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De quoi vous mettre l'eau à la bouche...


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Bonjour à tous,

Jai pointé le bout du nez sur ce forum il y a très longtemps, enfin, peut-être deux ans, deux ans et demi, mais ça donne juste limpression que cétait il y a si longtemps parce que le temps file à Montréal! Je sais que ça peut paraître contradictoire, mais le sentiment que ça passe très vite est en grande partie dû au fait quon fasse énormément de choses en peu de temps, et que laccumulation de ces choses donne limpression quil en a coulé, de leau sous les ponts

Cela fait un an et quelque que je suis arrivée à Montréal Javais pioché pas mal dinformations utiles et précieuses sur ce forum alors que je rongeais mon frein en France, à attendre lécoulement des mes procédures de RP, mais ce que je préférais par-dessus tout cétait de lire ces chroniques assez longues de gens déjà installés et encore dans lémerveillement devant leur pays dadoption ces fils de discussions pleins dhumour et de joie de vivre me faisaient passer des journées plus belles, de savoir que les rêves se concrétisent, un jour ou lautre

Doù cette idée qui mest venue très tôt de lâcher à mon tour une petit chronique au bilan de ma première année. Mais comme je suis toujours à la bourre, ce post arrive un mois en retard il aurait dû éclore au 1er juillet! Faut dire aussi que ça naura pas été facile pour moi décrire quelque chose de juste sans pour autant me dévoiler trop et sans paraître indifférente aux yeux de mes potentiels lecteurs Anyways, je vous livre ce petit récit sans aucune prétention, soyez indulgents!

Pour être exacte, le nombre de jours que jai foulé le territoire nord-américain, et pour être plus précise, le territoire du Grand-Montréal, comme on dit icitte, sélève aujourdhui à quelque chose comme 800 jours si mes calculs sont bons! Un premier séjour éclair à la veille de mes dix-sept ans, pour faire ce que les Québécois ne font jamais (cest-à-dire, traîneau à chiens et skidoo!), un autre un peu plus long pour faire toujours ce quils ne font pas en général (cest-à-dire létudiante un peu fofolle dêtre enfin toute seule comme une grande en terre étrangère et qui a décidé de vivre en une année ce quelle na pas vécu en vingt! ;-), un séjour de courte durée plus conventionnel (mes premières vacances payées à la sueur de mon front!) et enfin cette année où jai enfin agi comme tous les Québécois, cest-à-dire, travailler, méquiper, payer des factures, sortir de temps en temps à la campagne, bref vivre, tout simplement!

Dans ces conditions, quoi de sensass à raconter?! Je me le demande bien! ;-) Alors plutôt que de vous parler de ma vie, qui sécoule de façon ordinaire mais tout à fait à mon goût, je vais plutôt vous parler de mon feeling sur le Québec, en toute subjectivité, en abordant les thèmes quil ma été donnés de côtoyer par le fait de mon expérience ou auxquels je suis plus sensible, et qui ne forment bien entendu quune vision parcellaire et non exhaustive de ce quun immigrant peut endurer au Canada! (et puis dabord, moi je ne connais que le Québec!)

Commençons par le commencement ladministration! Cest par là que tout immigrant est forcé den passer, il a limpression quil arrive vierge comme un sou neuf, mais en un rien de temps il sera bardé de cartes en tout genre et de numéros à neuf chiffres et plus, bref identifié et identifiable sous toutes les coutures, avec recoupements dinformations en prime entre les administrations! (ne croyez pas que ça me dérange, je nai rien à cacher! ;-). Au contraire, je nai effectivement que du bien à dire des administrations ici Premier constat : on est appelé par son nom, avant dêtre un numéro, et la politesse et la gentillesse sont de mise, on vous dit bonjour, on vous fait asseoir Ca peut paraître insignifiant, mais pour qui a connu des situations ubuesques comme jai pu en connaître avec ladministration française, cest dune humanité très appréciable. La réponse accordée à la suite dun entretien ne dépend pas de lhumeur du fonctionnaire. Si le fonctionnaire ne connaît pas la réponse, on ne vous enverra pas dans un autre organisme qui nen sait pas plus, mais il se chargera de trouver une personne qui détient le renseignement Les délais dattente sont raisonnables, bref on est comme dans un fauteuil! Ceux qui paniquent pour les papiers une fois arrivés ici ne vous en faites surtout pas!

