes des années 80.

    Je n'ai jamais pris de drogue, pour ceux qui proposeraient des débuts d'explication.

    Paraît que dans les rêves se cachent des messages. Je crois plutôt que mon cerveau se paie de terribles fiestas tout seul. Ni vu ni connu, personne ne le voit, il s'amuse, fait du grand art! Puis, il efface la mémoire, histoire que personne ne connaisse ses créations délirantes...sauf que parfois... il oublie et me laisse me réveiller, le souvenir d'une reine coiffée d'une pastèque. Vous imaginez les répercussions que cela peut avoir dans une vie, ce petit oubli de rien du tout? Savez-vous le nombre d'heures que je passe à tenter de déchiffrer le message subliminal laissé?

    Ce matin là, je me suis assise dans le lit, tentant de comprendre pourquoi mon cerveau m'infligeait de telles images. J'ai pris mon livre d'explications des rêves afin d'y trouver un début de réponse.

    Pour commencer, la pastèque n'est répertoriée nulle part, ni les champs d'élastiques à cheveux d'ailleurs. A vrai dire, rien n'est écrit sur l'interprétation de ce type de rêves. A croire que le commun des mortels ne sait faire que 3 rêves : perdre ses dents, voler comme un oiseau, porter une valise qui s'ouvre en grand et d'où tombent toutes vos culottes devant les gens de la gare. Pour tous les autres, tous ceux qui font du cheval en cuillère : rien. Le néant. Aucune explication.

    Je suis partie à mes occupations, la mine anxieuse, les sourcils froncés. Je réfléchissais encore lorsque je suis entrée dans cette librairie que j'aime tant. Je réfléchissais toujours dans ma voiture qui m'emmenait voir mon cousin Charlie. Alors, lorsque je me suis arrêtée dans le coffre de la voiture de devant moi, je me suis dit que peut-être mon rêve avait voulu me prévenir d'un accident possible. La cuillère à café représentant assez bien ma voiture maintenant! Comme je n'étais pas sûre et avais encore besoin d'y réfléchir, j'ai refusé de signer le constat d'accident, il fallait absolument que je trouve le lien avec la pastèque. Et puis, la paire de lunettes serait-ce cet inconnu face à moi qui devient tout rouge de colère parce que je ne lui réponds pas?

    Les policiers sont arrivés. Il a fallu que je m'explique. C'était simple : « je ne suis pas vraiment responsable Monsieur l'agent. Je n'ai pas compris tout de suite la métaphore de conduire une cuillère à café! Et puis, vous croyez que c'est simple d'avoir une pastèque sur la tête? Vous êtes là, tranquillement à faire votre travail, vous n'avez pas besoin de vous demander comment les lunettes ont pu vous écouter, étant donné qu'elles ont pas d'oreilles! Vous croyez que ça veut dire que personne ne m'écoute quand je parle? »

    Ils m'ont fait souffler dans le ballon. Pas d'alcool. Ils m'ont embarquée pour une « petite visite chez des gens qui vont bien s'occuper de moi et qui savent conduire des cuillères à café ».

    Mon œil ouais qu'ils savent conduire des cuillères à café.....


    D'autres tribunes sur mon blog lestachesdefraise.com
  5. Emilie BP
    Je ne sais pas télécharger des photos sur le site... pourtant, j'aimerai vous faire partager la beauté de la nature Québecoise... ces parcs magiques où l'on s'y promène en canoé ou à pied....

    Deux liens vers les photos que j'ai prise et qui j'espère, vous ferons rêver autant que moi....

