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chicachoco

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  1. Je ne peux pas lancer de sondage our la question posée par Nicoco: Combien d'immigrants de ce forum sont installés au QUEBEC ET ONT DEMANDE ET OBTENUS LA NATIONALITE CANADIENNE? Je rajoute qu'il serait aussi intéressant de nous dire si on vous la refuser et pourquoi? Chicachoco
  2. A BENITO sur le site officiel - d'où j'ai fait un premier copier coller- il est clairement indiqué que les mois passés avant l'obtention du statut de résident comptent. Je ne trouvais ps très clair les années relatives à la résidence d'où ma question au forum "chaque journée que vous avez vécu au Canada AVANT d'avoir obtenu le statut de résident permanent compte pour une demi-journée et chaque journée que vous avez vécu au Canada APRÈS avoir obtenu le statut de résident permanent compte pour une journée complète. " ci dessous le lien relatif à la citoyenneté site du CIC Ce serait sympa et instructif de répondre au sondage de Nicoco histoire d'avoir des stats sur les immigrants devenus canadiens!
  3. Rassurée, merci de vos réponses!!! Chicachoco
  4. Bonjour, sur le site officiel on indique le texte suivant : Vous devez avoir vécu au Canada pendant au moins trois des quatre dernières années qui précèdent immédiatement la date de votre demande. Par exemple, si vous présentez votre demande de citoyenneté le 1er juin 1997, nous ferons le compte à rebours jusqu'au 1er juin 1993. À l'intérieur de cette période de quatre ans, chaque journée que vous avez vécu au Canada AVANT d'avoir obtenu le statut de résident permanent compte pour une demi-journée et chaque journée que vous avez vécu au Canada APRÈS avoir obtenu le statut de résident permanent compte pour une journée complète. Certaines personnes me disent qu'il faut être sur le territoire 3 ans (1095 jours) de façon continu, SANS SORTIR DU CANADA. Est ce vrai? Je pensais pour ma part, qu'il fallait passer 3 ans ok cad 1095 jours et que du moment qu'on l'on avait 1095 jours en 3 ans ou plus, on pouvait faire sa demande. Merci de vos éclaircissements
  5. chicachoco

    AVANTAGES SOCIAUX

    Merci pour la réponse Et le staut cadre, comment cela se passe au Canada?
  6. La France est encore (pour le moment ) un pays social, a côté le Canada n'en est pas un. En France les acquis sociaux apparaissent pour beaucoup comme des droits voire même, un dû. Au niveau professionnel par exemple :mutuelle, tarifs préférentiels avec le CE -voyages, billets de cinéma, théâtre, DVD, bibliothèque sur site de l'entreprise etc etc ), médecins sur le site de l'entreprise.... etc etc - Au Canada, au Québec, et ailleurs -pour avoir des infos sur d'autres provinces-: quels avantages sociaux existent au niveau professionnel? Doit on les négocier systématiquement? Faut il attendre une ancienneté? de combien d'années? Le statut cadre, qu'est ce que cela représente au Canada? Comment l'obtient on? Par rapport à votre situation au Canada (immigrants ou Canadiens) quels avantages sociaux avez vous au niveau professionnel? A vous lire
  7. chicachoco

    HISTOIRE D' EAU

