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Youness88

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    Youness88 a reçu une réaction de anelea dans Que choisir Manitoba ou NB   
    Bonjour,
     
      Un grand merci aux fondateurs de ce site web et à tous les participants, je viens de tomber sur et je le trouve vraiment très consistant. Actuellement j'ai décidé de commencer ma procédure d'immigration aux Canada, je suis Marocain, âgé de 29 ans, de formation ingénieur en Industries agroalimentaires avec 5 ans d’expérience dans le domaine de promotion de l'emploi et le recrutement ( j'ai fais un changement de carrière quelques mois après avoir pris le diplôme).
      En effet j’hésite toujours entre le NB et le Manitoba, je sais que c'est le marché d'emploi qui conditionnera ma décision finale, mais je suis toujours en phase de conceptualisation d'idée sur le marché des deux régions et il existe sur Internet une infinité d"informations parfois contradictoires et que je finis toujours par en douter.                                                                                                                                                      
    J'aimerai bien savoir vos avis sur la meilleure région qui offre plus de perspectives d'emploi et de formation ainsi que toutes information utile, maintenant j'attend des réponses et des avis du terrain afin que je puisse présenter ma demande d’intérêt sachant que les programmes provinciaux nous obligent à faire un seul choix, je compte énormément sur vos conseils venant de la réalité. 
     
     
     
      
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    Youness88 a reçu une réaction de redbulldz dans Un an à Winnipeg, l'heure du bilan !   
    Vraiment très motivant et surtout très objectif et rassurant, on compte énormément sur vos articles et bon courage.
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    Youness88 a réagi à samimoon dans Procédures Manitoba : Le guide   
    vous avez un total de combien de points??
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    Youness88 a réagi à redbulldz dans Procédures Manitoba : Le guide   
    Dernière mise à jour : le 07/07/2015

    Procédures d'immigration au Manitoba : Le guide

    Bonsoir,

    Ayant reçu plusieurs questions sur le processus d'immigration au Manitoba, j’ai préféré ouvrir un topic sous forme de guide pour que tout le monde puisse en profiter. Attention tout de même car les documents/informations demandés ou les procédures peuvent changer à n'importe quel moment. Je mettrai à jour si possible, sinon partagez aussi vos expériences. N'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de plus d'informations mais ne m'en voulez pas si je ne réponds pas rapidement car je n'ai pas accès au forum à partir du bureau.

    Avant toute chose, voici les conditions pré-requises pour pouvoir postuler via cette procédure qui reste une des moins compliquées en termes de documents, de coût (le traitement du dossier provincial est gratuit), de procédures, et une des plus rapides (2 ans, procédure visa inclue pour les pays dépendant du bureau de Paris) :
    Etre francophone Avoir entre 21 et 45 ans Avoir terminé au moins une année d’études post-secondaires ponctuée d’un diplôme ou d’un certificat Avoir une expérience professionnelle cumulée (à temps plein) de deux ans au minimum, durant les 5 dernières années Avoir une compétence 5 au minimum en fonction du niveau de compétence linguistique NCLC Avoir obtenu au moins 60 points sur la grille d’auto-évaluation du Manitoba (téléchargeable ici : http://www.immigrate...le-points-e.pdf ) Ne pas avoir de liens forts avec d’autres provinces comme des parents ou une expérience passée (cette condition n’est pas éliminatoire) Posséder au moins 10.000 CAD plus 2.000 CAD pour le conjoint et chaque personne à charge (en argent liquide) Abandon de toute procédure d’immigration en cours dans une autre province J’ajouterai aussi un niveau acceptable en anglais car il vous sera difficile de vous établir au Manitoba sans comprendre/parler anglais
    Il faut savoir qu’il y a plusieurs façons d’immigrer au Manitoba comme en décrochant un contrat de travail, se faire parrainer par un parent ou un ami qui y vit ou, en ayant déjà étudié ou travaillé dans la province. Cette dernière privilégie les personnes ayant des liens sur son territoire pour être sûre de leur intégration et de leur volonté de rester sur place et ne pas s’envoler vers d’autres provinces réputées (souvent à tort) plus attractives. Une autre option, plus accessible, consiste à se faire inviter par la province à faire une visite exploratoire, qui sera ponctuée par un entretien avec un agent de l’immigration. Suite à cela, la province décidera (ou non) de vous octroyer une invitation à postuler dans son volet stratégique. Rassurez-vous car dans la grande majorité des cas, les personnes ayant fait leur visite exploratoire ont reçu le fameux sésame car les dossiers sont d’abord étudiés en amont.

