http://www.canoe.com/infos/societe/archive...628-071102.html Les Montréalais manquent de civisme Anne-Marie-A. Savoie Le Journal de Montréal 28/06/2006 07h11 Comme on l'a fait avec l'alcool au volant il y a plusieurs années, il faudrait peut-être songer à éduquer les Montréalais au civisme, croit une spécialiste. Après des années à faire des observations et à étudier la question, Carolle Simard, professeure de sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et auteure d'un livre sur l'impolitesse, n'a pas encore trouvé la réponse. «Je n'ai pas de solutions non plus. Il s'agit d'une crise des valeurs. Quand tout le monde en aura marre, on va se reconstruire», avance-t-elle. «Peut-être qu'il faudra faire pour le civisme ce qu'on a fait pour l'alcool au volant ? C'est un peu pathétique, mais on est rendu là», déplore Mme Simard. L'enquête du Sélection du Reader's Digest publiée la semaine dernière dans 36 villes du monde classe Montréal au 21e rang, loin derrière New York et Toronto, et même Paris. Un constat qui ne surprend guère Mme Simard. «Au Québec, on est sensible à plein de choses, on n'a qu'à penser à l'environnement, au protocole de Kyoto, mais vivre avec son voisin, ce n'est pas important. C'est l'individu qui prime», estime-t-elle. «Tous les liens que nous avons en ville sont des liens d'agressivité. Nous sommes très nombrilistes et la vie commune devient très difficile. C'est triste», se désole Mme Simard. Contrairement à la croyance populaire, le manque de civisme n'est pas imputable qu'aux jeunes, pense la spécialiste. Tous les groupes d'âge sont concernés. Elle cite en exemple les personnes âgées qui ne remercient pas lorsqu'on leur tient la porte, les adultes qui jettent leur journal par terre dans le métro, les doigts d'honneur au volant, etc. «C'est vrai qu'il y a beaucoup de jeunes qui n'ont pas appris les règles de civisme, de politesse, parce que leurs parents n'ont pas cru bon de leur transmettre ces valeurs», dit Carolle Simard. «Mais ça prend des codes pour vivre en société. Aujourd'hui, chacun fait ses règles, ce n'est pas évident. Ça prend des droits et des devoirs pour vivre en ville avec les autres», ajoute-t-elle. L'étude dont il est fait mention a démontré que les hommes de plus de 40 ans arrivent bons derniers en matière de courtoisie, 36e sur 36. Ce qu'ils ont dit ... «Contrairement à ce qu'on pense, les moins de 20-25 ans sont beaucoup plus courtois envers les aînés que ceux de 40-50 ans.» - Gaston Caron, chauffeur d'autobus «Quand les gens nous voient, ils sont polis, semblent faire preuve de civisme, mais comment ça se fait que c'est toujours sale ?» - Émilie Lavigne, OpérationMontréal.net