    A APACHA Je ne parle pas de l'eau des pays en développement. Je sais parfaitement que celle ci est meilleure sur le fond (pas de pesticides) mais qu'il faut faire attention dans certains endoits ou villes qui ne disposent pas de moyens de traitement de l'eau afin de la rendre potable et buvable.Et parfois elle est 'chlorée' aussi. A CHARLES 007 surprise de ta mauvaise expérience en CI, que je connais, étais ce à Abidjan? Abidjan pas de pbs mais pour les autres villes, je préfère là aussi l'eau en bouteille. A GUAD je ne dis pas que l'eau est France est partout mauvaise. Ce serait une lapalissade que de le dire! J'ai moi même vécue en Auvergne et j'ai côtoyé des personnes qui recevaient l'eau de Volvic au robinet chez eux. Et l'eau du robinet y était bien meilleure que celle que j'ai connus ensuite à Poitiers et maintenant à Paris et plus précisément à Antony où je vis. Il m'arrive de boire celle l'île de France mais je n'aime ni le goût, ni l'odeur trop chlorée. En Bretagne tout le monde sait aussi que l'eau est parfois carrément déconseillée à boire par les autorités mêmes, ce qui n'a pas encore été le cas de l'île de France. Suis allée à Bruxelles aussi et là aussi pas envie e boire l'eau du robinet. Personnellement j'ai l'impression que les eaux sont 'surtraitées' avec force produits qui en dénaturent goût et odeur. A TOUTES ET TOUS Qu'en est il du Canada, pays de lacs? (ce qui aurait tendance à donner une image d'Epinal de l'eau sur place!) pour moi pareil sans connaître , pas envie de boire l'eau du robinet. Est elle plus pure, plus naturelle? Je sais que l'on y vend de l'eau distillée en bouteille,(beurkkkkkkkkkkk) et là autant préférer l'eau du robinet de France! Merci à toutes et tous de votre contribution, je donne le lien à ma copine pour qu'elle ait vos différents avis. R.
  8. Personnellement, je ne bois que de l'eau en bouteille et très très rarement de l'eau du robinet en France. Une amie de Montréal et sa belle soeur, de passage en France ce week end, n'ont donc pas bu de l'eau du robinet étant donné que la soeur (de mon amie) a soutenu qu'elles seraient malades. Je pense que c'est exagéré. Toutefois, j'aurais aimé savoir pour les immigrés installés au Canada et les Canadiens, lorsque vous venez en France, quelle eau buvez vous? Robinet ou bouteille? Et inversement pour les immigrés installés au Canada, qu'en est il? Pour les Canadiens immigrés en France, avez vous connu une période de transition? Je précise que ce n'est pas le goût qui m'intéresse, j'ai déjà testé. Et les goûts et les couleurs .... Je veux savoir si dans un cas comme dans l'autre vous avez eu des symptômes de malaise probant et dûs à l'eau du robinet. A vous lire. R.
  9. ............and UP AGAIN!!!!!!!!!!!!!
  10. Une personne détentrice d'un passeport canadien peut entrer et rester en france pendant 03 mois. A vous d'effectuer le mariage dans ces délais. Sinon elle devra sortir de France (peut être d'Europe ? , à vérifier) afin de disposer de 3 mois supplémentaires. Le site officiel de l'administration en France indique: Qu'est-ce qu'un mariage mixte et quelles en sont les formalités ? Un mariage mixte est le mariage d'un Français et d'un étranger, célébré devant un officier de l'état civil français. Les formalités à accomplir avant sa célébration et le dossier à constituer sont ceux prévus pour tout mariage. L'extrait d'acte de naissance du futur conjoint étranger doit être accompagné de sa traduction et, pour certains pays, de sa légalisation par le consulat. L'officier de l'état civil peut également demander un certificat de coutumes ou de capacité matrimoniale reproduisant les dispositions de la loi étrangère relatives au mariage. Ces documents sont délivrés par le consulat. L'officier de l'état civil s'assure également que les publications ont été faites en France et, s'il y a lieu, à l'étranger. De plus , vous pouvez consulter le site officiel de l'administration: http://vosdroits.service-public.fr/particu...0papiers&l=NX21. Il y aussi le site SOS- net ETRANGERS en france: http://sos-net.eu.org/etrangers/indexetr.htm Vous aurez des infos complémentaires avec ces liens. Bon courage.
