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kroston

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Tout ce qui a été posté par kroston

  1. kroston

    Suivre les troupeaux

    Voilà? tu vois quand tu veux? ce n?était donc que ton avis strictement personnel. Nous sommes donc d?accord. Merci, petit prince, de le reconfirmer aux lecteurs? Tu devrais toutefois ajouter que les problèmes causés par l?hiver en région, c?est aussi ton opinion personnelle, pas la réalité? D?abord, quand tu vis en région, tu n?as pas une Toyota normalement? mais un pick-up ou au moins un 4/4. (Je ne parle pas des Laurentides, car, pour moi, habiter dans les Laurentides, c?est habiter à Montréal, pas en "région". Par exemple, je ne dis pas que j?habite la région de Takhini Hotsprings, je dis que j?habite Whitehorse? fermons la parenthèse). Tout ça pour t?expliquer que l?hiver est aussi bien plus plaisant en région, contrairement à ce que tu pourrais penser. Il y fait plus sec, le soleil brille plus? On y a moins froid malgré les températures car c?est beaucoup moins humide et on est mieux équipé. À Chibougamau, on ne met pas de calcium sur la route, on roule sur la neige, et les voitures ne roulent jamais? euh? ?scusez? ne rouillent jamais. Elles sont équipées de plugs et démarrent donc toujours le matin? Pour le cinéma, à quoi bon faire quinze kilomètres pour y aller? Le décor est un spectacle permanent, et puis, de toute façon chacun possède sa coupole satellite? À Vancouver, j'avais un cinéma au coin de ma rue... j'y suis allé... 3 fois en un an. Voir le nouvel Almodovar (habla con ella) et 8 femmes de Ozon, le troisième film je sais plus... non finalement j'y suis allé 2 fois... Combien de gens se plaignent de l?hiver à Montréal? Je n?ai personnellement jamais entendu quelqu?un s?en plaindre en région?
  2. kroston

    Suivre les troupeaux

    Pfff... Laissez moi le temps de répondre aussi... de ma "région éloignée", j'ai besoin de plus de temps pour me connecter... Bien dit Épervier! Tu vois, on a beau avoir des perspectives différentes, mais on est d'accord... Merci aussi Schumarette et Spawn d'un peu rectifier le tir... Salut petit prince, Dans mon message, je ne parlais pas du Yukon. Je parlais seulement du Québec. D?ailleurs, Whitehorse, pour moi, ce n?est pas une région éloignée, c?est une ville aussi et c?est même une capitale, avec tous les services dont on peut rêver, et où tout le monde y est un peu « immigrant » puisque tous les gens de plus de 25 ans viennent d?ailleurs. C?est donc très différent de ce qu?on appelle la « région » au Québec, et ce n?était pas l?objet de mon message. J?ai vécu à Montréal, et j?y ai travaillé avant même d?immigrer. J?ai aussi vécu à Chibougamau, car même Chicoutimi, pour moi, c?était déjà trop gros, et il y avait encore trop de béton à mon goût? mais, comme je te le disais, tout ça, c?est une question de goût personnel. Mon ami Geoffroy, par exemple, c?est un vrai citadin : il aime bien prendre le bus tous les matins, habiter dans un bloc le même que tous les voisins avec qui on ne parle pas, dépenser des sous à chaque fois qu?il sort de chez lui, faire la queue et prendre un ticket partout où il va avant d?être servi, aller au théâtre et tout ça, mais je ne lui dis pas que c?est idiot. Et il ne me dit pas que vivre dans les bois à 40 bornes de Whitehorse et du premier bistrot, c?est pas intelligent, même si c?est moins pratique. On sait bien tous les deux où on est le plus heureux, et on ne peut s?épanouir et bien réussir que là où on aime être, pas là où on nous dit d?aller. Les perspectives et avantages des uns ne sont pas les mêmes que ceux des autres. On peut bien sûr un peu généraliser mais n?y a-t-il pas autant d?immigrants que d?immigrations différentes? Quand j?ai débarqué à Vancouver, j?étais sous le charme de cette nouvelle ville que je découvrais et où il faisait bon vivre aussi, au moins autant qu?à Montréal, mais en plus beau? et évidemment j?en ai parlé dans mes chroniques à l?époque. Mais c?est surtout parce que sur ce forum, on ne parlait jamais que de Montréal, que j?aime bien aussi, soit dit en passant? Mais comme j?étais rendu à Vancouver, j?en ai profité pour dire que Vancouver, c?était aussi la plus meilleure ville du monde au Canada. D?accord, c?est un peu enfantin, mais pas plus que toi. D?autre part, la vision qu?on m?avait donnée au Québec du « reste du Canada » n?était pas bien terrible? au point que j?avais même un peu peur avant de m?installer à Calgary ou à Vancouver, conditionné que j?étais par la description que certaines personnes m?en avaient donné au Québec sans rien connaître? Toi, tu ne connais que surtout des Québécois qui viennent s?installer en ville parce qu?ils en ont marre de la région, mais c?est un peu normal puisque tu habites surtout rien qu'en ville? Tout cela est très subjectif, petit prince. Un peu comme des statistiques qu?on s?approprierait pour justifier, non une réalité, mais des messages qu?on a envie de faire passer. Moi, c?est bizarre, je connais surtout beaucoup de gens qui ne quitteraient leur petite région pour rien au monde, surtout pour aller vivre dans une grande ville. Parce qu?en région, les services sont présents et bien plus accessibles. Quant à moi, le seul endroit où j?aie jamais été au chômage, c?est quand je me suis installé dans une grande ville.
  3. kroston

