Ce matin, je suis pressée. Comme tous les matins. Mais en pire cette fois parce qu’un problème d’alarme et de chat m’a fait revenir chez moi alors que j’étais déjà arrivée au bureau, en retard. Bref, je suis très pressée quand je retourne au travail…et très énervée aussi.
J’attends pour traverser devant la station Mont Royal. Les voitures s’arrêtent et je cours vers le métro. J’entends bien crier : « Madame !, Madame! MAAADAAAAAAAAMMMMMMMMMEEE!!!!! »
Mais je ne me sens pas concernée une seconde (dans ma tête je ne suis pas encore une Madame, malgré mes 36 printemps et mes 2 enfants). Je ne me doute donc de rien jusqu’au moment où le Monsieur qui m’avait tendu mon exemplaire de « Metro » une heure auparavant et qui me fait face me dise : « je crois que c’est pour vous !».
Je me retourne et découvre un policier essoufflé qui me lance :
« Vous fuyez? ». Il m’a fallu quelques instants avant de réaliser…Mon chat aurait il porté plainte parce que je l’avais enfermé dans la maison avec l’alarme, qu’elle s’était déclenchée et que ça lui avait cassé les oreilles?...
« ben non pourquoi? »
Il est énervé pas content et me demande une pièce d’identité. Il me verbalise, 37 dollars. Il ne m’a pas cru quand je lui ai dit que je n’avais pas vu le feu piéton rouge et la main qui clignotaient, il ne m’a pas cru quand je lui ai dit que je l’avais entendu crier mais que je ne pensais pas que c’était pour moi, il ne m’a pas cru quand je lui ai dit que j’étais en retard parce que mon chat avait déclenché l’alarme et que du coup j'avais du rentrer à la maison l'éteindre, il ne m’a pas cru quand je lui ai promis que je ne le referais plus jamais…Etl m’a traitée comme une délinquante - piétonne - en délit de fuite.
Je me demande désomais si je suis fichée à Interpol ;-)
Au Québec, le piéton n'est pas roi: Ne traversez pas quand le feu pour les piétons est rouge ou il vous arrivera la mëme chose qu'à moi!
Cet article est tiré de mon blogue:
Les tribulations d'une française à Montréal:
http://mhlps.wordpress.com
et la page facebook où je partage mes découvertes québécoises:
https://www.facebook...ncaiseAMontreal
Je lis toujours avec intérêt les bilans des uns et des autres, ici ou ailleurs. A travers tous ces bilans, il est évident que l’immigration n’est pas un long fleuve tranquille. Par delà les démarches administratives et d’installation une fois le visa obtenu, il existe aussi cinq étapes bien distinctes du cycle de l’immigration, étapes qui sont parfois insidieuses, sournoises, lentes ou fulgurantes. Ces cinq stades n’arrivent pas forcément dans un ordre automatique et n’ont pas de durée précise. En revanche, pas mal d’études faites sur le sujet tendant à dire que la boucle prend en moyenne 7 ans pour se boucler.
Tel au parc d’attractions, embarquons sur les montagnes Russes.
1ère étape, montée : lune de miel. A ce stade, tout est merveilleux et parfait dans notre futur pays d’accueil. L’herbe y est plus verte, l’air plus pur, les oiseaux chantent plus juste et l’avenir s’annonce radieux. On ne pense plus qu’à cela au point de saouler notre entourage, qui lui reste derrière, et qui parfois ne comprend pas notre décision. Les délais de plus en longs d’obtention de visa semblent accentuer cette étape. Certains en viennent même à détester leur pays d’origine et se demandent comment ils ont fait pour survivre si longtemps dans cette galère.
Une fois sur place, un rien suffit pour nous enchanter et toutes les comparaisons sont favorables au nouveau pays.
2ème étape, descente : choc culturel. Eh oui, si l’on pouvait rester en ascension éternellement, nous serions tous sur la Lune. Contrairement à son nom, le choc culturel n’est pas un choc fulgurant qui apparait du jour au lendemain….du moins la plupart du temps. Après l’étape de découverte, les premières difficultés apparaissent. Elles sont de nature très variée et propres à chacun : difficultés pour trouver un emploi, perte de repères socioculturels, incompréhension des comportements ou du mode de vie etc.… Pour ceux qui ont trop idéalisé ou qui ont eu des attentes complètement irréalistes pendant la lune de miel, la descente est trop vertigineuse et le crash, inévitable. On peut assister à certains retours vers le pays d’origine.
3ème étape, montée : adaptation. On pose un regard plus réaliste sur notre nouveau pays. On comprend mieux notre environnement et l’on veut en savoir encore plus. On réévalue nos objectifs et nos attentes. Il ne faut pas crier victoire trop vite, car cette adaptation est superficielle. Notre culture d’origine commence à laisser place à une nouvelle culture.
4ème étape, descente : bataille des cultures, littéralement. La culture du pays d’origine est constamment en conflit avec celle du pays d’accueil. Pour certains, c’est là où le mal du pays sera le plus fort. Plusieurs cas de figure :
- acculturation : l’immigrant trouve un équilibre entre sa culture d’origine et celle du pays d’accueil. Voie vers l’intégration.
- rejet : l’immigrant rejette en bloc la culture du pays d’accueil et refuse de s’intégrer.
- déculturation : l’immigrant rejette en bloc la culture de son pays d’origine.
- perte identitaire : l’immigrant ne sait plus qui il est.
5ème étape, montée et arrivée : intégration. L’immigrant devient un citoyen à part entière de son pays, sans pour autant oublier ou renier ses origines. Il donne à sa nouvelle société et en reçoit autant. Il évolue et progresse en tant qu’individu, mais fait aussi progresser et évoluer son pays.
Et vous, savez-vous à quel stade vous vous trouvez dans votre parcours d’immigration?