L’erreur première que font beaucoup de nouveaux émigrants est de penser qu’ils vont rapidement trouver un travail au même niveau et au même salaire que ce qu’ils avaient dans leur pays d’origine. La courte réponse à cela est : probablement pas. Bien sûr, il y aura toujours quelqu’un qui aura trouvé l’emploi parfait du premier coup, mais ce n’est pas légion. Ce qui ne signifie pas qu’il va falloir forcément passer par la case « livreur de pizzas » non plus. Je reviens sur ce point plus tard.
Le deuxième piège est de sous-estimer son niveau d’Anglais. Dois-je rappeler que l’Anglais est la seule langue officielle de la province, et que tout se fait dans cette langue? A en croire certains –qui n’ont probablement jamais mis les pieds à Vancouver- il vaut mieux parler Mandarin ou Cantonnais pour trouver un emploi et vivre ici. Parler le Chinois vous sera aussi utile ici qu’à Tombouctou, tout simplement parce qu’il y a déjà toute la main d’œuvre native sur place.
Pour en revenir à l’Anglais, votre niveau dictera le type d’emploi auquel vous pourrez prétendre. Plus il sera bas et moins vous pourrez trouver quelque chose d’intéressant. Donc, évaluez honnêtement votre niveau d’Anglais et partez de là, bien avant de regarder votre expérience et vos diplômes étrangers! Et en passant, un employeur potentiel n’aura aucune difficulté à déterminer votre niveau en entretien d’embauche.
Si votre niveau est vraiment trop bas, faîtes tout ce qui est possible pour parler tout le temps Anglais. Prenez des cours au besoin. Côté travail, vous devrez prendre ce qui se présente, en général de « l’alimentaire » payé au salaire minimum ou à peine mieux : plongeur, livreur de pizzas, caissier de supermarché….Dure réalité, mais ici il faut vraiment parler Anglais si vous voulez faire quelque chose d’intéressant professionnellement!
Pour ceux ayant un meilleur niveau, ce n’est pas pour autant que vous pourrez faire la fine bouche. Pour en revenir au premier point, avant de retrouver votre ancien niveau, il faudra faire vos preuves. Tout ce qui n’est pas Canadien n’est globalement pas reconnu ici. Visez dans votre domaine, mais un ou deux échelons plus bas que ce que vous faisiez dans votre pays d’origine. Par exemple, en France j’étais sur des emplois type assistante de direction, ici j’ai commencé comme réceptionniste. Si cela ne marche pas dans votre domaine premier, voyez si vos compétences sont transférables dans un autre domaine. Ayez un plan A et un plan B, voire un plan C.
Le but est de rentrer sur le marché du travail dans un délai raisonnable et de mettre la fameuse expérience locale sur votre CV. Par-delà le début de l’intégration, il y a aussi une autre raison limpide pour laquelle il faut travailler: le coût de la vie très élevé ici. Il y a souvent de la désinformation à ce sujet, notamment pour les compatriotes Français. A Vancouver, presque tout est plus cher, et encore plus quand on vit sur des économies.
Si l’on vous propose un premier emploi dans votre domaine, mais à un niveau et salaire inférieurs à ce que vous espériez, acceptez! Vous n’êtes nullement obligé d’y rester toute votre vie. Vous cherchez et ne trouvez pas pour diverses raisons? Revoyez vos options. Soit vous tapez dans « l’alimentaire » tout en cherchant mieux, ou vous tentez votre chance ailleurs. Mais n’attendez pas d’être au bord du précipice financièrement!
Ce qui m’amène à la troisième erreur. Beaucoup s’entêtent à ne chercher que sur Vancouver et notamment au centre-ville. Ici, tout le monde veut travailler -et vivre- au centre-ville. En tant que nouvel arrivant, vous allez être en concurrence avec tous les citoyens Canadiens, les autres résidents permanents, les étudiants et les PVT de toute l’agglomération. Autant dire que cela fait beaucoup de monde pour un petit centre-ville!
Il ne faut pas hésiter à sortir de Vancouver et regarder dans des villes comme Burnaby, New Westminster, Surrey, Delta, Langley….etc. Parfois, il faudra même sortir de la région Vancouveroise et aller sur une ville différente. Rien ne vous empêche de revenir sur Vancouver plus tard.
Dans la recherche du premier emploi, il faudra souvent faire des concessions, ce qui n’est pas toujours facile, j’en conviens. Mais si vous ne prenez pas un peu sur vous les premiers temps, le « retour aux sources » risque d’être rapide. La suite au prochain billet…..
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