    Suivre les troupeaux

    Salut Champou, ben t'en fais pas... dans les régions il y a des ordinateurs aussi... et ils sont même bien utiles.
  4. ?Même si vous aimez quand même mieux la campagne, il est évidemment plus facile et plus rassurant de suivre les troupeaux, et de choisir un grand centre comme tout le monde pour réussir son immigration. Petit-Prince a raison. L?avantage, vous n?aurez même pas la nécessité de vous intégrer et vous pourrez même reformer une petite communauté en compagnie de vos compatriotes respectifs. C?est plus commode. Alors, surtout n?allez pas vous installer directement en région, bandes de fous! Vous risqueriez d?y prendre bien trop de plaisir, d?y être accueilli trop chaleureusement, avoir une vie bien trop facile au début, et ne pas faire la plonge dans un restaurant chinois en attendant de trouver autre chose de moins pire? mais le bonheur et l?inconnu font peur? je le conçois? alors soyez raisonnables et logiques, et installez-vous comme tout le monde dans une grande métropole. D?ailleurs, la ville, la campagne, tout cela est très subjectif. J?ai même connu des gens qui voyaient Montréal comme une « grosse bourgade » avec nature et montagne (le Mont-Royal). Et des immigrants de Bangkok qui voyaient Vancouver comme un « petit village » où tout le monde se connaît. Moi, quand j?y étais, j?avais plutôt l?impression d?être prisonnier sur une île de béton? surtout sans mon char. Mais, tout dépend de ses perceptions? Bref, au Québec, je me suis fait un petit plaisir, et je suis quand même allé vivre en région directement, région « très éloignée » de surcroît? je n?ai donc jamais travaillé dans un Mac Do en attendant de trouver mieux ou de me faire une expérience locale? Pas de soucis, j?étais sûr de gagner dès la première entrevue, puisque j?étais le seul candidat. J?ai donc décroché tout de suite une job intéressante. Et ma blonde aussi. Il y a quantitativement moins de boulot en région, mais ceux qu?on décroche tout de suite sont en général de meilleure qualité... vu qu?il y a aussi moins de gens, voire personne, pour combler certains postes. Je ne me suis pas non plus installé dans un « condo » avec vue sur parking où j?entendais les ébats de mes voisins quand je revenais fatigué de ma journée de métro-boulot-dodo, mais dans une maison dénichée le soir même de mon arrivée pour 300$ de loyer tout inclus, donnant sur la forêt, pour lequel je n?ai bien sûr pas dû signer de bail. J?ai ouvert un compte en banque sans références, et obtenu un crédit la première semaine (je vous défie d?essayer ça dans une grande ville), et j?ai vécu au c?ur de la nature 365 jours par an? ce qui est plutôt plaisant, et réparateur contre le grand stress occasionné par mon boulot qui, il faut le dire, m?obligeait parfois à me lever avant 10h du matin. En un an, j?ai plutôt fait pas mal d?économies, que j?allais dépenser dans un grand centre. Mais, lorsque je « montais » à Montréal ou à Québec, après quelques heures, j?étouffais tellement que je ne pensais qu?à une seule chose : retourner chez nous vite, vite? Les images du Canada qui m?avaient fait rêver avant d?immigrer, je ne les voyais pas, je ne les devinais pas un peu plus loin, elles n?étaient pas à côté de chez moi. Non, je vivais en plein dedans? Petit prince, tes sondages se basent sur quoi? Tu sais, pour ces statistiques, nous sommes toujours supposés vivre à Montréal, c'est-à-dire la destination inscrite sur nos visas. Pourtant, nous avons beaucoup voyagé depuis, et vécu dans beaucoup d?endroits « régionaux ». En général, je ne connais aucun immigrant qui le signale quand il part s?installer ailleurs. Tu peux donner ton avis, à condition de le présenter comme un avis, et non comme une grande vérité. Cela ne me dérange pas personnellement que tu le fasses, mais ces pseudo-informations que tu donnes, pourraient malheureusement aussi convaincre les gens qui ne sont pas comme toi et leur faire rater de quoi en leur laissant croire qu?immigrer ailleurs que dans un grand centre dés le départ est idiot. En tout cas, je suis content de ne pas avoir lu cette chronique avant d?immigrer, sinon, je ne serai peut-être pas ici aujourd?hui et je n?aurais peut-être pas eu autant de fun que j?en ai eu jusqu?à date?
  5. Pas de panique? les ours aux comportements agressifs qui viennent rôder près des habitations sont éliminés. Ceux qui ont mangé un scientifique aussi. Pareil si c'est un touriste, même Français. Mais en général, les gens d?ici aiment beaucoup les animaux, et ils n?ont aucune raison de les tuer. On chasse bien de temps en temps, mais pas souvent. Ici, on n?aime pas ça. À cause de ça, les grizzlis sont super chums avec les gens de l?Ouest. D?ailleurs ils ne veulent habiter que là. Ils ne sont jamais indépendantistes, la forêt est grande et tout le monde vit ensemble sans trop se tuer. Et puis, les Yukonnais, eux, accueillent et aiment tout le monde, surtout les Alaskans et inversement. Mais les autres nationalités aussi. En tout cas ici, personne n?est raciste. Même aux ours noirs, on leur fout la paix : ils sont ici chez eux ! Les grizzlis ne sont pas non plus méchants. Voleurs, ça oui, un peu quand même, ma voisine de la forêt d?à côté me l?a dit. Un jour, elle en a aperçu l?ombre d?un qui rôdait près de son vieux Mercedes. C?était peut-être un grizzli arabe. Il faut dire que ma voisine, elle laisse traîner son lunch box dans son char avec la fenêtre ouverte et les clés dessus. L?autre jour, par grand froid, elle a même laissé une bouteille de Yukon Jack sur sa banquette arrière. Mais, ça c?est pas un ours qui lui a piqué?
  6. Salut Lily, Bien sûr amène ton toutou ! Pas seulement des ours, le Yukon est aussi le paradis des chiens, et en liberté (j?ai jamais vu une laisse). Même de ceux qui marchent sur leurs deux oreilles... Oui, c?est possible de débarquer sans être bilingue, en tout cas dans la capitale, Whitehorse. Ailleurs sur le territoire, c?est moins poli car beaucoup ne comprendront que si on leur parle en anglais ou en allemand. Par contre, je connais des gens ici qui ne vivent qu?en français. Il y a aussi des cours d?anglais de qualité qui sont offerts gratuitement pour les immigrants au Yukon College. Désires-tu travailler en français, en anglais ? Quel(s) domaine(s) te plairai(en)t ? Si tu veux et que le Yukon t?intéresse sérieusement, comme je travaille dans un service d?aide à l?emploi, je pourrais peut-être t?aiguillonner un peu dans ta recherche. Contacte-moi.