    Par ailleurs, il est à noter que depuis Juin 2015, le système de « recrutement » des travailleurs qualifiés a été revu et une nouvelle procédure appelée « Expression of Interest » (déclaration d’intérêt) a été lancée pour ouvrir un plus large horizon à la province et aux postulants, et garantir plus de transparence. Le système y est semblable à celui de l’entrée express, avec moins de complexité. Chaque candidat sera crédité d’un nombre de points selon son profil ainsi que son adaptabilité et sera mis dans un bassin d’où seront sélectionnés les meilleurs profils. Attention, malgré les similitudes, cette procédure n’a absolument aucun lien avec l’entrée express qui relève du fédéral.
    Malheureusement, ceci constitue une étape supplémentaire car avant cela il suffisait d’avoir la lettre d’invitation de la province pour pouvoir déposer son dossier à l’étude et espérer être sélectionné en tant que candidat du Manitoba. La bonne nouvelle par contre est que la lettre d’invitation vous permet d’obtenir 500 points automatiquement, ce qui constitue un acquis certain (Example : lors de la deuxième extraction, le dernier candidat extrait avait un total de 588 points).

    Assez parlé maintenant, voici ci-dessous les étapes détaillées de toute la procédure :

    1- Contacter le World Trade Center Winnipeg, seul organisme (à but non lucratif il faut le souligner habilité à traiter les demandes des francophones et les transmettre à la province. Pour cela il faut envoyer un mail à Mme Brigitte Léger et lui expliquer brièvement votre projet :[email protected]
    Rien de bien formel. Présentez-vous et expliquez que la procédure vous intéresse et que vous avez besoin de plus de renseignements.

    2- Dans sa réponse, elle vous demandera de lui transmettre les documents suivants :
    - Votre CV
    - Une lettre de motivation dans laquelle vous devrez répondre à des questions que Brigitte mettra sur son mail
    - Les résultats du TEF, y compris pour les ressortissants français et belges. Je vous conseille vivement de vous inscrire le plus rapidement possible à une session car les résultats sont délivrés un mois après la date de l’examen (voici un lien pour passer le test à blanc :http://www.testsdefr.../TEF_STRUC.html ainsi qu’un autre pour évaluer votre niveau afin de savoir quoi mettre sur la grille de points après obtention de l’attestation : http://www.immigrate..._calculator.php )
    - Un scan de vos diplômes (traduits s’ils ne sont ni en français ni en anglais)
    - Les preuves de l’expérience professionnelle durant les 5 dernières années
    - Des preuves de fonds sous forme de relevé de compte, dans n’importe quelle monnaie (10.000 CAD pour le requérant principal + 2.000 CAD pour chaque personne à charge)
    - Un plan d'établissement (à télécharger ici : http://www.immigrate...nt-partie-1.pdf )
    - Une auto évaluation (à télécharger ici : http://www.immigrate...le-points-e.pdf ) NB : sur la partie adaptabilité vous avez 20 points automatiquement grâce à cette procédure
    - Dans le cas échéant, la preuve d’abandon d’une procédure d’immigration dans une autre province, ou la preuve de rejet de votre candidature par la province

    3- Après envoi de votre dossier, le WTC le transmet à la province qui fera une étude préliminaire. Dans mon cas, un agent de l'immigration est entré directement en contact avec moi pour demander des informations supplémentaires.
    Brigitte vous recontactera par email dès que la province lui rend une réponse. Elle vous demandera quelle période vous intéresse pour la visite exploratoire. Elle devra confirmer la date avec la province avant l'accord définitif. Cette étape prend un mois généralement