  11. Hello je vosu ais répondu sous Rit... vous suivez mon regard?
  12. No soucy, youre welcome!!!!!!!
  13. texte intégral ***************************************************************** Le rêve d'une vie meilleure de centaines d'immigrants diplômés se transforme souvent en une véritable course à obstacles Clairandrée Cauchy Édition du samedi 1er et du dimanche 2 mai 2004 Le Devoir Le Québec ouvre grandes ses portes à des immigrants scolarisés, spécialisés dans des professions en demande. Pour plusieurs, l'Eldorado tourne au désenchantement quand vient le temps de faire reconnaître leur formation pour intégrer le marché du travail. Le Devoir s'est entretenu avec quelques-uns d'entre eux. Médecin ou dentiste dans leur pays d'origine, ils travaillent comme infirmier ou assistante dentaire en attendant que leur formation soit reconnue. Leur rêve d'une vie meilleure a cédé la place à une véritable course à obstacles digne des Douze travaux d'Astérix. Que ce soit en raison de différences culturelles, des exigences légitimes pour réglementer une profession ou d'une application rigide des règlements, le résultat est le même : plusieurs immigrants sombrent dans un no man's land administratif. S'ils reconnaissent la nécessité d'une mise à niveau de leurs connaissances, ils se cognent souvent le nez à un système incapable de leur fournir une formation complémentaire sans tout reprendre à zéro. C'est le cas d'Ahmad Ali Jamil, 43 ans, un médecin afghan qui travaille comme infirmier dans un hôpital de la rive sud. Peu après son arrivée en 1996, le Collège des médecins lui reconnaît la moitié de sa formation en médecine générale et l'ensemble de sa spécialisation en pédiatrie, complétée en URSS. «J'ai frappé à plusieurs portes pour avoir un stage de mise à niveau, en vain. J'ai aussi tenté de m'inscrire en médecine, on m'a refusé parce que j'avais déjà un diplôme», raconte M. Jamil, en entrevue au Devoir, qui a complété depuis un baccalauréat en sciences infirmières. Il reconnaît que «les connaissances universitaires acquises dans le tiers monde ne sont pas les mêmes que dans les pays développés» . Il n'a donc pas tenté de passer l'examen du Collège des médecins. «Je n'avais pas les moyens de me consacrer à temps plein à l'étude pour mettre à jour mes connaissances, surtout sans soutien financier pour payer le loyer et nourrir les enfants», explique M. Jamil, qui a fait vivre sa famille de cinq personnes à même les prêts et bourses pendant trois ans. Il prend néanmoins la situation avec philosophie et s'attelle à assurer un «avenir excellent» à ses enfants. Manque de formation d'appoint Il n'est pas le seul dans cette situation. Bon an mal an, environ 1500 d'immigrants formulent des demandes d'équivalences aux ordres professionnels. De ce nombre, 45 % sont acceptés, 19 % sont refusés et 36 % doivent compléter une formation complémentaire. Ces derniers ont beaucoup de difficultés à aller chercher les compétences manquantes «à la carte» dans les institutions d'enseignement. «Comme on répond mal à leurs besoins, qu'on les soutient peu -- faut bien que la personne gagne sa croûte -- et que la formation est souvent inaccessible, on laisse des gens sur le carreau, dans des emplois qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes au moment d'être sélectionnés», déplore le directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), André Gariépy. En vertu des règles budgétaires, les cégeps reçoivent du financement pour les étudiants inscrits dans des programmes menant à l'obtention d'un diplôme, rendant peu «avantageux» les cours aux immigrants déjà qualifiés. Du côté des universités, le contingentement et la disponibilité des équipements limitent aussi l'accès aux cours. Dentiste L'orthodontiste argentine Madel Paulazzo, arrivée au Québec il y a près d'un an, déplore elle aussi l'absence de cours de mise à jour des connaissances pratiques. Elle en a lourd sur le coeur contre le processus de l'Ordre des dentistes. «Qui fait la loi fait le piège», voilà le dicton argentin qui vient en tête à la femme de 38 ans. Après avoir