Oui, vous avez bien lu, acheter sur Vancouver, la ville la plus chère du Canada en la matière. Si vous voulez une maison individuelle avec jardin sur Vancouver même, il faut compter un minimum de 1.1 million $. A ce tarif, si vos revenus combinés n’ont pas 6 chiffres, vous pouvez faire une croix dessus. Les prix prohibitifs de la ville de Vancouver s’expliquent en grande partie par un manque de terrains constructibles. Le peu disponible est vendu au prix de l’or. D’ailleurs, la plupart des nouvelles constructions dans la ville sont en hauteur.
Si acheter fait partie de vos projets, mais que vous ne pouvez pas vous permettre la ville de Vancouver, eh bien sortez-en, tout simplement ! En ce moment, il y a de bonnes affaires dans l’agglomération Vancouveroise, et notamment dans des villes comme New Westminster, Surrey et Coquitlam. Il faut dire que les prix se sont un peu calmés, après des années d’augmentation effrénée, y compris pendant la crise de 2008-2009 et avec un point culminant aux Jeux Olympiques de 2010.
Mais, avant de rêver à votre future maison, il faut commencer par le début, à savoir obtenir un prêt immobilier ou hypothèque, mortgage en Anglais. Cela ne sert à rien de visiter une propriété à 600 000$ si vous ne vous qualifiez pas pour l’acheter. Ici, vous n’êtes pas obligé de faire affaire avec votre banque habituelle. Il est très commun d’aller voir un courtier en hypothèques, mortgage broker. Ces personnes ont pour métier de vous trouver le meilleur prêt possible, selon votre situation, et ce, sans frais pour vous.
Le montant pour lequel vous vous qualifierez dépendra de plusieurs facteurs : salaire, apport et historique de crédit. Beaucoup de nouveaux immigrants pensent naïvement que sans fiche de paye et sans apport, ils pourront emprunter facilement et beaucoup. Il est temps de revenir sur Terre ! Ces deux facteurs sont ceux qui ont le plus d‘influence sur le montant final. Si vous avez un gros apport, le prêteur sera un peu moins regardant, mais vous ne couperez pas aux démarches administratives.
Pour l’apport, si vous mettez moins de 20%, Il faudra payer une assurance supplémentaire contre défaut de payement. Le montant de la prime est en général ajouté à votre hypothèque, et vous payerez des intérêts dessus. La plupart des prêteurs vous demanderont aussi de justifier de la provenance de votre apport. Ils veulent que l’apport soit votre propre argent, et non emprunté sur une marge ou une carte de crédit. Certains prêteurs acceptent un apport « emprunté » mais ils sont peu nombreux.
Les règles sur les hypothèques se sont pas mal resserrées ces dernières années, et il n’est plus forcément aussi simple d’emprunter que par le passé. Mais cela reste parfaitement possible. Ici, on ne vous fera également pas un prêt au même taux d’intérêt pendant 25 ans. Dans la plupart des cas, vous devrez renégocier votre prêt tous les 5 ans, sauf si vous prenez une hypothèque sur 10 ans....logique.
Une fois le montant pour lequel vous vous qualifiez connu, vous pouvez commencer vos recherches. Avoir un agent immobilier est gratuit pour l’acheteur et est une bonne chose, surtout si vous n’êtes pas familier avec le marché immobilier local et la réglementation en vigueur.
Une fois la promesse de vente et les documents de votre prêt signés, vous n’êtes encore pas au bout de vos périples financiers. Il reste les frais de clôture, qui peuvent être conséquents. En général, en tant qu’acheteur, vous aurez des frais de notaire ou d’avocat et vous devrez rembourser au vendeur votre part des taxes foncières et municipales. Il y a également, dans la province, une taxe de transfert de propriété, dont le montant dépend de la valeur de votre bien. Si vous n’avez jamais été propriétaire, vous êtes exempté de cette taxe. Si vous achetez dans une copropriété, appelée strata ici, vous pourriez avoir des frais supplémentaires.