    4- Visite exploratoire (à vos frais) : c'est à mes yeux l'étape la plus importante car on a l'occasion de se faire une idée sur la province et ses attraits. Vous devrez déposer d’abord une demande de visa touristique dépendamment de votre nationalité. Brigitte vous fournira une lettre d’appui à joindre au dossier.
    Pensez à bien vous organiser pour la visite car vous faites la majorité de votre programme tout seul. Vous aurez RDV avec Brigitte le premier jour et avec un agent de l'immigration le dernier jour ou un peu avant. Je vous conseillerai d’enrichir votre programme comme suit :
    - Visite d'écoles (si vous avez des enfants)
    - Visite d'agences d'emploi et d'immigration
    - Visite d’entreprises pour avoir une idée sur votre domaine
    - Visite d'agences immobilières pour avoir une idée sur les prix et les procédures
    - Essayez de programmer un RDV avec un comptable pour vous renseigner sur le système fiscal manitobain (très important !)
    - Visites touristiques, très importantes aussi car le centre-ville n'est pas très attrayant
    Les gens sont très chaleureux au Manitoba, profitez-en au maximum !
    L'entretien avec l'agent de l'immigration n'est pas du tout stressant. On vous mettra à l'aise et on vous demandera ce que vous avez vu et vécu pendant votre visite, ce que vous voulez faire en arrivant au Manitoba. A un moment l’entretien se fera en anglais pour que l’agent puisse avoir une idée sur votre niveau dans cette langue. Soyez à l'aise, soyez vous-même. Personne ne pourra vous conseiller sur votre discours. Vous recevrez une réponse par mail quelques jours après. Si elle est positive, une lettre d’invitation y sera attachée

    5- Déclaration dintérêt et extraction : Comme expliqué plus haut, le système est très proche de celui de l'entrée express (détails ici, en anglais uniquement pour l'instant : http://www.immigrate...ion-of-interest ). Vous devez créer votre profil en ligne et répondre à un questionnaire qui déterminera votre admissibilité ainsi que le nombre de points obtenus (résumé de la grille des points à télécharger ici :http://www.immigrate...nkingPoints.pdf ). Le profil est valable une année. Je vous conseille donc de le créer avant de partir en visite exploratoire pour que vous puissiez avoir une idée sur le total de vos points.

    Votre profil est évalué selon 6 critères :

    1- Maîtrise des langues principale et secondaire
    2- L'âge
    3- L'expérience professionnelle
    4- Le niveau d'études
    5- L'adaptabilité (sur laquelle vous aurez la note maximale grâce à l'invitation)
    6- L'évaluation des risques, où vous aurez des points défalqués si vous avez des liens avec d'autres provinces (études, expérience professionnelle passée, parent proche ou demande d'immigration)

    Les extractions sont -normalement- faites à des intervalles réguliers (chaque 2 à 3 semaines). C'est donc assez court. De toute façon la ptience doit être le maître mot dans toute procédure d'immigration

    6- Application en ligne : après l'extraction, vous serez invité à postuler en ligne. Vous devrez téléverser (uploader) vos documents sur le site du gouvernement (diplômes + relevés de notes, preuves d'expérience professionnelle, actes de naissance, acte de mariage, copie des passeports, copie du TEF, preuves de fonds, plan d'établissement...).

    Votre dossier sera étudié en 4 mois en moyenne. A la fin du traitement, vous recevrez normalement votre lettre d'approbation par courrier régulier (ou par email, à confirmer). A ce stade vous en aurez fini avec le volet provincial

    7- Dépôt du dossier de visa : après obtention de votre lettre d'approbation, vous pourrez envoyer votre dossier de résidence permanente à CIC. La durée du traitement diffère selon votre lieu de résidence et donc, du bureau qui traite votre dossier. Celui de Paris est actuellement le plus rapide avec un délai de 7 mois, souvent moins pour les candidats des provinces.

    J'espère que ce guide vous aidera à mieux comprendre le processus d'immigration vers le Manitoba dans sa formule actuelle. Bon courage à tous !

    Merouane

    Dernière mise à jour : le 25/06/2015
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    Youness88 a réagi à redbulldz dans Un an à Winnipeg, l'heure du bilan !   
    Nous y voilà ! Une année après notre installation à Winnipeg, voici venue l’heure du traditionnel bilan.
     