déboursé 2000 $ pour l'analyse de son dossier et 2500 $ pour l'examen théorique, elle apprend que la note de passage est haussée de 70 % à 75 %. L'examen lui-même, tenu le 26 mars dernier, lui a laissé un goût amer. «Certaines questions n'étaient même pas liées à la profession, dont une sur la dermatologie. Tout le monde était furieux. Je suis contente de montrer que mes diplômes, je les ai gagnés. Mais encore faut-il que l'examen soit logique. C'est du protectionnisme», s'insurge l'orthodontiste qui a étudié 10 ans dans son domaine, dont deux en Australie et aux États-Unis où elle a complété sa spécialistion. Si elle obtient la note de passage, elle devra se soumettre à deux examens pratiques, dans cinq ou six mois. «Mais c'est difficile quand on n'a pas pratiqué depuis un an ou deux. Je n'ai pas accès à un endroit pour pratiquer», s'exclame la femme, qui gagne sa vie comme assistante dentaire. «Je pense que je peux être utile au Québec. Je ne veux pas être à l'aide sociale ou quêter sur Sainte-Catherine. J'ai étudié longtemps pour travailler», laisse tomber Mme Paulazzo. Il existe une autre façon de recouvrir son permis de pratique : l'Université de Montréal réserve une place en deuxième année pour un dentiste étranger. «C'est une loterie !», dénonce Mme Paulazzo. Peu importe le profil des dentistes étrangers, ils doivent alors poursuivre la formation pendant trois ans. Le vice-doyen de la faculté de médecine dentaire explique que l'université accepte régulièrement plus d'un dentiste étranger en deuxième année, en fonction du nombre d'abandons en première année. «L'an dernier, nous en avons accepté quatre et cinq, l'année d'avant. Je ne me rappelle pas d'un candidat qui se qualifiait et qui n'aurait pas pu intégrer le programme», note Pierre Duquette, soulignant que l'Université de Montréal se démarque déjà des autres pour son ouverture à la réalité des dentistes immigrants. Décalage entre la réalité et les attentes «Il y a un certain décalage entre les attentes des immigrants et la réalité. Pour les jeunes, ça va bien, mais c'est plus délicat pour ceux qui ont entre 30 et 40 ans [et ont] une famille», constate Sophie Fromentoux, du groupe communautaire Alpa, à Montréal. «Lors du recrutement, il faudrait expliquer que cela ne va pas être de tout repos. Certains ont trop d'attentes», observe la conseillère en emploi qui vient surtout en aide à des ressortissants du Maghreb. Et le parcours du combattant ne se termine pas avec l'adhésion à un ordre professionnel, encore faut-il trouver un emploi, sans la fameuse «expérience québécoise». Le MRCI affirme bien préparer les immigrants dès les rencontres dans le pays d'origine. «Le problème, c'est que les gens attendent d'être ici avant de faire les démarches», souligne le directeur des politiques et programmes d'immigration au MRCI, Jacques Robert. Le peu de réunions des comités d'évaluation, les documents manquants ou la traduction des documents peuvent engendrer des délais importants, particulièrement dans les ordres professionnels qui reçoivent peu de demandes. Shafiqa Allayer, 38 ans, en sait quelque chose. Ayant fui l'Afghanistan des talibans en 2001, elle tente de faire reconnaître sa formation de médecin, en s'adressant dans un premier temps au MRCI. Premier obstacle : il lui manque son diplôme. «Mais le ministère ne donnait pas ce document, au moment où je suis sortie de l'école», mentionne Mme Allayer qui a été en mesure de fournir uniquement son relevé de notes. Deuxième obstacle : l'Afghanistan ne répond plus. Jacques Robert du MRCI confirme qu'il est extrêmement difficile de valider les diplômes afghans et somaliens, les gouvernements étant complètement désorganisés. Récemment, on lui a suggéré de passer par l'Ambassade afghane, a Ottawa. «Mais ils ne sont pas certains que cela va fonctionner.» Déterminée à travailler dans le secteur de la santé, Shafiqa tente un retour aux études. Ses documents manquants reviennent alors la hanter. Pas moyen d'être admise en médecine à McGill sans diplôme collégial. Qu'à cela ne tienne, elle se rend au cégep. Le Collège Dawson