  7. Curveball, sache que : Les krostons (*) ont la capacité de passer de deux à trois dimensions, ce qui rend encore plus difficile leur capture. Ils sont diaboliques et prêts à tout pour détruire celui qui les a dessinés ou encore celui qui les lit? Alors te voici prévenu. Kroston, petit démon, petit capon. (*) Les Krostons sont de petits êtres malfaisants et dangereux que certains prétendent venus d'ailleurs... D'autres croient, au contraire, qu'ils sont nés de l'imagination d'un enlumineur, lequel par une préparation diabolique leur aurait donné vie. Ils auraient été traqués et anéantis par un mage du nom de Perluche. Toutefois, celui qui redessinerait les krostons courrait le risque de les voir reprendre vie et s'exposerait ainsi aux plus graves dangers.
  8. Me revoilou? Tantôt, à défaut de cheval, j?ai décidé de monter mon bicycle une dernière fois avant de le ranger définitivement dans la remise derrière mes raquettes, mes vidanges et mes skis. Profitant du joli crépuscule d?automne qui adonnait, j?ai emprunté la trail qui se prolonge derrière mon jardin, celle qui donne à l?Ouest. Et je me suis lancé à la poursuite de l?horizon pour rattraper le soleil avant qu?il disparaisse complètement derrière les montagnes. Je ne l?ai pas rattrapé. La nuit est tombée sournoisement sur moi avant que j?aie eu le temps de terminer le premier couplet de la chanson que je fredonne tous les soir « I?m a poor lonesome cowboy? ». J?ai perdu le soleil mais j?ai gagné la lune. Une chance qu?elle était là, car quand je suis arrivé à « ?and a long, long way from home? » j?ai réalisé que je m?étais effectivement éloigné de chez moi et que je n?avais pas de lampe pour rentrer à la maison. Puis, j?ai pensé que de toute manière, les aurores boréales me guideraient, et que je retrouverai facilement la route en me dirigeant dans la direction opposée des gémissements de coyotes et des hurlements de loups. Mais j?ai préféré finalement profiter des dernières minutes de clarté pour faire demi-tour tout de suite. Il commençait à faire un peu frisquet. Je n?ai pas à me soucier des ours : en cette saison, tous les touristes sont retournés chez eux. Et l?expérience yukonnaise a démontré que les touristes ont un bien meilleur goût que les résidents. Mon dernier bain parfumé remontant à mon séjour passé à Toronto il y a quelques semaines, je ne crains pas que mon odeur attire trop mes amis plantigrades. Je n?avais donc aucune raison de redouter une rencontre hostile avec l?un d?eux. Comme tout le monde, les ours sont plutôt attirés par des mets plus exotiques, pendant les vacances au début de l?été. Les kodiak bears par exemple, de fins gourmets à l?affût de saveurs estivales, affectionnent particulièrement les touristes d?aventure. Les plus alléchants étant les Allemands qui sentent la viande fumée et qui laissent traîner de la saucisse (achetées à l?aéroport de Frankfort) à côté de leurs cannettes de Heineken vides dans les campings. Par contre, il y a une chose qui rebute les ours: le bruit et les conversations humaines. D?ailleurs, Parc Canada conseille vivement de sortir en groupe et de parler sans arrêt pendant les hikes en montagne. Ça les effraye. Ils mangent donc moins de Français. Ces derniers n?ont aucune raison particulière d?avoir un moins bon goût que les autres vacanciers, mais ils ont un débit de paroles incroyablement plus abondant que les autres quand ils s?extasient devant un paysage ou quand ils râlent. Plus que les Australiens par exemple, qui parlent beaucoup aussi, mais juste avec les Françaises et les autres filles restées au camping, avec qui ils vont se baigner dans les sources d?eau chaude pendant que les maris de celles-ci partent en randonnée. Les conversations à rallonge de Français en vacances ne font pas fuir que les ours évidemment, mais elles ont l?avantage de les préserver des accidents malencontreux qui arrivent si on surprend une mère ourse et ses petits par exemple. Bref, tout cela pour dire que ce soir, je n?avais aucun touriste français sous la main avec qui parler, ni même mon chien avec qui faire la conversation. Pas même un petit Chinois sourd et muet. Personne. J?étais tout seul avec mon vélo, sur le chemin du retour. Et même si j?entendais des bruits dans les fourrés, des morceaux de bois craquer, je restais stoïque. Et au fur et à mesure que la noirceur de la nuit s?intensifiait, que les arbres hostiles me narguaient, je chantais, de plus en plus fort. A peu près à mi-chemin, je montais une petite pente, quand au sommet de celle-ci j?aperçois une forme sortir de nulle part et commencer à traverser la route. Vous devinez la suite? Le temps de m?arrêter, je reconnais un ours au dos brun doré, à la bosse proéminente et au postérieur brun foncé. Mon ascension de quelques mètres supplémentaires confirmera ce que je pensais : un grizzly. Il traverse lentement le chemin et bien que je sois immobile et loin de vouloir bouger, il m?aperçoit. Environ 20 pas nous séparent, enfin je crois, et absolument aucune barrière, porte de voiture ou arc à flèches en vue ! Heureusement, je ne panique pas. Ce n?est pas la première fois que je croise un ours. Je connais par c?ur les gestes à suivre. Surtout ne pas en avoir. Je reste immobile et j?admire le spectacle. Je sais qu?il ne peut rien m?arriver. C?est juste un gros nounours. Enfin, celui-là est particulièrement gros effectivement. Surtout ne pas le regarder dans les yeux. Je repense aux histoires que j?ai lues ou qu?on m?a racontées depuis que je suis au Yukon, aux incidents, et enfin aux accidents fatals qui ont eu lieu? Quelques respirations plus tard, je le vois tourner la tête dans l?autre sens, s?enfuir dans les buissons voisins et finalement disparaître de ma vue : un quatre-roue arrive dans l?autre sens. J?attends quelques instants pour voir si quelque chose bouge puis je commence à avancer lentement, les yeux rivés vers le sommet de la pente. Dès que j?ai