    J’en ai parcouru des dizaines pendant que je me préparais à sauter le pas. Beaucoup de négatif en général et très peu (ou pas du tout) concernant le Manitoba. Étant méfiant de nature et pas vraiment du genre à prendre pour argent comptant ce que je lis à droite à gauche, je ne me suis pas trop attardé dans la lecture préférant me faire ma propre idée, tout en gardant à l’esprit les nombreux pièges et dangers de l’immigration. Il faut dire qu’il y en a des masses. Mais la bonne nouvelle est que la plupart sont facilement gérables avec une bonne préparation.
     
    Nous avons quitté Alger pour le Canada le 16 avril 2016 (3 ans jour pour jour après mon inscription à ce forum, un signe ?). Ce jour-là notre pays fêtait la “journée du savoir”, rien que ça ! À croire que le destin nous avait laissé quelques indices sympathiques pour nous rassurer dans notre entreprise. Je vous le dis dès maintenant : ce qui suit est positif à 100%. Loin de moi l’idée de brosser un portrait idyllique de la province, car les challenges il y en a, mais je veux surtout insister sur le fait que toute aventure bien préparée donne ses fruits.
     
    Nous avons atterri à Montréal pour 15 jours de vacances avant de rejoindre Winnipeg. Une façon pour nous de nous déconnecter de la trentaine d’années passées dans un pays que nous aimons tant et où nous avions dû laisser une bonne partie de nos cœurs chagrinés. L’immigration n’a jamais été un objectif dans notre vie, mais la venue de nos 2 magnifiques petites filles a fait naître une certaine envie de leur garantir un futur plus stable, et surtout, éviter qu’elles aient à vivre le scénario des années 90 où une partie de notre enfance a été volée. La guerre civile est passée par là avec son lot de malheurs. Les balles, les bombes, le sang... tout ça était devenu trop ordinaire, tout comme l’insécurité grandissante qui prenait des proportions ahurissantes depuis la fin des années 2000.
    Certes nous ne manquions de rien chez nous : une maison dans un quartier calme, des postes de travail avec des perspectives très motivantes, des voyages fréquents... rien qui, aux yeux de nos proches, ne justifiait une aventure aussi risquée. Étant une tête dure de nature, je pense que la frilosité et les doutes de ceux qui nous entourent m’ont surtout motivé à prouver que nous pouvions faire de grandes choses en sortant de notre zone de confort. C’est tout de même excitant de vivre 2 vies en moins de 40 ans !
     
    Notre aventure débute donc le 1er mai à bord d’un vol Westjet en direction de Winnipeg. Le repos de Montréal a été salvateur. Les idées se sont remises en place et le plan a été bien défini : installation, école et garderie, emploi, bonheur ! Nous l’avons respecté à la lettre. Je dois dire que notre aventure aurait été différente sans deux paramètres très importants : une visite exploratoire faite en 2014 pendant laquelle nous avons pu établir des contacts très prolifiques et des amis habitant sur place (que nous avions connus sur Internet pendant notre processus) qui nous ont énormément aidés à notre arrivée et qui sont devenus des membres de notre famille à part entière. C’est d’ailleurs pour cela que j’insiste auprès de tous ceux qui font une visite exploratoire afin qu’ils établissent le maximum de contacts possibles. Grâce à ça, notre intégration s’est faite en un temps record : un job trouvé après 3 jours dans l’entreprise où travaille mon amie, des places en garderie dès la 1ère semaine, une maison louée dans le mois, des voitures en très bon état achetées grâce aux conseils d’un ami... Vous pouvez toujours faire les choses seuls, mais c’est tellement plus facile quand vous êtes bien entourés !
     
    Certains vont penser que le hasard y est pour beaucoup et que le risque est très élevé. C’est loin d’être ma vision. Le risque se définit par votre niveau d’émotions et celui de votre contrôle des paramètres. Le risque n’est donc qu’une perception à laquelle le facteur chance doit être complètement étranger. Je connais beaucoup de personnes qui sont en train de préparer leur projet d’immigration avec un niveau de gestion et des risques complètement différents. Je sais dès maintenant qui aura la tâche facile et qui va galérer. L’approche face à un projet d’immigration doit être scientifique, minutieuse, excellemment bien préparée et exécutée. Je sais, je me mets à parler comme un coach personnel mais croyez-moi que ce paramètre est le plus important de tous.
    J’avais défini chaque détail de mon projet : du départ d’Alger jusqu’au 1er anniversaire de notre date d’arrivée. Et ça a marché ! En une année nous avons fait plus de choses que pendant les 10 dernières années de notre existence. Ce fut très intense, mais toujours plaisant. Et le hasard n’y est pour rien. Même si certaines choses ou visions ont changé depuis notre installation, nécessitant quelques ajustements, l’objectif et l’approche générale sont restés les mêmes. Gare donc aux approximations !
     