la renvoie au secondaire. «Rendue là, j'ai oublié cela [les études]», s'exclame la femme qui travaille maintenant au Centre communautaire des femmes sud-asiatiques. Originaire du Salvador, Victor Regalado s'est aussi buté aux exigences administratives du réseau de l'éducation. Sans emploi, après avoir fait cinquante-six métiers, le Salvadorien -- connu pour la bataille qu'il avait menée dans les années 80 pour être reconnu comme réfugié -- tente de s'inscrire en 2001 à une attestation d'études collégiales en multimédia, commanditée par Emploi-Québec. Déjà détenteur d'un baccalauréat en communication de l'UQAM complété en 1987, il joint son diplôme universitaire à sa demande. Le Collège Montmorency refuse sa demande parce qu'il n'a pas fourni son diplôme d'études secondaires. «C'est une erreur de jugement, un manque de professionnalisme. Un diplôme universitaire du Québec vaut autant sinon plus qu'un diplôme d'études secondaires», s'étonne Victor Regalado, qui vit au Québec depuis 1982. Il a déposé une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour discrimination. Dans un jugement rendu en mars, le Tribunal des droits de la personne lui a donné raison et a condamné le Collège à lui verser la somme de 28 577 $, en dommage matériels et moraux. Groupe de travail ministériel Au fait des difficultés vécues par les immigrants qualifiés, la ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, Michelle Courchesne a formé le mois dernier un groupe de travail sur la reconnaissance des équivalences, présidé par son adjointe parlementaire, Diane Legault, auparavant directrice de l'Ordre des dentistes. «C'est assez inconcevable qu'une personne qui exerçait bien sa profession dans son pays ne puisse plus le faire ici et doive recommencer son cours au complet. [...] Je comprends la préoccupation des ordres de maintenir la qualité des services pour protéger le public. Par contre, il y a quand même des améliorations à apporter au niveau de la lenteur des processus», croit la ministre Courchesne. Le comité devrait rendre public un document en juin en vue d'une consultation à l'automne. Le rêve d'une vie meilleure de centaines d'immigrants diplômés se transforme souvent en une véritable course à obstacles Clairandrée Cauchy Édition du samedi 1er et du dimanche 2 mai 2004 Le Devoir Le Québec ouvre grandes ses portes à des immigrants scolarisés, spécialisés dans des professions en demande. Pour plusieurs, l'Eldorado tourne au désenchantement quand vient le temps de faire reconnaître leur formation pour intégrer le marché du travail. Le Devoir s'est entretenu avec quelques-uns d'entre eux. Médecin ou dentiste dans leur pays d'origine, ils travaillent comme infirmier ou assistante dentaire en attendant que leur formation soit reconnue. Leur rêve d'une vie meilleure a cédé la place à une véritable course à obstacles digne des Douze travaux d'Astérix. Que ce soit en raison de différences culturelles, des exigences légitimes pour réglementer une profession ou d'une application rigide des règlements, le résultat est le même : plusieurs immigrants sombrent dans un no man's land administratif. S'ils reconnaissent la nécessité d'une mise à niveau de leurs connaissances, ils se cognent souvent le nez à un système incapable de leur fournir une formation complémentaire sans tout reprendre à zéro. C'est le cas d'Ahmad Ali Jamil, 43 ans, un médecin afghan qui travaille comme infirmier dans un hôpital de la rive sud. Peu après son arrivée en 1996, le Collège des médecins lui reconnaît la moitié de sa formation en médecine générale et l'ensemble de sa spécialisation en pédiatrie, complétée en URSS. «J'ai frappé à plusieurs portes pour avoir un stage de mise à niveau, en vain. J'ai aussi tenté de m'inscrire en médecine, on m'a refusé parce que j'avais déjà un diplôme», raconte M. Jamil, en entrevue au Devoir, qui a complété depuis un baccalauréat en sciences infirmières. Il reconnaît que «les connaissances universitaires acquises dans le tiers monde ne sont pas les mêmes que dans les pays développés» . Il n'a donc pas tenté de passer l'examen du