    http://www.lestachesdefraise.com/2012/07/dun-jardin-une-foret.html

    http://www.lestachesdefraise.com/2012/06/promenade-en-foret.html

    Bonne balade.... Emilie
  6. Emilie BP
    Je suis sur un sentier pédestre, au milieu d'une forêt. J'ai tout prévu : l'eau, la casquette, la crème solaire, le maillot. J'ai mon Opinel pour tailler des bâtons. Un bon roman dans le sac. Un seul problème : j'ai peur... et ma peur est en train de gagner chacun de mes membres.Tout a commencé au poste d'accueil du parc. Je suis arrivée, enjouée, demandant une carte des randonnées au garde forestier. Il me l'a tendu, m'a conseillée sur les balades. Jusque-là, ma journée était parfaite. Puis, certainement pour le plaisir de me pourrir ma journée, il m'a parlé des ours et des loups, notamment des précautions à prendre pour éviter toute attaque. Je suis repartie, le sourire un peu coincé, mon élan évanoui.Il faut dire que je viens d'un pays où le mouton et la chèvre doivent être les animaux sauvages les plus dangereux que je n'ai jamais croisés. Je ne connais pas les ours, encore moins les loups. J'en ai vu dans les zoos, bien gentils derrière leurs barreaux. Ma peluche était un nounours tout doux. Je connais Winnie l'Ourson, qui ma foi, a l'air d'un brave ours, toujours là pour aider les autres, joyeux, sociable. A priori, ma relation à l'ours a toujours été bonne. A priori, pas de quoi s'inquiéter.Depuis une demi-heure que je marche, vous pensez bien que j'ai eu tout le loisir de réfléchir... à l'ours. Winnie l'ourson par exemple, ça ne tient pas debout leur histoire. Impossible que les ours se nourrissent de miel. Faudrait déjà qu'ils trouvent des ruches, puis, que les abeilles les laissent se servir. Et puis, vu la taille de l'ours, j'aimerai voir qu'une bouchée de miel leur suffit pour être repus! De toute façon, comment croire un ours qui est pote avec un âne? Pourquoi fait-on croire à des enfants de belles histoires pour les abandonner seuls dans la forêt, sans miel, à la merci d'ours carnivores ? La suite sur mon blog.... http://www.lestaches...s-les-bois.html
  7. Emilie BP
    Il était une fois une petite fille qui faisait des caprices dès lors qu'elle devait partir se coucher. Elle qui pouvait être adorable toute la journée, se transformait en petit monstre lorsqu'il s'agissait d'aller dormir. Ses parents ne comprenaient pas ce comportement, elle aimait bien sa chambre pourtant.


    C'est elle qui avait décidé de la couleur des murs. Elle y avait accroché des posters de dessins animés. Sur les étagères, elle avait disposé ses poupées et avait construit un village de playmobil qui régnait au milieu de la pièce. Sa couette était orange et jaune, c'était elle qui l'avait choisie. Elle disait qu'ainsi elle aurait toujours du soleil dans sa chambre !



    La petite fille passait des heures entières à jouer seule dans sa chambre la porte close pour que personne n'entende les histoires qu'elle se racontait, mais ne voulait plus y monter une fois la nuit tombée. Ses parents cherchaient à en comprendre la raison, mais obtenaient toujours la même réponse : la petite fille disait ne pas avoir sommeil, bien que ces petits yeux trahissaient sa fatigue.

    Ses parents avaient tout essayé : lui lire une histoire, laisser une veilleuse à côté du lit, entrouvrir la porte. Rien n'y faisait. La petite fille ne trouvait pas le calme et s'agitait dans son lit.

    Après plusieurs mois, les parents avaient fini par croire qu'elle faisait des caprices et avaient décidé de ne plus écouter ses angoisses.



    La petite fille se retrouvait alors seule dans son lit chaque soir, les yeux grands ouverts à l'affût du moindre bruit.... elle ne dormait pas parce qu'elle avait peur.... des fantômes.

    Elle était sûre qu'ils existaient malgré les rires que cela avait provoqués quand elle avait fini par l'avouer à son amie de classe : « les fantômes n'existaient pas, elle avait peur pour rien ». Oui, mais alors, quels étaient ces bruits qu'elle entendait chaque nuit ? D'où venaient ces grincements sur son parquet ? Et pourquoi lui semblait-il que les rideaux bougeaient alors que la fenêtre était fermée ?

    Chaque nuit, la petite fille restait pétrifiée, luttant contre le sommeil pour ne pas céder aux fantômes. Les fantômes, ça peut vous aspirer tout ce qu'il y a dans votre tête pensait-elle.

    La suite...http://www.lestachesdefraise.com/2012/07/la-petite-fille-qui-ne-voulait-pas.html
  8. Emilie BP
    Je fais la queue au magasin. Trois personnes devant moi. Tous avec des chariots pleins. La caissière semble débuter. Je soupire. Je regarde le plafond. Je feuillette les programmes de télévision. Je lis les ingrédients qui composent les paquets de pâtes : c'est quoi la riboflavine ? Je scrute les pellicules dans les cheveux de mon voisin de devant avec une mou de dégoût. Je fais des grimaces à la petite fille dans la rangée d'à côté. Je mets un paquet de chewing-gum dans mon panier. Je repose le paquet sur l'étagère. Je contemple mes ongles. Je soupire à nouveau. Je me tourne et souris à la dame de derrière. Je tape des pieds des musiques que j'ai dans la tête. Je cherche à connaître toute la vie des gens avec pour seul indice le contenu de leurs chariots : lui, il est célibataire et ce soir il a un rendez-vous ;