    Un autre point qui a fait la différence dans notre intégration : LA POSITIVITÉ. Nous sommes restés positifs dans toutes les situations, même lorsque j’ai eu la jambe fracturée pendant un match de foot en août. Embêtant mais en rien insurmontable. On a fait du porte à porte pour la garderie et le job de ma femme. Nous ne sommes jamais restés à la maison à attendre qu’on vienne nous chercher. Au Manitoba les gens sont très serviables, mais encore faut-il oser aller vers eux. Il faut aussi éviter les ralentisseurs. Ne comptez surtout pas sur l’Accueil Francophone pour vous installer. À part le logement (et encore, quand ils daignent répondre à vos emails !) il n’y a pas grand-chose à en tirer. Élargissez vos horizons et ne restez surtout pas cloitrés entre les 4 murs de la communauté francophone. Personnellement j’ai été un peu déçu, je m’attendais à plus de solidarité. J’ai trouvé plus de dynamisme chez les anglophones et je vous conseille d’ailleurs d’aller dans ce sens, surtout en ce qui concerne l’emploi. Les réseaux francophones sont assez opaques et pas du tout faciles à manœuvrer. Votre salut est dans un réseau dynamique et varié.
     
    Parlons maintenant d’argent. On a beau répéter qu’il faut des fonds mais c’est une fois sur place qu’on se rend compte de l’importance d’un bon matelas financier. Je ne vais pas rentrer dans le détail de mes avoirs, mais si nous n’avions pas assez d’argent on aurait paniqué. Et quels que soient vos calculs, vous dépasserez toujours vos prévisions. La facture monte rapidement entre la location, les courses, les factures et toutes les dépenses d’équipement que vous aurez à faire. Ne vous étonnez pas si vous tournez à un budget de 10.000$ par mois les 2 ou 3 premiers mois. On s’était bien sûr préparés à ça en nous disant que nous pourrions ne pas trouver de boulot rapidement. Et puis il était hors de question de considérer les aides au revenu. Certains me trouvent dur sur ce point mais je ne conçois pas le fait d’immigrer dans un pays pour demander l’aumône. Le Canada nous a ouvert ses portes pour apporter une plus-value, pas pour profiter du système.
     
    En termes de logement, nous avons vite trouvé une superbe maison à St Boniface. Le proprio était très sympa et ne nous a pas trop embêtés sur les références. Le fait d’avoir vu une famille calme, qui paraissait propre a sûrement dû le rassurer. Le prix de la location était un petit peu au-dessus de notre budget alors on a négocié et on a pu avoir un petit rabais qui rendait tout le monde heureux. Pour 200$ de plus que prévu on avait une superbe maison, très grande (assez pour recevoir nos proches) et super bien située (5 minutes du boulot de ma femme et de l’école des enfants). On a tellement aimé cette maison que nous avons fini par... l’acheter !
    Oui oui, au Canada on peut acheter une maison moins d’une année après son arrivée. Ça faisait d’ailleurs partie de la liste de choses que je voulais clôturer avant de fêter notre 1er anniversaire au Canada et ça a été fait. Le 15 avril 2017 (soit un jour avant l’anniversaire de notre arrivée) nous prenions possession de la maison. Là encore, aucune place au hasard. Cela faisait plus de 2 ans que je me documentais sur la chose : construire son score de crédit, négocier avec les banques, évaluer les maisons... Après un peu plus de 6 mois de travail continu et aucun défaut de paiement, vous pouvez facilement obtenir un crédit de la banque avec seulement 5% d’apport personnel. Après il ne faut pas en faire une fixation. Un crédit est un engagement, et en Amérique du Nord les taux changent rapidement. On avait l’habitude d’avoir des taux fixes sur 20 à 30 ans. Là vous décidez vous-même sur quelle période vous voulez figer votre taux ou si vous voulez le laisser variable sur 5 ans et risquer une soudaine montée des taux. On peut aussi changer de banque à la fin du terme (très bizarre hein !). On peut donc renégocier ses taux à chaque fois. Ça demande beaucoup de discipline et une très bonne maîtrise du marché. Ce n’est pas pour rien que le taux d’endettement est très élevé ici. L’accès au crédit est très facile mais celui à l’éducation sur ce sujet ne l’est pas forcément. On peut prendre un crédit dans son supermarché, entre les rayons couches bébé et légumes. Attention donc !
     