Collège des médecins. «Je n'avais pas les moyens de me consacrer à temps plein à l'étude pour mettre à jour mes connaissances, surtout sans soutien financier pour payer le loyer et nourrir les enfants», explique M. Jamil, qui a fait vivre sa famille de cinq personnes à même les prêts et bourses pendant trois ans. Il prend néanmoins la situation avec philosophie et s'attelle à assurer un «avenir excellent» à ses enfants. Manque de formation d'appoint Il n'est pas le seul dans cette situation. Bon an mal an, environ 1500 d'immigrants formulent des demandes d'équivalences aux ordres professionnels. De ce nombre, 45 % sont acceptés, 19 % sont refusés et 36 % doivent compléter une formation complémentaire. Ces derniers ont beaucoup de difficultés à aller chercher les compétences manquantes «à la carte» dans les institutions d'enseignement. «Comme on répond mal à leurs besoins, qu'on les soutient peu -- faut bien que la personne gagne sa croûte -- et que la formation est souvent inaccessible, on laisse des gens sur le carreau, dans des emplois qui ne sont pas à la hauteur de leurs attentes au moment d'être sélectionnés», déplore le directeur général du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), André Gariépy. En vertu des règles budgétaires, les cégeps reçoivent du financement pour les étudiants inscrits dans des programmes menant à l'obtention d'un diplôme, rendant peu «avantageux» les cours aux immigrants déjà qualifiés. Du côté des universités, le contingentement et la disponibilité des équipements limitent aussi l'accès aux cours. Dentiste L'orthodontiste argentine Madel Paulazzo, arrivée au Québec il y a près d'un an, déplore elle aussi l'absence de cours de mise à jour des connaissances pratiques. Elle en a lourd sur le coeur contre le processus de l'Ordre des dentistes. «Qui fait la loi fait le piège», voilà le dicton argentin qui vient en tête à la femme de 38 ans. Après avoir déboursé 2000 $ pour l'analyse de son dossier et 2500 $ pour l'examen théorique, elle apprend que la note de passage est haussée de 70 % à 75 %. L'examen lui-même, tenu le 26 mars dernier, lui a laissé un goût amer. «Certaines questions n'étaient même pas liées à la profession, dont une sur la dermatologie. Tout le monde était furieux. Je suis contente de montrer que mes diplômes, je les ai gagnés. Mais encore faut-il que l'examen soit logique. C'est du protectionnisme», s'insurge l'orthodontiste qui a étudié 10 ans dans son domaine, dont deux en Australie et aux États-Unis où elle a complété sa spécialistion. Si elle obtient la note de passage, elle devra se soumettre à deux examens pratiques, dans cinq ou six mois. «Mais c'est difficile quand on n'a pas pratiqué depuis un an ou deux. Je n'ai pas accès à un endroit pour pratiquer», s'exclame la femme, qui gagne sa vie comme assistante dentaire. «Je pense que je peux être utile au Québec. Je ne veux pas être à l'aide sociale ou quêter sur Sainte-Catherine. J'ai étudié longtemps pour travailler», laisse tomber Mme Paulazzo. Il existe une autre façon de recouvrir son permis de pratique : l'Université de Montréal réserve une place en deuxième année pour un dentiste étranger. «C'est une loterie !», dénonce Mme Paulazzo. Peu importe le profil des dentistes étrangers, ils doivent alors poursuivre la formation pendant trois ans. Le vice-doyen de la faculté de médecine dentaire explique que l'université accepte régulièrement plus d'un dentiste étranger en deuxième année, en fonction du nombre d'abandons en première année. «L'an dernier, nous en avons accepté quatre et cinq, l'année d'avant. Je ne me rappelle pas d'un candidat qui se qualifiait et qui n'aurait pas pu intégrer le programme», note Pierre Duquette, soulignant que l'Université de Montréal se démarque déjà des autres pour son ouverture à la réalité des dentistes immigrants. Décalage entre la réalité et les attentes «Il y a un certain décalage entre les attentes des immigrants et la réalité. Pour les jeunes, ça va bien, mais c'est plus délicat pour ceux qui ont entre 30 et 40 ans [et ont] une famille», constate Sophie Fromentoux, du