    la suite... lestachesdefraise.com : http://www.lestachesdefraise.com/2012/06/etre-presse-de-rien.html
  9. Emilie BP
    J'avais décidé de peindre la cuisine, histoire de lui donner un coup de propre et un nouveau cachet. Je voulais une ambiance café italien avec une vraie machine à expresso. J'avais mille idées ingénieuses pour en faire un lieu de prestige et avais déjà hâte d'inviter des amis dans ce futur univers feutré. J'avais commencé à détapisser cette horreur d'imitation planches de bois, que le gras avait recouvert depuis bien longtemps.
    Et puis un matin, en passant devant une vitrine, j'ai vu le prix de la machine à café. Le montant exorbitant ôta la fougue de mon projet. La cuisine resta en l'état, à moitié tapissée, à moitié nue.

    J'avais décidé de me remettre au sport, pour avoir un corps de rêve dans mon maillot de bain. Je m'étais inscrite dans une grande salle de gym où tu as une serviette propre à chaque session. Je m'étais imaginée dans un petit short, courant des heures sur le tapis. Je palpais déjà mes cuisses et mes abdominaux devant la glace, en les imaginant durs et galbés.

    Et puis un soir, il y avait un bon film qui jouait au cinéma. J'ai oublié de retourner à la salle. L'hiver est arrivé, avec lui le froid, la pluie, la nuit qui tombait tôt. Mon corps est resté en l'état.



    J'avais décidé de jeter la moitié de ma garde-robe afin d'avoir enfin de la place dans les placards. Tous ces habits que je ne mets ni pour travailler, ni pour bricoler, ni pour le carnaval. Je m'étais dit que j'allais faire des sacs et les donner aux plus démunis. J'avais sorti les valises et commencé à ouvrir les placards.
    Puis, j'ai essayé ce haut qui me seyait plutôt bien et que je devrais porter plus souvent. Après sont venus les gilets qui n'étaient pas de si mauvais goût en fin de compte. Ma valise s'est alourdie de deux vieux t-shirts et le reste est resté dans ma penderie, bien au chaud.



    J'avais décidé de me présenter aux élections municipales, je trouvais que c'était enivrant. J'en avais parlé à tout le monde et commencé à faire la promotion de ma candidature. Je me forçais à bien articuler lorsque je m'adressais aux gens. Je souriais dans la rue aux passants et leur serrais la main en toutes circonstances. Je me voyais déjà dans un bureau en bois d'olivier, assise dans un fauteuil avec vue sur le parc, jouissant d'une secrétaire à tyranniser.

    Puis, on me demanda d'aller à des réunions chaque semaine. Je devais aller voir des spectacles qui n'avaient rien d'attrayant et travailler le dimanche. J'ai cessé de sourire à chaque coin de rue et suis retournée à ma vie d'antan.



    J'avais décidé de m'occuper de mes enfants, pour qu'ils soient fiers de leur mère. Je voulais leur raconter des histoires le soir pour qu'ils s'endorment en faisant de beaux rêves. Je m'imaginais les aider dans leurs devoirs et jouer avec eux au Monopoly. Je leur passerai la main dans les cheveux et leur dirai que je les aime. Mais les devoirs étaient difficiles et je ne voyais rien quand je lisais des histoires avec une luciole à la main. Ils n'étaient pas contents des voix que je prenais et disaient que je leur faisais peur.

    J'ai repris la nurse pour qu'elle s'occupe d'eux le soir, tandis que je pouvais vaquer à d'autres préoccupations majeures.



    Pour mes quarante ans, j'avais décidé de prendre de bonnes résolutions pour cette nouvelle dizaine qui s'ouvrait à moi. Le samedi est arrivé, avec une fête surprise et un gâteau d'anniversaire énorme.

    J'ai fermé les yeux pour faire un vœu, décidée à donner à ma vie un tournant radical. J'ai commencé à réfléchir à ce que j'allais faire, mais le gâteau sentait bon le chocolat et mes papilles ne pouvaient attendre. J'ai vite soufflé les bougies et ai ouvert les cadeaux.



    D'autres chroniques et photos de la vie au Québec sur http://lestachesdefraise.com
×
×
  • Créer...
Ouvrir un compte bancaire avant mon départ
© 2025 immigrer.com

Advertisement