    Question boulot j’avoue que les débuts ont été très difficiles pour moi. Déjà il y avait cette fierté qu’il fallait mettre de côté. Je passais d’un poste de manager, futur directeur d’une grande multinationale, à celui de simple exécutant. On a beau se dire qu’on est prêt à faire ce sacrifice, la claque est quand-même difficile à recevoir. En plus de cela, les relations au boulot sont totalement différentes ici par rapport à ce que j’ai connu avant. Ne vous attendez pas à ce que vos collègues vous ramènent des croissants le matin pour le débrief du week-end ou qu’ils viennent vous poser des questions sur vos dernières vacances. Limite si on vous dit bonjour quand vous arrivez. Je le prenais très mal au début, je me sentais seul, totalement perdu, limite dépressif. Heureusement ça n’a duré qu’une petite semaine. On comprend vite qu’en fait les gens sont sympas mais détestent déranger les autres. Ce qui est inconcevable chez nous est une règle ici. Ne pas dire bonjour est perçu comme un manque de respect en Europe ou en Afrique, ici c’est une marque de respect au boulot car on ne veut pas vous déconcentrer. Pour ma femme c’était beaucoup plus simple. Elle a aimé ce côté aseptisé. On fait son boulot sans familiarités et on rentre chez soi pour finir sa journée avec plein d’activités. En fait la grande différence c’est qu’ici on travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler. Avec 2 salaires on peut très bien vivre et profiter de la vie. Mais en même temps il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de véritable système de retraites, que la loi vous garantit uniquement 2 semaines de congés et que vous pouvez être mis à la porte à n’importe quel moment avec une indemnité ridicule. Le jeu en vaut la chandelle, mais il faut toujours avoir un plan B, C, D... La vie est courte et il faut penser à fructifier sa présence et ne pas laisser ses enfants dans le besoin.
     
    En parlant de niveau de vie... un des plus gros budgets ici aussi a été la garderie. Compter au minimum 20$ par jour pour du full-time et 10$ pour les enfants qui y vont avant et après l’école. Le gouvernement vous offre en moyenne 500$ d’allocations par enfant mais ces dernières partent pratiquement exclusivement dans les frais de garderie. L’école ne commence pas tôt (8h45) et finit très tôt (15h45). Vous avez donc 2 choix : travailler tous les 2 et prendre la garderie ou avoir un seul salaire et faire des économies sur ce budget. Ce qui est certain par contre c’est qu’on est heureux de la qualité de la prise en charge. Pour ce qui est du système scolaire, nous n’avons pas encore assez de recul pour en juger. Notre fille de 6 ans savait déjà lire mais il est certain que les progrès étaient phénoménaux. Les enfants ont un objectif de lire 100 livres durant les 1ers mois de l’année. Tout ce que je sais c’est que c’est assez « cool ». Pas de devoirs et pas de pression. Certains s’en plaignent, mais il faut garder en tête que l’éducation des enfants passe surtout par un suivi des parents et le développement de leur culture générale. N’attendez pas que le gouvernement le fasse pour vous, et surtout n’attendez pas une seul minute pour leur ouvrir un compte REEE afin de commencer les contributions à leurs futures études.
     