dépassé le point où se trouvait le grizzly d?une dizaine de coups de pédales, je regarde en arrière et je continue mon chemin à une allure plus motivée ! Que se serait-il passé sans le quatre-roue ? Probablement rien, car je n?avançais pas vers lui et il était relativement loin. Il aurait pu vouloir me sentir en se dressant debout sur ses deux pattes arrière, rugir un peu pour m?effrayer, auquel cas je ne dois pas bouger. Il aurait pu vouloir me tester avec une charge fictive et s?arrêter à quelques mètres de moi, auquel cas je dois encore moins bouger ou alors très doucement pour ne pas me transformer en une proie à poursuivre. Et enfin, il aurait pu vouloir me tester en me mordant, auquel cas j?aurais dû jouer le mort en me protégeant la poitrine et la nuque avec les bras ! Mais le 4-roues est arrivé à temps. « Thanks, buddy ! » Le gars m?annonce qu?il vient de passer à une trentaine de mètres d?un ours noir qui mangeait au bord de la route. Je lui demande qui l'ours mangeait. Il me répond : « personne, tous les touristes sont partis ». Malgré tout, mon début de soirée fut particulièrement intense aujourd?hui, et malgré la faible probabilité d?une attaque d?ours demain, j?achèterai une bombe qui vaporise un gaz au poivre qui fait fuir les grizzlys, mais qui devrait marcher aussi sur les Australiens qui s?approcheront trop près de ma blonde?
  9. Peut-on parler du Yukon sans parler de sa faune ? Tous les animaux qui peuplent ces contrées nordiques, j?ai bien hâte de vous en parler prochainement dans une chronique. Cependant, il faut que je vous conte, en guise d?apéritif, une histoire un peu plus personnelle qui vient juste de m?arriver? Bon, je reprends mon souffle, pipi, et après ma douche bien méritée, je vous raconte tout?
  10. Salut Frenchpeg! Ben, ma petite nièce à moi, elle s'appelle Cerise. Elle est un peu plus âgée que Prune, mais c'est vrai que dans le cas d'un départ, avoir des petits-enfants peut parfois porter ses fruits, même si les parents s'en prennent plein la poire quand même... PS: l'année prochaine, à moins d'un pépin, ma petite nièce sherry euh... chérie va venir nous rendre visite au Yukon.
  11. Tiens petit-prince, deviendrais-tu communiste? Cela n'est certes pas une tare, mais cela m'étonne un peu... Moi, je pense plutôt que l?humain est intelligent et compétent, mais on ne lui dit pas assez et il se laisse malheureusement influencer et diriger un peu trop facilement par des gens plutôt caves qui le prennent pour un con. Apprendre aux gens à aimer une langue me semble plus efficace que de les obliger à la parler, et c'est vrai, cela commence par l'éducation, pas seulement celle qu'on reçoit à l'école, mais aussi celle des parents, des autres éducateurs...
  12. Bonjour Laurence, Je te rejoins dans tous tes propos. Tout ce que tu dis, c?est exactement tout ce que nous avons constaté aussi depuis que nous avons quitté le Québec. Je parlais davantage de Whitehorse, où la francophonie progresse très fort depuis une vingtaine d?années, et quoique bien sûr largement ancrée dans un contexte anglo-dominant, elle fait désormais partie intégrante de la vie et de la culture yukonnaise. De plus, les deux cultures se côtoient harmonieusement. Concernant ta remarque sur les écoles francophones, tu as raison, les seuls moments où les enfants ont le droit de parler anglais, c?est au cours d?anglais. Mais entre eux en privé, évidemment qu?ils le parlent. D?abord parce que c?est interdit, comme les gommes à mâcher mais on choppe encore une plus grosse punition si on enfreint la règle. Et puis pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? Cependant, ils sont bilingues ou le deviennent, ce qui est un avantage à mes yeux. Et j?ai remarqué que plus ils avancent de classes, plus ils vont parler français, à condition bien sûr qu?ils ne changent pas d?école entre-temps. Lorsque j?animais une classe de maternelle, tous les amis parlaient en anglais. Lorsque j?étais dans une classe de 12ème année, ils parlaient français entre eux, exclusivement. Il est certain que dans des villes comme Vancouver ou Calgary, le français est presque invisible, et l?assimilation très grande. Même si les enfants parlent le français à l?école, ils vont parler en anglais dans la rue, avec leurs copains de jeux et leurs voisins? À Whitehorse, le contexte est un peu différent. Pourquoi? Beaucoup de parents vivent isolés, loin de la ville, dans le bois, sans voisins, comme dans un petit cocon? les enfants de ces couples qui parlent le français à l?école, qui le parlent à la maison avec leurs parents, qui ont des activités extra-scolaires en français, ont peu de chances de s?assimiler?ok, c?est bien, mais, en revanche, ils vont avoir bien du mal à parler anglais. Un peu comme un Québécois à l?extérieur du Québec. Et lorsque tu vis au fin fond de l?Amérique du Nord, ne pas parler anglais devient plutôt embêtant? C?est pourquoi nos enfants à nous iront à l?école anglaise. Je suis convaincu que grâce à leur environnement, leur culture francophone sera préservée, et ils seront parfaits bilingues. Ce qui eût été impossible au Québec : c?est important aussi que les immigrants le sachent. Emmanuelle et moi ne sommes pas vraiment d?un "bord ou d?un autre". On s?en fout, nous, on se sent bien avec les canadiens français, autant qu?avec les canadiens anglais, et avec les Indiens aussi d?ailleurs, mais on a moins de contacts, ils sont en très large minorité depuis qu?ils ont été massacrés par les deux autres. Quand j?étais à Chibougamau, j?ai même essayé d?apprendre le Cri, mais osti que c?était compliqué pis personne voulait le parler avec moi, même quand on leur payait un coup. Alors, je me suis rabattu sur le Chibougamois, finalement, c?était joli aussi? Par contre, il a fallu que j?arrive au Canada, pour me sentir francophone. Personnellement, j?ai pas de raisons d?en être fier ni de le revendiquer comme vous autres, mais depuis quelques temps, je me sens plus francophone qu?avant. Pas parce que Petit-Prince dit que c'est bien, un peu comme une statistique qui détiendrait la vérité immuable, en plus convaincant. Non, c?est un truc qu?on ressent pas vraiment avant pis qu?on acquière en immigrant. À l?