STRASBOURG: UN RESTAURANT DE POUTINE PERD DES CLIENTS DEPUIS LE DÉBUT DE LA GUERRE EN UKRAINE
L.R. avec AFP
Le 04/03/2023 à 20:42
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Le gérant du restaurant strasbourgeois "Les Poutinistes" estime avoir perdu jusqu'à la moitié de son chiffre d'affaires depuis le début de la guerre en Ukraine.
Plat québécois emblématique, la poutine vaut depuis le début de la guerre en Ukraine quelques déboires au restaurant strasbourgeois "les Poutinistes", spécialiste de ce met roboratif, certains clients y voyant à tort une propagande pro-russe.
"C'est surprenant ce qui nous arrive", confie à l'AFP Christophe Fliegans, le gérant de cet établissement qui fait également des livraisons à domicile depuis 2019.
Celui-ci estime avoir subi une perte de "30 à 50%" de son chiffre d'affaires "depuis le début" du conflit.
Des commentaires sur les réseaux sociaux
Alors que les ventes à emporter sur les plateformes de livraison de cette spécialité à base de frites, fromage et sauce brune fonctionnaient jusque-là bien, notamment auprès des étudiants, "les choses ont assez vite basculé" après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, le 24 février 2022, se souvient-il.
Ailleurs en France, d'autres restaurants proposant le même plat, notamment à Toulouse et Paris, ont commencé "à se faire chahuter", explique Christophe Fliegans.
Au début, le restaurant strasbourgeois n'a eu droit qu'à "quelques commentaires sur les réseaux sociaux, sans plus", poursuit le restaurateur.
L'établissement décide malgré tout de rajouter sur les plateformes de livraison "un emoticon drapeau canadien" à côté du mot "poutine", histoire de dissiper tout malentendu.
Des "dérivés" de la poutine
Mais un peu plus tard dans l'année, lors d'événements où ils proposaient le fameux plat québecois (Ososphère à Strasbourg, Eurockéennes de Belfort...), les choses virent à l'aigre : "On s'est fait insulter à plusieurs reprises", déplore Christophe Fliegans.
La baisse des ventes de poutine, sans doute accentuée par un contexte inflationniste qui incite les consommateurs "à faire plus attention" à leurs dépenses, a poussé le restaurant, qui n'envisage pas de changer le nom du plat, à chercher d'autres solutions.
"On a lancé il y a deux mois des bols de frites avec des sauces différentes", en somme des dérivés "de la poutine sans être de la poutine", explique Christophe Fliegans.