Ensuite la chose à laquelle on est confronté aussi rapidement, ben cest laccent, tsé! ;-) Et je dois dire quaprès cinq ans dabsence, mes oreilles ne se sont pas ré-acclimatées instantanément (je me souviens de mon premier pique-nique deux jours après mon arrivée, où mon ami du Nicaragua me parlait clair comme de leau de roche alors que je faisais répéter aux Québécoises dont jai fait la connaissance ce jour-là shame on me! ;-). Mais autant ça se perd vite, autant ça se retrouve vite Ne sous-estimez pas la capacité de vos oreilles à sadapter! Mais cest sûr, attendez un peu avant de vous perdre par temps enneigé du côté du Lac St-Jean et davoir alors à demander votre chemin! (cest du vécu ;-)

De toute manière, je vous dirais que jai toujours gardé en tête la phrase de ma prof darchitecture à Concordia qui disait à nous autres, Français complexés de langlais : nayez pas peur de parler, ici tout le monde a un accent! Ca vous enlève bien des complexes! (et cest sûrement ce qui a dû marcher pour elle, vu son accent en anglais! ;-) Rassurez-vous, je ne me permettrais pas un tel commentaire si je navais pas cent raisons par ailleurs de ladmirer, dans sa vie professionnelle et personnelle!)

Et le mythe de « tout le monde au Québec est bilingue, voire trilingue », cest bel et bien un mythe! Certes il y a une quantité impressionnante de gens à Montréal qui maîtrisent parfaitement les deux langues, en plus éventuellement dune langue maternelle étrangère, mais sortez un peu de Montréal et là vous aurez intérêt à parler français! Enfin ça nest pas une injonction que je vous fais, puisque ce forum est 100% francophone ;-)

La langue étant à mon sens le passage obligé pour comprendre une société, ouh, quelle transition je vais vous parler de la façon dont je perçois la société québécoise. Je pourrais vous dire comme beaucoup de personnes le disent de façon raccourcie sur ce forum que « cette société a un fonctionnement qui me convient mieux » mais je vais tenter de décrire ces petites choses qui font queffectivement dans lensemble, je my sens bien.

Tout dabord je suis frappée, encore aujourdhui, par la zénitude contagieuse des Québécois (qui eux, sestiment en général stressés! :-) Cest vrai que de la France, je ne connais quasiment que Paris, alors vous me direz que cest ben normal que je respire tranquillement à Montréal. Jai réappris effectivement à attendre un bus sans me ronger les ongles en pensant à de prochains rendez-vous et au temps incommensurable perdu dans les transports en commun. Mais la zénitude, pour moi, ça va au-delà.

Il y en a beaucoup qui aiment dire, dans des analyses psycho-sociologiques, que les Québécois sont des Latins et prennent le temps de vivre. Ils expliquent ainsi le « peu dheures quils passent au travail comparé à ces acharnés de Torontois, qui ne vivent que pour ça ». Ils expliquent aussi ainsi le manque de patience dont font preuve les conducteurs au volant. Personnellement, jai du mal à embrasser ce point de vue. Il me suffit de regarder les terrasses de cafés bondées lété et de marrêter aux gigantesques mugs remplies dun café très dilué, aux sujets évoqués dans les conversations et à lattitude générale de la clientèle, pour me dire que décidément, ces terrasses nont rien à voir avec celles dItalie ou dEspagne!

Plus sérieusement, je ne trouve aucune similitude flagrante au niveau des tempéraments qui pourraient minspirer le qualificatif de « latin ». On est loin des embrassades à nen plus finir, des repas qui peuvent séterniser toute une journée, de la chaleur et de lhospitalité immédiates et sans attente de retour, des illades décochées dans la rue, de la fougue et des jalousies, de la générosité et de la dévotion (oui jaime le caractère méditerranéen, mais ça nest pas de tout repos! ;-) Et pour ce qui est du cliché qui sévit ici sur les Européens et le travail Lorsque dernièrement japprouvais tout haut un collègue qui voulait partir à 17 h retrouver sa blonde, et que je me suis entendue répliquer par un autre collègue : « thats normal, youre European », je lai tout dabord regardé avec des yeux ronds avant de lui expliquer que dans aucune de mes jobs en France je ne rentrais chez moi avant 19h30 et que sil croyait quon se la coulait douce cest ici que javais limpression de le faire! (après ça je passe pour quelquun qui na pas sa langue dans sa poche Je précise tout de même que cet échange sest fait sur le ton de la plaisanterie ;-)