école en Belgique, j?ai pu constater que nous sommes beaucoup moins conditionnés que les Français, par exemple, à idolâtrer notre mère patrie, la plupart d?entre nous sont incapables de reconstituer un arbre généalogique au-delà des grands-parents, et ne connaissent même pas leurs origines précises. C?est peut-être la raison pour laquelle les Belges s?intègrent très vite et très bien ailleurs. Je sais pas? mais profitez-en, j?envoie pas souvent des fleurs à mes ex-compatriotes. Cela dit : notre culture et celle de nos enfants à nous, c?est décidé, on a choisi : nous avons envie qu?elle soit yukonnaise. C?est pas plus con qu?un français qui débarque au Québec, et qui a envie de devenir Québécois? c?est juste plus facile et plus rapide, puisque tout le monde ici vient d?ailleurs, et tout le monde a la même complicité. Et qu?on soit anglais ou français ou martien, on devient juste yukonnais (ça marche encore mieux pour les martiens)? J?ai aussi des amis "Français de France" et Québécois, qui forment des couples exogames, et dont les enfants ne parlent pas un traître mot de français, et cela révoltera sans doute un franco-canadien qui se bat pour la survie de sa culture. Je juge pas. Il reste que chacun est libre de ses choix, et les priorités de certains ne sont pas celles des autres? Par contre, mon boulot en alphabétisation familiale, c?est justement de donner des outils et des ressources aux nouveaux parents afin qu?ils aient la possibilité de préserver leur langue auprès de leurs enfants, les encourager à le faire, et leur transmettre le plaisir de lire, de raconter des histoires et d?apprendre en français. Et y?a tout un kit de choses super chouettes qui se font et se développent dans ce domaine, pis qui me permettent aussi de voyager à travers le pays et de rencontrer plein de monde super intéressant qui font des trucs chouettes pour la francophonie? et ces trucs chouettes, ce ne sont pas des lois 101! Sans blague?
  13. Frenchpeg? je suis flatté? J?étais tout gêné quand Manu m?a lu tout haut le début de ton message? Bon Jimmy, reste calme, c?est pas bon pour ta digestion? et comme il te reste encore à digérer quelques affaires que je vais (ré)affirmer maintenant, je voudrais que tu respires trois fois bien profondément avant de ne pas lire la suite? Le Canada est évidemment bilingue. Toutes les matières fédérales sont diffusées et offertes dans les deux langues, partout. Au niveau provincial, le Nouveau-Brunswick est aussi officiellement bilingue. Des services provinciaux, territoriaux et privés en français sont aussi offerts en dehors du Québec et du N-B lorsque la demande le justifie, partout. Les sommes octroyées par Ottawa sont d?ailleurs considérables, invraisemblables, pour encourager le développement de la francophonie (et je suis bien placé pour le savoir!). Notamment au Yukon, où de nombreux services non fédéraux en français sont présents. Même le permis de conduire (matière territoriale par excellence) est écrit dans les deux langues, ainsi que les panneaux de bienvenues, etc? on est pourtant bien loin de la frontière du Québec. Ça parle français partout, même les anglos... j'en suis même à chercher des activités à faire en anglais, autres que des réunions de boulot, tellement tout existe en français. Même notre médecin de famille, on a dû s'y reprendre à deux fois pour trouver une anglophone... Les « cadavres francophones encore chauds » du Yukon sont peut-être des chums à Yves Beauchemin en vacances dans les Rockies dévorés par les grizzlis, je sais pas, mais les autres sont bien vivants et tout frais, comme le bon petit saumon grillé sur mon feu de bois, que je viens de digérer (mais qui est mort aussi maintenant)? Le français est bien présent "ailleurs" au Canada, c'est chouette, et on travaille fort pour que cela continue!! Désolé, je ne raconte que ce que je vis, et ce que je constate depuis que je voyage aux quatre coins du pays en rencontrant des gens, pas ce que j'interprète dans des statistiques ou ce que j'écoute à la télé... Quant à mes petits-enfants, cela leur fera le plus grand bien de se Britneyspiriser un peu, j?ai pas non plus envie qu?ils meurent cons, déjà qu?ils vivront au fond des bois avec leurs grands-parents qui n'auront que des disques de Brassens et que leurs seules sorties sera d?aller chercher de l?eau à la rivière? Mais, cela dit, je préférerais quand même les Shaniatwainiser, je trouve qu?elle est plus bandante que l?autre? C?était juste pour rectifier les désinformations et intox lancées par Jimmy dont je trouble la digestion parce qu?il n?essaie ni d?écouter ni de comprendre ce que je dis, et qui a en outre le toupet de m?accuser de dire des fumisteries.
  14. Je suis globalement d?accord avec toi, Petit Prince. Je ne nie pas des faits concernant l?assimilation contre laquelle, je l?ai déjà dit, je lutte quotidiennement, et pas avec des paroles, mais par des faits concrets. Je travaille même activement à la survie de la francophonie au Canada, depuis que j?ai quitté le Québec, et à son épanouissement depuis que je suis au Yukon en créant des services en français. Mes petits-enfants ? ben, tant qu?ils savent faire du feu, pêcher, la différence entre un faucon pèlerin et un aigle royal, et ne deviennent pas militaires ou "mercatiques", peu importe la langue des sacres qu?il apprendront à dire à l?école? Je mettais juste un bémol à un débat récurrent et à sens unique qui s?installait, ainsi qu?à l?apologie d?une loi (sans un) soupçon de bon sens à mes yeux. Parce que je n?aime pas ce qui est imposé et ne donne pas de choix. Il y a toujours du monde qui est lésé. Je n?aime pas non plus l?image qu?on donne aux lecteurs du Canada anglais, un peu comme stigmatiser le ROC à quelques ploucs d?un trou du fin fond de l?Alberta. C?est pas correct. Cependant, je comprends ton point de vue, même si je n?y adhère pas complètement, notamment concernant ton hostilité envers le peuple anglais, qui, il faut bien le reconnaître, est un peuple colonisateur bien plus efficace que son rival, le peuple français. (C?est une boutade). A pluche !
