http://www.cyberpresse.ca/actuel/article/a...005,1139601.php Tempête dans un pot de Cheez Whiz Ariane Krol La Presse Un projet de loi déposé à Ottawa en juin suscite des inquiétudes sur l'avenir de certains aliments vendus comme des produits laitiers, comme les tartinades au fromage. Les aliments contenant des ingrédients laitiers et vendus comme des solutions de remplacement à des produits laitiers pourraient devoir être retirés des tablettes, craint Produits alimentaires et de consommation du Canada, groupe qui défend les intérêts des grands transformateurs comme Kraft et Unilever. «Les préparations à base de fromage: la plupart sont des substituts pour le fromage et ils contiennent des produits laitiers. Les tartinades, certaines crèmes glacées qui ne contiennent pas de crème mais des ingrédients laitiers, des yogourts... On parle de 1,5 milliard de dollars de produits», affirme la vice-présidente aux politiques publiques de l'organisme, Gemma Zecchini. L'article qui inquiète les fabricants est un amendement qu'ont inclus les députés du comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Cet amendement n'a pas pour objectif de faire disparaître des produits des tablettes, explique une attachée de presse du Bloc québécois, dont une députée est vice-présidente du comité. «Le but premier, c'est de définir clairement ce qui constitue un produit laitier et un substitut laitier. C'est juste pour bien informer le consommateur. Ceux qui aiment le Cheez Whiz ou les tranches Singles pourront continuer à en manger, mais ils sauront que ce n'est pas fait entièrement de fromage», explique Catherine Bourgault. La Fédération des producteurs laitiers du Québec approuve. «On est d'accord avec ça. Tout ce qui permet de garantir les appellations et l'intégrité des produits laitiers, on va trouver que c'est favorable», explique le porte-parole de la fédération, Frédéric Krikorian. La Fédération n'est d'ailleurs pas d'accord avec l'interprétation des transformateurs. «Ça va rendre illégal un certain étiquetage des produits, la façon dont ils sont libellés, mais pas les produits eux-mêmes. S'il y a du fromage, ils vont pouvoir continuer à écrire fromage, s'il n'y en a pas, je ne vois pas pourquoi ils continueraient à l'écrire», dit-il. Produits alimentaires et de consommation du Canada craint que même la margarine soit touchée, car elle est vendue comme solution de remplacement au beurre et qu'à l'extérieur du Québec, elle contient souvent du lactosérum. L'ACIA étudie l'impact de cet amendement. «On va présenter notre rapport et les députés l'analyseront. À ce stade, on ne peut pas participer au débat, on est liés», explique un porte-parole de l'agence, Alain Charrette.