groupe communautaire Alpa, à Montréal. «Lors du recrutement, il faudrait expliquer que cela ne va pas être de tout repos. Certains ont trop d'attentes», observe la conseillère en emploi qui vient surtout en aide à des ressortissants du Maghreb. Et le parcours du combattant ne se termine pas avec l'adhésion à un ordre professionnel, encore faut-il trouver un emploi, sans la fameuse «expérience québécoise». Le MRCI affirme bien préparer les immigrants dès les rencontres dans le pays d'origine. «Le problème, c'est que les gens attendent d'être ici avant de faire les démarches», souligne le directeur des politiques et programmes d'immigration au MRCI, Jacques Robert. Le peu de réunions des comités d'évaluation, les documents manquants ou la traduction des documents peuvent engendrer des délais importants, particulièrement dans les ordres professionnels qui reçoivent peu de demandes. Shafiqa Allayer, 38 ans, en sait quelque chose. Ayant fui l'Afghanistan des talibans en 2001, elle tente de faire reconnaître sa formation de médecin, en s'adressant dans un premier temps au MRCI. Premier obstacle : il lui manque son diplôme. «Mais le ministère ne donnait pas ce document, au moment où je suis sortie de l'école», mentionne Mme Allayer qui a été en mesure de fournir uniquement son relevé de notes. Deuxième obstacle : l'Afghanistan ne répond plus. Jacques Robert du MRCI confirme qu'il est extrêmement difficile de valider les diplômes afghans et somaliens, les gouvernements étant complètement désorganisés. Récemment, on lui a suggéré de passer par l'Ambassade afghane, a Ottawa. «Mais ils ne sont pas certains que cela va fonctionner.» Déterminée à travailler dans le secteur de la santé, Shafiqa tente un retour aux études. Ses documents manquants reviennent alors la hanter. Pas moyen d'être admise en médecine à McGill sans diplôme collégial. Qu'à cela ne tienne, elle se rend au cégep. Le Collège Dawson la renvoie au secondaire. «Rendue là, j'ai oublié cela [les études]», s'exclame la femme qui travaille maintenant au Centre communautaire des femmes sud-asiatiques. Originaire du Salvador, Victor Regalado s'est aussi buté aux exigences administratives du réseau de l'éducation. Sans emploi, après avoir fait cinquante-six métiers, le Salvadorien -- connu pour la bataille qu'il avait menée dans les années 80 pour être reconnu comme réfugié -- tente de s'inscrire en 2001 à une attestation d'études collégiales en multimédia, commanditée par Emploi-Québec. Déjà détenteur d'un baccalauréat en communication de l'UQAM complété en 1987, il joint son diplôme universitaire à sa demande. Le Collège Montmorency refuse sa demande parce qu'il n'a pas fourni son diplôme d'études secondaires. «C'est une erreur de jugement, un manque de professionnalisme. Un diplôme universitaire du Québec vaut autant sinon plus qu'un diplôme d'études secondaires», s'étonne Victor Regalado, qui vit au Québec depuis 1982. Il a déposé une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour discrimination. Dans un jugement rendu en mars, le Tribunal des droits de la personne lui a donné raison et a condamné le Collège à lui verser la somme de 28 577 $, en dommage matériels et moraux. Groupe de travail ministériel Au fait des difficultés vécues par les immigrants qualifiés, la ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, Michelle Courchesne a formé le mois dernier un groupe de travail sur la reconnaissance des équivalences, présidé par son adjointe parlementaire, Diane Legault, auparavant directrice de l'Ordre des dentistes. «C'est assez inconcevable qu'une personne qui exerçait bien sa profession dans son pays ne puisse plus le faire ici et doive recommencer son cours au complet. [...] Je comprends la préoccupation des ordres de maintenir la qualité des services pour protéger le public. Par contre, il y a quand même des améliorations à apporter au niveau de la lenteur des processus», croit la ministre Courchesne. Le comité devrait rendre public un document en juin en vue d'une consultation à l'automne.
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