  15. Merci, Jimmy. Tu ne m?apprends rien que j?aie déjà entendu maintes fois, mais j?suis content. Au moins, je t?ai appris qu?il existe des immigrants qui ne partageaient pas nécessairement ton point de vue. Parce que je ne suis pas l?unique spécimen de tes cauchemars, crois-moi? je pourrais répondre point par point à ton message et te donner mon avis, t?expliquer des expériences que j?ai vécues, mais je pense que tu n?y répondrais qu?avec de l?agressivité. Mais, rassure-toi, tu ne serais pas le seul. Salut Épervier. Pis, ça me fait bien plaisir que tu ne me fusilles pas quand je donne un avis. Mais promis, si on boit un pepsi ensemble un jour, on parlera d?autres choses moins chiantes. Je comprends les motivations des francophones au Canada. D?ailleurs je fais partie de la gang, et je les soutiens copncrètement et quotidiennement de par mon travail. Les Québécois aussi, je n?approuve juste pas certains moyens utilisés qui m?ennuient personnellement. Cependant, je déteste cette attitude anti-anglaise, surtout quand elle vient de Français fraîchement débarqués au Québec, qui n'ont jamais mis le pied ailleurs au pays et qui deviennent plus Québécois que les Québécois eux-mêmes, tout comme je déteste cet anti-américanisme primaire de beaucoup d?Européens qui considèrent tous les Américains comme des caricatures de Georges Bush. Il existe aux États-unis aussi beaucoup de gens intelligents qui pensent. On les entend peut-être moins de son petit chez soi, mais c?est peut-être parce qu?ils écoutent et crient moins fort. Pis, t?sé, si j?avais voulu vivre de manière unilingue, j?aurais plutôt immigré en Espagne, mais alors en Castille, pas en Catalogne. J?y ai vécu et j'ai appris aussi une langue bizarre. P'tit Prince, bon, je vais pas essayer prêcher un convaincu du contraire, mais au Yukon la tendance s'est inversée depuis les années 80. C'est ici qu'il y a eu la plus importante croissance francophone hors Québec. Donc, tout n'est pas irréversible. Et je t'assure qu'ici, vivent beaucoup d'unilingues francophones qui ne baragouinent pas un mot d'anglais. Y compris des enfants de couples non exogames qui vont à l'école française. C'est d'ailleurs pour cette raison que les miens iront à l'école anglaise. Ce qui aurait été différent à Vancouver, je l'admets.
  16. Salut Redflag ! Bon, j?ai envie aussi de jeter mon grain de sel dans ce débat pimenté. Je sais que tu m?en voudras pas même si on n?est pas d?accord, hein ? Parce que y?a des trucs qui m?énervent un peu? Comment dire? Regarde, par exemple quand tu es invité à un BBQ, en attendant ta brochette, tu te sers de salade César abondamment et au moment de manger, tu réalises que les petits machins noirs dedans ce sont des raisins secs, pas des olives. Déjà que tu avais soigneusement évité de prendre la salade avec les morceaux d'oranges, tu commences à râler mais tu dis rien... Les raisins secs c'est plus perfide, on les voit qu'après, et 2 gorgées de Molson plus tard, t'as toujours le goût en bouche. Tu as beau expliquer au cuistot que les raisins secs, c'est bon dans la salade de fruits, pas dans la César, à qui il faudrait finalement rendre ce qui lui appartient : du vinaigre et de l'huile et éventuellement du laurier mais pas des raisins! Le problème, c?est que le cuistot, il te dit que les raisins secs dans la salade, tout le monde aime ça. Après tout, pas moi. Mais comme je suis pas chez moi, je fais semblant de le croire, je dépose mon assiette, je la ferme et je reprends une Molson dans le frigo. J'veux pas en faire toute une salade mais y'a d'autres choses qui ont un arrière goût perfide, qu?on ne décèle pas tout de suite. Même des trucs qui se mangent pas, comme une loi 101 par exemple. Une loi chargée de bonnes intentions et en même temps parfaitement discriminatoire pour les immigrants. Moi qui apprends toujours tout après les autres, quand j?étais au Québec, un jour on m'a dit : « Tes enfants n'iront pas dans une école anglaise au Québec. C'est interdit par la loi et tu devras être content. Ils apprendront l'anglais à l'école française comme tout le monde. Je n'avais rien demandé, j?avais juste fleurté avec l?idée bien innocente que quand mes enfants iraient à l?école, si jamais ils y vont, ben tant qu?à faire, ce serait le fun que ce soit en anglais et plus bénéfique qu?en Chibougamois (une langue très truculente, mais qui s?exporte peu s?ils veulent un jour voyager). J'ai alors reçu plein d'arguments pour me dire que c'était mal d?oser envisager ça pis que de toute façon, c?était interdit parce que j?étais francophone pis ma blonde italienne aussi. Face aux arguments invoqués, j'aurais trouvé plus logique qu'on oblige mes enfants à aller dans une école où on ne parlerait que le Cri ou le Mic Mac, mais j'ai pas insisté. Je suis parti immigrer ailleurs, où mes enfants pourront quand même aller à l'école française mais n?y seront pas obligés par la loi. C?est comme les panneaux « arrêt » sur la route. Moi qui suis Belge, mais francophone aussi, j?aurais quand même compris tout de suite qu?il fallait m?arrêter devant un « Stop » et pas juste parce qu?en flamand c?est Stop aussi. Pas nécessaire de traduire puisque c?est international ! La preuve : même en Suisse, où ils ne font rien pareil que tout le monde, c?est « Stop » aussi. Et, même parfois, pour être sûr que tout le monde comprenne, c?est écrit arrêt et stop sur le même panneau ! Fiouuuu, ce me semble beaucoup de précautions pour la sécurité routière? ou bien y?en a qui sont pas vite, vite? C'est peut-être parce que sur la route, c?est plus dangereux qu'au resto si on ne comprend pas ce que veut dire un sous-marin... À Whitehorse, beaucoup d?anglophones apprennent le français, un peu comme la musique. Pas par nécessité, mais parce qu?ils aiment la langue, comme une mélodie. Certains enfants de francophones ne parlent que le français : je trouve cela nul. Moi, je veux bien lutter contre l?assimilation, mais pas contre le bilinguisme. Ce que j?aime au Canada, c?est justement le bilinguisme. D?ailleurs, même Zachary Richard, grand défenseur de la francophonie et avec qui j?ai eu le privilège de discuter l?an passé, même si on a plutôt débatu sur la kriek (bière belge à la cerise) en buvant du Chardonnay (vin britanno-colombien, au raisin mais pas sec), est assez d?accord. Na !
  17. kroston