Pourquoi je trouve quici il fait si bon vivre et être soi-même? Parce que la société dégage une sérénité collective qui émane de ce que les Québécois sont en général bien dans leur peau, sassument, ne passent pas leur temps à se juger les uns les autres sans se connaître, et dans laquelle la sphère privée nest pas un mot vain. Tu évolues dans une société, certes, mais tu nes pas obligé dendurer les autres. Le vieil adage « La liberté des uns sarrête là où commence celle des autres » quon mavait appris à lécole quand javais peut-être six sept ans, fonctionne encore ici! Cest vrai que pour un Français, lindividualisme forcené peut paraître excessif (cest le revers de la médaille); mais dun autre côté, cest souvent ce qui se cache derrière la petite phrase « les relations et la manière de vivre en société ici sont plus légères quen France », fait que la majorité des immigrants apprécient sans conteste.

Dans le même ordre didée, je trouve bon que les Québécois soient si attachés au respect des règles et même de léthique, et nhésitent pas à le montrer lorsque nécessaire. Ca participe aussi de labsence de ces petites injustices ou frustrations au jour le jour qui entraînent les grands stress au fil des jours. La première chose qui étonne souvent les nouveaux arrivants est la méticulosité avec laquelle les files dattente sont observées, ici : bien en ligne, sans cohue, sans grugeurs. Et javoue que moi qui suis souvent étourdie et me pose à un endroit sans trop réfléchir, je fais maintenant bien plus attention à me placer là où il se doit. Cest sûr que ça implique une chose : de se faire houspiller bien comme il faut quand on a transgressé. Je me souviens dune fois où jai remonté lallée de mon petit centre dachat en sens inverse alors quil ny avait pratiquement pas un chat sur le parking, et de mêtre faite engueuler comme du poisson pourri par des piétons. Un peu excessif pour ce genre de petits délits, mais il faut voir que ça prend ça, la responsabilité collective. Et quand je parlais déthique, juste un petit exemple qui nest pas rare dans le métro. Jai été témoin dune scène où une dame âgée mais encore bien portante rentrait dans une rame. Une jeune fille sest levée spontanément car il ny avait plus de place assise, et a publiquement houspillé son chum en lui disant « ne reste pas avachi ainsi », lequel sest exécuté de bonne grâce!

Le sentiment général que ça crée, je le qualifierais de « bon enfant », et sans prises de tête. On sait quil faut respecter les règles, quelles aient trait à la loi ou à la morale, pour le bien de tous. Et les fautifs seront repris. Ca nest vraiment pas comme en France où les gens nosent plus dire quoi que ce soit, parfois même nosent plus lever la tête, lorsquils sont témoins dune action répréhensible, même sil peut sagir dun acte grave de type agression. Après cinq ans à fréquenter les métros parisiens, je peux vous dire que jétais vaccinée de la jupe. Aujourdhui, peu importe comment je suis habillée, je sais quil ne marrivera rien dans le métro ou dans la rue.

La zen attitude comme je lévoquais plus haut, se lit aussi au travail. En France, on mavait appris grosso modo que pour simposer, il fallait sopposer. Et que souvent, la justesse des propos tenus dans une réunion ne dépendait pas tant du contenu de ces propos que de laplomb, la force et lautorité avec laquelle ils étaient affirmés. Or ici cest incontestablement le consensus qui fait loi. Il ne viendrait à lidée de personne de contester lors dune réunion de département des instructions de la direction ou de parler à nen plus finir de cas particuliers et personnels. Lavantage, sur le plan managérial, cest une certaine docilité de la part des employés, et que cela nait aucune connotation péjorative : cest seulement le mot qui me vient à lesprit quand je revois toutes ces situations de travail à lopposé que jai pu vivre en France où par principe, les gens sont contre, dabord. Cela ne veut absolument pas dire que dans les milieux professionnels québécois, les gens ne soient pas libres dexprimer leur jugement et de proposer des alternatives ou des idées novatrices. Au contraire, je suis agréablement surprise de cet heureux mélange entre la part dexécution et la part dinitiative que lon attend de la part de chacun. Je mets de côté dans cette description succincte les boîtes dirigées par des Européens ou dinspiration européenne, qui ont lair davoir des modes de fonctionnement empreints de la culture outre-atlantique si jen crois les dires de certains de mes amis qui en font lexpérience.

