Bonjour, Très intéressante cette histoire. J'ai croisé récemment deux Québécois qui voulaient rentrer au pays après des années en France...pas facile. En 20-25 ans, les individus et les sociétés changent énormément et les individus sont moins flexibles avec l'âge. Je suis assez habituée à ce type de situation car j'ai fait un peu la même chose en revenant au Québec après un séjour de 6 ans à l'extérieur. Ce n'est pas 20 ans mais c'est suffisant pour comprendre le décalage sérieux qu'elle doit avoir avec ce qu'elle a quitté. J'ai travaillé aussi avec de nombreuses personnes qui ont passé de nombreuses années à l'étranger. Le problème principal c'est de la société n'est pas adaptée à ce genre de demandes et il sera de plus en plus fréquent dans notre monde. On va souvent sous évaluer les problèmes que cela va causer, en pensant que l'adaptation n'est qu'une question de mois. Mais c'est loin d'être le cas. Je crois que le cap des 5 ans est fondamental, alors 20 ans c'est tout autre chose. D'ailleurs si le personnel diplomatique n'est jamais envoyé plus que quelques années c'est aussi pour ces raisons. Revenir dans son pays, c'est faire table rase de tout ce qu'on connaissait avant son départ, surtout lorsqu'il s'agit de plus de 10 ans de séjour à l'étranger. Un immigrant va s'attendre à recommencer, à perdre des repères mais pas quelqu'un qui est de souche, pas autant, il est débousolé entre la société qu'il a quitté à l'époque et la nouvelle qui a vu le jour depuis son départ. Je pense sincèrement que cette dame doit entrevoir son retour au Québec comme une immigration. C'est plus compliqué qu'une simple immigration car c'est comme si cette personne avait en fait trois pays : son pays de naissance, son pays de résidence pendant 20 ans et le nouveau Québec d'aujourd'hui. Faire l'équilibre dans tout cela n'est pas évident. laurence