    pour shagrine

    Ben Shagrine... fais-leur un grand sourire à tes parents. Et s'ils n'y répondent pas, c'est pas grave, montre-leur que tu es heureuse quand même. Ça leur apprendra! Les parents sont quelquefois des champions d?escrime. Ils parviennent, de manière éminemment experte, à coup de chantage affectif, à pointer une épée aiguisée sur leurs enfants, souvent inefficace mais pénible, qui les affecte autant que nous. Tu as décidé de partir. Quelles que soient les raisons qui te poussent à le faire, ce choix t?appartient. Leur peine est évidemment légitime mais aussi très égoïste, moi je pense comme Frenchpeg, et ils te font croire à tort que tu les abandonnes. Un bouclier, particulièrement peu performant pour te défendre de leur attitude serait de tenter de les convaincre qu?immigrer est une bonne chose, que ton immigration les ouvrira sur un nouveau monde qu?il ne connaissent pas, leur permettra de voyager et peut-être de mieux connaître autre chose. Que le Canada n?est pas nécessairement un pays sous-développé, peuplés par des sauvages, un peu américains en moins vulgaires, où la vie est horriblement cher, et où il fait froid tout le temps? brrrrrrrrr? c?est vrai qu?il fait pas chaud, parfois. Ils s?apercevront que lorsqu?on voit les gens qu?on aime de temps en temps, c?est toujours plus intense, que vivre loin ne signifie pas nécessairement disparaître, et renforce même parfois les liens. C?est inutile de leur expliquer tout ça, ils ne vont pas le comprendre d?emblée. Ça prend de l?expérimenter. Nous, ce qui révoltait le plus nos parents, c?est qu?on avait même pas droit au chômage en arrivant. Alors, il fallait rentrer en Belgique pas trop tard, pour ne pas perdre ses droits, quand on aurait compris tout ce qu'on allait perdre. On n?a pas eu droit au chômage, mais on a eu droit au travail. Pis en plus, du travail chouette qu?on n?aurait jamais eu en Belgique, même après cent ans de chômage complet indemnisé. Faut pas trop leur en vouloir, les parents savent évidemment mieux ce qui est bon pour leurs enfants, quelles sont leurs envies, comment réussir leur vie, et comment te réaliser pour être heureuse. En bons parents Belges, imaginons (mais c?est juste un exemple très hypothétique et imaginaire) que ce qui est bon pour son enfant, c?est : réussir de bonnes études. Obtenir son droit au chômage en attendant, on peut toujours rêver, de trouver un bon travail à temps partiel dans son domaine, après quelques années de recherche à temps plein. Ensuite se marier avec quelqu?un qui te convient, par exemple un fonctionnaire, et grâce à de belles économies, acheter finalement une jolie maison en brique dans le quartier, si possible dans un rayon de 15 kilomètres. Réparer le toit ou installer un nouveau boiler de temps en temps, et peut-être aller quelques jours en vacances à la mer l?année suivante, puis écouler des jours heureux avec des enfants (mais pas trop, les allocations familiales diminuent). Lesquels s?en iront peut-être à leur tour de la maison et quitteront leur petit cocon familial confortable vers trente-deux ans, et enfin ? surtout ? jouir d?une bonne pension afin d?écouler ses vieux jours à l?abri du besoin dans le pays passionnant où tu es née. Nous sommes terriblement chanceux. Nos parents à nous, ou plus généralement les proches, nos « amis » qui pensaient l?être, etc., ont été très gentils jusqu?à la fin des procédures. Ils n?y ont jamais cru à notre immigration, sont resté indifférents et nous ont regardé de haut, d?un air idiot en riant bêtement dès que nous abordions le sujet de notre éventuel départ définitif certain. De toute façon, ce n?était pas possible, il fallait bien trop de sous que nous n?avions pas. Et puis, quelle idée d'immigrer sans travail? Sans blague, on était fous. Seuls les riches ou les réfugiés politiques immigrent? Leurs certitudes bien ancrées, ils nous ont laissé rêver en silence? jusqu?au jour où nous leur avons brandi un visa de résident permanent, le regard indifférent, mais le sourire radieux. On les aime beaucoup nos parents, encore davantage depuis qu?ils sont à 12,000 km de nous, qu?ils continuent à penser qu?on a fait une grosse erreur, mais le disent moins souvent depuis qu?on leur explique par téléphone que les erreurs qu?on fait ici sont plus amusantes que les leurs et qu?ils sont trop loin pour nous empêcher de les faire. Finalement, nous leur sommes assez reconnaissants, puisque nous avons gagné notre liberté à la sueur de notre front? et l?attitude d?indifférence ou de reproches de notre entourage nous a encouragé à faire les choix qui nous convenaient. Notre échec immigratoire tant espéré de leur part, surtout pendant les moments plus difficile (car c?est pas rose tous les jours), ne s?est pas produit. Je mène aujourd?hui la vie que j?ai voulue. Du moins, j?ai coupé les ponts qu?il fallait. Bientôt, nous aurons coupé définitivement les ponts avec notre pays d?origine, la Belgique, que tu décris si bien et où être heureux ne se situe pas dans la routine quotidienne parmi des gens incompétents qui tirent la gueule, mais se calcule d?après le confort et l?argent qu?on accumule pour sa pension de retraite. La Belgique, moi, finalement je l?aimerai peut-être plus, étranger, un passeport canadien en poche, en vacances, à fouler mon ancien plat pays avec curiosité, accompagné d?enfants qui n?y vivent pas, et où tout nous semblera exotique, même le ciel gris.
  18. kroston

    Dawson City, vous dites?