Même si lon parle beaucoup, sur ce forum, de lemprise du politiquement correct au Québec, je trouve que les Québécois ont en général un franc-parler inimitable, et quon sait donc à quoi sen tenir. En gros, deux principes : si ça nest pas le moment de dire quelque chose, sabstenir, plutôt que de glisser des sous-entendus qui polluent; mais si cest le moment, ne pas tourner autour du pot, et être franc et direct. Et limagerie contenue dans la langue québécoise est là pour renforcer ce côté sans ambages, qui est un trait du tempérament collectif, très appréciable selon moi (et pourtant, je suis une femme! ;-)

Jai assez loué la société québécoise? Ok, je vais passer aux choses qui me plaisent un peu moins ou qui franchement me titillent, par souci dhonnêteté, mais sachez que pour moi, la balance penche largement en faveur du pour

Javais écrit tout un paragraphe, que dis-je, une page entière, et encore, en condensant au maximum, sur la conduite (de chars!) à Montréal. Que mes collègues sextasient devant le fait que je regarde mes rétros et mon angle mort avant de déboîter peut vous indiquer un peu le niveau dexigence observé en moyenne générale sur les routes Cependant je vais vous épargner ma longue diatribe parce quil y a quelques semaines le Ministère des Transports a annoncé quil comptait enfin prendre des mesures pour augmenter la sécurité routière. En France jétais la première à râler contre les limites de vitesse et les radars automatiques ici, japplaudis à cette annonce! Jespère que ça inclura la réfection régulière des nids-de-poule gros comme des nids dautruche, au passage :-)

Au niveau des soins médicaux, là encore je râle à lunisson avec à la fois les Québécois et les immigrants Je nai pas encore saisi toutes les arcanes du système, notamment comment faire pour obtenir un médecin de famille sans attendre cinq ans (où serai-je seulement dans cinq ans?), mais jai réussi à obtenir un rendez-vous de routine chez un gynéco sans passer par un médecin de famille (soulagement de fille! ;-) et jai retenu que si on ne savait pas où aller : direction les urgences (ce qui est quand même une petite révolution pour une Française comme moi, pour qui urgences voulaient dire grands traumatismes et sang giclé partout).

Jai testé le concept, un matin que je me suis réveillée avec une violente douleur aux côtes qui ne me permettait dinspirer quà petites gorgées. Une heure dattente pour le first check avec une infirmière, puis quatre heures dattente pour voir un médecin. Le médecin en question me dit : vous avez lair dêtre en bonne santé, avez-vous les jambes enflées? Je ne vois pas le rapport et je lui dis non, alors elle me fait : vous navez rien, ça va passer tout seul. Et moi de rentrer clopinante chez moi Jai souffert ainsi pendant une semaine, jusquà ce que je me dise que ça navait pas lair de passer tout seul. Alors jai pris rendez-vous avec un ostéopathe (eux en revanche sont faciles à obtenir) et du premier coup dil, il me dit : vous vous êtes démise une côte. Il ma expliqué que ça avait dû arriver à cause de la grosse toux que javais depuis plusieurs semaines En une manip, tout était remis en place. La morale que jen tire : les urgences, cest bien si létat nécessite une radio, un scanner, bref un équipement qui se trouve sur place, ça permet de faire dune pierre deux coups. Mais une visite aux urgences peut aussi ne rien résoudre du tout, surtout si le personnel est débordé et a dautres chats à fouetter

Dans ce contexte de pénurie généralisée, je ne peux évidemment mempêcher de songer avec amertume à tous ces obstacles que lon met dans la reconnaissance des diplômes et de lexpérience de médecins venus de létranger. A la radio lautre jour, ils interviewaient des médecins venus dAfrique, qui non seulement sétaient vu refuser ladmission à lordre, mais à qui on refusait même laccès à des écoles dinfirmiers. Sous prétexte que leur dossier scolaire de lépoque comportait des notes insuffisantes comparé aux notes données au Cégep à des Québécois prétendant aux mêmes écoles! Comment comparer lincomparable et perdre du même coup une manne dont tous les Québécois pourraient profiter.

Je parle du corps médical parce que cest peut-être celui dont la pénurie est la plus visible, mais je pourrais très bien vous donner lexemple de mon domaine Dans la compagnie pour laquelle je travaille, une ingénieure venue dArménie est secrétaire de 1er niveau (cest-à-dire, fait uniquement du traitement de texte), et un architecte venu de Chine avec vingt ans dexpérience est dessinateur On entend dun côté queffectivement, cest pour protéger la population que les ordres ont été conçus et que ladmission à ces ordres est aussi restrictive. Dun autre côté, japprenais à la radio la semaine passée que depuis quelques années, les inspections visuelles de ponts et viaducs peuvent ne plus être confiées à des techniciens en génie civil mais à nimporte quel fonctionnaire, parce que ça nest que visuel

Il faut que les choses changent, et je pense quelles se feront de deux manières : par laccession, à la tête de ces fameux ordres, de membres qui sont eux-mêmes immigrants et vont militer en faveur dune mise en perspective plus juste des critères dadmission, tous horizons confondus; et probablement par laggravation de la pénurie au fil des années à venir, qui va mettre tant de pression ressentie au quotidien par la population que les vannes vont bien devoir souvrir.