    Venons-en maintenant à ce fameux hiver manitobain. Honnêtement je m’attendais à pire. Ce n’est pas tant le froid qui dérange car on est bien équipé et on fait tout en voiture, mais la longueur de la saison est assez pesante. Arrivés en février-mars, on a envie d’enlever ses bottes et ressortir ses t-shirts de l’armoire. Par contre, gros point positif : l’ensoleillement de la ville est extraordinaire. Certains me diront à quoi ça sert d’avoir du soleil quand il fait -30° ? Eh bien ça fait toute la différence, du moins pour le méditerranéen que je suis. Le soleil vous redonne le sourire, mais attention aux coups de froid. On peut se faire avoir facilement si on ne regarde pas la météo.
    On a eu plus de mal à nous habituer à la nourriture. Les légumes ne sont pas vraiment les mêmes et les prix de certains aliments sont exorbitants ! L’artichaut à 2$ pièce ou le chou-fleur à 5$ ça fait mal. Quand je pense que je les snobais avant ! Mais bon c’est le revers de la médaille. On a aussi fait le choix de nous orienter vers le bio depuis quelques mois. Vu que tous les produits, ou presque, viennent des USA, le mieux est d’éviter tout ce qui est production de masse et OGM. Ça nous coûte plus cher certes mais au moins on est sûr que nos enfants mangent sainement. Sinon oui les fromages et la pâtisserie fine nous manquent. Ce n’est pas qu’il n’y en a pas, ça existe. Mais très peu et très cher et pas forcément de bonne qualité. Compter au moins 8$ pour une petite boîte de fromage quelconque et encore quelques dollars pour un gâteau qui n’a pas très bon goût. Mais on s’y fait et le reste compense.
    On a tout de même une vie rêvée, on peut faire tout ce qu’on a envie de faire, les petites sont super épanouies et nos weekends sont de vraies vacances.
    En parlant de ça, ici le temps a une toute autre valeur. Contrairement à notre vie d’avant, ici les semaines passent très vite et les weekends très lentement. On a le temps de bien profiter de nos journées et pour la première fois de notre vie on se sent VIVRE ! C’est un sentiment très spécial et je reviens encore à ce que je disais plus haut : on travaille pour vivre et pas le contraire.
    Il y a des parcs partout, des piscines (quand elles ne sont pas gelées lol) et plein d’autres endroits où on peut juste aller se détendre. On a découvert ce qu’était une vie de famille, même si j’avoue qu’il est difficile –au départ- de se retrouver loin des siens. Vous découvrez d’autres valeurs, vous vous recentrez sur l’essentiel et comprenez bien vite que vous faisiez plein de choses sans en avoir envie. Maintenant on fait ce qui nous plaît, loin des pressions sociales. Si on ne veut pas faire à manger on ne le fait pas. Quand on invite des amis on se fait des potluck à la canadienne où chacun ramène à manger. Plus besoin de protocoles et de ces choses qui vous énervent mais que vous deviez faire juste parce que « c’est comme ça ». On fait les choses à notre façon et on aime ça !
     
    Winnipeg aura été pour nous un choix salutaire. On n’est pas obligé de se taper 2 heures d’embouteillages avant de rentrer chez soi. Ça change la vie ! Tout se fait en anglais certes, alors il faut y être préparé. Mais les avantages y sont tellement nombreux qu’on ne se voit pas bouger d’ici. J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs grandes villes, mais je ne suis jamais aussi bien senti qu’ici. C’est un endroit idéal pour ceux qui veulent avoir une vie paisible, sans pression et avec plein d’avantages. Depuis notre installation je suis partie à Toronto et à Montréal à plusieurs reprises et à chaque fois j’avais cette sensation d’étouffement. Trop de monde, trop de pression, pas assez d’espaces. Winnipeg me donne l’pression de vivre en campagne avec le confort de la ville. Ça n’a pas de prix !
     
    Pour clore, nous ne regrettons absolument rien. Notre vie d’avant nous semble si loin, si différente que parfois on se demande comment on pouvait faire ceci ou cela. Le Manitoba nous a offert cette paix de l’esprit qui nous manquait et nous a permis de nous recentrer sur l’essentiel : notre famille. Nous ne nous voyons plus revenir au pays, sauf urgence familiale. Autant dire que les projets de vacances n’incluent pas l’Algérie comme destination. Les parents viennent nous voir une à deux fois par an ce qui est largement suffisant. Notre vie est désormais ici, auprès de nos amis, de nos voisins et de tout ce qui fait de nous des personnes heureuses.
    Si certains hésitent encore, dites-vous qu’une fois dans l’avion les larmes sèchent et une nouvelle vie bien plus excitante vous ouvre les bras. Gardez surtout cette belle citation de Paulo Coelho en tête : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine... Elle est mortelle ».
     
    Bon courage à tous
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