    Salut Nina, ben j'ai loupé ça... ! Dommage. Tu sais quoi ? Cest vraiment bizarre que tu parles de ça, parce que cette nuit, jai justement rêvé que je regardais ARTE. Cétait comme dans la réalité, sauf que cétait pas possible parce que ARTE ne fait pas partie des 350 chaînes que je capte avec mon satellite. C'est platte. Parfois je mennuie de Arte, c'était mon somnifère préféré... je me cultivais tout en dormant dans le divan, et quand je me réveillais, j'étais plus intelligent... Maintenant, quand je me réveille, je suis pas plus intelligent, mais je suis plus reposé. Sauf aujourd'hui, vu que j'ai rêvé de Arte.
  19. kroston

    La chronique de Kroston

    Allo la gang de capotés-es Z?êtes chouettes. Vos messages me touchent beaucoup. Merci! Bon : un court métrage, ça prend des images? vous voulez voir des photos ?? L'épopée krostonique à Dawson (the following pictures contain scenes with graphic disturbance. Rated R. Viewer discretion is advised). Bon, les dindes sont tuées et plumées. Maintenant, nous partons camper dans le Kluane pour profiter pleinement de ce loooonnnnnnnng WE. Joyeuse Thanksgiving à tou(te)s!
  20. kroston

    A Kroston

    Ben là, Kremmig. Arrête, tu vas me faire rougir, même à jeun. Et pour moi, tu es comme une petite crêpe de Bretagne qui fait resurgir parfois du plus profond de mes pensées refoulées, le chouchen, les effluves marines, et une soirée délicieusement inavouable passée dans un petit bistrot de Rennes (et non de Caribous), dans mon autre vie, je sais plus quand exactement, mais ma blonde sûrement.
  21. kroston

    à curve

    Ben, moi quand j'étais au Québec et que quand y m' disaient qu'ils voulaient se séparer du Canada, je leur conseillais plutôt de se séparer de Céline Dion, ben ça les avait pas fait marrer... Si j'y retourne j'essaierai de la refaire avec la mère...
  22. Bravo Monika, je constate que les choses se dessinent pour vous petit à petit... Vous avez donc bien décidé de mettre le cap à l'Ouest... Bon choix! Je me sens plus tout seul maintenant... Et je vais pouvoir prendre ma retraite de chroniqueur: la relève est assurée. Un détail... je n'ai pas compris pourquoi tu voulais être reconnue par l'Ordre professionnel du Québec quand tu seras en Alberta??? Ou comptes-tu continuer à travailler pour le Québec? Bonne chance à ton homme pour la job et... Enjoy! If it ain't Alberta, it ain't beef! (alors j'espère que tu n'es pas végétarienne) Vincent. Oups... et toi Impatience: félicitation pour ta première chronique et, bienvenue dans la gang...
  23. Oui, sauf quand ces imbéciles "n'ont le droit", "selon leurs procédures", de prolonger ton passeport que pour 1 an à la fois, parce que "c'est impossible" pour 5 ans quand au départ il était demandé pour 1 an. Moi, ma solution c'était de "le perde", avec déclaration à la police etc., et d'en demander un nouveau pour 5 ans. Mais là, ça devenait compliqué... j'en avais besoin tout de suite...
  24. Oui, mais si c'est au Canada, il faut prévoir une roue de secours avec un pneu neige alors... vhds, si tu désires recevoir aussi les uitnodigingen (invitations) à ton opgave (devoir) de burger (=citoyen, on n'est pas au MacDo, sot), faut que tu sois inscrit au Consulat. Mais au consulat belge demande à être servi en français, comme ils seront pas capable, tu pourras être servi en anglais (=langue très utile en Belgique pour se comprendre entre nous). T'inscrire sera d'ailleurs nécessaire le jour où tu voudras prolonger ton passeport. Le vote reste obligatoire même à l'étranger, mais bon heureusement, on n'est pas obligé.
  25. Salut Bunny, En ce qui concerne l'obligation de vote, ne te fais pas de soucis à ce propos. Nous n'avons pas voté aux dernières élections, malgré les quelques rappels, et je pense qu'on peut faire confiance à l'administration belge pour qu'il n'y ait aucune représaille. De plus, tellement de gens ne votent pas même si c'est obligatoire... J'ajouterai que j'ai bien hâte de perdre cette nationnalité, étant donnée qu'il a fallu plusieurs mois d'attente pour faire prolonger mon dernier passeport qui était périmé et qui s'était "égaré" dans les bureaux à Bruxelles après l'envoi de l'ancien. Et le prix est exhorbitant. Il n'y a vraiment aucune raison, en tout cas pratique, de vouloir conserver à tout prix sa nationnalité belge. On envisage aussi ne pas déclarer sa nouvelle citoyenneté à la Belgique et la conserver quand même, de toute façon je crois qu'il n'y a aucune convention entre la Belgique et le Canada. Ils ne le sauront jamais. Je n'ai d'ailleurs jamais renvoyé ma carte d'identité, permis de conduire, ou autres documents officiels... Même la Consule de Belgique à Vancouver est furax parce qu'elle ne peut pas demander sa citoyenneté canadienne, étant donné que son métier ne lui permet pas de renoncer à sa nationalité belge...
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