Pour ce qui est de ces fameux accommodements raisonnables dont on nous rabâche les oreilles avec force débats mouvementés, jai pour ma part une vision assez optimiste. En gros, ma « philosophie » dit que tant que les gens se parlent, tout espoir est permis! Cest normal de sinterroger, de ne pas être daccord avec son voisin et den discuter. Là où cela devient dangereux, cest lorsque les gens se mettent à avoir peur den parler, sous peine dêtre taxés de ci ou de ça, comme cest le cas en France, créant des zones tabous dans lesquelles il vaut mieux ne pas trop saventurer, et ces zones de non dialogue font plus de dommages que nimporte quelle discussion un peu houleuse. Ceci étant dit, je ne vais pas aller plus loin, sous peine den déclencher une ;-)

Pour conclure, je vais apporter ma petite touche de bilan personnel, pour sacrifier à la tradition de la première bougie En fait, mon immigration, à partir du moment où jai touché le sol canadien, sest déroulée comme dans du beurre. Mais il y a plusieurs raisons à cela. Dabord parce que je connaissais déjà un peu, ce qui mévité les déboires, au niveau budget, logement et autres, qui avaient fait couler quelques larmes alors que je nétais quétudiante; jimagine que pour quelquun qui nest jamais venu ici, et qui plus est, issu dune autre culture que la culture occidentale, les choses doivent être loin de tout repos au début et que cela doit être assez déstabilisant. Assez pour provoquer certains départs prématurés, entre autres. Je lai vu de mes yeux, sinon je ne pourrais croire quon a passé trois ans à attendre un papier et quune fois le but atteint, on veuille repartir au bout de trois mois. Comme lavait si bien dit un chroniqueur des temps anciens le papier nest quune petite feuille dans larbre de limmigration.

Ensuite parce que cette immigration, je lai voulu entièrement, totalement. Je sais ce quil men a coûté, jai vécu des mois de déchirement schysophrénique entre « le rêve canadien » et les attaches affectives que javais en France, mais du moment où je me suis retrouvée dans lavion, seule avec mon devenir et mes rêves, tous mes doutes se sont envolés.

Alors à lheure où je vous écris, que reste-t-il de tout ça? Une conscience que la vie, je ne dois pas la subir, mais profiter de chaque instant, car cest précieux. Certains pensent quon a sept vies, ma foi ça marrangerait pour accomplir tout ce que jai envie de faire! Mais celle que jai présentement est la seule vérifiable, et la seule sur laquelle jai prise! :-) Cest pour ça que jessaie maintenant de mettre les priorités là où mon caractère me dit quelles mapporteront du bonheur, et de profiter de ce bonheur lorsquil est là! Ca nest pas pour rien que jai traversé la Flaque ;-)

Portez-vous bien, et prenez soin de vos rêves

  • Habitués
Posté(e)

Mille merci, pour ce recit.

Ce qui jaillit de ton texte et ce qui doit être la chose la plus importante pour tous ceux qui veulent immigrer, c'est qu'il faut savoir où on va et pourquoi. Après, même si on n'est jamais venu, on saura s'y prendre pour y arriver. Laisser son égo au fond de sa poche, ouvrir les yeux et profiter.

Un des rares récits avec du recul, sans jugements, sans prétentions.

Encore une fois MERCI.

La famille Bobo

  • Habitués
Posté(e)

Très beau, et véridique récit.

@+

  • Habitués
Posté(e)

Bravo, beaucoup d'efforts d'ojectivité; quelques vérités sur certains points de la politique d'immigration québécoise, beaucoup d'infos subtiles pour les prétendants à la RP comme moi. Merci d'avoir pensé à nous et bonne continuation.

  • Habitués
Posté(e)

Quelle douceur :original: , et quelle plume legere. Serais-tu dans la communication politique par hasard :lol: ?

Bravo pour ton recit Estrella, un vrai plaisir a lire :good:

  • Habitués
Posté(e)

Très beau récit Estrella! Merci de nous avoir donné encore plus envie de venir!

Vincent et Virginie

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Invité
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