Pour ma part, après hésité et calculé pendant 2 ans, j’ai décidé de me lancer il y a 3 mois de cela. Cela n’a pas été de tout repos, mais j’ai trouvé l’appartement qui me convenait à Surrey. Tout au long du processus d’achat, j’ai été entourée par de bons professionnels, ce qui m’a permis de négocier mon prêt immobilier et le prix de mon appartement en ma faveur.
Après avoir emménagé, je sais que j’ai pris la bonne décision. Il y a une expression courante qui dit qu’à Vancouver, soit vous payez votre propre hypothèque, soit vous payez celle de quelqu’un d’autre. C’est très vrai. Si je devais louer un appartement similaire au mien dans un quartier similaire, cela me coûterait autant ou à peine moins que ce que je paye en étant propriétaire. Je préfère donc investir dans moi-même, plutôt que pour quelqu'un d'autre.
Je lis toujours avec intérêt les bilans des uns et des autres, ici ou ailleurs. A travers tous ces bilans, il est évident que l’immigration n’est pas un long fleuve tranquille. Par delà les démarches administratives et d’installation une fois le visa obtenu, il existe aussi cinq étapes bien distinctes du cycle de l’immigration, étapes qui sont parfois insidieuses, sournoises, lentes ou fulgurantes. Ces cinq stades n’arrivent pas forcément dans un ordre automatique et n’ont pas de durée précise. En revanche, pas mal d’études faites sur le sujet tendant à dire que la boucle prend en moyenne 7 ans pour se boucler.
Tel au parc d’attractions, embarquons sur les montagnes Russes.
1ère étape, montée : lune de miel. A ce stade, tout est merveilleux et parfait dans notre futur pays d’accueil. L’herbe y est plus verte, l’air plus pur, les oiseaux chantent plus juste et l’avenir s’annonce radieux. On ne pense plus qu’à cela au point de saouler notre entourage, qui lui reste derrière, et qui parfois ne comprend pas notre décision. Les délais de plus en longs d’obtention de visa semblent accentuer cette étape. Certains en viennent même à détester leur pays d’origine et se demandent comment ils ont fait pour survivre si longtemps dans cette galère.
Une fois sur place, un rien suffit pour nous enchanter et toutes les comparaisons sont favorables au nouveau pays.
2ème étape, descente : choc culturel. Eh oui, si l’on pouvait rester en ascension éternellement, nous serions tous sur la Lune. Contrairement à son nom, le choc culturel n’est pas un choc fulgurant qui apparait du jour au lendemain….du moins la plupart du temps. Après l’étape de découverte, les premières difficultés apparaissent. Elles sont de nature très variée et propres à chacun : difficultés pour trouver un emploi, perte de repères socioculturels, incompréhension des comportements ou du mode de vie etc.… Pour ceux qui ont trop idéalisé ou qui ont eu des attentes complètement irréalistes pendant la lune de miel, la descente est trop vertigineuse et le crash, inévitable. On peut assister à certains retours vers le pays d’origine.
3ème étape, montée : adaptation. On pose un regard plus réaliste sur notre nouveau pays. On comprend mieux notre environnement et l’on veut en savoir encore plus. On réévalue nos objectifs et nos attentes. Il ne faut pas crier victoire trop vite, car cette adaptation est superficielle. Notre culture d’origine commence à laisser place à une nouvelle culture.
4ème étape, descente : bataille des cultures, littéralement. La culture du pays d’origine est constamment en conflit avec celle du pays d’accueil. Pour certains, c’est là où le mal du pays sera le plus fort. Plusieurs cas de figure :
- acculturation : l’immigrant trouve un équilibre entre sa culture d’origine et celle du pays d’accueil. Voie vers l’intégration.
- rejet : l’immigrant rejette en bloc la culture du pays d’accueil et refuse de s’intégrer.
- déculturation : l’immigrant rejette en bloc la culture de son pays d’origine.
- perte identitaire : l’immigrant ne sait plus qui il est.
5ème étape, montée et arrivée : intégration. L’immigrant devient un citoyen à part entière de son pays, sans pour autant oublier ou renier ses origines. Il donne à sa nouvelle société et en reçoit autant. Il évolue et progresse en tant qu’individu, mais fait aussi progresser et évoluer son pays.
Et vous, savez-vous à quel stade vous vous trouvez dans votre parcours d’immigration?